Injustice – Intégrale : Année trois

La saga Injustice (cf. index) entame sa troisième année, le récit est donc pile à la moitié. Après le cosmique (Année deux), l’auteur Tom Taylor s’aventure dans l’occultisme en plaçant Constantine au premier plan puis passe la main à Brian Buccellato.

[Résumé de l’éditeur]
Après deux longues années de guerre opposant les forces alliées de Superman et l’armée des Green Lantern, le conflit a pris fin… non sans déplorer quelques victimes civiles. Des morts que John Constantine ne laissera pas impunies. En unissant l’équipe de super-héros menée par Batman à plusieurs puissances magiques jusqu’alors isolées, il espère bien mettre l’Homme d’Acier hors jeu, une bonne fois pour toutes.

[Début de l’histoire]
La mère de la fille de Constantine a été tuée à cause du nouveau régime totalité de Superman. L’exorciste compte bien se venger en s’en prenant directement à l’Homme d’Acier avec ses alliés des forces occultes.

Si Batman est toujours méfiant envers Constantine, c’est un atout de choix dans un monde où la résistance est peu nombreuse et est obligée de recourir à des pilules conférant une puissance hors du commun.

Leur stratégie pourrait bien s’articuler autour de Raven, toujours prisonnière dans la tour du Dr. Fate et que Superman recherche activement. Ce dernier commence à autoriser la torture par Sinestro pour soutirer des informations à des partisans du Chevalier Noir…

[Critique]
Les fans de Constantine et, dans une moindre mesure, la Justice League Dark, devraient fortement apprécier ce tome ! On retrouve en effet les figures liés au mysticisme : Dr. Fate et Zatanna (déjà présents dans le second opus), Détective Chimp, Swamp Thing, Etrigan, Deadman, Madame Xanadu, Trigon, le Spectre, Phantom Stranger, le Loqueteux (Ragman en VO) et ainsi de suite. Constantine conserve le premier rôle malgré tout, rejoignant le camp de Batman et ses acolytes. Clairement, si on connait la (très bonne) saga Infinite Crisis, on a l’impression d’y retrouver le même modèle narratif où chaque « axe » de DC Comics était balayé avant d’assister à une crise d’anthologie. C’est donc au tour de la magie d’être au centre du récit (comme le troisième tome d’Infinite Crisis justement).

Les forces occultes ajoutent une nouvelle dimension intéressante puisqu’elles peuvent réellement stopper Superman et ses alliés. Néanmoins, l’enjeu de la fiction ne s’arrête pas à cela, donnant la part belle au binôme improbable Batman et Constantine – bien aidé par des dialogues ciselés et percutants. Tom Taylor écrit les sept premiers épisodes avant de passer le relai à Brian Buccellato (Batman – Anarky, Icare, Flash Renaissance…). Dans l’immédiat, on ne ressent pas trop de changements majeurs.

On apprécie toujours l’originalité complète de la série et son rythme haletant. Les rebondissements sont légion, en particulier du côté des ennemis habituels de Superman qui n’étaient pas apparus jusqu’à présent. Le retour d’un protagoniste phare est aussi une (belle) surprise et très cohérente dans le texte. Il y a, en revanche, de plus en plus de morts, qui sont peut-être « moins bien écrites » que précédemment et donc moins touchantes (la faute, dans ce genre de fictions, à multiplier les décès sans avoir forcément pris le temps de s’attacher au personnage – hormis cette série intrinsèquement bien sûr).

Le seul vrai point faible côté écriture de cette troisième année d’Injustice est qu’elle ne montre pas vraiment ce qu’il se déroule du côté du « règne » totalitaire de Superman sur la Terre ni à échelle humaine (citoyens, politiciens…). C’est dommage car on a l’impression d’avoir une parenthèse uniquement dédiée à une grosse douzaine de héros et anti-héros qui se déroule un peu hors du temps et de l’espace (magie oblige). En somme : l’intrigue globale n’avance pas des masses. Espérons que cela soit repris dans la quatrième année.

L’épisode annual (écrit par Ray Fawkes) qui conclut l’ouvrage apporte d’ailleurs quelques réponses sur l’affiliation des Teen Titans et où ils sont depuis le début de ce conflit. Là aussi, il s’agit peut-être d’une piste pour ce qui va suivre (MàJ : il faudra lire la seconde intégrale d’Injustice 2 pour réellement les retrouver). Autre point apprécié : un épisode complet « alternatif » dans lequel Lois a été sauvée et c’est Batman qui a tué le Joker (tout en se livrant à la police juste après). Une approche singulière et très plaisante, qui redonne foi en Superman le temps de quelques planches…

Bonne nouvelle : moins de dessinateurs opèrent pour ce nouveau volume, de quoi garder une cohérence graphique plus prononcé que précédemment. Bruno Redondo et Mike S. Millersont les plus prolifiques, accompagnés d’Alejandro Gonzalez, Sergio Davila, Pete Woods, Juan Albarran et… Xermanico (Flashpoint Beyond). En somme, visuellement c’est quand même mieux mais il subsiste des visage hideux de temps à autres.

Néanmoins, le scénario prévaut sur le dessin (comme depuis le début). Les combats sont encore plus démesurés grâce à la présence d’entités démoniaques assez dingues. En plus de Constantine, c’est Billy Batson, alias Shazam, qui est un petit peu plus mis en avant.

À noter que cette première intégrale regroupe donc les tomes simples 5 et 6 de la précédente édition (quelques couvertures alternatives ne sont pas reprises dans l’intégrale). Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 5 mars 2021
Contient : Injustice: Year Three #1-12 + Annual #1
Nombre de pages : 320

Scénario : Tom Taylor, Brian Buccellato, Ray Fawkes
Dessin : Collectif (voir article)
Encrage : Juan Albarran, Vicente Cifuentes, Alejandro Gonzalez
Couleur : Rex Lokus, J. Nanjan, Alejandro Gonzales

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik Ltée – Île Maurice

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