Archives de catégorie : Critique

Batman – City of Madness

Découverte d’un récit complet issu du Black Label, en trois chapitres (150 pages environ), qui mixe à la fois l’univers contemporain (et récent/moderne) de Batman – via la forte présence de la Cour des Hiboux notamment – et des inspirations Lovecraftiennes, sans oublier celle, assumée et volontaire, de la BD Arkham Asylum – dont l’auteur et dessinateur de City of Madness, Christian Ward, se revendique fan absolu et décrit modestement son œuvre comme une sorte de « continuité spirituelle ». Carrément. Critique.

Couverture classique (g.) et limitée inédite en vente via
les librairies du réseau Comics Shop Assemble (cf. explications fin de cette page).

[Résumé de l’éditeur]
La Cour des Hiboux, sinistre cabale gothamienne qui tire les ficelles dans l’ombre, garde un portail menant à une Gotham City déformée, en proie à des créatures terrifiantes dépassant largement les frontières de l’imaginable. Quand ce passage entre les deux mondes cède une créature de la nuit s’infiltre dans Gotham avec un objectif bien précis en tête : trouver son propre Robin pour l’accompagner dans son éternelle quête de vengeance…

Pas besoin de détailler davantage le début de l’histoire, le résumé de l’éditeur suffit amplement.

[Critique]
Il est presque dommage que la couverture annonce autant la couleur et, surtout, que le résumé de l’éditeur explicite d’entrée de jeu l’existence des deux mondes (le « classique » et l’un déformé aux personnages habituels sous forme animale ou monstrueuse) tant City of Madness se dévoile principalement au bout d’un tiers voire la moitié de son récit. Ce n’est pas bien grave, cela casse éventuellement une certaine surprise (de registre bien entendu mais aussi de protagonistes). Ainsi, l’on découvre que la Cour des Hiboux a bien conscience de la nature du « monde démoniaque » qui s’agite sous Gotham. Une « ville de la folie » (la fameuse City of Madness) où le Chevalier Noir de là-bas, aux allures lovecraftiennes – son visage bordé de tentacules – n’hésite pas à tuer et semble aliéné.

Sans surprise, le véritable Batman s’engouffre donc dans cet autre univers, s’alliant temporairement avec un ergot – très bonne idée au demeurant. Malgré sa durée, la fiction propose différents moments avec plusieurs ennemis secondaires de la galerie emblématique du Dark Knight – les habituels ou leur version Madness. En vrac : le trio infernal, Killer Croc, le Ventriloque… C’est franchement plaisant ! Au-delà des Hiboux, c’est aussi Double-Face qui est au cœur de City of Madness (pour différentes raisons qu’on n’évoquera pas ici pour ne pas gâcher la lecture). Côté alliés, une place de choix est également accordée à Alfred et, dans une moindre mesure, une autre à Nightwing.  Et si le récit est un brin balisé dans sa structure et son intrigue, il n’en demeure pas moins extrêmement marquant grâce à son identité visuelle minutieusement soignée, originale (brassant de multiples genres) et brillamment mise en couleur (rien que pour cela, le livre rejoint les coups de cœur du site !).

L’on doit le tout (écriture, dessin, encrage et colorisation) à une seule personne : Christian Ward ! Il est principalement connu en France pour son superbe Aquaman Andromeda et la série en trois tomes Invisible Kingdom (chez Hi Comics). L’artiste londonien ne s’en cache pas (et on le ressent tout au long de l’œuvre avant d’en avoir la confirmation dans sa postface) : il voue un culte au titre Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean. Ce n’est pas pour rien que les planches de Ward rappellent, justement, celles de McKean (nom donné également à un personnage très secondaire pour accentuer l’hommage).

