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Batman : Gotham Knights – Gilded City

(Faux) prologue du jeu vidéo Gotham Knights, la série Batman : Gotham Knights – Gilded City a été proposée en France sous forme de six numéros (contenant chacun un code pour télécharger un bonus) entre novembre 2022 et mars 2023. Aux État-Unis, la publication a été similaire avec, en plus, la compilation de l’ensemble qui sortira le 25 juillet 2023.


[Résumé de l’éditeur – numéro #1 uniquement]
Une toxine semblable à celle de l’Épouvantail semble s’être emparée de Gotham. Tous les habitants, fans de sport, de jeux vidéo, de mode, semblent dopés à la sérotonine et cherchent à obtenir tous les goodies possibles liés à leur passion, quitte à s’en prendre violemment aux autres. L’enquête de Bruce Wayne le mène vers Blüdhaven, la ville protégée par Nightwing, mais ce dernier ne semble pas ravi de voir son ancien mentor débarquer sur ses terres…

[Critique]
Entre le résumé officiel de Gilded City, le jeu vidéo Gotham Knights très inégal – auquel ces comics ne sont pas tant que ça rattachés – et le prix élevé de l’ensemble des six numéros (29,40 € – on y reviendra), on serait tenté de faire l’impasse sur cette série de comics assez singulière. Même si c’est oubliable et assez bizarre, Batman : Gotham Knights – Gilded City possède quelques qualités (graphiques notamment). L’œuvre est très étrange, elle embarque le lecteur dans une ligne temporelle familière (la Bat-Family coexiste habilement et enquête dans Gotham) tout en donnant la furieuse impression de ne pas livrer toutes les clefs de compréhension. On débarque comme un cheveu sur la soupe et, par exemple, on ne comprend pas pourquoi Nightwing en veut à Batman. Chez les héros justement, Batman et Nightwing sont assez présents, Robin (Tim Drake) et Batgirl campent leurs habituels seconds rôles, Red Hood n’apparaît qu’à la fin, c’est dommage. Le virus qui sévit est à la fois ridicule (s’inspirant de multiples maux modernes comme le fomo (fear of missing out, la « peur de manquer » une information, une publication sur un réseau social…)) et à la fois redoutable bien qu’aucun combat ne soit mémorable ou particulièrement dangereux pour les héros.

Une seconde histoire se dessine et prend place en 1847, plus passionnante que la contemporaine. On y découvre un mystérieux justicier, Le fugitif (en couverture du premier numéro), qui combat pour la liberté à une époque où règne encore l’esclavage et où le racisme est omniprésent. De quoi suivre un couple de femmes noires dans un quotidien difficile et de croiser la route de l’immortel Vandal Savage (en couverture du sixième numéro) ! L’antagoniste semble jouer sur deux tableaux et – sans surprise – la Cour des Hiboux s’en mêle. C’est dans cette partie que le scénariste, Evan Narcisse, livre une proposition moins convenue qu’il n’y paraît.

En résulte une palpitante narration où l’on souhaite que les deux récits se connectent (vers la fin) et où l’on désire « en savoir plus » sur Le Fugitif. Problème : ce spectacle conclusif n’est clairement pas à la hauteur (on en parle dans le paragraphe suivant, à ne pas lire pour éviter les révélations). Si Gilded City surprend en utilisant un ennemi peu connu (à l’instar du jeu vidéo Gotham Knights), il propose une fiction pas vraiment auto-contenue. Comme déjà évoqué, on a l’impression qu’il manque une véritable introduction ou des éléments explicites. La double aventure est conçue étrangement, épousant un rythme efficace mais survolant un peu tout et ne prenant pas le temps d’apprécier ses (nombreux) protagonistes. Le titre ne sert même pas vraiment de prologue au jeu vidéo car il peut se dérouler plein d’autres choses après et – pire ! – aucun des nouveaux personnages présentés ici n’apparaît dans le jeu !

