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The Dark Knight Returns

Page récapitulative du « Dark Knight Universe de Frank Miller », débuté en 1986 avec The Dark Knight Returns, chroniqué ci-dessous et qui a révolutionné aussi bien la mythologie de Batman que celle des comics.

Comics Batman 20 The Dark Knight Returns[Histoire]
Dix ans après la dernière apparition de Batman, James Gordon, soixante-dix ans, va bientôt prendre sa retraite. Mais Gotham City est loin d’être une ville où l’on se sent en sécurité : le Gang des Mutants multiplie les meurtres gratuits.

Bruce Wayne, cinquante-cinq ans, devenu misanthrope et encore plus renfermé sur lui-même depuis la mort de Jason Todd (ce qui l’a forcé à arrêter ses activités de justicier) ne supporte plus de rester passif devant cet étalage d’agressions. L’homme a aussi envie d’assouvir ses pulsions de violence et de retrouver les sensations du passé.

Il reporte donc son masque et sa cape pour combattre le Gang des Mutants. Son retour coïncide aussi avec celui d’Harvey Dent, apparemment guéri et dont le visage a été entièrement refait. Le Joker est lui aussi ravi de revoir sa némésis et va donc vouloir s’échapper de l’asile d’Arkham.

Une jeune lycéenne, Carrie Kelley, va alors revêtir un costume de Robin pour rejoindre la nouvelle croisade du Chevalier Noir. Ce dernier fascine les médias et la télévision ne parle que ça, sous fond de tensions entre les États-Unis —pour lesquels travaille officiellement Superman (depuis qu’un décret interdit officiellement les super-héros d’œuvrer sans l’accord d’un gouvernement)— et l’U.R.S.S.… Enfin, la police traque Batman lors de cette dernière horde sauvage.

The Dark Knight Returns - Batman Robin[Critique]
Publiée en 1986, cette œuvre écrite et dessinée par Frank Miller révolutionna d’un coup les comics sur Batman et toute la mythologie de celui-ci. En effet, le ton extrêmement sombre de The Dark Knight Returns (plus connu sous le simple titre Dark Knight) donne un coup de fouet à un héros quelque peu en perte de vitesse à ce moment là. L’auteur récidivera l’année suivante, avec cette fois les origines enrichies de Batman, dans Année Un. Près de trente ans après sa sortie, The Dark Knight Returns n’a pas pris une ride, aussi bien son scénario que son aspect graphique.

Résolument mature et noire, la bande dessinée de Miller incorpore des éléments politiques et un ton radical dans son histoire. De la même manière, son découpage des planches, d’environ seize cases par page, sa narration à travers le point de vue de Wayne, Gordon et, principalement, sous le prisme des médias télévisés, tranchent avec ce qui été produit à l’époque. C’est en insufflant cette base d’un homme égoïste, misanthrope et violent, à sa bande dessinée, que le Batman plus « moderne » est arrivé.

The Dark Knight Returns - Bruce WayneLe contexte sociétal proposé dans The Dark Knight Returns offre à Bruce Wayne, vieil aigri solitaire, éternel meurtri, une occasion de redevenir ce qui l’a toujours façonné : son alter ego chauve-souris. Fatigué de voir la passivité des politiciens et la haine gangrener partout dans sa ville, l’homme réveille l’ancien sur-homme qu’il fut jadis. C’est l’occasion d’analyser l’existentialisme de ses ennemis, à commencer par le Joker.

La dualité entre les deux n’est plus à débattre (dont le sommet de celle-ci sera atteint deux ans plus tard, en 1988, par le superbe Killing Joke, signé par Alan Moore, qui scénarisera l’année de publication de The Dark Knight Returns son immense chef-d’œuvre Watchmen, offrant à DC Comics une année de renaissance et, surtout, de reconnaissance critique et public). Le Joker, donc, se réveille littéralement dès qu’il apprend la nouvelle du retour de Batman. Sans lui, ce n’est qu’un pauvre patient insipide et inintéressant. La façon dont Miller montre cet éternel schéma est assez jubilatoire.

