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Batman – New Gotham | Tome 03 : Le Garde du Corps

New Gotham Tome 03

New Gotham est une série de trois tomes se déroulant après la saga No Man’s Land (mais il n’est pas obligé de l’avoir lu pour découvrir ce nouveau run). Elle est principalement scénarisée par Greg Rucka, bénéficie d’un style graphique particulier et se focalise sur Gordon et Batman. Critique du troisième tome, Le Garde du corps, qui contient douze chapitres.

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[Histoire]
Sasha Bordeaux est garde du corps de Bruce Wayne depuis bientôt quatre mois. Elle le considère comme un mélange improbable de Cary Grant et Jim Carrey, élégant et gaffeur, beau garçon et maladroit. Wayne lui demande de l’aide pour certaines choses basiques (comme faire un nœud papillon) car Alfred n’est plus là. Sasha Bordeaux et Bruce Wayne se rendent au pot de départ de James Gordon.

La jeune femme n’est pas dupe : elle sait que Wayne ne joue pas au golf en journée et n’est finalement pas en compagnie de femmes toutes les nuits comme le laissent penser les rumeurs. Elle sait également que chaque soir il s’éclipse… Et si Sasha Bordeaux devenait une alliée de Batman et non de Bruce Wayne ?

Parallèlement au « quotidien » de Wayne/Bordeaux, le nouveau Président des États-Unis Lex Luthor irrite Lois Lane et Clark Kent. L’homme le plus puissant du monde aurait même de la kryptonite secrètement gardée pour vaincre l’homme d’acier au cas où. L’aide de Batman ne serait pas de trop dans cette affaire.

Sasha Bordeaux Bruce Wayne

[Critique]
Difficile de passer après l’excellent deuxième tome de New Gotham (Un Homme à Terre) mais plus aisé d’être meilleur que le premier (Évolution) qui était plus que moyen. C’est ce que relève haut la main ce troisième volet (Le Garde du Corps). Pour cause : plusieurs courtes histoires (qui globalement se suivent) sont proposées et sont fascinantes à découvrir grâce au prisme plutôt inédit de montrer davantage Bruce Wayne d’une part et par le biais d’une personne extérieure (ladite garde du corps) d’autre part. Explications.

Passé les inquiétudes de se familiariser avec Sasha Bordeaux (dont on avait peur qu’elle ne découvre pas que Wayne soit Batman dès la fin du premier tome), on s’attache in fine très rapidement au personnage. Et c’est avec elle qu’on suit l’étrange jeu de Docteur Bruce et Mister Wayne (en plus de son autre alter ego Batman). En effet, le milliardaire semble jouer un triple jeu des plus étranges : il est festif, lunaire, maladroit… On ne le « connait » pas comme ça. Si la réputation de l’homme d’affaires est d’être souvent aux bras de plusieurs femmes, on le sait par contre efficace comme businessman, ce qui n’est pas forcément le cas ici (de prime abord en tout cas).

chapelier fou new gotham

Il est tellement gauche qu’on dirait un gamin immature. Cela dénote avec l’image qu’on pouvait avoir de lui. Bruce Wayne joue double-jeu en public bien sûr, mais aussi « en privé » puisqu’il entame une relation avec Vesper Fairchild, une journaliste fraîchement arrivée dans Gotham. On ignore l’intérêt de cette idylle (surtout vu comment elle se termine). Et puis derrière, lorsque Wayne est « seul » (ce que voit Bordeaux), c’est un roc malheureux presque aussi froid que Batman. Mais en public, non seulement il n’apparaît pas comme un homme d’affaire philanthrope et à minina sérieux mais vraiment comme un boulet irresponsable ! Un choix scénaristique extrêmement intéressant (et rarement vu).

Cela permet au livre d’alterner de nombreuses scènes humoristiques avec la radicalité de la croisade du Chevalier Noir. Il l’explique d’ailleurs à sa nouvelle complice : « Il s’agit d’une tâche sacrée à mes yeux. Sans droit à l’erreur, et encore moins au pardon ». Le combat solitaire, malgré les alliés du Chevalier Noir, soulève des réflexions sur le fardeau à porter pour un homme seul. Comme s’il était l’unique personne à légitimer sa quête. Une approche qu’on perçoit au fil des comics mais qui atteint ici un degré très pertinent (grâce, toujours, à ce nouveau point de vue vierge et neutre). Sasha Bordeaux accompagne ainsi Bruce Wayne puis Batman durant un an, jusqu’à son incarnation en nouvelle super-héroïne (qu’on retrouvera plus tard, le comic-book s’achevant avec une fin volontairement ouverte).

