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Injustice – Intégrale : Année quatre

Injustice attaque sa dernière ligne droite avec son avant-dernier volume (de la première série de comics – cf. index) qui convoque les Dieux de l’Olympe ! Après les forces occultes (Année trois), c’est une nouvelle puissance démesurée que vont affronter les deux camps d’Injustice.

[Résumé de l’éditeur]
Les membres du groupe d’insurgés mené par Batman contre Superman entament leur quatrième année de résistance. Une rébellion à laquelle se rallient Zeus et son armée d’Amazones. Prise entre deux feux, Wonder Woman choisira-t-elle de s’opposer aux siens ? Comment le Chevalier Noir parviendra-t-il à tirer profit de cette intrusion divine ?

[Début de l’histoire]
Tandis que le monde entre dans sa quatrième année de règne de Superman, les insurgés menés par Batman ne perdent pas espoir. Le Chevalier Noir propose une alliance au Dieu de la Guerre, Arès.

De son côté Harley Quinn kidnappe Billy Batson ; Barbara Gordon demande l’aide de Lex Luthor pour recouvrir l’usage de ses jambes.

Enfin, Montoya, très affectée par le décès d’Huntress, avale plusieurs pilules vertes (celles qui confèrent des pouvoirs surpuissants), affronte Robin (Damian Wayne) et provoque Superman en duel !

[Critique]
Après la parenthèse consacrée à la magie (Année trois), Injustice va plus loin et ajoute les « vrais » Dieux au centre de son récit. Si Arès (Dieu de la Guerre) était apparu durant le premier volume, il revient aider… Batman ! Mais, encore une fois, entre les retournements de situation et les manipulations diverses, c’est un chantier dantesque qui attend tous les protagonistes de DC Comics. Wonder Woman occupe une place de premier choix dans cette intégrale vu son affiliation (familiale) avec toute cette mythologie gréco-romaine.

Entre le puissant Hercule qui veut en découdre, Zeus qui s’énerve, Poséidon qui intervient court-circuité par Aquaman (qui signe là son grand retour) et un séjour dans les Enfers, aucun doute que les passionnés de cet étrange monde mythique seront ravis. Pour les autres… l’incursion divine risque de dénoter sévèrement avec les simples et banals humains. Pourtant, l’auteur Brian Buccellato, réussit à rendre le tout relativement plausible (toutes proportions gardées bien sûr), en ajoutant même une menace nucléaire provenant des politiciens.

Au milieu de tout ça, Superman est toujours à cheval entre son autoritarisme mais aussi quelques doutes sur sa légitimité. Batman, quant à lui, profite de la situation pour renverser l’échiquier du mieux qu’il le peut. Sa poignée d’alliées restantes (Batwoman, Catwoman, Harley Quinn et… Batgirl – qui revient comme telle mais n’est malheureusement pas du tout exploitée) a bien conscience d’être sur la touche tant ceci dépasse l’entendement classique. Aparté : ajoutons Zatanna et Montoya mais rapidement absentes pour des raisons justifiées et on se plaît à constater qu’à part Batman, il n’y a que des femmes dans sa team ! Harley revient justement un peu plus dans la partie, toujours aussi bien écrite et touchante. Elle forme un drôle de binôme avec Billy Batson/Shazam – forcément, ce dernier ayant les pouvoirs de six Dieux, il ne sera pas de trop dans cette bataille.

Que ce soit au niveau de la Terre ou des divinités, les choses avancent avec davantage d’exposition qui montrent les bénéfices de la radicalité du régime de Superman mais aussi ses limites. Si quelques protagonistes absents avaient pointé une tête dans l’épisode annual du tome précédent (notamment Superboy et les Teen Titans), c’est cette fois Plastic Man et les prisonniers (les habituels – comprendre la galerie de vilains de Gotham – et les « gentils », les anciens Green Lantern) qui sont mis en avant de façon intelligente. On sait pourquoi certains interviennent, d’autres non, où ils étaient et ainsi de suite. C’est Tom Taylor qui signe ce chapitre inédit.

À ce stade, on aimerait (ou aurait aimé) un ou deux chapitres consacrés à Barry Allen/Flash (pourquoi pas avec Cyborg). Le bolide écarlate est le seul justicier dans le camp de Superman qui a dès le début remis en cause sa façon d’agir tout en restant dans son camp. Il est temps de proposer ses pensées subjectives et à quel point il est (normalement) partagé entre les actions à mener pour le bien commun et la limite morale franchie depuis longtemps.

