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Batman Nocturne – Tome 3 : Deuxième acte

Après deux premiers tomes inégaux (Ouverture puis Premier acte), la série Batman Nocturne se poursuit dans la même veine, à la fois dans le registre un peu surnaturel et dans une pièce gothique moyennement passionnante. Critique.

[Résumé de l’éditeur]
Un chant lugubre s’élève tandis que les ombres s’accrochent au cœur de Gotham comme à celui de son protecteur. Si l’histoire de la ville semble liée à celle de la famille Orgham, le conflit à venir s’annonce tout aussi sanglant que celui qui a jadis divisé le peuple de Svatrstal. Au cœur des aberrations qui déferlent sur la ville, un puissant artefact refait surface, qui pourrait être la source de tous ces maux… Batman parviendra-t-il à sauver Gotham, où plongeront-ils ensemble dans les ténèbres ?

[Début de l’histoire]
Résumé à écrire

[Critique]
L’heure est aux innombrables flash-backs et interludes… Pas inintéressant mais toujours cette impression de stagner sur l’arc principal narratif, à savoir l’inauguration de la place Orgham dans la ville, qui tourne au chaos, forcément, et les manipulations étranges de cette dynastie, corrélée à ses sbires, mi-hommes, mi-monstres. Les sauts dans le passé renouent avec l’approche orientale et la lignée des Ghul, sans pour autant être sincèrement captivant (insérer des protagonistes dans le passé pour faire croire qu’ils ont toujours été présents est toujours délicat) et de… Vandal Savage (décidément remis à l’ordre du jour presque en même temps que dans le nouveau Dark City).

Les parenthèses centrés sur Freeze et quelques autres personnages secondaires ne sont pas non plus inintéressants mais auraient dû être compilés en fin d’ouvrage, cassant drastiquement le rythme de l’intrigue principal, interrompu entre ses cinq chapitres par ces segments scénaristiques inégaux. L’ensemble n’est pas aidé par une armée de dessinateurs, encreurs et coloristes différents – on en reparle plus loin, cf. la section À propos à la fin de cette critique pour le listing complet.

Toujours en flash-backs, mêlé à des visions, le jeune Bruce ré-affronte son traumatisme, pas déplaisant non plus, au contraire, mais toujours cassant une dynamique de récit bien alourdi par des facilités d’écriture (paresses ?) à base d’hypnose collective sur les citoyens et affrontements expéditifs… En trois tomes, Batman Nocturne donne toujours cette désagréable impression d’être dans une très longue introduction ; à voir si c’est le cas à terme. Si le run de Ram V se clôt dans un ou deux volumes (la série est toujours en cours de publication aux États-Unis avec presque une dizaine de chapitres de plus, donc sans doute encore au moins deux opus à venir), elle n’aura pas servie à grand-chose, à part proposer une équipe d’antagonistes peu mémorables dans l’immédiat (à moins d’un revirement de situation).

En somme, difficile – une fois de plus – de conseiller la série dans son entièreté, ce Deuxième acte ravira sans aucun doute ceux qui ont aimé les deux opus précédents (oui c’est un peu facile de dire cela mais c’est plutôt cohérent). En revanche, si vous n’aviez pas forcément accroché d’entrée de jeu, il est temps de décrocher définitivement. Le scénario est toujours paradoxal, avec des points confus et peu passionnants (les Orgham, l’Azmer, la ville détruite…), d’autres plus conventionnels et efficaces (on songe à toute la Bat-Famille à l’œuvre dans le sauvetage multiple, l’évolution de Gordon et Montoya…).

Les nouveaux personnages découverts en conclusions du deuxième volet sont à nouveau cantonnés à de la figuration, avec la désagréable sensation qu’il « manque » des séquences autour des alliés du Chevalier Noir : Barbara/Oracle en premier lieu, Nightwing, Cassandra/Batgirl et l’absence de Damian/Robin demeure étrange. À noter que ce troisième tome regroupe les deux épisodes des Terreurs Nocturnes corrélés à Knight Terrors (et en critique sur une page dédiée).

Côté dessin, c’est un véritable collectif qui se succède pour un résultat globalement convaincant mais relativement hétérogène et sans réel éclat graphique. On retient surtout Ivan Reis mais il y a beaucoup trop d’artistes (voir À propos) pour proposer une agréable cohérence visuelle. Reste donc un divertissement vaguement honorable, souvent pénible à suivre et à lire, dans la droite lignée de son premier opus, donc uniquement pour les aficionados de ce run bien particulier…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 15 mars 2024.
Contient : Detective Comics #1071-1075 + Knight Terrors : Detective Comics #1-2
Nombre de pages : 264

