Archives de catégorie : Critique

Batman & Robin Année Un – Tome 1

Nouvelle série qui – comme son titre l’indique – suit la première année de Batman quand il intègre Robin (Dick Grayson) dans sa croisade, sous la plume du célèbre Mark Waid. Ouvrage soigné au dos toilé rouge qui bénéficie aussi d’une édition spéciale avec une couverture alternative pour les enseignes Momie, Batman & Robin Année Un est particulièrement accessible et devrait réjouir l’ensemble des fans du célèbre duo. Découverte d’un récit inédit.

[Résumé de l’éditeur]
Alors que Bruce Wayne vient officiellement d’adopter l’orphelin Dick Grayson qu’il forme comme son acolyte, un mystérieux nouveau patron du crime appelé le Général tente de s’approprier les rues de Gotham en annihilant la mafia locale… À la recherche de réponses, Batman et Robin vont devoir mener l’enquête mais aussi gérer les deux aspects de leur relation en tant que père et fils et duo dynamique !

Pas besoin de détailler davantage le début de l’histoire, le résumé de l’éditeur suffit amplement.

[Critique]
Une revisitation des premiers pas du tout jeune Dick Grayson dans les collants, ou plutôt le slip, du jeune prodige : voilà une ambition à la fois originale et qui a, forcément, un côté déjà-vu. Impossible de ne pas penser au chouette Robin – Année Un par exmple – de là à y voir une sorte d’extension ? Pourquoi pas… Dans ce premier tome, Dick est déjà entraîné et connaît la double identité de son nouveau père adoptif. Il a déjà déambulé dans Gotham la nuit drapé de son costume de Robin mais il n’est pas encore très « connu/identifié » par les malfrats et même par Gordon, qui va donc découvrir Robin pour la première fois. Cela permet de situer à peu près chronologiquement le récit.

Alors, qu’est-ce que ça raconte de « nouveau » ? Le scénariste historique de DC Mark Waid (à l’œuvre à peu près en même temps ou récemment sur Absolute Power et Justice League Unlimited) propose une fiction assez convenue mais très plaisante. Ici, à l’exception de Double-Face et d’un célèbre autre antagoniste (tous deux étant assez en retrait néanmoins), c’est davantage la pègre qui fera office d’ennemi, avec le Général Grimaldi un nouveau venu plutôt malin qui va faire s’entretuer les différents clans. Il y a une petite veine polar, un côté urbain très prononcé (d’où la seconde couverture inédite et superbe) ponctuant les aventures du dynamique duo. D’un côté, un mentor paternel parfois dépassé, d’un autre côté une jeunesse pleine d’énergie, solaire et légère.

Et… si ces caractéristiques font partie de l’ADN de Grayson, on déplore tout de même le manque de séquences de « tristesse/deuil » dont il est à peine question dans l’ouvrage. Théoriquement la mort des parents de Dick reste assez récente (preuve en est : les services sociaux rendent des visites surprises au Manoir Wayne pour s’assurer de la bonne éducation de l’orphelin !). Ce n’est pas très grave mais c’est un petit peu étonnant – peut-être que cela viendra plus tard car toute l’intrigue se déroule sur une poignée de jours, quelques semaines tout au plus. Il faut dire que la bande dessinée bénéficie d’un rythme haletant et se dévore aisément.

Entre ses protagonistes charismatiques, ses quelques mystères ici et là, ses dialogues ciselés (les joutes verbales entre Alfred et Bruce sont un délice – « wayniser ! »), Batman & Robin – Année Un est une sorte de retour aux sources très agréable, bien loin de toutes les aventures récentes où l’on voyait un homme chauve-souris désabusé et/ou un Robin colérique voire insupportable (Damian). Ici on retrouve une sorte de « virginité artistique » dressant un tableau paradoxalement familier et novateur, qui offre une narration maîtrisée (visiblement, Waid sait là où il va), tout en caractérisant efficacement ses personnages qu’il s’amuse à faire vadrouiller un peu partout. En somme, l’ensemble est extrêmement plaisant bien qu ‘il lui manque, peut-être et en toute modestie, un certain « grain de folie (ou de malice) » qui donnerait à la chose une dimension incontournable.