Injustice – Année Quatre bénéficie d’un rythme toujours aussi haletant et est, peut-être, l’un des opus les plus réussi (il semblerait que beaucoup ne partagent pas cet avis mais quand on lit tout à la suite c’est ce qui ressort – d’ailleurs la lecteur sous forme d’intégrales et en continue est nettement plus savoureuse qu’en rythme de publication initiale). Néanmoins, on est loin d’avoir une série inégale, dans l’ensemble chaque tome/année/intégrale est une pépite ! Si on a déjà joué au jeu vidéo, on sait comment tout cela va se terminer mais ça ne gâche pas le plaisir de découvrir un monde si singulier où les rôles sont inversés.

Les rebondissements multiples baignent dans la fiction et, si on ne dévoilera pas les plus importants, soulignons l’agréable rencontre (de prime abord improbable) entre les anciens Dieux (de l’Olympe – Zeus et compagnie) et les « nouveaux » de Jack Kirby et son fameux Quatrième Monde. Une fois de plus : pas besoin de connaissances poussées pour apprécier ces échanges. In fine, tout est même très cohérent, après les adversaires habituels des justiciers, la dimension cosmique (Année deux) puis la menace occulte et magique (Année trois), il était obligé de passer un cran au-dessus avec les divinités.

Certes il peut y avoir une impression de redondance : une année écoulée correspond à une nouvelle menace qui est balayée à la fin et reprend un statu quo plus ou moins commun – en gros l’équipe de Superman contre celle de Batman (avec quelques pertes de temps à autre). Mais ce serait oublier les évolutions de chaque protagoniste par petites touches. Ici, Yellow Lantern qui n’apprécie pas le ton sur lequel lui parle l’Homme d’Acier qui ne se remet pas en question malgré les conseils de Wonder Woman. Là, les parents de Clark Kent qui ont peut de leur propre fils et ce dernier ne sait comment les rassurer.

Ces « micro évènements » intercalés au sein de nombreux combats et scènes d’action (toujours aussi violentes et percutantes) font le sel de la série. C’est typiquement pour cela qu’elle est encore plus appréciable derrière son vernis blockbuster. Même si cette Année quatre fait moins dans la finesse (incluant sa conclusion abrupte et facile), on apprécie aussi les connexions avec des bouts d’intrigues mises en place en amont (Arès dès le premier volume par exemple).

Il ne reste plus grand chose à explorer de l’univers DC qui pourrait stopper Superman à part une évidence que le lecteur de longue date pourrait probablement anticipé et que le joueur sait déjà (et qui est même évoqué en toute fin d’ouvrage).

À l’instar du volume précédent, les dessinateurs sont moins nombreux et leur style davantage communs. Visuellement on a donc de jolies choses malgré quelques visages parfois limite… On y retrouve les principaux de l’Année trois : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Xermanico et Tom Derenick. En ce sens, le tome est donc graphiquement l’un des plus beaux grâce aux styles assez communs ou en tout cas efficaces dans le genre. On conseille donc cette Année quatre, au même titre que les autres opus de la série de toute façon. La cinquième intégrale sera la dernière de cette première série de comics, elle est allongée de huit chapitres, portant le total à vingt chapitres (ainsi que l’annual).

À noter que cette première intégrale regroupe donc les tomes simples 7 et 8 de la précédente édition (quelques couvertures alternatives ne sont pas reprises dans l’intégrale). Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 4 juin 2021
Contient : Injustice: Gods Among Us Year Four #1-12 + Annual #1
Nombre de pages : 320

Scénario : Brian Buccellato, Tom Taylor
Dessin : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Xermanico, Tom Derenick
Encrage : Juan Albarran, Sergio Sandoval
Couleur : J. Nanjan, Rex Lokus

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik Ltée – Île Maurice

Acheter sur amazon.fr : Injustice – Les Dieux sont parmi nous
Intégrale Tome 1/5 (35 €)
Intégrale Tome 2/5 (30 €)
Intégrale Tome 3/5 (30 €)
Intégrale Tome 4/5 (30 €)
Intégrale Tome 5/5 (35 €)






Injustice – Intégrale : Année trois

La saga Injustice (cf. index) entame sa troisième année, le récit est donc pile à la moitié. Après le cosmique (Année deux), l’auteur Tom Taylor s’aventure dans l’occultisme en plaçant Constantine au premier plan puis passe la main à Brian Buccellato.

