Arkham Origins (2013)

Arkham Origins

[Histoire]

► Histoire détaillée (avec wikipédia — contient des spoilers)

L’histoire se déroule six ans avant Arkham Asylum, pendant l’hiver. Batman est apparu dans les rues de Gotham City depuis deux ans, entraîné et ayant affronté plusieurs brigands mais connaissant encore mal les grands criminels de la ville. La police ne sait toujours pas si elle doit le considérer comme une aide humaine ou une légende urbaine.

La veille de Noël, Batman intervient au pénitencier de Blackgate pour une tentative d’évasion massive organisée par Black Mask, qui assassine le commissaire Loeb avant de fuir. Batman tombe sur Killer Croc, qui lui révèle au terme de leur affrontement que Black Mask a mis un contrat de 50 millions de dollars sur la tête du justicier et a engagé huit des assassins les plus dangereux pour l’exécuter. Afin de retrouver Black Mask, Batman part sur le Final Offer, le navire et repère du Pingouin afin de retrouver le truand. Dans les cales, il doit affronter l’Électrocuteur et Deathstroke, avant d’apprendre que Black Mask aurait été tué dans son appartement avec sa compagne. Batman mène l’enquête et identifie la victime comme une doublure, mise en place par Black Mask pour prévenir les actions d’un nouveau criminel : le Joker.

Batman infiltre donc les locaux du GCPD pour obtenir le dossier du Joker et des informations pour résoudre l’affaire. Il doit faire face à un capitaine Gordon peu confiant et surtout aux membres du SWAT, décidés à obtenir les 50 millions. Grâce à Barbara Gordon, qui croit en lui, Batman exploite la base de données de la police et découvre que les hommes de Black Mask ont installé des explosifs dans la ville mais que le truand aurait été enlevé par le Joker afin d’accéder à ses fonds financiers. Dans la banque, Batman retrouve Black Mask, qui enlève son masque et s’avère être le Joker : le clown tueur a pris l’identité du truand pour prendre le contrôle de ses affaires et lancer le contrat sur le justicier. Celui-ci traque le clown jusque dans l’aciérie Sionis où il retrouve Roman Sionis, mais aussi Copperhead. Le Joker est en effet parti pour l’hôtel de Gotham, où il a organisé une réunion avec les derniers assassins en liberté, tout en piégeant le bâtiment et pris en otage le personnel.

Batman infiltre le bâtiment et voit le Joker tuer l’Électrocuteur en le précipitant du sommet des tours. Le justicier récupère ses gants et parvient à atteindre le sommet, où il retrouve Bane, seul assassin resté sur place car il avait prévu son arrivée. L’affrontement a lieu sur le toit de l’hôtel et est retransmis par les journaux. Alfred pense alors que Batman ne parviendra pas à vaincre Bane et appelle la police. Bane prend alors la fuite en hélicoptère d’où il tire une roquette qui explose et pousse le Joker dans le vide. Conformément à son code, Batman saute et le sauve avant de le donner à la police. Le Joker est dérouté par les actions de Batman, et une fois à Blackgate, confie à la jeune psychologue Harleen Quinzel sa joie d’avoir rencontré un tel adversaire.

De retour dans la Batcave, Alfred conjure Bruce Wayne d’abandonner sa croisade mais il refuse et repart infiltrer le repaire de Bane. Sur place, il découvre que Bane cherche un remède à sa dépendance au venin, qui altère sa mémoire, mais surtout qu’il a compris que Batman est Bruce Wayne. Quand il tente d’aller sauver son majordome, Firefly lance une attaque sur le pont de Gotham. Batman parvient à l’arrêter avec l’aide de Gordon, qui finit par reconnaître les intentions nobles du justicier. Mais pendant l’attaque, Bane a pris d’assaut la Batcave et blessé Alfred. Batman accourt et parvient à sauver la vie de son majordome en utilisant les gants de l’Électrocuteur comme défibrillateur.