The Dark Knight Returns - JokerL’image publique du Chevalier Noir est aussi au cœur du récit, les médias s’en donnent à cœur joie, sous forme de débats (pour/contre), d’interviews de spécialistes et autres flash-infos. Ce parti pris est lui aussi assez inédit dans sa façon d’être montré. Tout comme le sont désormais les combats de Batman. Il réfléchit en tant qu’homme âgé, et donc démuni et en ayant moins d’avantages que ses adversaires, avant de se confronter à un ennemi. Tous ces éléments, ainsi que la patte visuelle de Miller tendent à proposer un ouvrage hors-norme et résolument novateur.

L’éditeur laisse carte blanche à l’artiste pour proposer sa vision. Un dessinateur suggère à Miller un Robin féminin. C’est sans doute l’un des autres atouts de la bande dessinée, du jamais-vu jusqu’ici et un personnage « nouveau » générant immédiatement de la sympathie. Les honneurs reviennent à la coloriste Lynn Varley, qui a quasiment co-crée Carrie, du propre avis de l’auteur, ainsi que tous les dialogues des jeunes, elle fut un apport de qualité indéniable sur l’œuvre. Klaus Janson, fidèle encreur des travaux de Miller (avec qui il a relancé toute la série Daredevil peu de temps avant) magnifie les crayonnés de son associé et Lynn Varley est donc chargée de les coloriser. Elle accentue la noirceaur de l’œuvre avec des tons évidemment sombres, souvent grisâtres et bleuâtres. Mais les écarts chromatiques opérés avec le costume de Robin ou de Superman permettent d’offrir quelques notes de « légèreté » et surtout, de saisir un contraste détonnant avec le reste des cases du plus bel effet.

The Dark Knight Returns - MediasMalheureusement, The Dark Knight Returns souffre de quelques défauts : la multiplicité de sa narration vient casser un certain rythme et il faut parfois se « forcer » à suivre les incessants débats télévisés. Ce ton original est à la fois une force de l’œuvre mais aussi un élément qui pourra rebuter un lecteur novice (ou peu enclin à utiliser son cerveau s’il s’attendait à quelque-chose de beaucoup plus simple). Le style graphique de Miller peut lui aussi déplaire : les hommes, Wayne et Gordon en premier (et même le Joker !), possèdent une musculature imposante, à la limite de la crédibilité. Ses visages et mâchoires carrées parsèment les cases également. Il serait évidemment dommage de s’y arrêter et passer à côté de cette mini-série en quatre chapitres à cause de cela.

En plus d’un nihilisme présent en continue, d’une menace nucléaire constante et d’un message politique plutôt radical (et peut-être trop primaire avec le recul), The Dark Knight Returns possède, paradoxalement, des enjeux plutôt optimistes. La relation entre Bruce et Carrie fait mouche. La jeune fille incarne l’innocence et la fraîcheur, comme tous les Robin avant elle, mais surtout, l’espoir d’une adolescence prête à s’engager, à ne pas sombrer dans les mêmes desseins que la plupart des autres jeunes protagonistes. De même, après l’ultime combat contre Superman (un affrontement d’anthologie !), le sourire de Clark Kent à la compréhension que Bruce continue son combat et l’image de ce dernier quelques mètres sous terre confirment la volonté de changer encore le monde, sous une nouvelle forme cette fois.

The Dark Knight Returns - Bruce Carrie RobinFrank Miller réalisera une suite en 2001-2002 : The Dark Knight Strikes Again, plus controversée et moins acclamée. Un troisième et ultime tome est prévu pour l’automne 2015 :  The Dark Knight III – The Master Race (plus d’infos en fin de critique de TDKSA).
Le film Batman v Superman : Dawn of Justice s’inspirera de la version de The Dark Knight Returns pour le personnage de Batman. En effet, selon plusieurs sources ainsi que la première bande-annonce, le Dark Knight y apparaît plus âgé que Superman, dans un costume et une armure similaires. Idem pour le Joker, et des rumeurs faisant état d’un  Robin au féminin courent… Réponse définitive en mars 2016 !

The Dark Knight Returns - USAL’édition d’Urban Comics propose énormément de bonus : une préface de Miller, une tonne de croquis, des dessins inédits (cf. ci-dessous), la version texte du quatrième chapitre, des photos des figurines, etc. La première édition était enrichie de la version DVD et Blu-Ray de la première partie de l’adaptation éponyme en dessin animé.

