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Batgirl – Année Un

Comics Batman 08 Batgirl Annee Un[Histoire]
Barbara Gordon
, fille du célèbre commissaire, souhaite mener une double-vie. Entre un père protecteur et une société la prenant pour une « simple jeune fille fragile », elle doit faire ses preuves.

Entraînement d’arts martiaux, création du premier costume et… apparition dans un bal masqué de la police ! C’est durant celui-ci que Killer Moth décide de kidnapper Bruce Wayne. Les premiers pas de Batgirl débutent alors et l’héroïne rousse commence à se faire une petite réputation.

Batman et Robin lui proposent alors certaines épreuves pour savoir si elle est apte à devenir une justicière dans Gotham City. Par ailleurs, James Gordon suspecte l’activité nocturne de sa fille, et un nouveau criminel enflamme tout sur son passage : Firefly.

Batgirl Année Un[Critique]
À l’instar de Robin – Année Un, cet ouvrage sur la sympathique Barbara Gordon est à posséder pour connaître les débuts de cette alliée féminine. Scénarisé par le même binôme, Scott Beatty et Chuck Dixon, et moins sombre que les premiers pas du jeune prodige, cette histoire, en neuf chapitres, est très prenante. On y retrouve deux ennemis : Killer Moth (que Robin affrontait déjà, rapidement, dans son propre comic), un criminel de bas étage relativement pathétique, mais surtout Firefly, complètement fou et beaucoup plus dangereux. Pas d’ennemis plus « connus » de l’univers de Batman ici, et ce n’est pas plus mal.

Batgirl Killer Moth FireflyAinsi, le récit se concentre évidemment sur Barbara/Batgirl —dont le nom d’héroïne provient de… Killer Moth ; la belle rousse aurait préféré Batwoman. La première version de son costume était un costume original pour le bal masqué !— qui est aussi la narratrice. On a donc l’impression de lire un peu son journal intime. En plus de l’évolution d’héroïne (les erreurs, la relation avec Robin et Batman), il y a son parcours d’adolescente, tout simplement.

« Personne ne sait de quoi demain sera fait.
À part un oracle peut-être. » Batgirl

Barbara vit seule avec son père protecteur (étonnant d’ailleurs de voir Gordon si présent dans son foyer !), qui suspecte l’activité nocturne de sa fille. La colocation entre les deux découle sur des scènes originales, peu vues dans des comics sur Batman. Premiers flirts aussi pour Barbara, entre Jason Bard, collègue du paternel (qui a droit à une version revisitée dans Batman Eternal) et bien sûr Robin. Tous ces ingrédients fournissent une intrigue plutôt convenue et prévisible mais dont l’ensemble se lit avec grand plaisir. D’autant plus que peu d’ouvrages sur Batgirl sont disponibles en France.

Batgirl Barbara Gordon Annee UnLes dessins de Marcos Martin (qui officiait sur le dernier chapitre de Robin – Année Un) sont adeptes de la ligne claire, proposant ainsi un style cartoony voire enfantin, mais qui contrastent avec certains passages violents. Le découpage en peu de cases, six par planches maximum, accompagné d’une colorisation relativement vive et chaude permet d’offrir à Batgirl – Année Un une signature graphique et une cohérence visuelle impeccable. Comme d’habitude, c’est évidemment un style qui peut déplaire mais qui confère une légèreté presque obligatoire dans l’univers très sombre de Batman.

À lire en parallèle de Robin – Année Un, tant on a l’impression que les deux histoires bénéficient de peu d’écart temporel, et pour découvrir les origines de ces deux alliés, très bien écrites à quatre mains par les mêmes auteurs. L’édition propose un petit sketchbook de différents croquis préparatoires.

Batgirl Annee Un Robin Alfred[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 6 février 2015.
Titre original : Batgirl : Year One
Scénario : Scott Beatty et Chuck Dixon
Dessin : Marcos Martin
Couleur : Javier Rodriguez
Encrage : Alvaro Lopez
Lettrage : Calix-Ltée, Île Maurice
Traduction : Mathieu Auverdin

Première publication originale en 2004.