Harvey Bullock Batman

L’occasion de découvrir que lors des soirées mondaines, Bruce Wayne ne boit pas d’alcool ; cela paraît anecdotique mais explique pourquoi il est toujours concentré (donc sobre) la nuit qui suit quand il officie sous son costume. C’est le genre de détail anodin mais très bien pensé (et qui vient répondre à une question que se posaient peut-être des lecteurs). On peut également lire un passage sur Double Face « gentil ». C’est l’identité du procureur Dent qui salue son ami James Gordon, là encore c’est rarement vu dans des livres, récents ou anciens, sur Batman.

Mais l’autre point fort de ce troisième tome est le quotidien de la police avec la mise en avant de Harvey Bullock et du duo Crispus Allen et Renée Montoya. On avait déjà eu un aperçu plus ou moins convaincant dans les deux volets précédents, ici l’on sublime davantage ce GCPD corrompu et déchiré (ce qui se poursuivra dans la série des mêmes scénaristes Gotham Central). Cela renvoie d’ailleurs à la fin du tome deux qui se terminait de façon mystérieuse (mais tellement nécessaire et jouissive !) tout en évitant une banale conclusion manichéenne. Les absences notoires d’Alfred (qui a démissionné car fâché contre son maître à priori) puis de Gordon (parti à la retraite) lancent une nouvelle dynamique dans les récits, d’un côté pour Bruce Wayne donc, et de l’autre pour le GCPD évidemment. Huntress est brièvement de retour, cela permet de voir ce qu’elle est devenue depuis la fin de No Man’s Land.

superman lois lane new gotham

Si la lecture de cette saga n’est pas obligatoire pour comprendre et apprécier New Gotham, on note tout de même pas mal d’allusions. Les connexions avec les deux autres tomes de New Gotham sont par contre plus légion (l’agression de Gordon, le parc de Poison Ivy…) et des renvois à d’autres histoires de DC Comics parsèment les multiples chapitres : des références à Lex Luthor Président, Justice League of America (le tome 5) et Superman Univers HS #2. Rien d’insurmontable pour la compréhension de l’ensemble pour le néophyte cependant.

Mais Le Garde du Corps comporte tout de même quelques préjudices. Sur le scénario, on peut déplorer l’utilisation abusive des pouvoirs hypnotiques (à priori liée à une certaine haute technologie) du Chapelier Fou. Cela casse clairement l’immersion « réaliste » et l’ambiance polar qui prévalaient dans le tome 2 et celui-ci. On retrouve aux dessins Shawn Martinbrough (à l’exception du petit arc sur Superman par Ed McGuiness et son style si particulier avec des héros exagérément musclés et cartoony) qui avait beaucoup officié sur le premier tome. Par conséquent on est donc face aux même défauts : les visages aux traits grossiers sont parfois ratés mais l’ensemble reste de meilleure qualité que sur Évolution. Il faut dire que le travail de la colorisation (du studio Wildstorm FX) aide à rendre la plupart des planches extrêmement originales et soignées, en plus de leur découpage qui sort de l’ordinaire. Le talentueux mais trop discret Rich Burchett remplace Martinbrough de temps en temps. On notera aussi qu’un chapitre (Prendre l’air) était déjà présent dans le recueil Batman Anthologie. En lecture stand-alone il était sympathique et réussi, ici « à la suite » des autres histoires il perd un peu de sa superbe puisqu’il n’est pas vraiment relié à ce qu’il s’est tramé avant et ce qui arrive ensuite.

Batman Sasha Bordeaux

Le Garde du Corps est donc un très bon tome de New Gotham, moins « culte » que le deuxième mais largement meilleur que le premier. Une des rares choses à regretter est sa fin, beaucoup trop ouverte pour une série en trois volumes. Mais c’est normal puisque la suite est prévue ! En effet, surprise à l’issue de la bande dessinée : Urban Comics annonce la suite directe de New Gotham dans les trois tomes à paraître de Batman Meurtrier & Fugitif (Bruce Wayne est accusé du meurtre de Vesper Fairchild) — premier volet en vente début mai 2018. Les sagas Batman Contagion et Batman Legacy sont également au programme ! Elles se déroulent après Knightfall et avant Cataclysme/No Man’s Land.

[À propos]
Publié en France le 23 février 2018.

Scénario : Greg Rucka et Jeph Loeb
Dessin : Shawn Martinbrough, Rick Burchett, Ed McGuiness, Coy Turnbull
Encrage : Steve Mitchell, Cam Smith, Dan Davis, Rodney Ramos
Couleur : Wildstorm FX, Tanya Horie, Richard Horie

Traduction : Alex Nikolavitch
Lettrage : Moscow ★ Eye

harvey bullock

Contient Detective Comics #756-#765
Titres des chapitres :
Dîner en ville
Avec cet anneau… (Superman #168)
Le seigneur de l’anneau…
Prendre l’air
Sans savoir
Trente Jours
Départs
La Cucilla
Cœurs
Postes à pourvoir

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Batman – New Gotham | Tome 01 : Évolution

Batman New Gotham

Batman – New Gotham | Tome 01 : Évolution

Batman New Gotham

New Gotham est une série de trois tomes se déroulant après la saga No Man’s Land (mais il n’est pas obligé de l’avoir lu pour découvrir ce nouveau run). Elle est principalement scénarisée par Greg Rucka, bénéficie d’un style graphique particulier et se focalise sur Gordon et Batman. Critique du premier tome, Évolution, qui contient douze chapitres de la série Detective Comics : du #742 à #753).