C’est un régal pour les yeux, son traitement de Double-Face notamment, est époustouflant, jouant aussi bien sur la morphologie du criminel que son schisme d’humanité à travers un double – voire triple – visage effrayant ! Les pages se suivent et ne ressemblent pas : découpage déstructurée, couleurs tour à tour psychédéliques ou sombres, visages tantôt réalistes, tantôt propres au classicisme mainstream du médium et ainsi de suite, c’est riche et varié, élégant et agréable.  À échelle plus modeste, certaines cases rappellent aussi Bill Sienkiewicz (souvent associé à McKean d’ailleurs) et qui signe quelques couvertures alternatives disponibles en fin du recueil. Paradoxalement, ici l’œuvre verse moins dans l’horreur, le glauque et le dérangeant, les chromatiques flashy et l’encrage souvent assez épais contribuant énormément à cette sorte d’adoucissement étrange.

Ward ne puise pas que graphiquement dans son œuvre fétiche, il en offre même une certaine relecture plus ou moins moderne, qu’il qualifie (toujours dans sa postface) de « suite spirituelle ». Celle-ci se résume, principalement, aux errances du Chevalier Noir dans le célèbre hôpital psychiatrique et ses interactions avec Harvey Dent – heureusement c’est très minoritaire dans l’entièreté de l’ouvrage. Cela permet donc à City of Madness d’avoir son propre ADN, aussi bien dans sa narration que dans sa folie visuelle.

Pour ce double exploit, on conseille bien évidemment ce titre (il faut dire que depuis deux ou trois ans, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent !). Attention bien entendu : si vous êtes imperméable au registre fantastique/surnaturel dans les aventures de Batman, le comic book risque de vous laisser de marbre. Aux amoureux de Lovecraft, on aurait tendance à faire découvrir un autre titre assumé (bien davantage qu’ici mais nettement moins réussi sur d’autres aspects) : La malédiction qui s’abattit sur Gotham. City of Madness est sans doute trop court et aurait mérité deux ou trois épisodes complémentaires mais, faute de mieux, on s’en contentera grandement comme lecture « divertissante un brin original qui ne révolutionne rien mais reste sympathique » (et c’est souvent ce qu’on vient chercher dans une BD, sans forcément atteindre un maelström d’émotions ou de stimulation cérébrale, surtout dans le genre super-héroïque, même si, quand ça a lieu ça frôle la perfection ) !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 18 octobre 2024.
Contient : Batman City of Madness #1-3
Nombre de pages : 168

Scénario & dessin : Christian Ward

Traduction : Mathieu Auverdin
Lettrage : CROMATIK (Île Maurice)

Acheter sur amazon.frBatman – City of Madness (18 €)

Batman Dark City – Tome 5 : Sombres prisons

Les chapitres #145 -150 de la série Batman constituent ce cinquième tome de Dark City, intitulé Sombres prisons. Une aventure toujours chapeautée par Chip Zdarsky, qui prenait racine dans son ancien récit complet The Knight, connecté a posteriori à son run (depuis le quatrième opus, Bombe mentale). Très inégale (souvent moyenne voire médiocre), cet opus hausse-t-il (enfin) le niveau global ? Critique.

[Résumé de l’éditeur]
Incarcéré dans la prison de Zur avec le Joker pour voisin de cellule, Batman doit organiser son évasion… Mais parviendra-t-il à s’échapper d’un établissement conçu par l’ultime version de lui-même ? De son côté, Zur est devenu le nouveau protecteur de Gotham et établit des règles toutes personnelles. Il détient un sombre secret, et si ce dernier venait à le révéler, une menace sans précédent s’abattrait sur le Chevalier Noir, la ville de Gotham, et l’Univers DC dans son ensemble.

Pas besoin de détailler davantage le début de l’histoire, le résumé de l’éditeur suffit amplement.

[Critique]
Aparté : ce texte a été rédigé presque deux mois après avoir lu le tome. Il est possible qu’il y ait quelques égarements ou confusions malgré ma relecture rapide et en diagonale de la BD dans le cadre de la finalisation de cet article (je n’avais franchement pas envie de reperdre une heure à le relire intégralement). Merci d’avance pour votre indulgence et n’hésitez pas à corriger en commentaire s’il y a une erreur ou autre.