Il faut se tourner vers l’objet, le livre en lui-même pour y trouver cela. Urban Comics tente une édition prestige à prix raisonnable (pour une fois), avec un bel écrin, dos toilé rouge, absence de texte en quatrième de couverture, deux versions, etc. Un soin qui apparaît salvateur et complémentaire aux planches de Chris Samnee dont la patte couplée à la colorisation de Matheus Lopes rappelleront inéluctablement le style si singulier de Darwyn Cooke (The New Frontier, Batman – Ego…). Cette tendance cartoony adulte, douce et parfois brutale à la fois, touchante (à l’instar de ses héros), presque naïve. Un régal. Cette modernisation pulp du Robin jovial de l’Âge d’or fonctionne admirablement malgré son sentier globalement balisé.

Doit-on lire Batman & Robin – Année Un ? Comme toujours, si vous rechercher un peu de fraîcheur, évidemment ! Si vous voulez quelque chose de foncièrement novateur et inédit, pas spécialement. C’est une élégante porte d’entrée et… elle rappelle indéniablement la série d’animation de 1992, donc autant se procurer ce coup de cœur car, in fine, qui n’aime pas la parfaite itération de Bruce Timm et Paul Dini ?

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 13 juin 2025.
Contient : Batman & Robin Year One #1-6
Nombre de pages : 152

Scénario : Mark Waid
Dessin & encrage : Chris Samnee
Couleur : Matheus Lopes

Traduction : Yann Graf
Lettrage : Eric Montesinos

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Batman Ghosts of Gotham – Tome 01 : Clémence et châtiment

Enfin une nouvelle série sur Batman ! Il s’agit (aux États-Unis) de l’éternelle Detective Comics, qui entame un nouveau cycle, un run écrit par Tom Taylor (qu’on ne présente plus ? Si ? Injustice, Nightwing Rebirth, Dark Knights of Steel, DCEASED…). Que valent ces fantômes de Gotham ? Critique d’un renouveau tant attendu.

[Résumé de l’éditeur]
Il y a de cela des années, les meurtres de Thomas et Martha Wayne ont marqué durablement la ville de Gotham, et bouleversé à jamais le destin de leur fils, Bruce. Mais un mystère demeure autour de cette nuit à Crime Alley et de l’origine tragique du Chevalier Noir, et ce mystère s’apprête aujourd’hui à être révélé. Alors que Batman n’a d’autres choix que de contempler sa propre mortalité après une longue carrière à combattre le crime, et que les cadavres s’empilent suite à l’apparition d’un nouveau psychopathe en ville, les fantômes de Gotham pourraient bien finir par le rattraper.

Pas besoin de détailler davantage le début de l’histoire, le résumé de l’éditeur suffit amplement.

[Critique]
Et si Batman était un piètre détective ? C’est un peu ce que l’on se demande en lisant Ghosts of Gotham – qui ne manque pas de qualités pour autant, on y reviendra. Tom Taylor tisse son récit sur trois angles qui convergent vers une sorte de conclusion où, forcément, ces axes se rassemblent et ses connectent, plus ou moins à la grande surprise du justicier. Mais pas du lecteur ! Aucune révélation majeure dans les propos qui vont suivre, ils sont montrés très tôt dans la bande dessinée.

Premièrement, une connaissance de Bruce Wayne, Scarlett Martha Scott, détient une sorte de formule chimique qui permet d’obtenir « une jeunesse éternelle ». Le milliardaire devient cobaye volontaire pour tester le produit qui a déjà fait ses preuves dans les sphères secrètes de Gotham. Deuxièmement, un tueur en série s’en prend uniquement à des adolescents tout juste sortis de prisons pour mineurs. La corrélation est déjà faite : de très jeunes adultes tués en même temps qu’un médicament qui permet de conserver sa jeunesse… Impossible de ne pas se douter que les deux évènements ne sont pas liés ! Certes, il peut y avoir un peu de nuances et de détails, voire des doutes sur la réelle identité de la personne derrière tout ça, mais il n’y a clairement pas de surprises tout au long de l’investigation – brillamment rythmée au demeurant – et c’est bien dommage.