TDKR croquis[À propos]

Publiée en France chez Urban Comics le 16 novembre 2012.
Titre original : The Dark Knight Returns
Scénario et dessin : Frank Miller
Encrage : Klaus Johnson
Couleur : Lynn Varley
Lettrage : Studio Makma
Traduction : Nicole Duclos

Titres des chapitres :
Livre Un – Retour (The Dark Knight Returns)
Livre Deux – Triomphe (The Dark Knight Triumphant)
Livre Trois – Traque (Hunt The Dark Knight)
Livre Quatre – Défaite (The Dark Knight Falls)

Première publication originale de mars à juin 1986.
Également publié en France en 1987 en deux tomes chez Aedena (Batman I et II) puis chez Zenda en quatre volumes en 1989. Dix ans après, en 1999 donc, Delcourt publie sous le sobre titre Dark Knight l’intégrale de la série. Encore dix années plus tard, en 2009, Panini Comics republie sous le même nom ce comic, ainsi qu’une version Absolute (format géant) comprenant la suite, The Dark Knight Strikes Again (alors appelé La Rélève).
Urban Comics a sorti une édition avec le DVD/Blu-Ray, une sans et une troisième en noir et blanc, agrandie et en limitée (4.000 exemplaires) pour les 75 ans de Batman en 2014.

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The Dark Knight Strikes Again

The Dark Knight Returns - Batman V Superman

Batman – Année Un

 Batman Année Un

(A gauche : la nouvelle couverture du Black Label sortie en février 2020,
à droite la première édition d’Urban Comics remontant à 2012.)

[Histoire]
4 janvier : Bruce Wayne, milliardaire de vingt-cinq ans, revient à Gotham City après treize années d’absence. Le même jour, c’est le lieutenant Gordon qui débarque dans cette ville austère. Durant une année, les deux hommes vont combattre, à leur façon, l’injustice et la criminalité qui gangrènent les ruelles, ainsi que la corruption au sein même de la police et de la mairie.

Pour Gordon, ce sera avant tout en restant droit et honnête face à ses « collègues » et en n’hésitant pas à intimider les plus dangereux d’entre eux. L’homme n’a peur de rien mais sa vie personnelle en pâti : sa relation avec sa femme, Barbara, enceinte du petit James Jr. devient compliquée.

Pour Bruce Wayne, ce sera l’occasion de tester son entraînement intensif et de voir s’il est apte à affronter quelques malfrats, uniquement en se battant à mains nus. Mais il commet de nombreuses erreurs et comprend qu’il devra inspirer la peur à ses ennemis pour mieux les surprendre et les combattre. Le nom de Batman commence alors à se répandre chez les criminels et la police.

Le duo sera indirectement épauler par le procureur Harvey Dent, qui souhaite aussi la chute du maire, mais aussi du commissaire Loeb et de Carmine « Le Romain » Falcone. Ce dernier recevra la visite d’une certaine Selina Kyle, secondée par Holly Robinson, toutes deux prostituées.

Batman Year One Année Un

[Critique]
Connu sous le titre de Year One mais aussi Vengeance Oblige (curieuse appelation puisqu’il n’est nullement question de vengeance mais de justice), le récit culte de Frank Miller et David Mazzucchelli n’a pas perdu de sa superbe presque trente ans après sa première publication. C’est un œuvre fondatrice dont s’inspireront la plupart des auteurs qui se relaieront dans les aventures de l’homme chauve-souris mais aussi certains cinéastes, comme Christopher Nolan pour Batman Begins. S’il y a un comic par lequel il faut commencer pour découvrir l’univers du Dark Knight c’est celui-ci !

