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Nightwing Rebirth – Tome 05 : La revanche de Raptor

Cinquième et dernier tome de Nightwing Rebirth, une série inégale, gentiment divertissante mais pas des plus passionnantes ou incontournables… Cette conclusion sauve-t-elle l’ensemble ?

[Résumé de l’éditeur]
Assassin. Justicier. Mentor. Et à présent Némésis. Raptor a toujours été un combattant impitoyable, et maintenant que Nightwing a rejeté son offre, il va devenir le pire ennemi que Dick Grayson a jamais connu. Mais en s’en prenant à la ville même de Blüdhaven et à ses habitants, Raptor doit affronter bien plus d’adversaires que prévu, y compris les anciens opposants de Nightwing, qui le rejoignent dans son combat, car le résultat de cet affrontement décidera de l’avenir de la ville… leur ville.

[Début de l’histoire]
Pas besoin d’autre résumé, celui de l’éditeur convient bien.

[Critique]
Conclusion plus ou moins satisfaisante (dans le sens où la plupart des arcs narratifs ont été résolus), ce cinquième tome rassemble habilement plusieurs éléments des précédents. Ainsi, Raptor, apparu dans le premier volet, retrouve sa place d’adversaire coriace. Les Échappés, issus du second opus, deviennent de précieux alliés. La Pigeonne, plus ou moins aperçue en flash-back puis dans le quatrième volume est davantage présente. Enfin, Blockbuster, au centre du quatrième tome également, occupe une place de choix – oscillant entre la protection de la ville à sa manière, l’alliance avec Nightwing mais aussi le conflit avec le justicier de Blüdhaven. En somme, quasiment tous les protagonistes croisés depuis le début de l’aventure (y compris la femme Orque) sont rassemblés ici pour un final explosif. Manque Deathwing (en ennemi avec Pyg pourquoi pas) et Damian (en allié) du troisième tome – le plus réussi et abouti des cinq.

Côté romance, Shawn fait quasiment de la figuration, le couple est à peine évoquée et on ne comprend pas bien s’ils se remettent ensemble ou se séparent, c’est dommage… Idem côté Helena/Huntress qui disparaît rapidement. La lieutenant Elise Svoboda apparaît brièvement également. Bref, côté personnages féminins et évolution « intime » de Dick c’est pour une fois plutôt raté, dommage… Le rôle de croupier dans un casino pour surveiller un antagoniste et les liens avec ce dernier sont malheureusement pas si bien exploités que ça alors que le concept était plutôt chouette.

Reste les affrontements assez nombreux, plus ou moins bien réussis (comme toujours, impossible d’y trouver de réels moments épiques ou tragiques malgré la fin pas trop mal gérée) et les discours de Dick sur la valeur de la rédemption, la vision protectrice de Blüdhaven, les fragments d’un passé « retcon » (modifier la chronologie en ajoutant des éléments en flash-back pour qu’ils impactent le présent comme s’ils étaient toujours là depuis le début). Ainsi, la mère de Dick a eu un amant au nom de… Richard. Ce qui change quand même pas mal de choses… De même, La Pigeonne et La Vandale ont « toujours » étaient présentes à Gotham City par le passé avant d’être arrêtées par Batman et Robin. À force de créer trop d’éléments narratifs de ce genre, la sauce a du mal à prendre (pas spécialement pour ce volume mais l’entièreté de la fiction).

On retrouve à peu près la même équipe artistique, plus ou moins inspirée mais sans réels coups d’éclats, à l’inverse de quelques planches ou cases issus des volumes précédents. Tim Seeley au scénario, qui n’aura donc pas trop brillé sur l’ensemble. Javier Fernandez excelle toujours sur les chapitres qui lui sont consacrés là où Miguel Mendonça et Scot Eaton propose des traits manquants de reliefs, peu aidés par les multiples encreurs (cf. À propos). On peut compter sur la colorisation du fidèle Chris Sotomayor pour une proposition visuelle et graphique efficace. Le volume se ferme sur plusieurs bonus (illustrations, couvertures…) à l’instar de tous les autres mais c’est une habitude chez l’éditeur.

En synthèse, si La revanche de Raptor est intrinsèquement à peu près correct (et encore, il manque une certaine originalité et un travail d’écriture plus abouti…), il ferme une épopée inégale et peu passionnante au global. On apprécie que tout soit « terminé » même s’il reste un sentiment d’accélération voire de facilité narrative (ou paresse intellectuelle, c’est selon). Heureusement, le sympathique Dick remporte l’adhésion, ses fans devraient y trouver leur compte s’ils ne sont pas trop exigeants. Comme dit et répété, on aura apprécié tout au long de la série la justesse de sa relation avec Shawn – dans les tomes deux, trois et quatre notamment puisqu’elle était absente du premier et à peine présente dans ce dernier. C’était le point fort Nigtwing Rebirth, avec son étonnant troisième tome, quasiment « à part » et offrant un agréable prolongement éphémère à la série Batman & Robin de Grant Morrison présente Batman. De la même manière, l’enrichissement de trois épisodes de la série Grayson (seconde partie du quatrième tome) offrait une parenthèse inédite. Bref, pas de quoi se ruer sur Nightwing Rebirth si vous n’adorez pas au plus profond de vous le personnage de Dick.

La suite de ses aventures (en VO) conserve Svoboda mais exit les Échappés et même Shawn (Seeley ayant terminé son run). Tout ceci est inédit en France (les épisodes #35 à #77 donc) – la série s’appelant Nightwing aux US et non Nightwing Rebirth. Il faut attendre le chapitre #78 de Nightwing pour le retrouver dans le premier tome de Nightwing Infinite, nouvelle porte d’entrée pour les lecteurs néophyte. Une fiction saluée par la critique jusqu’à présent et qui sera prochainement chroniquée sur le site.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 8 février 2019
Contient : Nightwing (Rebirth) #30-34

Scénario : Tim Seeley
Dessin : Javier Fernandez, Miguel Mendonça, Scot Eaton
Encrage : Javier Fernandez, Diana Egea, Wayne Faucher
Couleur : Chris Sotomayor

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio Makma)

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