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Batgirl Year One Anne Un

Robin – Année Un

Cet ouvrage est composé de deux histoires qui se suivent. L’Épreuve de Force (Batman Chronicles : The Gauntlet en version originale), déjà publiée dans un hors-série paru chez Semic en août 1999, sous le titre Le Défi ; puis les quatre chapitres de Robin : Année Un (Robin : Year One) qui s’ajustent parfaitement dans la continuité.

Robin Annee Un[Histoire — L’Épreuve de Force]
Batman pense que Robin peut enfin l’accompagner dans ses sorties nocturnes pour combattre le crime. Pour cela, il lui impose un dernier et ultime test : le jeune rouge-gorge doit passer une nuit seul dans Gotham City, face à quelques criminels locaux.

[Histoire — Robin : Année Un]
Les premiers faits d’armes du Dynamique Duo ! Dick Grayson jongle entre son école le jour et son costume la nuit mais Alfred désapprouve la décision d’inclure un adolescent dans la croisade de son maître. Un avis partagé par Gordon qui souhaite protéger un enfant de tous les dangers qu’il s’apprête à affronter.

En ville, plusieurs jeunes filles sont enlevées par Le Chevalier Fou. Les raisons semblent impliquer un homme politique, connaissance de Bruce Wayne. Par ailleurs, Double Face comprend que le nouvel allié de Batman peut également être son talon d’Achille…

Robin Annee Un Epreuve de Force[Critique]
En voilà une bonne surprise ! Un récit presque indispensable en termes « d’origines » de l’univers du Dark Knight. En effet, il y avait d’abord Batman – Année Un, qui avait imposé une nouvelle mythologie, un côté sombre et torturé dans une ambiance polar. Les auteurs de Robin – Année Un ont repris cette idée. Le premier récit, L’Épreuve de Force (voir tout en bas la couverture originale avec un léger changement), plonge en effet le lecteur dans un univers très proche de l’œuvre de Miller, aussi bien graphiquement que scénaristiquement. Évidemment, Robin en slip prête à sourire, une photo de femme nue définie comme étant de la pornographie aussi, mais tout ceci donne l’illusion (volontaire ?) que la bande dessinée est sortie dans la foulée de Batman – Année Un, soit en 1987. Hors, elle a été publiée dix ans après : en 1997 !

La suite de l’ouvrage qui compose le plus gros du volume, à savoir les quatre chapitres de Robin : Year One, sont dessinées de façon plus « cartoon », ce qui peut clairement rebuter un lecteur. N’hésitez pas à feuilleter l’ouvrage avant pour vous donner une idée. Ce style rappelle un peu celui de Darwyn Cooke (Before Watchmen : Minutemen). Mais pour autant, l’écriture n’en est pas moins sombre : enlèvement de jeunes filles, meurtres, scènes « parfois insoutenables »… le contraste est saisissant et le rendu global original. Léger reproche : Urban Comics a choisi une police de caractère pas forcément lisible pour les textes du narrateur (Batman puis Alfred), notamment pour la lettre E, voir ci-dessous (cliquez pour agrandir).

Robin Anne Un BatmanSelon l’introduction, l’affrontement entre Robin et Double-Face est un souvenir qui hantera longtemps le jeune sidekick, notamment dans Le Fils Prodigue, quand Dick endossera le costume de Batman. Raison de plus pour découvrir ce comic. Néanmoins il n’est pas sans quelques légers défauts : outre l’aspect graphique évoqué qui peut décontenancer, on peut trouver dommage l’utilisation du Chapelier Fou et de Mister Freeze. L’un est dans son éternel délire d’Alice au Pays des Merveilles, en transformant les jeunes filles enlevées pour lesquelles il touche de l’argent, et l’autre réclame une rançon contre des poches de sang. Bref, on sent une sous-exploitation des personnages, un peu trop cliché et œuvrant uniquement dans un but vénal, c’est dommage. À l’inverse, Double-Face est effrayant tout le long de l’histoire. C’est sans doute un des meilleurs ouvrages qui lui rend hommage. Toute sa folie explose et c’est… glaçant.