Troisièmement, l’auteur ajoute un flashback particulièrement important : Thomas Wayne avait sauvé la vie d’un homme qui battait régulièrement sa femme. Lors d’un accident de voiture, la compagne enceinte s’en sort miraculeusement et le bébé aussi. Martha Wayne décide d’aider la jeune mère et le nouveau né en les éloignant du mari ; ce dernier s’avérant être… Joe Chill ! L’on vient donc à deux points cruciaux de la fiction. Tom Taylor va se servir de cette circonstance pour la relier à l’investigation de Batman dans le présent (cette sombre histoire de jeunesse éternelle) et, encore une fois, il ne faut pas être sorti de St. Cyr pour y déceler « qui est qui » et quel a été/est/sera le cheminement global de tout cela (indice : Bruce connaît [et a une liaison éphémère] avec une femme nommée Sasha MARTHA Scott et on vient de dire que MARTHA Wayne avait impacté l’avenir d’un bébé… on se demande vraiment qui ça peut bien être dis donc !).

Est-ce grave ? Franchement non. Ce n’est pas la première fois qu’une bande dessinée (ou œuvre en général – film, série, roman…) reste efficace malgré son déroulement et dénouement ultra prévisible (bien aidé par ses dessins, on en parle plus loin). Mais… in fine, c’est autre chose qui est très clivant ici (le fameux second point crucial). En réécrivant les origines et le passé de l’homme chauve-souris (la continuité rétroactive – retcon), Tom Taylor chamboule près de neuf décennies de chronologie et d’histoire « officielle ». En effet – vous l’aurez probablement compris – le père de Bruce a donc sauvé la vie de… son futur meurtrier ! Coup de génie ou foutage de gueule ? Difficile de trancher, d’autant que de nouveaux questionnements découlent de cela : et si Chill s’était vengé ? Et si l’assassinat était prémédité ? Le scénariste balaie vite la question, sans oser franchir une certaine ligne rouge. Certains vont trouver ça honteux, d’autres audacieux.

Difficile (à chaud, quelques heures après la lecture), si l’on apprécie ce pari risqué ou non. Peut-être qu’il trouvera un autre écho dans les prochains tomes d’ailleurs ? Pour l’instant, on digère. Cela créé une « boucle » intéressante. Et c’est peut-être ça qui fait le piquant du texte : sortir d’une certaine zone de confort, au risque de trahir modestement un passif théoriquement indéboulonnable. Ce sera donc au fan/lecteur/novice de se faire son propre avis sur la question – non pas qu’on n’ose pas arbitrer sur ce site, mais cela requiert une certaine subjectivité difficilement applicable dans l’exercice critique. L’on pense aussi au très clivant Trois Jokers, qui ramenait également Joe Chill dans l’intrigue tout en réécrivant l’histoire (du et des Jokers donc) mais comme le comic book se situait plus ou moins en marge de la chronologie du Chevalier Noir, cela permettait de le considérer « à part », selon l’envie de son récepteur. Impossible ici vu le contexte (une publication dans la série historique Detective Comics).

Au-delà de ces (vastes) occurrences narratives, que nous montre Clémence et châtiment (un titre qui prend tout son sens rapidement) ? Une omniprésence d’un Bruce Wayne ET d’un Batman particulièrement « assagis » voire « optimistes » ! Après toutes ces années à être « déconstruit », usé, blasé, malmené, ça fait un bien fou de revoir le super-héros en pleine forme. Il protège tout le monde, il accorde la même importance à la vie de chacun, il se veut rassurant envers tous, tour à tour mentor/guide ou simplement aimant (sa relation avec Damian est parfaite). Bien sûr, il a toujours des failles ou des moments de faiblesse (sa romance éphémère – plutôt bien écrite) avec une femme forcément très attirante.

Autre point fort de ce premier opus de Ghosts of Gotham : il est visuellement superbe ! On retrouve Mikel Janín, qui avait majoritairement signé la série Batman Rebirth, très appliqué à la fois aux dessins, à l’encrage et à la colorisation – un sublime art élégant, emmené et imposant. Il croque un Bruce/Batman massif mais humain, obtus mais fragile, un milliardaire expressif, tantôt père de famille, tantôt masqué et secourant la population. Les sept chapitres bénéficient d’une exceptionnelle homogénéité graphique, qui tire le meilleur lors des planches d’action à la fois mainstream mais superbement efficaces. Si l’on reconnaît immédiatement la patte d’un comic book soigné comme l’industrie en vend depuis des années, on apprécie ce cadeau visuel particulièrement travaillé.

