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La Ville du Crime

La Ville du Crime (City of Crime en version originale) est une longue histoire en douze chapitres parue en France dans les magazines publiés par Panini Comics Batman #11 (avril 2006) jusqu’au dernier numéro, le #23 (avril 2007).

Batman City of Crime[Histoire]
Un trafic de bébés a lieu dans les bas-fonds de Gotham, des jeunes femmes enceintes sont portées disparues, des habitants réagissent bizarrement, des personnes ont physiquement changé sans que cela inquiète leurs proches. Batman enquête et son chemin croisera celui du Pingouin, de Mr. Freeze et du Ventriloque.

[Critique]
Un récit très sombre, confus et relativement « lourd » à lire. En effet, le premier défaut de La Ville du Crime est de proposer les textes d’un narrateur extérieur omni-présent pour expliquer les états d’âmes des personnages et certaines situations. Malheureusement, cela plombe le récit, le ralentit et le rend incompréhensible. En mélangeant cette « voix off » avec les pensées de Batman, les bulletins d’informations des journalistes et les dialogues qui parsèment l’histoire, tout s’emmêle et il devient compliquer d’arriver à suivre l’histoire. Ce manque de fluidité n’est heureusement pas constant et on découvre quelques passages plutôt « sympathiques » et efficace : la folie de Freeze désirant se marier avec sa défunte épouse (remplacée ici par une citoyenne lambda qu’il a kidnappé), les agacements de Robin surveillant le Ventriloque dans un hôpital et la fin du récit. Fin qui propose une explication plutôt « fantastique », ce qui est assez cohérent avec les situations présentées auparavant (les habitants complètement fous, un mystérieux ennemi changeant de visage…), mais guère passionnante (et on aurait aimé avoir des pistes de réflexion allant dans ce sens plutôt que de cadrer les premiers chapitres vers un registre de type polar).

Trop de personnages secondaires sont impliqués sans que ceux-ci soient « connus » à la base (de nouveaux policiers, de nombreux « figurants » ou simples victimes, quelques ennemis novateurs…). Le manque de charisme évident et le nombre de nouveaux noms à retenir contribuent à se perdre davantage dans une histoire dans laquelle on a bien du mal à se plonger. Les trois ennemis cités ne sont pas du tout au premier plan, ce qui n’est pas dérangeant en soi, mais qui, dans ce cas précis, dessert l’ensemble puisque les autres « méchants » ne génèrent pas d’empathie. La Ville du Crime propose aussi une curieuse situation : Robin sort des blagues sur des femmes décédées et il qualifie même l’une d’elle de « bonne » ! Ce côté déplacé est totalement hors-propos dans une histoire comme celle-ci (extrêmement sombre) et ne rend pas du tout hommage au personnage, au contraire, c’est même honteux. S’il s’agissait de Jason Todd, pourquoi pas, cela irait avec son côté cynique mais pour Tim Drake, c’est ridicule.

On notera en revanche, un choix graphique en adéquation avec le récit, puisque l’ensemble est relativement noir. Par conséquent, les planches se situant de nuit et par temps de pluie apportent une bonne ambiance assez crue, en complément des nombreux morts qui parsèment l’histoire. Les dessins et l’encrage, assurés respectivement par Ramon Bachs et Nathan Massengill, sont de bonne facture, assez agréables à regarder, les visages facilement reconnaissable. Même si le côté visuel de La Ville du Crime est réussi, ainsi que son côté sombre, le scénario de David Lapham ne permet pas d’en tirer pleinement satisfaction voire un quelconque plaisir, dommage.

Pour l’anecdote, le back-up (chapitre complémentaire) de l’épisode #800 de la série Detective Comics, intitulé Dans le noir, proposait un premier aperçu de cette histoire, sous forme poétique et extrêmement noir. L’exercice de style était réussi et suscitait l’envie.

[À propos]
Premières publications originales dans Detective Comics #801-808 puis #811-814 (les #809-811 reprenant la suite de Crimes de Guerre publié en parallèle de la série Batman) de janvier 2005 à février 2006. Publié en France dans les magazines publiés par Panini Comics Batman #11 (avril 2006) jusqu’au dernier numéro, le #23 (avril 2007).

Titre original : City of Crime
Scénario : David Lapham
Dessin : Ramon Bachs
Encrage : Nathan Massengill
Couleurs : Jason Wright
Lettrage : Studio V. Jalin
Traduction : Sophie Viévard

La Remplaçante

Courte histoire en trois chapitres, La Remplaçante a été publiée dans les magazines Batman #1 et #2 de Panini, en 2005.