Un volume aux aspects conclusifs et globalement rushé, toujours autant improbable mais étrangement touchant, tout en repartant (presque) à zéro, c’est ce qui vient immédiatement en fin de lecture de ce cinquième opus de Dark City. Il est dissocié en plusieurs segments qui se suivent plus ou moins (on y reviendra) : Sombres prisons (Batman #145-147), Les directives du docteur (back-up Batman #145-146), Leur montrer à tous (back-up Batman #147), La tempête (Batman #148), Un beau rêve (#149) et enfin – assez déconnecté du reste – Être meilleur (#150).

Sombres prisons (qui donne donc son titre à la bande dessinée) positionne Batman dans sa prison avec le Joker. Passé ce postulat vite expédié, c’est une course contre la montre agréable qui suit un Chevalier Noir évadé face à son ennemi « ultime » : Zur fusionné à Failsafe (en gros). Une épopée qui fait croiser bon nombre d’alliés (Damian au premier plan), quelques ennemis habituels de la galerie de Gotham/Arkham (dont Punchline) et des antagonistes (Amanda Waller, Vandal Savage, le fameux Captio – « mentor » du Joker et de Batman sorti de nulle part, cf. tome précédent…), le maire Nakano ainsi qu’un nouveau vilain (de prime abord) : un clone de Bruce qui grandit plus vite que la normale (impossible de ne pas penser à Damian), supervisé par Zur. Ouf ! Malgré ce trop plein de protagonistes, Chip Zdarsky s’en sort à peu près bien pour confronter tout ce beau monde et, surtout, revenir à l’éternel point de départ…

En effet (passez au paragraphe suivant pour éviter les quelques révélations), par d’habiles tour de passe-passe scénaristiques, ou plutôt des facilités d’écritures franchement honteuses, Bruce Wayne retrouve sa fortune (merci Zur/Failsafe, tellement intelligent qu’il a réinvesti en bourse de l’argent) et… sa main biologique pourtant coupée ! Cette fois, il faut remercier le clone de Bruce qui lui offre ce cadeau – sa propre main donc (!) – qui servira davantage à Batman qu’à cet énième alter ego vieillissant – bigre ! Surtout, le Chevalier Noir renoue avec une cohésion d’équipe bienvenue, entouré de ses fidèles alliés. Néanmoins, le récit se termine sur une ouverture et un « à suivre » – qui devrait en toute logique correspondre en France au sixième et dernier opus, contenant donc les chapitres #153-157 et la fin du run de Zdarsky (enfin !), cf. explications à la fin de cette critique.

Les deux histoires back-up sont tout aussi douteuses, centrées sur Captio. La première revisite l’histoire du Joker sous ce nouveau prisme découvert dans le volet précédent : quelqu’un croit VRAIMENT à cette rocambolesque continuité rétroactive qui dévoile que le célèbre Clown est presque né des directives du coach Captio et que ce dernier l’a suivi lointainement tout au long de sa « carrière » ?! – c’est largement pire que la proposition Trois Jokers (clivante, ubuesque, osée mais intéressante et stimulante)… Bref. La seconde le place avec le Sphinx cette fois, introduisant la fameuse « suite » à découvrir théoriquement dans le sixième tome (encore).

Malgré tous les défauts d’écriture, on retient pourtant et paradoxalement de la bande dessinée son avant-dernier chapitre, Un beau rêve, centré sur le clone de Bruce et sa « vie » accélérée. Des moments particulièrement touchants, humains, et croqués en parallèle de la bienveillance (et des retrouvailles) de tous les membres de la Bat-Famille, voilà de quoi redonner espoir et foi pour la suite et se satisfaire de cette semi-conclusion dans un premier temps (encore une fois : malgré toute l’improbabilité qui découle de l’ensemble) !

Le dernier épisode raconte les déambulations d’un ancien homme de main Catwoman, Teddy, qui a découvert l’identité de Batman lors de la guerre entre les deux amants (cf. troisième tome, Gotham War). Un dilemme moral pour un père absent qui veut se racheter et une offre en or à marchander pour tous les ennemis de l’homme chauve-souris. Un segment « à hauteur d’homme » (à nouveau), faisant la part belle avec le précédent chapitre et qui rappelle, dans une moindre mesure, le très bon récit complet Joker (qui s’attardait aussi sur un membre d’une figure emblématique de Gotham et ses enjeux de survie urbaine).