[Résumé de l’éditeur]
Après deux longues années de guerre opposant les forces alliées de Superman et l’armée des Green Lantern, le conflit a pris fin… non sans déplorer quelques victimes civiles. Des morts que John Constantine ne laissera pas impunies. En unissant l’équipe de super-héros menée par Batman à plusieurs puissances magiques jusqu’alors isolées, il espère bien mettre l’Homme d’Acier hors jeu, une bonne fois pour toutes.

[Début de l’histoire]
La mère de la fille de Constantine a été tuée à cause du nouveau régime totalité de Superman. L’exorciste compte bien se venger en s’en prenant directement à l’Homme d’Acier avec ses alliés des forces occultes.

Si Batman est toujours méfiant envers Constantine, c’est un atout de choix dans un monde où la résistance est peu nombreuse et est obligée de recourir à des pilules conférant une puissance hors du commun.

Leur stratégie pourrait bien s’articuler autour de Raven, toujours prisonnière dans la tour du Dr. Fate et que Superman recherche activement. Ce dernier commence à autoriser la torture par Sinestro pour soutirer des informations à des partisans du Chevalier Noir…

[Critique]
Les fans de Constantine et, dans une moindre mesure, la Justice League Dark, devraient fortement apprécier ce tome ! On retrouve en effet les figures liés au mysticisme : Dr. Fate et Zatanna (déjà présents dans le second opus), Détective Chimp, Swamp Thing, Etrigan, Deadman, Madame Xanadu, Trigon, le Spectre, Phantom Stranger, le Loqueteux (Ragman en VO) et ainsi de suite. Constantine conserve le premier rôle malgré tout, rejoignant le camp de Batman et ses acolytes. Clairement, si on connait la (très bonne) saga Infinite Crisis, on a l’impression d’y retrouver le même modèle narratif où chaque « axe » de DC Comics était balayé avant d’assister à une crise d’anthologie. C’est donc au tour de la magie d’être au centre du récit (comme le troisième tome d’Infinite Crisis justement).

Les forces occultes ajoutent une nouvelle dimension intéressante puisqu’elles peuvent réellement stopper Superman et ses alliés. Néanmoins, l’enjeu de la fiction ne s’arrête pas à cela, donnant la part belle au binôme improbable Batman et Constantine – bien aidé par des dialogues ciselés et percutants. Tom Taylor écrit les sept premiers épisodes avant de passer le relai à Brian Buccellato (Batman – Anarky, Icare, Flash Renaissance…). Dans l’immédiat, on ne ressent pas trop de changements majeurs.

On apprécie toujours l’originalité complète de la série et son rythme haletant. Les rebondissements sont légion, en particulier du côté des ennemis habituels de Superman qui n’étaient pas apparus jusqu’à présent. Le retour d’un protagoniste phare est aussi une (belle) surprise et très cohérente dans le texte. Il y a, en revanche, de plus en plus de morts, qui sont peut-être « moins bien écrites » que précédemment et donc moins touchantes (la faute, dans ce genre de fictions, à multiplier les décès sans avoir forcément pris le temps de s’attacher au personnage – hormis cette série intrinsèquement bien sûr).

Le seul vrai point faible côté écriture de cette troisième année d’Injustice est qu’elle ne montre pas vraiment ce qu’il se déroule du côté du « règne » totalitaire de Superman sur la Terre ni à échelle humaine (citoyens, politiciens…). C’est dommage car on a l’impression d’avoir une parenthèse uniquement dédiée à une grosse douzaine de héros et anti-héros qui se déroule un peu hors du temps et de l’espace (magie oblige). En somme : l’intrigue globale n’avance pas des masses. Espérons que cela soit repris dans la quatrième année.

L’épisode annual (écrit par Ray Fawkes) qui conclut l’ouvrage apporte d’ailleurs quelques réponses sur l’affiliation des Teen Titans et où ils sont depuis le début de ce conflit. Là aussi, il s’agit peut-être d’une piste pour ce qui va suivre (MàJ : il faudra lire la seconde intégrale d’Injustice 2 pour réellement les retrouver). Autre point apprécié : un épisode complet « alternatif » dans lequel Lois a été sauvée et c’est Batman qui a tué le Joker (tout en se livrant à la police juste après). Une approche singulière et très plaisante, qui redonne foi en Superman le temps de quelques planches…

Bonne nouvelle : moins de dessinateurs opèrent pour ce nouveau volume, de quoi garder une cohérence graphique plus prononcé que précédemment. Bruno Redondo et Mike S. Millersont les plus prolifiques, accompagnés d’Alejandro Gonzalez, Sergio Davila, Pete Woods, Juan Albarran et… Xermanico (Flashpoint Beyond). En somme, visuellement c’est quand même mieux mais il subsiste des visage hideux de temps à autres.