Frank Miller ne change pas les origines, déjà connues, de Batman mais il les enrichit avec davantage de noirceur : Gotham City est dangereuse « partout », la ville est crasseuse, la corruption règne en maître, Selina Kyle est une prostituée dominatrice, sa protégée Holly Robinson est très certainement mineure et prostituée également, pas une place pour l’humour ou la légèreté. Véritable polar relativement court (un de ses rares « défauts »), Année Un s’étale sur quatre chapitres (les #404 à #407 de la série originelle, publiée en 1986). L’histoire s’attarde autant sur Gordon que sur Wayne/Batman. Le lieutenant occupe quasiment la première place du récit tant l’on suit sa vie professionnelle et personnelle. Du côté du milliardaire, on trouve un homme hésitant, et c’est bien normal, essayant de faire du mieux qu’il peut sous son nouvel alter-ego. Gordon et Wayne sont les narrateurs ; on lit et découvre leur point de vue tour à tour, avec un habile jonglage montrant les différences notoires entre les deux êtres (l’arrivée en train pour l’un, en avion pour l’autre) ou bien les points communs. Ce style offre presque un dialogue, d’une curiosité et efficacité sans faille.

Batman Year One Gordon Barbara

La force de l’œuvre réside dans plusieurs éléments, à commencer par son scénario donc, extrêmement sombre, soigné, crédible et riche en personnages : en plus du duo cité, les prémices de Catwoman sont à découvrir, la présence indirecte d’Harvey Dent (et même de Vicky Vale et Superman !) confère une volonté de proposer plusieurs protagonistes « connus » de la mythologie de Batman ; on peut y ajouter Holly Robinson, le commissaire Loeb et, surtout, Carmine Falcone.

L’autre fragment essentiel d’Année Un est évidemment son aspect graphique : les planches de David Mazzucchelli, sublimées par la coloriste Richmond Lewis (sa femme), sont particulièrement travaillées. La mise en scène joue constamment avec le noir, au sens littéral du terme, en proposant des segments où l’ombre a un grand rôle ; la plupart de l’ouvrage se déroulant la nuit, cette sensation d’univers sombre se décuple. Les traits en eux-mêmes tendent vers un réalisme proche de la BD Franco-Belge, rien d’extravagant ou de situations pouvant être estampillées dans un cliché « comic-book ». Les teintes, tour à tour froides ou chaudes, ne sont jamais clinquantes ou criardes. Les pages étaient à l’époque, de toute façon, imprimées sur du papier journal qui avait une gamme limitée à soixante couleurs, dont a brillamment tiré profit Lewis. Elle a ensuite peint à la main toutes les planches pour l’édition en un seul volume. Ce petit côté « old-school » est un délice visuel ; mais attention, si le scénario n’a pas pris une ride, cet aspect visuel peut tout de même ne pas convenir à tous.

Batman Year One Fight

Avec le recul (et pour titiller) les rares défauts d’Année Un sont peut-être à trouver dans la quasi-absence d’Alfred, pourtant d’un grand secours pour Bruce/Batman, ainsi que l’étrange évolution de ce dernier : il parle sans cesse d’une caverne sous le manoir, d’un costume à porter, de nouveaux gadgets, quid de leur création ? Mais ceci n’est vraiment pas bien grave.

L’édition d’Urban Comics (dont le choix de couverture est loin d’être le meilleur, à la fois artistiquement et commercialement parlant) propose une préface de Dennis O’Neil, signée en 1988 pour la première édition reliée. On y apprend que Frank Miller, qui avait auparavant écrit et dessiné un futur hypothétique du Chevalier Noir avec The Dark Knight Returns, n’a pas cherché à modifier les origines, les trouvant parfaites, il a juste préféré les exploiter en profondeur et, pour l’occasion, ne pas dessiner Année Un. On trouvera aussi une postface de Mazzucchelli, de 2005, sous forme de bande dessinée et très agréable à lire. Enfin, une autre postface, rédigée par Frank Miller en 1988, clôt le livre. Il explique pourquoi, selon lui, Batman n’a jamais été quelque-chose de drôle mais bel et bien de ténébreux.

Batman Year One Gordon

Deux suites ont été publiées, Year Two : L’Héritage du faucheur, en 1987 aussi, puis La boucle est bouclée (Year Three : Full Circle), en 1991. Ces deux séries furent disponibles en France, chez Semic, il y a quelques années. Urban Comics n’a pas communiqué une éventuelle réédition. Il faudra attendre 2014 pour que Scott Snyder tente, lui aussi, d’écrire de nouvelles origines pour l’homme chauve-souris, avec L’An Zéro. Ne voulant pas trahir l’œuvre de Miller, qu’il adore, il avait promis de rester dans la continuité d’Année Un avant de se raviser, face à la complexité de la tâche. Le scénariste garda donc le fameux meurtre des Wayne et la création « classique » de Batman (impossible de modifier cela de toute façon) mais dans une ville beaucoup plus moderne et actuelle. Il proposera aussi une triple confrontation à des ennemis (dont le futur Joker et le Sphinx/Riddler) ainsi qu’une Gotham City sauvage dans laquelle le Dark Knigt s’alliera avec Gordon. Tous ces évènements et cette situation, exceptionnelle, seront conservéd dans la mémoire collective des citoyens sous l’appellation de L’An Zéro.