C’est là la principale « incompréhension » (absurdité dirons les plus sévères) de Gilded City. Il n’y a aucune connexion avec le jeu vidéo : Ra’s al Ghul n’est pas présent (lui qui ouvrait le jeu), l’armée de Fugitifs non plus, Vandal n’est jamais évoqué et ce fameux virus trouve juste un écho dans une enquête sur un barrage mais c’est bien maigre. Bien sûr il y a la dynamique d’équipe qu’on retrouve ainsi que les Hiboux (même s’ils n’apparaissent que dans le passé dans le comics), Jada Thompkins (fille de Leslie), Harley Quinn à Blackgate, etc. mais c’est clairement insuffisant ! Il n’y a absolument aucune raison de vendre ces comics sur la base du jeu vidéo, c’est presque une publicité mensongère ! Mais c’est aussi une force : cela veut dire qu’un non connaisseur du jeu peut le lire s’en problème. Attention, s’il espère y trouver une sorte de « suite directe » dans le jeu, ce ne sera pas le cas. Sachant qu’à date il n’y a pas d’autres comics prévus autour de cet univers, on ne sait pas trop où veut en venir l’auteur. D’un point de vue narratif, on est aussi dubitatif sur la longévité du Fugitif qui traverse les âges sans justification cohérente. Cela fait beaucoup…

Il faut donc se tourner vers les graphismes pour apprécier un peu plus l’histoire. C’est relativement beau et soigné. Les couvertures sont signées Greg Capullo, qu’on ne présente plus (la série Batman avec Scott Snyder) et les dessins d’Abel (qu’il encre également). Les couleurs sont de John. Abel et John donc, pas très connus pour l’instant. Abel est (visiblement) portugais et avait œuvré sur des chapitres de Harley Quinn et Catwoman (cf. son site). Ses traits rappellent ceux de Capullo, c’est donc très fin, aéré, épuré, lisible et soigné. Couplé à la colorisation de John (à priori le diminutif de l’artiste John Rauch, cf. son compte Twitter), jouant beaucoup sur les palettes sépia pour le Gotham de 1847 avec d’élégants effets de lumière. L’ensemble est donc relativement joli (à défaut de pouvoir feuilleter les numéros car ils sont tous scellés dans un sachet plastique – pour que le code de téléchargement ne soit pas volé).

À l’écriture, Evan Narcisse fait du mieux qu’il le peut. Côté comics, il n’avait rien écrit auparavant pour DC mais uniquement pour Marvel (sur Black Panther notamment). Narcisse est également journaliste et aussi concepteur narratif de jeux vidéo mais… il semblerait qu’il n’a pas travaillé sur Gotham Knights ! Il était impliqué, toujours côté Marvel, dans les jeux Spider-Man et Avengers, c’est-à-dire l’excellence et le très moyen. Étrangement il a donc atterri sur cette série Gilded City, outil marketing mi-figue mi-raisin. En effet, chaque fascicule offre un code de téléchargement (à activer depuis ce site) pour un bonus cosmétique à récupérer dans le jeu vidéo. Six sont donc disponibles et un septième est également gratuit si on a cumulé tous les précédents. Il s’agit par exemple d’un skin du Batcycle pour le premier numéro ; des bâtons d’escrime et Tonfa de l’Âge d’or des comics et ainsi de suite (cf. image récapitulative en fin de cet article – les codes sont masqués par la barre grise). Cela a donc très très peu d’intérêt, in fine

C’est là où la somme totale des comics frôle l’aberration : 29,40 € pour 144 pages de comics et ces fameux codes… Si tous les chapitres avaient été compilés dans un recueil, on serait à un prix autour d’une quinzaine d’euros. Notons qu’aux États-Unis cette version complète est prévue pour juillet prochain (cela n’a pas été annoncé pour la France et ne devrait pas arriver en principe). Pour précision, le gros carré rouge sur les couvertures n’est pas un autocollant, il est imprimé ainsi… Cela empiète donc sur les beaux dessins (de Capullo) et ajoute une autre certaine déception…

En synthèse et sans réellement de surprise, Batman : Gotham Knights – Gilded City n’est pas très utile malgré ses jolies planches et son récit dans le passé de Gotham. Elle n’apporte rien de plus au jeu vidéo contrairement à ce qu’on pourrait penser (faute d’avoir, pour l’instant, une éventuelle suite) et n’est pas suffisante comme récit indépendant. À réserver aux complétistes ou ceux qui voudraient bénéficier des codes de téléchargement pour un jeu vidéo lui aussi moyen.