Néanmoins, le scénario prévaut sur le dessin (comme depuis le début). Les combats sont encore plus démesurés grâce à la présence d’entités démoniaques assez dingues. En plus de Constantine, c’est Billy Batson, alias Shazam, qui est un petit peu plus mis en avant.

À noter que cette première intégrale regroupe donc les tomes simples 5 et 6 de la précédente édition (quelques couvertures alternatives ne sont pas reprises dans l’intégrale). Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 5 mars 2021
Contient : Injustice: Year Three #1-12 + Annual #1
Nombre de pages : 320

Scénario : Tom Taylor, Brian Buccellato, Ray Fawkes
Dessin : Collectif (voir article)
Encrage : Juan Albarran, Vicente Cifuentes, Alejandro Gonzalez
Couleur : Rex Lokus, J. Nanjan, Alejandro Gonzales

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik Ltée – Île Maurice

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Intégrale Tome 1/5 (35 €)
Intégrale Tome 2/5 (30 €)
Intégrale Tome 3/5 (30 €)
Intégrale Tome 4/5 (30 €)
Intégrale Tome 5/5 (35 €)

Injustice – Intégrale : Année deux

Après un excellent premier tome, la vaste saga Injustice se poursuit (cf. index) pour dévoiler son « Année deux » dans cette seconde intégrale. Les fans de(s) Green Lantern devraient apprécier. Découverte.

[Résumé de l’éditeur]
La guerre est déclarée entre fidèles et dissidents au régime totalitaire instauré par l’Homme d’Acier, et chacun doit à présent choisir son camp. Avec la disparition d’Arrow et un Batman hors-jeu, Black Canary tente tant bien que mal de rassembler sa propre équipe. Mais tandis que sur Terre, la poigne de fer de Superman se resserre, aux confins de la galaxie, une autre menace s’éveille.

[Début de l’histoire]
Les super-héros se rendent à l’enterrement de Green Arrow, toujours divisés en deux camps distincts. Si Superman tente de s’excuser auprès de Black Canary, cette dernière ne l’entend pas de cette oreille et compte bien se venger pour Ollie mais aussi son futur enfant.

Peu après, l’Homme d’Acier convoque James Gordon afin de savoir où se trouve Batman, en vain… Il annonce en même temps une terrible nouvelle au commissaire.

Dans la tour du Dr. Fate, Bruce Wayne se repose et tente de récupérer après son terrible combat contre Superman. Il peut compter sur Zatanna et Alfred pour être auprès de lui.

Dans l’univers, Sinestro compte bien profiter de la situation pour s’allier au kryptonien et, pourquoi pas, réduire à néant le Green Lantern Corps ?!

[Critique]
La montée en puissance de l’ère totalitaire de Superman se poursuit à échelle cosmique ! En effet, deux grands arcs narratifs se croisent dans cette seconde année/intégrale. D’un côté, le Corps des Green Lantern ainsi que les Gardiens se doivent d’intervenir pour stopper la folie grandissante du kryptonien. On retrouve donc pas mal de Green Lantern familiers pour les connaisseurs : Kyle Rayner, John Stewart, Guy Gardner, Kilowog… Leur but ? Faire entendre raison à Superman bien sûr mais aussi à Hal Jordan qui avait rejoint sa croisade. La puissance et clairvoyance de Ganthet, l’un des Gardiens de l’Univers, ne sera pas de trop, d’autant plus que Sinestro est, lui aussi, devenu allié de Clark entre temps !

D’un autre côté, c’est une résistance plus « terre à terre » qui se prépare. L’équipe de Batman ayant pu synthétiser les pilules procurant des pouvoirs surhumains, c’est Gordon et ses acolytes qui sont chargés de renverser une milice de sécurité à Gotham – première ville choisie par Superman pour instaurer son armée. Le Chevalier Noir est sur la touche suite à son combat contre l’Homme d’Acier ; réfugié grâce à Zatanna dans une tour magique, hors du temps et de l’espace, conçue par Dr Fate – deux êtres aux pouvoirs magiques qui n’étaient pas encore apparus. Il revient donc à Oracle/Barbara Gordon, quelques équipiers restants de la Bat-Famille et, surtout, Black Canary, de tenter le tout pour le tout pour emprisonner Superman.

