Gotham – S05E01 : Year Zero

Page récapitulative de la série Gotham.

Afin de coller à l’actualité du début d’année 2019 et en complément d’un long article sur la série Gotham publié en magazine en été 2018 (et fortement inspiré de l’analyse sur le site), voici la critique du premier épisode de la cinquième et dernière saison du show — sous-titrée Legend of the Dark Knight. Les suivants seront peut-être aussi chroniqués « un par un » et feront l’objet quoiqu’il arrive (et à l’instar de tous les autres), d’un papier global revenant sur l’entièreté de la saison (et, forcément, de l’analyse générale de toute la série).

No man’s land, 391ème jour. Plus d’un an après les évènements de la fin de la saison précédente (l’anarchie totale provoquée en partie par Jeremiah « le Joker » Valeska), Gotham City vit en no man’s land. Les connexions avec le monde extérieur n’existent plus, les ponts ont été détruits, la métropole est livrée à elle-même. Jim Gordon, Harvey Bullock, Le Pingouin et l’Homme-Mystère se préparent chacun dans leur coin en s’armant… pour mieux s’allier face à un groupe de mercenaires (ceux de Bane ?) !

Flash-back : 87ème jour. Quelques explications bienvenues (de quoi satisfaire les nouveaux spectateurs — s’il y en a ! — et un rappel pour les connaisseurs) grâce à un dialogue entre Gordon et visiblement une personne du gouvernement. Le policier explique que la ville est aux mains des criminels. Chacun régnant sur sa zone : le Pingouin, Barbara « et les sirènes », l’Épouvantail, Victor Fries, Firefly, Zsasz (lu sur une carte mais pas mentionné oralement)… Seul Jeremiah Valeska est introuvable. Reste évidemment des civils démunis, aidés par le GCPD  (incluant Lucius Fox et Harvey Bullock, en plus de Jim Gordon bien sûr) mais les vivres et les munitions manquent cruellement… Sans compter la difficulté de tenir un semblant d’ordre dans une communauté épuisée et énervée. De son côté, Selina Kyle doit être opérée de sa colonne vertébrale pour recouvrer l’usage de son corps (une variation de ce qui est arrivée à Barbara Gordon dans les comics ?). Edward Nygma semble toujours autant schizophrène (et si c’était lui la version télévisuelle de Double-Face ?). Quant à Bruce Wayne, il est déterminé à aider la ville à sa façon…

Sans dévoiler trop d’autres éléments de l’histoire — chaque protagoniste avance petit à petit avec plus ou moins d’intérêt et de situations classiques par rapport à leur caractère — on apprécie ce retour de Gotham, plus mature, plus inédit aussi. Bien sûr on s’étonne de certaines incohérences (beaucoup de citoyens ont l’air toujours aussi propre et bien habillé au bout de trois mois de cette situation par exemple) mais l’ensemble n’est franchement pas déplaisant, au contraire.

Côté technique, on retrouve ce qui fait les forces et faiblesses de Gotham. La photographie est particulièrement soignée — encore plus dans cet épisode qui joue énormément sur la lumière et les ombres —, les costumes et les décors réalistes sont un régal, l’ensemble a (enfin) une patte résolument violente et sombre. L’épisode pêche par ses classiques défauts à commencer par le casting. Pas l’ensemble de celui-ci, évidemment, mais toujours les têtes habituelles : David Mazouz en Bruce Wayne et Erin Richards en Barbara Kean. Le premier est devenu grand adolescent très très sérieux mais manquant toujours autant cruellement de charisme. Toutefois, le jeune acteur, pas forcément mauvais au demeurant, apporte une touche moins irritante à son personnage vu le contexte — il va bientôt faire ses premiers pas en tant que justicier.  La seconde (Barbara) souffre toujours d’une écriture maladroite qui s’ajuste mal au reste du show. Un problème récurrent depuis le première saison. Toutefois, les scénaristes ont enfin osé tuer un autre personnage peu fascinant (voire carrément inutile) ! Mais, on le sait, dans Gotham une mort n’est pas forcément définitive…

Il faut se tourner vers la galerie de vilains, à commencer par l’Épouvantail et le Pingouin, pour être davantage conquis par cet épisode qui inaugure (quand même) de belles choses et laisse planer l’espoir d’une conclusion satisfaisante de la série. Le maître du cauchemar et l’excentrique mafioso livrent les meilleures séquences de l’épisode. À titre anecdotique, on peut  supposer qu’un homme de main du Pingouin deviendra Le Ventriloque (il est prévu dans cette saison, au même titre que Bane et Man-Bat notamment). Selina et Alfred sont de passage pour des scènes peu marquantes et Gordon est au cœur de ce retour : pour l’instant, le « héros » c’est lui : roc et faillible mais déterminer lui aussi.

Les inspirations comics sont évidemment à piocher dans l’immense (et très réussie) saga No Man’s Land dont la série reprend exactement la même trame narrative (et qu’avait aussi abordé Christopher Nolan dans The Dark Knight Rises). Étrangement, le titre de l’épisode (Year Zero) n’a finalement pas grand chose à voir avec le livre éponyme (L’An Zéro — lui aussi réussi et modernisant les origines du Chevalier Noir).

Côté audience, cet épisode a rassemblé près de 2,6 millions de spectateurs, un score plutôt honorable (correspondant à la moyenne de la saison 4), loin des anciennes saisons mais cela ne jouera pas sur une éventuelle annulation puisque cette saison 5 sera la dernière (sauf si Netflix ou autre souhaite la racheter mais peu de chance que cela arrive). La fin de l’épisode laisse présager le retour de Jeremiah et la bande-annonce de l’épisode suivant annonce même le Chevalier Noir d’un plan furtif. De quoi imaginer une prémonition ou, sans doute, un flash-forward puisque l’introduction de cette nouvelle saison en était déjà un.

 

 

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