[À propos]
Publié chez Urban Comics de novembre 2022 à mars 2023.
Contient : Batman : Gotham Knights – Gilded City #1-6

Scénario : Evan Narcisse
Dessin et encrage : Abel
Couleur : John
Couvertures : Greg Capullo & Jonathan Glapion

Traduction : Benjamin Viette
Lettrage : Stephan Boschat (studio MAKMA)

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Intégrale relié (en anglais) (24,69€)



 

Batman – Last Knight on Earth

Dernière création du binôme Scott Snyder et Greg Capullo (à qui l’on doit tous les tomes de la série Batman de l’ère New 52 (Renaissance en VF)), Last Knight on Earth est un volume unique s’inspirant (selon sa quatrième de couverture) aussi bien de The Dark Knight Returns que de Mad Max. Que vaut ce one-shot ? Est-il accessible ? Critique.

[Histoire]
Bruce Wayne se réveille dans un asile. Alfred lui explique que cela fait vingt ans qu’il y est enfermé et fantasme d’être Batman ! Ses docteurs ont été transformés dans son imagination en ses pires ennemis.

Wayne parvient à s’échapper et découvre une Gotham City ravagée et… la tête du Joker, bien vivant et très bavard, dans un vase ! Tous deux s’aventurent dans la ville visiblement détruite par un certain Omega.

[Critique]
La folie. La folie (éventuelle) de Bruce Wayne et la folie (évidente) de Scott Snyder. On ressort un peu sonné (épuisé et perplexe) de cette lecture… Il faut dire que le scénariste, qui officie sur le personnage depuis 2011 à travers une dizaine de séries différentes et plus d’une trentaine de tomes, tous disponibles en France (1) — avec des hauts (rares — Sombre Reflet, La Cour des Hiboux, L’An Zéro, Batman Eternal) et des bas (beaucoup — presque tout le reste) — injecte dans son récit aussi bien de bonnes choses que des mauvaises. La folie des grandeurs…

Comme toujours, le début du comic-book est bien, vraiment bien. La présentation, les enjeux, le concept, l’originalité de l’ensemble… tout cela fonctionne parfaitement. Pour cause : entre un Batman potentiellement fou et une plongée apocalyptique accompagnée d’une tête décapitée d’un Joker bavard (!), l’auteur réussit à captiver son lecteur d’emblée. Il est d’ailleurs servi par de superbes planches comme nous le verrons plus loin.

Si le connaisseur de Batman et de l’univers DC ne sera pas trop perdu, il est évident qu’un néophyte va avoir du mal à capter toutes les allusions et connexions qui parsèment le récit. La plupart proviennent (comme toujours hélas) des propres travaux de Snyder. La fameuse (et surestimée) Cour des Hiboux et ses ergots ont une certaine importance, les divagations métalliques trouve un petit écho ici (avec peut-être une autre inspiration puisée dans Justice) et quelques personnages de DC Comics traversent l’aventure avec Batman.