En somme, cette nouvelle salve a de bonnes et mauvaises choses, il faut fermer les yeux sur pas mal d’éléments mais on se laisse porter tant l’ensemble est bien dosé, qu’on navigue entre le passé et le présent aisément, qu’on y suit différents morceaux de bravoure, en civil ou en costume de super-héros, avec de multiples protagonistes charismatiques. Reste, en faiblesse, le côté prévisible de la fiction et sa certaine impudence, qui va forcément segmenter son lectorat.

Pour l’anecdote, Urban Comics profite de cette nouvelle collection (DC Prime) pour arborer un doc blanc (idem pour les autres séries, comme Superman Dark Prophecy par exemple) après plus d’une douzaine d’années avec leur célèbre noir uni ! Quelques variations de mise en page et d’adaptations graphiques sont également au programme, comme les chapitrages (cf. images tout en bas). Enfin, réflexion personnelle, la couverture (VO) de Detective Comics 1094 est/aurait été nettement plus représentative du comic book plutôt que celle choisie par l’éditeur, on ne peut s’empêcher de la partager ci-dessous (cliquez pour agrandir).

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 27 juin 2025.
Contient : Detective Comics #1090-1096
Nombre de pages : 176

Scénario : Tom Taylor
Dessin : Mikel Janín
Encrage additionnel : Norm Rapmund
Couleur additionnelle : Alex Guimaraes

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : SCRIBGIT

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Batman – Silence 2

Annonce surprise de 2024, la suite inattendue du célèbre et incontournable récit Batman Silence (Hush en VO) est prévue en six chapitres (ceux de la série Batman, #158-163). Ces derniers sont publiés en France avec une date rapprochée des États-Unis. En effet, Urban Comics propose chaque épisode en format souple et en noir et blanc. Ainsi, le premier chapitre de Silence 2 est sorti fin mars 2025 outre-Atlantique et début juillet chez nous, soit presque trois mois après.

Silence 2 s’étalera donc en France sous cette forme jusqu’en décembre 2025. Il est évident que l’éditeur publiera l’intégralité du titre en couleurs dans un ouvrage dédié (probablement en décembre 2025 ou en janvier 2026). Pour l’occasion, Urban Comics a aussi mis en vente la version 20ème anniversaire du premier Silence (le 4 juillet 2025), contenant un épilogue inédit (Prologue : The Aftermath en VO). Pour éviter de repasser à la caisse, on espère qu’il sera dans la version intégrale de Silence 2.

Sur ce site, la critique se fera également en deux temps sur cette page. Une première, mensuelle, revenant sur chaque épisode disponible. Une seconde, plus générale, quand l’intégralité sera disponible et lisible « à la suite » et en couleurs. Début juillet 2025, lors de la sortie du coffret très soigné de la version noir et blanc (voir photo plus bas), on apprenait que la publication de la série prenait un certain retard aux États-Unis (trois chapitres disponibles au lieu de quatre – les suivants déjà annoncés comme reportés). L’éditeur français attend des nouvelles de DC Comics afin de mettre à jour son planning de sortie.

01. Le Pion
Sortie le 4 juillet 2025 (uniquement dans un coffret spécifique)11,90 €

[Résumé de l’éditeur]
Il y a des années, Batman et ses alliés ont soudainement été assaillis par tous leurs ennemis, jusque dans leur vie civile. Derrière cette attaque se cache un mystérieux adversaire masqué se faisant appeler Silence, directement lié à l’enfance de Bruce Wayne et connaissant tous les secrets de la Chauve-Souris. Alors que la menace semblait enterrée, Silence semble pourtant de retour, plus dangereux que jamais et décidé à mener sa guerre contre la bat-famille jusqu’au bout…

[Résumé du chapitre]
En affrontant le Joker, Batman échappe à la mort de peu, sauvée par Talia al Ghul. En enquêtant sur cet affrontement, le Chevalier Noir comprend que son ancien ennemi Silence est de retour.