Scénario : Ram V, Simon Spurrier, Dan Watters
Dessin & encrage : Ivan Reis, Stefano Raffaele, Dustin Nguyen, Riccardo Federici, Mike Perkins, Eduardo Pansica, Goran Sudzuka, Caspar Wijngaard, Hayden Sherman, Francesco Francavilla, Aaron Campbell
Encrage additionnel : Danny Miki, Joe Prado, Julio Ferreira, Juacan Castro
Couleur : Brad Anderson, Adriano Lucas, Lee Loughridge, John Kalisz, Caspar Wijngaard, Triona Farrell, Francesco Francavilla, Patricio Delpeche, Mike Spicer

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard)

Acheter sur amazon.fr : Batman Nocturne – Tome 3 : Deuxième acte (24 €)


Batman Nocturne – Tome 2 : Premier acte

Après une introduction poussive mais graphiquement séduisante, le Chevalier Noir est de retour dans son opéra baroque singulier.

[Résumé de l’éditeur]
Les démons ont phagocyté Gotham et patientent dans l’ombre pour prendre le contrôle total de la ville. Batman, plus affaibli que jamais suite à sa dernière confrontation, ne parvient pas à démêler ce terrifiant mystère : qui sont ces monstres rôdant dans le noir, et qui semblent bien décidés à bouleverser jusqu’aux fondements de la cité maudite ? La réponse se trouve pourtant sous son nez alors que la famille Orgham jette son dévolu sur l’asile d’Arkham, bien décidé à reprendre le contrôle de leur héritage ancestral sur la ville, par la force la plus brutale si nécessaire.

[Début de l’histoire]
Batman/Bruce
se remet de ses blessures chez Gordon.

En parallèle, la famille royale Orgham devient populaire dans Gotham. Arzen (le fils prodigue) se rapproche même de Wayne

Double-Face est de retour dans la ville, poussé dans sa face maléfique par le mystérieux Gael. Ce dernier, pouvant se transformer en loup, veut aussi enrôler Mr. Freeze (grâce à son gaz magique l’Azmer).

[Critique]
Cette fois, l’auteur Ram V va davantage droit au but, sa narration est plus limpide, les enjeux davantage compréhensibles même s’il convoque beaucoup trop de personnages secondaires, utilisés de façon déséquilibrés (les Orgham n’apparaissent qu’au début par exemple) et en ajoutent encore des nouveaux (dans sa conclusion). Ça commence à faire beaucoup… En revanche, Double-Face est particulièrement bien mis en avant, grâce à un segment dédié issu des backs-up et une place de choix dans l’intrigue. Les fans d’Harvey Dent y trouveront assurément leur compte !

Quant au reste, il y a donc Freeze qui intervient sporadiquement, une mention à un autre célèbre ennemi qui se connecte à la lignée des Orgham (ce qui n’est guère surprenant) mais qui n’est pas encore développé. Le récit suit surtout Batman/Bruce et son cheminement atypique, à moitié brisé, à moitié confiant, dans un ensemble plaisant corrélé aux avancées des Orgham et Double-Face dans Gotham City. Paradoxalement, il y a une vague impression de stagner car il y a eu peu de changements radicaux par rapport au premier opus.

Néanmoins, ce Premier acte se lit sans déplaisir, bien rythmé, mieux agencé et part moins dans tous les sens que le précédent volume, malgré sa dimension multiple : le registre fantastique est toujours présent, les protagonistes sont nombreux, les enjeux toujours un peu obscurs et en même temps un peu clichés (reprendre le contrôle de la ville, vraiment ?)… Voir Batman secouru par Freeze et Dent est en revanche, assez réjouissant ! Graphiquement, Ivan Reis occupe quasiment la moitié du titre, le dessinateur livre une prestation honorable sans pour autant faire d’éclat (il manque des séquences épiques ou solaires qu’il aurait magnifiées, cf. ses travaux sur Justice League ou, plus récemment, sur One Bad Day – Ra’s al Ghul).

Plusieurs dessinateurs officient ensuite, certains sur la série principale (Rafael Albuquerque à nouveau – lui qui avait signé l’entièreté du premier tome –, Dexter Soy, Stefano Raffaele et Miguel Mandonca) et d’autres en back-up (une fois de plus Dani pour l’interlude sur Gordon mais, surtout Hayden Sherman, pour celui sur Dent, complètement psychédélique et passionnant (mais clivant) de bout en bout, tranchant complètement avec le reste de la fiction, que ce soit au niveau du scénario ou des illustrations). On apprécie, encore, les couvertures des chapitres d’Evan Cagle et la riche galerie en fin d’ouvrage.