Ce sont donc principalement ces deux derniers segments qui sortent du lot, de façon surprenante, et permettent d’apprécier Sombres prisons. Le reste de la fiction ne fonctionne pas vraiment mais on prend plaisir à lire un vrai retour de Batman et ses alliés, avec – comme toujours et heureusement –  les jolies planches de Jorge Jiménez (principalement sur le titre, d’autres artistes complètent la distribution, cf. rubrique À propos), qui permettent de sauver tout de même un peu plus l’ensemble. Dommage que l’enchaînement bordélique entre Zur/Failsafe, Captio et le rythme expéditif de cette fausse fin gâchent tout le reste (donc la majorité du comic), sans oublier l’écriture franchement faible (pas forcément les dialogues mais les situations au sens global) et qui prend quasiment ses lecteurs pour des imbéciles. Étrangement (ou non), Zdarsky s’en sort nettement mieux quand il déploie ses petites touches d’humanité sur deux personnages complètement secondaires et éphémères.

Il est toujours difficile de conseiller la série Dark City (son ensemble ou ce tome en particulier), mais on se motive en se disant (ou plutôt en espérant) que le sixième opus sera complètement déconnecté de tout ça (comme le fut le quatrième de la série Batman Infinite en son temps) et enfin une probable remise à zéro des compteurs. Il était temps. La fiction s’approche en effet de sa fin, plus ou moins en adéquation avec le souhait de son auteur. Entre le début de l’ère Absolute, disponible en France le 31 janvier 2025 dans le premier Absolute Power,  qui contiendra l’épisode #151 de Batman (le #152 sera dans le second tome (sur trois) d‘Absolute Power), et le retour surprise de Jeph Loeb et Jim Lee pour la suite de Silence/Hush (en mars 2025 aux États-Unis) à partir du chapitre #158, il ne restera donc que les #153-157 sous la plume de Zdarsky pour achever son œuvre. Des épisodes qui devraient, en toute logique, composer la conclusion du sixième (et donc dernier) tome de Dark City chez nous, contenant l’arc intitulée en VO The Dying City. Si c’est bien le cas, il sera disponible au plus tôt en mai 2025 (Urban Comics ayant révélé toutes sorties jusqu’à avril 2025).

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 25 octobre 2024.
Contient : Batman #145-150
Nombre de pages : 208

Scénario : Chip Zdarsky, Joshua Williamson
Dessin : Jorge Jiménez, Michele Bandini, Miguel Mendonça, Steve Lieber, Denys Cowan
Encrage : John Stanisci
Couleur : Tomeu Morey, Alex Sinclair, Eren Angiolini, Nick Filardi

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard)

Acheter sur amazon.frBatman Dark City – Tome 5 : Sombres prisons (22 €)

Le Pingouin – Tome 2 : Un homme sans importance

Suite et fin de la série sobrement intitulée Le Pingouin, qui se déroule en réalité dans la continuité de Batman de l’ère Infinite (et du premier tome de Dark City) et dans le même univers que Killing Time, également écrit par Tom King. Mais nul besoin d’avoir lu ces travaux ni même le premier volet (Bec et ongles) – enfin presque –, tant celui-ci s’en éloigne, pour le meilleur. Critique.

[Résumé de l’éditeur]
Les combats entre le Pingouin et Batman sont légendaires dans les rues de Gotham City….. mais qu’en est-il de leur toute première rencontre, le premier coup de poing lancé sur le ring ? Tandis qu’un changement radical est apparu dans leur relation… Cobblepot est-il prêt à affronter le Chevalier Noir ? Ou a-t-il déjà deux coups d’avance ? Un seul objectif l’anime : reprendre son trône dans la ville du Chevalier Noir.

Pas besoin de détailler davantage le début de l’histoire, le résumé de l’éditeur suffit amplement (d’autant plus que le début du titre est un long flash-back et non la suite directe du volet précédent).