[Critique]
Voilà une entrée en matière rythmée et efficace mais un poil décevante. Au scénario, Jeph Loeb déploie rapidement et efficacement plusieurs éléments. On sait d’entrée de jeu que nous sommes dans la continuité classique (Damian est évoqué, les trois victimes du Joker des habituels morceaux de la chronologie du Chevalier Noir sont remémorés : James Gordon et sa fille Barbara via Killing Joke et Jason Todd/Robin via Un deuil dans la Famille), on y croise déjà des alliés (Nightwing et Batgirl), des ennemis (le Joker et Silence), une antagoniste (Talia) et un nouvel adversaire, complice de Tommy Elliot visiblement : Soupir. En somme, en une petite trentaine de pages, le ton est posé (sérieux, divertissant, vaguement original) et de nombreux protagonistes se côtoient directement ou indirectement.

Le « problème » est davantage une appréhension qu’un souci factuel sur ce premier épisode. On sait qu’il n’y aura que six chapitres au total pour cette histoire et ce premier semble presque « anecdotique » pour évoquer ces retrouvailles mythiques. Il ne faut donc pas être trop sévère et garder espoir sur le long terme, même si on aurait pu espérer quelque chose de plus novateur voire épique. Mais attendons la suite avant de se montrer trop pessimiste. Pour information, Urban Comics a inclut le prélude La Promesse (quatre pages) qui servait de bonus au premier chapitre de Justice League Unlimited en VO (sans rapport entre les deux séries) pour introduire le récit.

En revanche, on adore les planches en noir et blanc de Jim Lee couplées au fabuleux encrage de Scott Williams – même équipe artistique qu’à l’époque du premier opus. Un régal pour les yeux, des traits toujours aussi fins, des cases détaillées, des personnages reconnaissables et aux expressions faciales lisibles, tous charismatiques et appréciable. Toutefois, la vision de l’ensemble s’avère parfois frustrante – on aurait aimé découvrir la version colorisée (par Alex Sinclair) en même temps pour aussi bien la comparer que l’admirer. On se perd aussi un peu de temps à autre à savoir si l’action se déroule en journée ou de nuit, des détails sanglants semblent « adoucis » par l’absence de couleur mais, une fois de plus, ne boudons pas notre plaisir tant le duo Lee/Williams fait des merveilles ! Le Pion se lit rapidement et, même s’il ne propose pas forcément de grosse promesses narratives ou quelque chose d’ambitieux, il reste modestement efficace. À suivre !

02. La Tour
Sortie prévue le 29 août 20255,90 €

[Résumé du chapitre]
Le Joker
est quasiment laissé pour mort par Silence. Batman se voit dans l’obligation de l’aider pour ne pas qu’il décède et le transporte chez Leslie Thompkins. Red Hood ne semble pas l’entendre de la même oreille…

[Critique]
Jeph Loeb
semble savoir (sans surprise) où il va ! On s’interroge déjà sur qui manipule qui ? Jason Todd/Red Hood travaille-t-il avec Silence ou bien l’ancien Robin agit comme l’avait prévu Tommy ? En sauvant la vie du Joker, Batman a-t-il fait exactement ce qu’avait prévu Silence ? Difficile d’en dire davantage sans dévoiler certains éléments – dont l’arrivée d’un allié inattendu en toute fin (et avec un look improbable de prime abord) mais qui demeure très cohérente avec le premier tome Silence de l’époque (on aura sans doute l’occasion d’en reparler dans le chapitre suivant), mais qui commence tout doucement à être étrange par rapport à la continuité « classique », attention à ne pas trop dévier… Du reste, on poursuit un rythme efficace et une narration solide même s’il y a toujours cette crainte d’un récit complet moins marquant que le récit père, puisqu’on est déjà à un tiers de sa fin.

Comme pour l’épisode précédent, on se régale au niveau des planches de Jim Lee et du saisissant contraste bichrome plus prononcé ici grâce à trois lieux en huis clos distincts (la clinique de Thompkins, le Batcave et l’Horloge/repaire de Batgirl). Des pleines pages (parfois doubles) font clairement décoller les rétines. Il ne s’est déroulé qu’une poignée d’heure depuis le début de Silence 2 et on espère qu’en quatre chapitres restants, on pourra explorer la partie civile du héros avec Bruce Wayne et, à minima, son idylle avec Selina/Catwoman, qui occupait une place importante dans l’opus précédent. Pour l’instant, l’auteur semble se concentrer sur l’action et une poignée de protagonistes seulement. Pour le meilleur ou pour le pire ?

03. Le Cavalier
Sortie prévue le 26 septembre 20255,90 €

[Résumé / Début de l’histoire]

[Critique]

 

 

 

 

 

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