Ce second volet de Batman Nocture poursuit donc l’incursion mi-gothique, mi-introspective, entamée par Ram V, de façon honorable. On a encore du mal à situer où l’auteur veut en venir et si son run est prometteur suite à un mauvais équilibre de tout ce qu’il met en place (et, on l’avoue humblement, la dynastie Orgham et ses alliés ne font ni chauds ni froids – le gros problème de cette série). Ceux qui ont apprécié le premier tome n’auront aucun mal à se laisser séduire par celui-ci, ceux qui avaient peu accroché en revanche (le cas de l’auteur de ces lignes) y trouveront davantage leur compte.

Néanmoins, il est toujours difficile de conseiller la série, les promesses initiales ne sont pas particulièrement stimulantes, les graphismes moins homogènes et l’écriture parfois en-deça. Attendons (encore) le troisième tome afin de savoir s’il faut franchir le pas de l’achat…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 20 octobre 2023.
Contient : Detective Comics #1066-1070 + back-up 
Nombre de pages : 176

Scénario : Ram V, Simon Spurrier
Dessin & encrage : Ivan Reis, Rafael Albuquerque, Dexter Soy, Hayden Sherman, Dani, Stefano Raffaele, Miguel Mendonça, Danny Miki
Couleur : Dave Stewart, Adriano Lucas, Nick Filardi, Lee Loughridge

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard, Sarah Grassart, Lorine Roy et Stephan Boschat)

Acheter sur amazon.frBatman Nocturne – Tome 2 : Premier acte (19 €)





Batman Nocturne – Tome 1 : Ouverture

Nouvelle série sur le Chevalier Noir, Batman Nocturne reprend les chapitres de Detective Comics publiés aux États-Unis depuis septembre 2022. Elle arrive donc après les différents runs des ères éditoriales précédentes : celui des New 52 (Renaissance en VF) – partiellement disponible en librairie – puis Rebirth et Infinite, sobrement intitulées Batman Detective Comics (7 tomes), Batman : Detective (5 tomes) et Batman Detective Infinite (4 tomes). Découverte d’un nouveau segment chapeauté par Ram V.

[Résumé de l’éditeur]
Il y a quelque chose de pourri au royaume de Gotham. Peu importe les épreuves que Bruce surmonte, et les pistes qu’il poursuit, le plus grand détective du monde n’arrive pas à trouver la source de la peur rampante qu’il ressent – comme si ses démons intérieurs s’emballaient et lui annonçaient sa mort imminente. Pendant ce temps, de vrais démons rôdent dans l’ombre et enveloppent la Cité de leurs ténèbres alors qu’une mélodie séculaire hante la nuit de Gotham. Le rideau se lève, la complainte sinistre s’élève… et Batman pourrait cette fois rester à terre.

[Début de l’histoire]
Le Chevalier Noir
arpente Gotham et se heurte face à un criminel qui se transforme en créature démoniaque. Au loin, Talia al Ghul semble être liée à la métamorphose du monstre humain.

Shavhod et son fils Arzen préparent leur arrivée dans la ville, comptant bien revendiquer une partie de Gotham (anciennement Gathome – sic), qui leur appartiendrait (notamment le territoire où fut fondé l’Asile d’Arkham!).

Harvey Dent semble revenir sur le droit chemin mais c’est sans compter sur un certain M. Gael qui pourrait le faire redevenir Double-Face d’un moment à l’autre.

Bruce Wayne est régulièrement affaibli par un mécanisme sonore et psychique, voire… mystique.

[Critique]
De mystérieuses créatures, des pouvoirs liés à la musique (!), des revendications de territoires par d’anciennes figures historiques de Gotham… bref le programme de Batman Nocturne est un joli bazar un peu trop bavard et confus, à l’image du Chevalier Noir dans cette œuvre à la fois accessible (c’est le point de départ d’une nouvelle série/ère) et paradoxalement compliquée (difficile de tout comprendre et d’adhérer entièrement à la vision de Ram V). Heureusement, la majorité de la partie graphique – signée Rafael Albuquerque – est sublime, conférant une ambiance à la fois sombre, gothique et cohérente avec le propos. On détaille tout cela.

Ouverture s’étale sur quatre chapitres (Detective Comics #1062-1065), un interlude centré sur James Gordon – devenu détective privé à son compte avec Bullock et recueillant un jeune homme un peu sauvage mais attachant et puissant (back-ups des #1062-1064) – et un épilogue (Detective Comics Annual 2022). Ne pas se fier aux apparences, il y a peut-être peu d’épisodes mais la partie textuelle est assez conséquente, noyée dans de nombreuses interactions entre de nouveaux et anciens personnages (dont Double-Face, redevenu « gentil »), ainsi qu’une narration obscure ou des pensées vaguement poétiques (mention spéciale à l’intermède particulièrement plombée par un rythme décousue et une écriture trop verbeuse et pénible – de Simon Spurrier, on y reviendra).

