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Gotham – S05E09 : The Trial of Jim Gordon

Page récapitulative de la série Gotham.

[Histoire]
Tandis que James Gordon propose un « cessez-le-feu » aux sbires du Pingouin, le policier se prend une balle dans le ventre… Entre la vie et la mort, Jim imagine alors son procès !

Bullock enquête sur le tireur (qu’on devine très rapidement — surtout si on regarde le previously), vaguement épaulée par Barbara, toujours enceinte bien sûr, et désirant ardemment quitter la ville (grâce à l’hypothétique création d’un sous-marin par Nygma).

Bruce reçoit Selina dans son manoir pour dîner. Mais Poison Ivy s’invite entre les deux… avec le « chef des mutants » (rencontré dans l’épisode trois de la série).

[Critique]
Après deux épisodes plutôt bons, voire très bons, on retombe dans le « pire » de ce que peut nous proposer Gotham. Techniquement, pas grand chose à signaler, tout est « correct » sans briller non plus (dans la mise en scène notamment, comme à chaque épisode depuis des lustres — ça n’a jamais été l’un des points forts du show). Pour l’anecdote, c’est Erin Richards (Barbara Kean) qui l’a d’ailleurs dirigé (Ben McKenzie/Gordon passe lui aussi derrière la caméra de temps à autre).

Ce « procès de Jim Gordon » sonne comme une pré-conclusion (ratée) à Gotham. L’ensemble reste maladroit : ça revient sur d’anciens moments cruciaux de la saison mais pas vraiment de la série. Alors que tout était réuni pour proposer un moment d’anthologie, quel dommage ! In fine, ça ne s’attarde pas sur grand chose de pertinent et on fait même du surplace narratif avec une conclusion sans intérêt si ce n’est « la volonté de vivre » de Jim… On ne croit pas non plus du tout à la potentielle mort de Gordon, donc l’effet dramatique (via les visions du héros ou l’inquiétude de son entourage) tombe à l’eau. Reste un happy ending un peu surréaliste vu la situation (toujours le no man’s land) et l’évolution des rôles (du trio Jim, Lee et Barbara notamment).

Le traitement de Victor Zsasz est toujours problématique, trop loin du tueur des comics (cf. cette analyse poussée), sans parler de sa scène où il canarde des flics, complètement improbable, donc pas crédible (un autre défaut récurrent dans la série). L’énième facilité scénaristique revient : le « contrôle mental » de personnes, cette fois non par l’hypnose (du Chapelier Fou) ou d’expériences scientifiques (par Hugo Strange) mais bien sûr par le parfum (de Poison Ivy). Cohérent dans les faits mais tellement « simpliste » pour faire avancer l’histoire sans se préoccuper d’une certaine plausibilité… Ces trois éléments rendent bien mieux à travers la lecture d’une bande dessinée que via un medium vidéo : la manipulation de cerveaux est toujours extrêmement difficile à représenter à l’écran et c’est donc rarement « réaliste ».

On apprécie par contre le retour d’Alfred et son dialogue avec Leslie, particulièrement bien écrit. Le majordome est beaucoup trop en retrait dans cette saison 5, c’est bien dommage, priver Gotham de cet atout se ressent sur la qualité générale.

Une petite parenthèse également sur un personnage féminin noire du GCPD apparue soudainement dans cette saison : Harper. Les connaisseurs des comics penseront, forcément, à Harper Row, jeune justicière créée lors du run de Snyder et Capullo débuté avec La Cour des Hiboux. Mais — comme malheureusement trop souvent dans le show — il semblerait qu’il ne s’agisse que d’un clin d’œil anecdotique et non d’une réelle transcription de cette protagoniste inédite, dommage… On peut même aller plus loin dans la critique négative d’un autre personnage féminin : Selina Kyle. Si l’on a du mal à saisir sa relation avec Bruce (problème d’écriture mais pas très important au demeurant tant on ne s’y intéresse guère), on constate que l’actrice qui l’interprète (Camren Bicondova) a pris un peu de poids depuis les précédentes saisons. Elle apparaît un peu plus bouffie et enveloppée. Nul sexisme primaire ici (au contraire, la jeune actrice ne perd pas de son charisme) mais cette « transformation physique » détonne avec… le script. En effet, tout le monde meurt de faim dans Gotham, cela cause donc un autre problème de cohérence. Ce n’est évidemment pas grave en soi mais toujours un peu dommage quand on met bout à bout toutes les petites failles de la série et qu’on est exigeant (mais il ne faut pas l’être pour apprécier la fiction, qui reste très moyenne dans l’ensemble).

Plus que trois épisodes et Gotham s’achèvera. Pas d’épisode la semaine prochaine (14 mars) mais le 21 mars prochain, avec I am Bane, qui montrera sans aucun doute le retour de l’ennemi du rôle-titre. À ce stade, on n’attend plus rien de la série : il reste environ deux heures (les trois derniers épisodes sont déjà appelés « la trilogie finale ») pour conclure l’arc du no man’s land, la suite (et fin ?) de Jeremiah (et donc la création du Joker ?), le retour de Bane forcément, peut-être des clins d’œil à d’autres ennemis éloignés (L’Épouvantail ? Mister Freeze ? Etc.), la naissance de l’enfant de Jim et Barbara (la mort de cette dernière ?) et, évidemment… la première apparition du Dark Knight ! Après tous ces épisodes de la saison cinq qui n’ont pas réellement fait bouger les choses, l’inquiétude est de mise.