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[Histoire]
Au lendemain de la fin du no man’s land, Gotham est à la reconstruction. Gordon, toujours endeuillée par la mort de sa femme par le Joker, reprend du service au GCPD. Batman veille et arpente sa ville…

La recrudescence du crime organisé complexifie la situation. Le commissaire et le Chevalier Noir mènent l’enquête sur un meurtre d’un policier récent. Les indices conduisent à un certain Vassili Kosov de la mafia russe.

Mais dans l’ombre, Ra’s Al Ghul dirige un plan secret, aidée de sa complice « Murmure De Défi »…

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[Critique]

Évolution est un tome très moyen, aussi bien sur son travail scénaristique (Rucka fut plus inspiré dans No Man’s Land et le sera davantage peu après dans Gotham Central) que graphique (sur lequel on s’attardera plus tard). S’il n’est nul besoin d’avoir lu la saga No Man’s Land (NML) pour apprécier ce premier volet (sur trois) de New Gotham, des références explicites ou non à cette ancienne situation particulière * apparaissent de nombreuses fois. À commencer par la dissociation entre les V.G. (Vrais Gothamiens) et les DEZ (Déserteurs) — dont est affublé Bruce Wayne — qui revient régulièrement et donne naissance à divers conflits. Malheureusement, ceux-ci ne seront pas exploités convenablement.

Le livre se scinde en effet en plusieurs parties et à peu près quatre fils rouges narratifs répartis sur douze chapitres. Le plus important, qui occupe plus de la moitié de l’ouvrage, est la relation entre Batman/Bruce et « Murmure de Défi » (sic). Cette dernière sert donc Ra’s Al Ghul, peu présent in fine. Son plan n’est pas très clair et les nombreux protagonistes issus de mafias et gangs différents n’aident pas du tout à la compréhension. Pire : les transformations en serpent ou en loup des sbires de l’immortel ennemi du Chevalier Noir cassent l’ambiance « hard boiled » qui était pas mal instaurée. C’est à dire un côté polar, urbain et relativement noir (à l’instar de la série Gotham Central, plus aboutie, du même Rucka). Les autres arcs sont plus captivants mais durent moins longtemps. L’un englobe ce qu’on voit en filigrane tout au long du récit (avec quelques mises en avant de temps en temps) : le retour de Gordon (endeuillé), la vie des flics (Crispus, Bullock, Montoya…), la politique à Gotham (un maire peu populaire), etc. bref, ce qui peut clairement se nommer « l’après NML ».

 Batman New Gotham

Batman New Gotham

Toujours dans cette optique post-NML, une histoires s’attarde sur Montoya et sa relation avec Harvey Dent/Double-Face (ce dernier étant tombée sous le charme de la policière dans NML) puis la lecture d’un comic-book écrit et dessiné par Dent lui-même le met en scène dans des aventures héroïques (un côté clairement WTF assumé et amusant). Enfin, pour conclure sur cet après NML, on retrouve Poison Ivy qui avait élu domicile dans un parc végétal durant un an où plusieurs orphelins l’avaient rejoint (pendant le no man’s land donc). On récapitule les quatre récits qui s’entrecroisent : Batman contre la mafia et Ra’s Al Ghul via sa sbire « Murmure De Défi », Gordon et ses équipes dans un Gotham qui se reconstruit, Montoya et sa relation ambigüe avec Harvey Dent et enfin Poison Ivy condamnée à quitter un parc où elle n’a jamais blessé ou tué qui que ce soit.

Comme évoqué, toute la partie avec « Murmure De Défi » occupe une place prédominante (la première moitié du livre puis un retour entre deux autres histoires). Celle-ci est plutôt frustrante car l’on retrouve un Batman axé en mode détective (même si pas mal de choses restent confuses dans les résolutions d’énigmes, les nombreux noms de mafieux…) mais avec des problèmes scénaristiques flagrants : manque d’empathie pour « Murmure De Défi » (ce nom…), transformations en animaux surréalistes, manque de clarté sur les enjeux et le plan à long terme de Ghul.