Juste après, la police annonce que le Joker a pris le contrôle de Blackgate. Batman part donc pour la prison, mais ne sera pas seul : les quelques policiers intègres acceptent de lui prêter main forte. Dans la prison, le Joker lance un ultimatum à Batman : tuer Bane ou laisser la chaise électrique sur laquelle il se trouve se charger et le tuer. Batman finit par utiliser ses gants électriques pour arrêter le cœur de Bane, ce qui ravit le Joker qui fuit pour déclencher l’explosion des bombes disséminées dans la ville. Batman fait alors repartir le cœur de Bane, qui, fou de rage, utilise une version du venin qui décuple sa puissance et sa rage. Bane perd finalement le combat, mais aussi la mémoire due à son exposition à la stéroïde, oubliant ainsi le secret de Batman. Gordon assure les arrières de Batman pendant que celui-ci part affronter le Joker, qui tente de le persuader de le tuer ; Batman le terrasse mais ne l’achève pas.

Finalement, Gordon abandonne les charges contre Batman et accepte de l’assister dans sa croisade contre le crime dans la ville. Pendant les crédits, une interview radio est diffusée au cours de laquelle Quincy Sharp suggère que Backgate n’est plus capable de contenir les criminels et que l’asile d’Arkham doit rouvrir. Après les crédits, Deathstroke, toujours à Blackgate, reçoit une invitation de Amanda Waller pour rejoindre la Suicide Squad.

► Quêtes annexes et Cœur de Glace
Comme dans Arkham City, de nombreuses missions secondaires sont étroitement liées à la quête principale (les autres tueurs engagés, comme Deadshot ou Shiva) ou bien à l’univers de Batman (Anarky, Le Chapelier Fou…).

Le DLC Cœur de Glace se déroule peu de temps après la fin du jeu et met en scène Mister Freeze pour la première fois. En effet, lors d’une œuvre de charité au manoir Wayne récompensant Ferris Boyle, un philanthrope et citoyen de Gotham. Un certain mister Freeze, aidé avec les hommes du Pingouin, s’invite à la fête et kidnappe Boyle. Bruce Wayne, alors en civil, doit dans un premier rejoindre la BatCave pour récupérer son costume, protéger les invités et Alfred. Il partira ensuite enquêter dans la ville pour savoir qui est ce nouvel ennemi et quel est son but. Par ailleurs, le Dark Knight va devoir adapter son armure au froid pour s’en sortir. (Critique ci-dessous, en fin de page)

[Critique]
Le reproche récurrent fait à Arkham Origins est que les studios Warner Montreal ont juste repris ce qu’avait fait Rocksteady sur le précédent opus sans ajouté d’originalité. Pour un « gamer » c’est évidemment vrai : le gameplay est quasiment identique (à peine deux ou trois modifications mineurs dans les gadgets ou la façon de se déplacer, des scènes de crime améliorées), la carte de la ville est à peu près la même et dresse une surface de jeu géographiquement plus grande car un pont a été ajouté. Mais c’est une illusion car beaucoup d’anciens lieux sont inaccessibles, et les déplacements rapides en Batwing confèrent un sentiment d’espace restreint. Par ailleurs, beaucoup de joueurs ont pointé divers bugs (ce qui n’est pas forcément le cas) et une ville fantôme (sous le prétexte d’un couvre-feu). Ces défauts sont donc les éléments faibles du jeu vidéo. Et quand on débourse 70€ après deux ans d’attente et des promesses virales, on comprend le goût amer.

Mais si l’on prend le jeu comme un « fan de l’univers de Batman », on ne peut que l’apprécier. De même, si l’on considère Origins comme une sorte de grosse extension/suite à City (que l’on trouve à 20€), c’est encore plus plaisant. En effet, le travail d’écriture de ce chapitre est excellent. Il surpasse de loin celui d’Asylum et côtoie sans honte celui de City. Si le début fait un peu trop cliché et qu’on peut craindre de devoir affronter successivement les huit assassins engagés par Black Mask sans autre intérêt, on a tout faux. Car très rapidement on découvre que c’est le Joker, encore inconnu par le Dark Knight à cette époque, qui manigance tout depuis le début. À ce sujet, on peut pointer un sentiment de déception sur le moment, puisqu’on nous vantait un ennemi, peu connu du grand public (Black Mask), spécialement pour cet opus, et il s’avère que c’est, une fois de plus, Le Joker, le principal antagoniste… Mais le travail effectué sur celui-ci est si bon, qu’on ne finalement pas être déçu sur ce point. Les séquences de jeu où on le contrôle brièvement (qui prennent Killing Joke comme origines pour le Clown du Crime) sont excellentes. La façon qu’il a de voir Batman (en monstrueuse chauve-souris géante) et sa déclaration d’amour pour lui, astucieusement mise en parallèle avec celle qu’il fait à Harleen Quinzel en même temps, puisqu’il se confie à elle, sont de beaux moments du jeu.