Ram V (Justice League Dark Infinite, Swamp Thing Infinite, Toutes les morts de Laila Starr…) peine à rendre son récit « lisible », comprendre que c’est inutilement alambiqué, ça manque de limpidité, de fluidité. On a du mal à se passionner pour ses créations (la fameuse dynastie Orgham, débarquée de nulle part – ce côté « famille secrète puissante » rappelle, forcément, un peu la Cour des Hiboux) et voir où l’auteur veut en venir ; il pose des jalons pour une suite qui s’annonce déjà fatigante avec de multiples intrigues – rappelant la pénibilité des structures de Grant Morrison, pas étonnant que Barbatos soit mentionné d’ailleurs, un des exemples ci-après en illustration –, proposant littéralement une pièce de théâtre gothique où il avance ses pions/personnages à sa guise.

L’auteur se positionne d’entrée de jeu (et c’est très bien) : son œuvre s’inscrit dans le registre fantastique/surnaturel – assez rare chez Batman –, va revisiter (une énième fois) les fondations/origines de Gotham et introduit de nouveaux protagonistes (pour l’instant peu empathiques). Il faut donc complètement adhérer à cette dimension pour profiter de Nocturne. Évidemment, si le lecteur est davantage familier et féru d’un Batman urbain, plus terre-à-terre, portée sur l’action et la réflexion, il ne devrait pas accrocher. Pour ceux qui aiment ce genre de prises de risques et cette démarcation somme toute originale, il faut essayer.

Si le scénario ne tient pas spécialement en haleine – malgré le travail soigné autour de la psyché de Bruce/Batman, particulièrement affaibli et touchant, oui, encore et toujours mais cette fois ça passe mieux, l’introspection est particulièrement réussie –, il a le mérite de donner envie de connaître la suite une fois arrivée à sa conclusion. Heureusement, le voyage graphique qui accompagne l’histoire vaut assurément le coup et se marie à merveille avec les enjeux singuliers. Ainsi, Rafael Albuquerque (American Vampire…) livre de superbes planches.

Tour à tour, il puise dans les emprunts de mysticisme, de créatures, d’étonnante mélancolie et/ou y mélange élégamment des choses plus conventionnelles (affrontements, infiltrations, échanges, expositions…). Sa mise en scène, son découpage et ses traits précis, couplés à un encrage (qu’il assure lui-même) et à une colorisation de Dave Stewart forment une cohérence visuelle époustouflante. Un véritable régal pour les yeux, surtout sur les doubles planches ! Les cauchemars du Chevalier Noir n’auront jamais été si distingués.

L’interlude est dessinée par Dani, radicalement éloignée du reste car dans une veine polar plus proche de la BD franco-belge (rappelant lointainement Gotham Central) mais souffre – on l’a dit plus haut – d’une omniprésence de bulles de pensées et d’interminables phrases, plombant le rythme et l’intérêt (cf. avant-dernière image de cette critique). C’est plus ou moins la suite de Joker Infinite avec le retour de Gordon. C’est Simon Spurrier qui signe cela et non Ram V, qui revient en revanche pour l’épilogue avec trois dessinateurs, Albuquerque à nouveau mais aussi Christopher Mitten et Hardyen Sherman pour un résultat globalement convaincant et homogène d’un point de vue graphique. En revanche, côté histoire, on se situe en 1776 dans la colonie de Gotham… Il y a déjà un Batman en action et une Poison Ivy (équivalente de chasse aux sorcière de l’époque – cf. dernière image de cette critique). Pénible.

Parenthèse sur les sublimes couvertures entre les épisodes et celle du comic book, elles sont signées Evan Cagle (et d’autres, alternatives et par différents artistes sont compilées en fin d’ouvrage comme toujours chez l’éditeur). Cet(te) Ouverture de Batman Nocturne porte bien son nom : longue introduction plus ou moins réussie (ou ratée c’est selon), digne d’un opéra baroque, d’un conte noir à l’ambiance tantôt envoutante, tantôt repoussante. Si l’on est peut-être trop sévère avec le scénario (rythme, exposition, narration, dialogues, enjeux, complexité…), on accorde volontiers le bénéfice du doute en espérant une suite mieux dirigée et calibrée (spoiler : c’est le cas, ouf !). Dans tous les cas, cette nouvelle série se démarque aisément des précédentes (en partie grâce à son atmosphère unique), et dans une industrie souvent consensuelle, c’est déjà ça de pris.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 7 juillet 2023.
Contient : Detective Comics #1062-1065 + back-ups (#1062-1064) + Detective Comics Annual 2022

Scénario : Ram V, Simon Spurrier
Dessin & encrage : Rafael Albuquerque, Dani, Christopher Mitten, Hayden Sherman
Couleur : Dave Stewart, Lee Loughridge

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard, Sarah Grassart, Lorine Roy et Stephan Boschat)

Acheter sur amazon.frBatman Nocturne – Tome 1 : Ouverture (19 €)