Une fois de plus, Tom Taylor réussit un coup de maître en jonglant entre les genres. On apprécie toujours l’émotion mais aussi un brin d’humour (merci Catwoman de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas de Damian !). La réflexion sur la moralité et la déification est un peu mise de côté, au profit du règne par la peur qui prédomine (via Sinestro, forcément) mais l’intrigue est toujours aussi passionnante et l’ensemble palpitant. Quelques héros sont mis de côté (Wonder Woman blessée à la fin de l’opus précédent, Batman moins présent également, Aquaman complètement absent, etc.), de quoi se concentrer sur d’autres, étonnamment Black Canary comme évoqué plus haut et, surtout, mettre en avant la vaste galerie de protagonistes de l’univers de Green Lantern.

Difficile de savoir si un néophyte sera perdu dans tout ça tant on a l’impression de lire un titre centré sur les célèbres corps des Green Lantern. C’est peut-être un « point négatif » (on insiste sur les guillemets), rendant la fiction moins accessible que son tome précédent. Néanmoins, pas de quoi bouder son plaisir devant cette dimension cosmique qui relance les enjeux et brille par les multiples forces menaçantes. Une fois de plus, le rythme est brillant, sans temps mort et le récit est ultra convaincant.

En plus de son écriture solide et son intrigue toujours aussi haletante, on apprécie l’approche « humaine » et sentimentale autour d’Harley Quinn, Black Canary et la relation père/fille entre James et Barbara Gordon (qui sera enrichie à la fin du volume par un annual qui leur est consacré de moitié – avec Gueule d’Argile en guest ! – avant de revenir sur l’association improbable entre Hal Jordan et Sinestro dans deux fictions qui se sont déroulées entre d’autres épisodes plus tôt). Une fois de plus, il n’y a pas grand chose à reprocher côté scénario et dialogues. Bien sûr, la tournure fasciste qu’entame Superman peut dérouter tant elle semble éloignée de l’ADN du super-héros mais il y a encore un peu de nuance, de doutes et de fond « noble » (comprendre : vouloir une paix durable pour tous) chez le célèbre alien.

Le vrai point noir de l’œuvre est, à l’instar du premier volet, la myriade de dessinateurs qui opère avec des styles parfois très différents (quelques visages sont franchement hideux). Injustice – Année Deux compte sept artistes distincts aux pinceaux : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Alejandro Gonzalez, Thomas Derenick, David Yardin, Daniel HDR et Vicente Cifuentes. Si chacun croque la vaste galerie du bestiaire DC Comics, on est parfois dubitatif dans les choix de colorisation, mise en scène ou simplement vêtements/costumes de personnages, surtout féminin.

Tantôt, certaines sont sexualisées au possible, tantôt non (même le plus misogyne des lecteurs ne comprendra pas pourquoi Harley Quinn se rend à la maternité en mini-short ouvert et string apparent dans une tenue de civile – c’est complètement gratuit et, peut-être que certains apprécient ce côté sexy, mais il n’apporte rien ici, c’est dommage). On rappelle également que la publication initiale était numérique et de moitié pour les planches, raréfiant ainsi les pleines planches.

En somme, si la première année d’Injustice vous avez convaincu et happé, aucune raison de faire l’impasse sur cette seconde salve. Et si, en plus, vous êtes fans des chevaliers de l’émeraude galactique, c’est du pain béni !

À noter que cette première intégrale regroupe donc les tomes simples 3 et 4 de la précédente édition (quelques couvertures alternatives ne sont pas reprises dans l’intégrale). Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 29 janvier 2021.
Contient : Injustice : Year Two #1-12 + Annual #1
Nombre de pages : 328

Scénario : Tom Taylor
Dessin : Collectif (voir critique)
Encrage : Collectif
Couleur : Collectif

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik Ltée – Île Maurice

Acheter sur amazon.fr : Injustice – Les Dieux sont parmi nous
Intégrale Tome 1/5 (35 €)
Intégrale Tome 2/5 (30 €)
Intégrale Tome 3/5 (30 €)
Intégrale Tome 4/5 (30 €)
Intégrale Tome 5/5 (35 €)