Toute la folie du Joker excelle pleinement dans Origins (la voix VF a par ailleurs changé, il s’agit cette fois-ci du doubleur de Heath Ledger dans The Dark Knight). Mais les autres vilains ne sont pas en reste : Bane est l’autre personnage important du jeu. Il s’en tire avec les honneurs puisque son statut le rapproche du personnage de base : une brute certes, mais intelligente et insoumise. Les studios ont pioché dans des ennemis moins connus pour les autres : Shiva et Anarky par exemple, Deadshot, même s’il était présent dans City, ou encore Deathstroke (un peu plus mis en avant grâce à la série Arrow). Pour les fans des comics, c’est assez jouissif de trouver tout ce monde dans le jeu vidéo, pour les autres, il peut y avoir de la déception, et ça se comprend. C’était un pari risqué. Les combats contre Deathstroke et Anarky sont assez mémorables, de même que la scène de crime chez Black Mask. Cette dernière deviendra la pierre angulaire du scénario, et si l’on n’était pas au courant dès le départ de ce qui se trame derrière, c’est vraiment surprenant et bien pensé. Dommage en revanche, de reléguer rapidement Black Mask par ces faits. Dommage aussi d’avoir rendu Alfred et la Batcave sans charisme ou utilité précise. On appréciera en revanche les vifs échanges et désaccords entre le majordome et son maître.

Enfin, les classiques éléments des autres jeux sont toujours là : énigmes de Nygma (pour l’occasion, des dossiers secrets sur des personnes corrompues dans la ville sont à découvrir), une alternance d’action (enchaînements de combos contre des brutes pas toujours très intelligentes -le défaut récurrent de la saga-) et d’infiltration, des mystères à élucider (faussement compliqués mais un gameplay novateur pour les scènes de crime les rendent très agréables), la sensation de liberté lorsqu’on vole au-dessus de la ville fantôme (à l’instar de City, mais le côté désertique est cette fois lassant), les clins d’œil (le début de relation avec Barbara Gordon, future Oracle…), les gadgets, etc. On retrouve même, lors de la mission du Chapelier Fou, le côte plate-forme qui était l’un des plus beaux moments du jeu dans Arkham : Asylum face à L’Épouvantail.

Bref, Arkham : Origins est un très bon jeu réservé avant tout aux fans du personnage et des comics plutôt qu’aux gamers acharnés qui crieront, à juste titre, à la déception. Moins d’exigence sur la forme permet d’en apprécier pleinement le fond, à savoir : un solide scénario qui rend hommage au Dark Knight et à ses origines, parfaitement compatibles avec l’univers installé dans les bandes dessinées.

NB 1 : un DLC (contenu additionnel payant) intitulé Cold Cold Heart, élégamment traduit par Cœur de Glace est sortie en France en mai 2014. Le scénario est captivant (voir plus haut), mais toutefois sans réelle surprise pour un connaisseur de Batman. En effet, les origines de Freeze sont proches de celles qui ont déjà été portées dans la série animée et les comics. Le gameplay est revu pour l’occasion avec des batarangs thermiques et une nouvelle armure pour fondre des pans de glace et se protéger du froid. Un nouveau lieu (GothCorp, les laboratoires où travaillait Victor Fries) et un nouveau type d’ennemis, capable de geler momentanément Batman ou les autres sbires involontairement. L’histoire principale nous permet d’interpréter Bruce Wayne dans sa propre demeure, avant de rejoindre la BatCave puis la ville, désertique et enneigée. Quelques quêtes secondaires sont à découvrir : sauver des personnes glacées et arrêter les émeutes provoquées par les activistes d’Anarky, ainsi que la découverte de ses graffitis. C’est un très bon contenu qui prolonge le plaisir du jeu. Attention par contre à ne peut-être pas débourser 9,99€ (le prix fort) mais à attendre des promotions pour ne pas être déçu. Ce DLC est par exemple à 2,50€ ou 4,99€ de temps à autre, un prix plus que correct !

NB 2 : le jeu a bénéficié d’un portage sur console portable, Arkham : Origins – Blackgate, qui est une suite se déroulant trois mois après la fin du jeu originel. Il débute sur la première rencontre entre Batman et Catwoman.

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