[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 6 juillet 2012.
Titre original : Year One
Scénario : Frank Miller
Dessin : David Mazzucchelli
Encrage : Todd Klein
Couleur : Richmond Lewis
Lettrage : Christophe Semal et Laurence Hingray
Traduction : Doug Headline

Titres des chapitres :
01 – Qui je suis, comment je suis né
02 – La guerre est déclarée
03 – L’aube noire
04 – Un ami dans le besoin

Première publication originale dans Batman #404 à #407, de février à juin 1987.
Également publié en France en 1988 sous le titre Vengeance Oblige (en deux tomes) chez Comics USA puis chez France Loisirs l’année suivante (un tome). En 2000 chez Delcourt sous le titre Année 1 (avec très certainement la plus belle des couverture toutes éditions confondues). Enfin, Panini Comics republie l’ouvrage en 2010 en l’intitulant Year One.
Urban Comics a sorti une première édition, Année Un donc, contenant le DVD et Blu-Ray du film éponyme, une seconde sans ces supports et une troisième en noir et blanc, agrandie et en limitée (4.000 exemplaires) pour les 75 ans de Batman en 2014.

Batman Year OneDe g. à d. : la couverture anglaise originale, que reprendra Panini Comics,
celle de Comics USA (tome 1) et France Loisirs puis celle de Delcourt.

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Batman Year One Selina

Batman – Tome 5 : L’An Zéro (2ème partie)

Le cinquième tome de la série Batman sortira courant 2015, certainement au printemps. Il fait suite au tome quatre qui proposait la première partie de L’An Zéro. Pour l’instant, sa composition complète est inconnue mais elle aura au moins la deuxième et troisième partie de la saga, à savoir Cité des Ombres et Cité Sauvage.
Le chapitre #25 se répercutant dans d’autres séries, peut-être que certaines seront publiées également (voir les bonus en bas pour ce détail). Cet article propose dans un premier temps le résumé et la critique de Cité des Ombres puis dans un second temps celui de Cité Sauvage.

Comics Batman 03 L'An Zero 2

Batman – Tome 4 : L’an Zéro (1ère partie)
Contient : Cité Secrète (#21 à #24) + Batman #0
Batman – Tome 5 : L’An Zéro (2ème partie)
Contient : Cité des Ombres (#25-27 + #29) + Cité Sauvage (#30-33)

Zero Year Gordon Wayne Snyder#25 à #27 et #29 • Suite et fin de Cité des Ombres (Dark City)

[Histoire]
Le Sphinx plonge le pays dans un noir total, sans électricité et à l’approche d’une grosse tempête. Pendant ce black-out, à Gotham City, Batman réussit à échapper de la police grâce à sa Batmobile.

Après le meurtre du Dr Kelver, dont Pamela Isley (future Poison Ivy) était l’assistante, une nouvelle menace surgit : le Docteur LaMort. À l’allure squelettique et repoussante, l’homme-monstre souhaite tuer Bruce Wayne. Ce dernier rend visite à Lucius Fox

Zero Year Doctor Death[Critique]
Après d’excellents début (comme toujours chez Snyder), tout retombe immédiatement à plat. La faute à des ennemis improbables, des monstres qui viennent casser la structure réaliste imposée jusqu’ici, et à une sous-exploitation du Sphinx, dont le but est relativement confus. Garder en vie uniquement les citoyens de Gotham intelligents ? Donc en essayant de voir qui arrivera à se sortir de son tsunami ? Bizarre…

Ces quatre chapitres sont trop longs, un peu indigeste. Il y a toujours l’excellent travail de Greg Capullo bien sûr, et surtout du coloriste Fco Plascencia. L’association des deux rend hommage à l’âge d’or du Chevalier Noir (comme dans le chapitre précédent) ainsi qu’aux ouvrages de Frank Miller, comme le prouvent certaines images d’illustration de cet article.