Un Batman qui n’est évidemment pas fou mais qui cache un double (en)jeu. On ne révèlera pas le second, même s’il est assez prévisible et on évoque volontairement le premier (ce Bruce Wayne est un clone) car il est dévoilée dans l’introduction d’Urban Comics qui le mentionne : la machine pour créer des doubles de Bruce Wayne tous les 27 ans avait effectivement été évoquée dans le run de Snyder. Ce n’est pas très surprenant (on le sait rapidement dans la BD de toute façon) mais, in fine, pas très bien exploitée. La faute à Snyder qui, une fois les bases de son récit posées, se perd en explications confuses sur plein d’autres sujets plus ou moins pertinents (pour sa narration) mais malheureusement pas spécialement passionnants. Les délires intello et pénibles de l’artiste rappellent ses pires passages sur Batman Metal

Snyder refuse (à raison) le classicisme de l’univers de Batman (dont il est responsable des dernières bâtisses modernes — avec plus ou moins de succès mais une déconstruction inédite et parfois originale) mais s’engouffre dans une singularité de prime abord sympathique mais mal développée et ethnocentrée, inutilement bavarde (avec un fourre-tout agaçant : insistance sur Joe Chill, monstres et créatures bizarres, robots, gimmicks idiots renvoyant à ses anciennes œuvres comme la fameuse mouche liée au Joker…).

C’est là tout le problème majeur du titre : ce volume unique n’apporte finalement rien à la mythologie de l’homme chauve-souris et propose, tout au plus, un divertissement honorable (par ses dessins notamment) mais bien trop complexe pour assurer une balade agréable et mémorable. Des bonnes idées (scénaristiques et graphiques) il y en a, comme souvent chez Snyder, avec par exemple ce binôme surréaliste d’un Batman jeune épaulé par un Clown du Crime décapité et drôle ! Ou encore cet autre duo, composé d’un semi Épouvantail transporté par Bane (voir illustration en fin d’article, provenant d’une couverture et non d’une case attention). Passé cela, en mettant de côté des pistes narratives inabouties et quelques incohérences (ou situations mal expliquées, au choix), on se régale surtout avec le retour de l’équipe graphique qui a su faire des merveilles lors de la série Batman, ère New52.

Ainsi Greg Capullo rempile aux dessins pour une dernière (?) aventure, accompagné de Jonathan Glapion à l’encrage et Fco Plascencia à la colorisation. Capullo est en très grande forme (meilleure que sur Metal) où son trait limpide et clair assure de beaux visages (certains toujours plus ou moins ressemblant — l’homme démarque ses personnages notamment par des coupes de cheveux, crânes rasés et/ou barbes afin de mieux les dissocier) et des panoramas dantesques avec quelques scènes iconiques. Le tout avec une mise en couleur permettant de jolies scènes contemplatives, glauques ou d’action, toujours dans les tons parfaits qui vont avec, parfois flashy, parfois très sombre, etc. Renouant autant avec les orgies chromatiques et visuelles de Metal que de l’intimiste et minimaliste de Batman.

Des prestigieuses références citées en ouverture de l’article, donc en quatrième de couverture du livre, on ne retient pas (du tout) The Dark Knight Returns et sa dimension politique ni son futur proche et à peine Mad Max qui est juste effleuré (un univers post-apocalyptique et un très court passage dans le désert certes, mais ce n’est pas suffisant — bien loin de la sauvagerie ou de la survie proposée dans les quatre films). Par ses jolies planches et son concept, Last Knight on Earth séduit aisément mais sa lecture pénible et son faible intérêt (en one-shot ou en conclusion de tout l’éventail des créations de Snyder) ne permettent pas de réellement le conseiller. Mitigé donc… D’une certaine manière, on retrouve pêle-mêle la quintessence des écrits de Snyder en une seule fois dans cette ultime (?) croisade du Chevalier Noir, ce qui plaira donc à ses adorateurs tandis que ses détracteurs soupireront une fois de plus (comme l’auteur de ces lignes).

(1) : Sombre Reflet, la série Batman ère New52/Renaissance (9 tomes), Batman Eternal (6 tomes), Les Portes de Gotham, All-Star Batman ère Rebirth (3 tomes) avec une co-écriture pour le premier tome de cette période, Batman Metal (3 tomes) puis ses suites avec la Justice League (New Justice, 4 tomes), incluant le one-shot No Justice et enfin Le Batman qui rit (2 tomes).