[Histoire]
Une jeune femme enceinte arrive en urgence à l’hôpital, visiblement blessée. C’est le Dr Leslie Thompkins qui la prend en charge. Celle-ci requiert l’aide de Batman, dont elle connaît la véritable identité mais désapprouve son côté justicier, pour trouver la famille de sa patiente.Dans Gotham, des personnes sont tuées par une arme qui agit sans balle mais à base d’eau. Serait-ce la signature de Mister Freeze ?

[Critique]
À l’instar d’Enfers Artificiels, cette histoire est sympathique mais sans plus. L’intérêt est de replacer le personnage de Leslie Thompkins dans son contexte pour les nouveaux lecteurs d’une part, mais aussi car elle jouera un rôle plus important dans Jeux de Guerre d’autre part. En effet, La Remplaçante fait partie des petits chapitres « introductifs » de cette saga. Et lui aussi est dans la compilation War Drums (inédite en France), proposant les prémices du grand arc futur.Bref, La Remplaçante souffre des mêmes défauts que le chapitre précédent : l’équipe technique est la même, les dessins de Nguyen sont corrects mais ses traits bien épais gâchent le potentiel (à moins que ce ne soit le fruit de son encreur Cam Smith ?). Les flash-back entre Leslie, le jeune Bruce et Alfred —qui noue une idylle discrète avec la Docteur— sont les éléments les plus réussis. Comme d’habitude pour le reste : des combats, une ambiance sombre, un ennemi défait en peu de temps et un Batman enclin à la violence. Chose étonnant : Leslie appelle Batman « Bruce » devant un témoin. Volontairement ou est-ce une erreur du scénariste ?

[À propos]

Scénario : Anderson Gabrych
Dessin : Pete Woods
Encrage : Cam Smith
Couleurs : Jason Wright
Traduction : Sophie Vievard
Lettrage : Vianney Jalin

Publié en France dans Batman #1 et #2, chez Panini Comics, en juin et juillet 2005.
Publication originale aux États-Unis dans Detective Comics #792 à #793, sous le titre The Surrogate, d’avril à juin 2004.

 Titres des chapitres :
1. Perdue de vue (Lost and Found)
2. La Traque (The Blinding)
3. Délivrance (Deliverance)

Enfers Artificiels

Ce chapitre unique (Detective Comics #790) a été publié dans le premier magazine de Batman de Panini Comics, en juin 2005.

[Histoire]
Une drogue tue de nombreuses personnes dans Gotham City, Batman remonte la piste de son dealer et le confronte violemment. Batgirl essaie de le modérer dans son approche mais le Chevalier Noir s’en moque.

[Critique]
Rapide et efficace, avec un côté déjà vu et revu et rien de nouveau mais on ne peut difficilement exiger une grande qualité dans une histoire one-shot d’une vingtaine de pages. Tout se passe de nuit, ce qui permet d’avoir une jolie ambiance sombre et amoindrit les traits beaucoup trop gros du dessinateur Pete Woods. La mini-série La Remplaçante s’enchaîne dans la foulée, puisqu’il s’agit du chapitre suivant et qu’en plusil était publié juste après au sein du magazine.

Ce qui est intéressant dans Enfers Artificiels est l’introduction de deux enjeux majeurs. Tout d’abord, Batman renie déjà Spoiler (Stephanie Brown), qui n’apparaît pas dans l’histoire, mais il songe déjà à lui retirer son titre. Ce qu’il fera par la suite et qui débouchera, d’une manière indirecte, sur les débuts de Jeux de Guerre. Ce one-shot fait d’ailleurs partie du recueil War Drums (uniquement disponible aux États-Unis), qui compilait les chapitres #790 à #796 de Detective Comics ainsi que les Robin #126 à #128. Cet ouvrage est considéré comme le prélude à Jeux de Guerre.

Ensuite, Batman et Batgirl (Cassandra Cain, avec un costume différent) se rendent sur la tombe de Jason Todd, qui aurait fêter son dix-huitième anniversaire. Ainsi, plus ou moins à l’instar de Le Vol du Corbeau (publié au même moment dans la série Batman ; et dans le même magazine du coup), les prémices d’un éventuel retour de l’ancien Robin peuvent être perçues…

[À propos]
Scénario : Anderson Gabrych
Dessin : Pete Woods
Encrage : Cam Smith
Couleurs : Jason Wright
Traduction : Sophie Vievard
Lettrage : Vianney Jalin

Publié en France dans Batman #1, chez Panini Comics, en juin 2005.
Publication originale aux États-Unis dans Detective Comics #790, sous le titre Scarification, en mars 2004.