Zero Year Dark KnightLe personnage de Gordon est finalement celui qui s’avère le plus intéressant, ses premières collaborations avec Batman sont ainsi dévoilées. Il y a un côté bancal dans cette structure : une rage insouciante de Bruce Wayne (est-elle vraiment crédible ?) face à un flic pas vraiment corrompu mais pas aussi intègre auquel on est habitué…

Ce milieu de récit fait comprendre que Gotham City aura droit à renaissance, celle-là même qui s’intitulera L’An Zéro. Ainsi, les premières planches de Secret City (avec le Dark Knight revenant dans sa ville à moto) deviennent plus compréhensibles mais hélas, l’ensemble n’est guère passionnant. Moins d’excitations, moins de surprises. Le parallèle avec l’enfance de Bruce Wayne reste bien écrit mais il est trop long et aurait pu être condensé de meilleure façon. Espérons que la suite, et fin, sera de meilleure augure !

Zero Year Gordon

#30 à #33 • Cité Sauvage (Savage City)

[Histoire]
Après le fameux black-out, Edward Nygma, alias Le Sphinx, a plongé Gotham City dans un No Man’s Land. En effet, les voies d’entrée et de sortie de la ville sont toutes contrôlées : les ponts exploseront si quelqu’un s’y approchent, les tunnels souterrains sont inondés, des ballons aériens diffuseront des produits chimiques mortels si des véhicules aériens traversent la zone. En plus de cela, il a utilisé les expériences du Dr Isley (la future Poison Ivy) pour faire pousser la flore sauvage dans la ville, dont il contrôle également les réseaux électrique à distance. Bref Gotham City est son terrain de jeu mortel, au sein duquel il règne en maître, ou plutôt en dictateur.

Nygma a requalifié d’année zéro le début de sa domination ; aucune règle n’est désormais valable à part : être intelligent ou mourir. C’est ce qu’il propose, littéralement, aux habitants en leur demandant de lui poser une énigme à laquelle il ne trouvera pas de réponses. Les rares participants meurent directement faute d’avoir réussi à piéger le maître incontesté des puzzles.

C’est dans ce nouvel environnement que se réveille Bruce Wayne, recueilli par le jeune Thomas. Évidemment, le milliardaire va renouer avec ses nouvelles habitudes, retrouvant son costume et voulant réveiller les foules en apportant un nouvel espoir et une résistance. Il va défier Nygma, soutenu par Alfred ainsi que ses nouveaux complices : le lieutenant Gordon et Lucius Fox. Mais avant de combattre Le Sphinx, il va falloir le trouver, caché dans l’immense Gotham City…

[Critique]

– CONCLUSION –

Ce tome est bancal : une première partie très moyenne et une seconde qui relève le niveau. Sur l’ensemble de l’œuvre (en incluant donc les tomes 4 et 5), ces nouvelles origines sont très efficaces malgré la faiblesse en milieu de parcours. On pourrait presque la supprimer et ainsi découvrir une récit rythmé et original faisant intervenir le Joker puis le Sphinx sous fond de création d’une icône dans Gotham City.

À l’inverse de ses précédents travaux, Scott Snyder réussit sa fin (même si c’était moins difficile pour le coup) et livre un travail sincèrement passionnant. Son compère Greg Capullo est toujours en grande forme et n’hésite pas à rendre hommage à Frank Miller et le coloriste Fco au Golden Age de Batman.

– BONUS –

Pendant le black-out orchestré par le Sphinx, plusieurs héros d’autres séries DC Comics sont touchés, de près ou de loin, à la situation. Étrangement, seule la série mère, Batman donc, évoque peu cette immense coupure d’électricité qui a lieu avant l’approche d’une tempête géante.

À noter aussi : un back-up du chapitre #25 avec Harper et Cullen, qu’on voit ici enfant, pendant que Gotham est plongé dans le noir. Ces deux personnages sont déjà apparus dans les autres histoires de Batman par le même tandem d’artistes : juste après La Nuit des Hiboux et après Le Deuil de la Famille.