[Critique]
Le premier opus n’était pas mauvais mais pas exceptionnel non plus, il se lisait sans réel plaisir mais sans douleurs non plus (à l’inverse des productions récentes particulièrement médiocres, à savoir les séries Dark City et, surtout, Batman Nocturne). Contre toute attente, les sept épisodes qui composent cet Homme sans importance sont bien meilleurs que les précédents – en particulier grâce aux deux premiers. En effet, complètement déconnectés du reste de la fiction, les deux premiers chapitres sont un flash-back sur les débuts du Pingouin, à l’époque œuvrant pour Falcone, sa légère ascension et son pacte avec Batman (une certaine « tolérance » aux agissements du Pingouin dans Gotham City en échange de précieuses informations).

L’on (re)découvre un ennemi exigeant, fourbe, menteur et manipulateur. Dans cette atmosphère lugubre, brillamment croquée par Stevan Subic (The Riddler – Année Un), Oswald Copplebot n’est pas (encore) foncièrement effrayant mais les esquisses de son ADN sont déjà là. Impossible, pour les lecteurs qui ont été spectateurs de la série The Penguin, de ne pas y voir une corrélation autour du même protagoniste !

La suite est moins qualitative : en cinq autres épisodes, le retour à Gotham du Pingouin ne se fait pas sans heurt mais, cette fois, Tom King s’éparpille moins et recentre son duel entre le Chevalier Noir et le célèbre malfrat. Il y fait toujours mention du majordome Aide, des enfants jumeaux Copplebot et de quelques autres figures secondaires mais l’ensemble est davantage fluide, mieux rythmé. L’auteur ne peut pas s’empêcher d’adosser une bulle de narration pour tous les personnages, y compris d’éphémères figurants, dommage… Sa vulgarité récurrente dans les dialogues n’échappe pas non plus au récit, hélas. On l’a dit et redit sur la plupart des critiques des travaux des scénaristes et on peut même copier/coller ce qu’on appose systématiquement.

Dont acte : « Comme toujours, Tom King est bavard, trop. L’auteur prolifique chez DC et clivant, capable du meilleur comme du pire (Batman Rebirth, Heroes in Crisis, Batman/Catwoman, One Bad Day – Le Sphinx…) renoue avec ses tics habituels : langage grossier à outrance et non transposé en alphabet latin, etc. ». Heureusement, c’est surtout une antagoniste (victime d’un syndrome qui lui donne un langage fleuri) qui écope de cela – cf. image ci-dessous –, le reste est, disons… un peu moins pire.

Le point fort du titre est (au-delà de ses deux premiers segments évoqués plus haut) sa force visuelle. Après la patte graphique léchée et parfaite de Subic, Rafael de Latorre dessine le reste de l’œuvre, promouvant une densité nocturne, urbaine et violente à souhait – un brin « plus lisse » que son confrère mais tout aussi efficace. Un portrait (au sens littéral comme au figuré) d’une figure du crime puissant et qui, dans sa conclusion, revient à l’éternel « point de départ / statu quo » ; comprendre que le Pingouin est de retour à Gotham, surveillé tout de même par Batman. Ça « tombe bien », ce dernier bénéficie également d’un retour aux sources dans sa série principale (Dark City et notamment son cinquième volet même si le sixième devrait confirmer cela).

En synthèse, la mini-série Le Pingouin est à réserver aux amoureux de cet ennemi qui, ici, n’a pas des masses droit à de l’empathie, au contraire. Cruel, manipulateur, étrange… tout l ‘ADN régulier du célèbre Copplebot est dosé avec plus ou moins de brio. On aurait préféré qu’Urban Comics propose l’ensemble des épisodes en un seul volume pour davantage le conseiller, à défaut (et en attendant cette inévitable réédition/réimpression dans deux ou trois ans), on suggèrera uniquement le second tome (chroniqué ici donc) ; l’ouvrage n’étant pas forcément difficile d’accès et permettra une légère économie – toute l’histoire précédente étant bien résumée en ouverture.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 15 novembre 2024.
Contient : The Penguin #6-12
Nombre de pages : 176

Scénario : Tom King
Dessin : Stevan Subic (#6-7), Rafael de Latorre (#8-12)
Couleur : Marcelo Maiolo

Traduction : Yann Graf
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard)

Acheter sur amazon.frLe Pingouin – Tome 2 : Un homme sans importance (20 €)