[A propos]
Publié chez Urban Comics le 5 juin 2020

Scénario : Scott Snyder
Dessin : Greg Capullo
Encrage : Jonathan Glapion
Couleur : Fco Plascencia
Traduction : Edmond Tourriol
Lettrage : MAKMA (Sarah Grassart et Stephen Boschat)

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Joker Renaissance

Joker Renaissance est la compilation de deux volumes de la série Batman entamée en 2011 par le scénariste Scott Snyder et le dessinateur Greg Capullo. Cet épais ouvrage contient donc deux histoires : Le deuil de la famille (à ne pas confondre avec Un deuil dans la famille) et Mascarade. Dans la première, le Joker réussit à kidnapper tous les alliés de Batman et avance connaître l’identité de celui-ci. Dans la seconde, le Clown déverse une toxine dans Gotham City et voit le Chevalier Noir affronter la Justice League avant d’autres péripéties psychologiques et physiques.

 

[Résumé de l’éditeur]
Le Clown Prince du Crime s’apprête à porter les attaques les plus fortes jamais lancées à l’encontre du Chevalier Noir. Que ce soit en s’en prenant directement à Alfred et toute la Bat-Famille ou en prenant le contrôle des membres de la Ligue de Justice à l’aide d’un mystérieux gaz, le Joker est toujours là pour se rappeler au bon souvenir de Batman et le pousser dans ses derniers retranchements, son pire ennemi, le plus fou, le plus mauvais. Ni plus, ni moins.

Pour les critiques détaillées, voir celles respectives du Deuil de la Famille puis de Mascarade.

En relisant « à la suite » ces deux derniers (et donc en lisant Joker Renaissance), on reste globalement mitigé sur l’ensemble. La partie graphique remporte l’adhésion et est sans aucun doute le point fort du livre. Côté scénario, la première histoire raconte la fracture de la confiance au sein de la Bat-Family… Une idée séduisante mais maladroitement développée car n’apparaissant qu’à la fin du récit et donc n’ayant aucune conséquence dans la série en elle-même. Il fallait se tourner vers les séries annexes au même moment pour trouver un intérêt plus prononcé à l’ensemble du Deuil de la Famille. On apprécie tout de même l’affrontement plutôt « psychologique » entre l’homme chauve-souris et sa Némesis. Quant à Mascarade, si on accroche à son début et sa fin, l’histoire en elle-même reste paradoxalement confuse et convenue. Confuse car il y est question de biologie surréaliste et tirée par les cheveux, convenue car le déroulé de la narration reste assez basique, in fine. Néanmoins il y a quelques chouettes propositions : Batman contre la Justice League, le rôle de la Cour des Hiboux (encore une fois trop en retrait), l’évolution d’Alfred et sa fille, la conclusion de l’ensemble…

L’intérêt de Joker Renaissance réside donc (un peu) dans son prix (35€, un peu moins cher que l’achat des deux autres tomes séparément (38€)) et (surtout) la possibilité de tout lire « à la suite » au lieu d’avoir la coupure de L’An Zéro puis d’épisodes peu palpitants.

Néanmoins et comme explicité dans les critiques, on est loin d’avoir le meilleur du traitement du Joker et de Batman dans ce double récit malgré quelques bonnes idées et, évidemment, ses jolies planches signées Greg Capullo. En effet, si les planches sont un régal pour les yeux grâce à la finesse de ses traits et son style atypique, les histoires de Scott Snyder divisent. Cela démarre toujours très bien, avec un concept novateur et des idées intéressantes mais l’évolution et la conclusion de ses récits sont bancales, avec, comme déjà dit, un résultat final mitigé. Certains apprécient son audace, notamment de proposer une vision axée sur la confiance (brisée) entre Batman et sa « famille », d’autres déplorent une facilité narrative et des « non-évènements » sans impacts majeurs. À découvrir éventuellement pour la proposition graphique et le look du Joker post-2010’s, ainsi qu’un parti pris narratif déroutant ou passionnant.