Découvrez ci-dessous des résumés de ce qui se passe pour chaque autre protagoniste de l’univers Batman ou DC Comics.

Zero Year 25– Univers Batman –

Detective Comics #25 – L’An Zéro : Le Blues des lanceurs d’alerte + back-up : Jim Gordon dans : Eaux Troubles (Batman Saga #28)
James Gordon est jeté d’un pont par un de ses collègues corrompus. Flash-back : le policier, loin d’être commissaire, profitait de la coupure d’électricité à Gotham pour infiltrer un repère d’un homme qu’il suspecte d’être à la tête d’un gang : Romain Sionis, alias Black Mask.
Sympathique chapitre montrant toute la détermination de Gordon et les prémices de son associations avec Batman, ainsi que la création du Bat-Signal.
Le back-up met en scène Man-Bat.

Batgirl #25L’An Zéro : Un foyer (Batman Saga #28)
À l’approche de l’ouragan, la folie et la paranoïa gagnent les rues de Gotham : les citoyens pillent les magasins et l’humanité s’éteint petit à petit. Barbara Gordon doit survivre une nuit, avec son frère James Jr, le temps que son père revienne. Seulement leur maison risque d’être inondé, ils doivent donc gagner les hauteurs de la ville…
Un récit relativement prévisible et pas très passionnant, aux dessins plutôt laids qui plus est. C’est largement dispensable.

Nightwing #25 (Tome 5 : Dernier Envol)
Dick Grayson, adolescent et acrobate vedette du cirque Haly est quelque-peu hautain envers ses partenaires du même âge. Il décide d’aller au cinéma en ville et c’est pendant la projection du film que l’électricité sera coupé et qu’il devra faire face à une menace très « monstrueuse ».
Joli écho à sa série maître qui a su rester dans l’esprit de « Nightwing », notamment avec le Cirque Haly et les parents de Dick. À découvrir dans le tome 5 de la série.

Catwoman #25 (inédit — dans le tome 5 de la série)

Batwoman #25 (inédit — sans doute dans le tome 4 ou 5 de la série)

Batman Annual #2 (inédit)

Batwing #25 (inédit)

Birds of Prey #25 (inédit)

Red Hood and the Outlaws #25 (inédit)

– Univers DC –

The Flash #25 – La ligne de départ (Justice League Saga #10)
Barry Allen, tout juste sorti diplômé de l’école de police de Central City répond à l’appel d’urgence de Gotham. Il fait équipe avec Harvey Bullock et Spencer Thompson. Ils traquent des dealers de la nouvelle drogue Icare, prodiguant à ses victimes la sensation d’avoir de super-pouvoirs et les immole dans la foulée. Barry va rencontrer la journaliste Iris West lors de son enquête et découvrir une ville où la corruption règne en maître, ce dont le futur Flash n’a pas du tout l’habitude.
Un excellent chapitre, aussi bien pour les fans du coureur que du Dark Knight. Il s’ancre solidement dans L’An Zéro !

Green Arrow #25 – Fils Prodigue + back-up : Nouveaux Tours (Justice League Saga #10 et Green Arrow – Tome 2 : La Guerre des Outsiders)
Oliver Queen est à peine revenu chez lui, à Seattle, après les années passées sur son île; qu’il apprend que Moira, sa mère, est à Gotham. L’archer endosse pour la première fois sa capuche pour secourir sa génitrice. Il verra pour la première fois Batman, mais aussi Diggle, son futur coéquipier.
Tout comme Flash, le récit de Green Arrow s’intègre parfaitement dans l’histoire originelle tout en conservant son style unique et la continuité avec sa propre série.
La fin du back-up met en scène Roy Harper, futur Arsenal qui fera équipe avec Red Hood et qu’on a pu croiser dans Batman Saga #18 et #19 pendant Le Deuil de La Famille.

Green Lantern Corps #25 (Green Lantern Saga #27)

Action Comics #25 (Superman Saga #8)

[À propos]
Ces quatre chapitres seront normalement publiés dans Batman Saga #27 à #31 (août à décembre 2014).
Publications originales dans Batman #25 à #29 (novembre à mars 2014).

Year Zero Miller