Autre bon point : la narration omni-présente d’Alfred. Le célèbre majordome tient en effet un journal dans lequel il fait part de ses doutes et inquiétudes. On y découvre de jolies tournures : « Monsieur Richard porte un bien lourd fardeau sur ses jeunes épaules : les soucis de l’adolescence associés à ceux de la croisade de Monsieur Bruce. Je me demande s’il se rend compte de la nonchalance avec laquelle il abandonne sa jeunesse. Et si, au bout du compte, il estimera que ça en valait la peine. » La relation entre Alfred et ses deux « enfants » et le rapport entre Bruce et Dick sont très émouvants, chose rare dans les comics consacrés à Batman ! Le récit revient souvent sur l’optimisme du rouge-gorge et ce que cela implique : Bruce Wayne qui sourit, un côté plus « léger » (en apparence) et cela fait vraiment du bien, cette fraîcheur naïve est la bienvenue dans le monde toujours très sombre de l’homme chauve-souris.

Robin Annee  Un Two FaceLes histoires ne mettent pas en scène l’accident qui tua les parents de Dick, elles commencent quand Bruce l’a déjà adopté. Ce n’est pas plus mal, ça permet d’enchaîner rapidement avec du concret – malgré la confusion des noms des truands et leurs buts qui parsème le comic. On retrouve, entre autre, Chuck Dixon au scénario, qui avait participé à la saga Knightfall. Certes son récit est moins percutant que le Batman – Année Un, sans doute aussi à cause du style de dessin choisi, mais cette histoire du Jeune Prodige n’en demeure pas moins des plus intéressantes.

La colorisation accentue les tons pastels, proches d’un dessin animé, pour Robin : Year One. Le premier récit est plus dans le traditionnel old-school avec des couleurs moins vives mais tout aussi efficaces pour représenter une ambiance. Les nombreuses scènes de nuit ou d’intérieur sont ainsi extrêmement bien rendues, notamment dans la Bat-Cave ou lors d’un cambriolage. Il y a par ailleurs quelques jeux d’ombres et des planches successives sans texte, qui permettent d’admirer le dynamisme réalisé. Peu de bonus pour clore le livre : deux pages de croquis. Un grand format agréable à prendre en main, une lecture passionnante et le début du fameux duo, que demander de plus ?

Robin Annee Un Alfie[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 5 septembre 2014.
Titre original : Batman Chronicles : The Gauntlet et Robin : Year One
Scénario : Bruce Canwall (L’Épreuve de Force), Scott Beatty et Chuck Dixon (Robin : Année Un #1)
Dessin : Lee Weeks (L’Épreuve de Force), Javier Pulido (Robin : Année Un #1-4), Marcos Martin (Robin : Année Un #4)
Couleur : Matt Hollingsworth (L’Épreuve de Force), Lee Loughridge (Robin : Année Un #1-4)
Encrage : Robert Campanella (Robin : Année Un #1-4)
Lettrage : Calix-Ltée
Traduction : Mathieu Auverdin

L’Épreuve de Force avait déjà été édité par Semic, dans le dixième hors-série du magazine Batman en août 1999, sous le titre Batman – The Gauntlet – Le Défi.

Première publication originale : Batman Chronicles : The Gauntlet (1997) et Batgirl/Robin Year One (Robin : Year One #1-4 — 2000-01).

Robin Annee Un Gauntlet DefiDe gauche à droite : la couverture originale, celle de Semic et enfin celle d’Urban Comics. On remarquera que les yeux de Batman ont été supprimés pour faire une immense ombre du Dark Knight ( et ainsi enlever, peut-être, le côté trop menaçant que cela imposait ?).

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