New Gotham Bullock

Du côté des graphismes, pas de demi-mesure : ça passe ou ça casse. Deux aspects à prendre en compte, une sur laquelle il est assez simple de faire l’unanimité : la colorisation, effectuée intégralement par le studio Wildstorm FX, qui est excellente puisqu’elle se concentre sur une couleur seulement par chapitre, le reste étant en nuances de gris ou de bleu. Ainsi on retrouve beaucoup de planches mélangeant une couleur froide principale (du bleuté) avec des variations colorisées d’une couleur chaude (orange, rouge…). Presque bichrome donc, ce pari graphique audacieux est réussi (rappelant parfois brièvement Sin City). Malheureusement, le second aspect sur lequel on est plus critique est tout simplement « le dessin ». Huit chapitres sur douze sont ainsi signés par Shawn Martinbrough. Ses traits anguleux et gras (pas tout à fait cartoony quand même mais presque — cf. les nombreuses images d’illustrations de cette critique), manquent cruellement de détails et ressemblent à des brouillons, fan-arts ratés ou des résumés grossiers. L’ensemble (dessins et couleurs) se rejoignent plutôt bien mais on tique quand même devant trop de cases pour apprécier le tout et être émerveillé. Dommage, il y avait clairement un coup à jouer. Heureusement, les quatre chapitres restant sont dessinés par quatre autres artistes et sont nettement plus réussis, ancrés dans un certain réalisme et plutôt élégant, avec toujours ce même jeu de couleur quasi bichromique qui sert à merveille l’ouvrage.

Anecdotiquement, sur le plan éditorial, on sera aussi rebuté par une police d’écriture assez illisible, choisie le temps de quelques planches. Trop de poins négatifs donc, pour véritablement apprécier Évolution. Mitigé aussi par quelques incohérences d’écriture qui sautent aux yeux. Par exemple, Bruce Wayne est affublée par Lucius Fox d’une garde du corps (Mlle Bordeaux). Sans tomber dans un sexisme primaire, on peut s’étonner de ne pas avoir choisi plutôt un voire deux hommes robustes pour ce travail. Peu importe, cette mise en situation inédite pourra déboucher sur des scènes intéressantes (à voir ce que donnera le tome deux). Seulement, dès l’arrivée de cette garde du corps, Bruce s’éclipse de son bureau juste devant elle et ressort peu après en Batman devant les fenêtres. La jeune femme est surprise mais ne fait pas le lien entre le milliardaire et le justicier…

Ras Al Ghul New Gotham

Il faut reconnaître à Rucka quelques idées novatrices ou en tant cas plutôt intéressantes. Wayne apparaît beaucoup en civil, décrit comme un homme à femme et un type maladroit. C’est quelque chose qu’on voit de moins en moins dans les comics sur Batman, c’est donc tout à fait plaisant de (re)trouver cela. On se focalise à nouveau sur lui et Gordon, un peu comme à l’époque d’Année Un, récit initiatique des (nouvelles) origines du Chevalier Noir. Ce retour aux sources parsème Évolution, durant lequel les autres figures d’alliées résonnent par leur absence notoire : quid de toute la Bat-Family qui peuplait NML ? Même Alfred n’officie qu’en figurant le temps de quelques cases.

Un premier tome plutôt moyen, avec des partis pris graphiques et scénaristiques alléchants mais pas forcément bien exploités ou finalisés. À suivre dans les deux volets suivant…

Batman New Gotham

* À noter également, des références aux évènements survenus dans La Tour de Babel et un affrontement avec Hugo Strange mentionné (on ignore de quelle histoire précise il s’agit, peut-être La Proie de Hugo Strange).

Gordon Bullock New Gotham

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 16 juin 2017.
Publication originale en 2000 à 2001 dans Detective Comics #742 à #753.

Titres des chapitres :
Honneur à nos morts [DC#742]
Évolution (Chapitre 1 à 4) [DC #743-746]
– Évolution I : Murmures dans les Ténèbres
– Évolution II : Unité de but
– Évolution III : Les Lois du Pays
– Évolution IV : Arrière-goût
– Joie-deux Anniversaire
[DC #747]
Rénovation Urbain (Chapitre 1 à 2) [DC #748-9]
Dépendance [DC #750]
Balade dans le Parc (Chapitre 1 à 2) [DC#751-2]
Les Aventures de Copernic Dent [#DC 753]

New Gotham Batman

Scénario : Greg Rucka
Dessin : Shawn Martinbrough | John Watkiss (+ DC #745-6), William Rosado (DC #747), Phil Hester (DC #748-9), Steve Mannion & Brad Rader (DC #753)
Encrage : Steve Mitchell | Hilary Barta & John Lowe(DC #753)
Couleurs : [Studio] Wildstorm FX
Traduction : Alex Nikolavitch
Lettrage : Moscow ★ Eye

Poison Ivy New Gotham

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Ci-dessous, deux exemples des « transformations animales » de deux personnages…

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