Gotham – S05E08 : Nothing’s Shocking

Page récapitulative de la série Gotham.

[Histoire]
Deux anciens policiers sont tués dans le bar de Barbara. Gordon et Bullock enquêtent et le principal suspect est l’ex-coéquipier de Bullock, « Dix ». Ce dernier est pourtant paralysé depuis des années…

Le Pingouin et Nygma s’associent pour construire un sous-marin et quitter Gotham. Penn, un ancien homme de main du Pingouin qui était mort est étrangement revenu à la vie… accompagné d’une marionnette nommée Scarface !

Bruce et Alfred explorent une partie des égouts de Gotham où se terre un mystérieux mal…

 

[Critique]
On pense à beaucoup d’éléments phares de la mythologie Batman dans cet épisode, quel plaisir ! Le Ventriloque tout d’abord, son physique ressemblait déjà à son alter ego des comics (Arnold Wesker ; ici Arthur selon le principal intéressé ou Penn pour Oswald, mais visiblement Arnold de sa véritable identité) — nous avions donc vu juste lors de son apparition dans le premier épisode dans cette cinquième saison en suggérant le possible lien avec Scarface. Notons la parfaite crédibilité (à l’exception de sa résurrection miracle…) de cet ennemi à l’écran, une version très noire et dangereuse, ce qui n’était pas forcément gagné. Seule ombre au tableau : le personnage ne devrait apparaître que durant cet épisode.

Ensuite, la présence de Jane Doe, une ennemie plutôt discrète dans les comics (créée par Dan Slott dans la curiosité littéraire Les Patients d’Arkham) qui peut littéralement prendre l’apparence de quelqu’un en la touchant simplement (à cause d’une expérience de Strange — l’éternelle pirouette scénaristique/excuse facile). Là aussi, il est fort probable que la femme ne revienne pas et c’est dommage, l’écriture de cette antagoniste était particulièrement soignée, corrélée au passé de Bullock qui plus est.

Enfin, il semble qu’une ébauche de Killer Croc soit esquissée dans les égouts ; même si on a pour l’instant une « simple » personne folle à cause des toxines mais dotée d’une peau différente. L’homme-crocodile était vaguement apparue, ou plutôt suggérée, en fin de saison deux — difficile d’imaginer qu’il s’agit du même personnage, mais l’un comme l’autre peut tout à fait s’y prêter. Killer Croc avait d’ailleurs été annoncé dans cette dernière saison en compagnie de Bane (qui est déjà arrivé mais va revenir très rapidement sous sa forme « complète », du Ventriloque et de… Man-Bat — lui aussi brièvement vu par le passé (dans la troisième saison) mais sans confirmation réelle qu’il s’agissait bien de la créature que l’on connaît).

On le constate aussi depuis quelques épisodes (et du coup on le répète) : l’aspect no man’s land est davantage mis en avant, ce qui rappelle évidemment la (très bonne) saga éponyme des comics. Là aussi c’est un point fort. La série redresse clairement le niveau et poursuit une bonne lancée (principalement entamée depuis l’épisode précédent) pour peaufiner sa sortie définitive dans quatre épisodes. Ce qui est dommage ici, est l’impression d’avoir vu un segment presque « indépendant », une parenthèse délicieusement feutrée qui n’aura pas de conséquences pour la suite du show. Car, il est vrai, les trames narratives principales ne bougent pas d’un iota, in fine. Peu importe, ne boudons pas notre plaisir, tant il est inhabituel devant Gotham.

La fin de cet épisode marque d’ailleurs le cap des deux tiers de la saison — et une première hausse, très légère ceci dit, des audiences après une baisse successive d’épisode en épisode. Le bilan est un peu plus positif qu’à la moitié grâce aux deux derniers épisodes justement, qui marquent clairement une rupture (qualitative). On peut aussi piocher les quelques rares bonnes choses des précédents et fermer les yeux sur tous les défauts listés dans les précédentes critiques afin d’être un peu plus optimiste quant à la fin de la série qui s’achèvera le 4 avril prochain (pas de diffusion le 14 mars).

 

Gotham – S05E07 : Ace Chemicals

Page récapitulative de la série Gotham.

[Histoire]
Alfred a disparu depuis plusieurs jours (enlevé par Jeremiah fin de l’épisode précédent). Le GCPD et bien sûr Bruce Wayne le recherchent activement. Jeremiah a élaboré un macabre plan spécialement pour le jeune milliardaire.

Barbara Kean est enceinte (de James Gordon) et souhaite que Leslie Thompkins soit son médecin.

Le Pingouin et Selina tentent de trouver un moyen de quitter Gotham et découvrent que la voie maritime est minée.

[Critique]
Enfin un épisode qui remonte le niveau. Pas étonnant : Jeremiah (toujours campé par le magnétique Cameron Monaghan) occupe une place centrale. Même si une partie de son plan (se rapprocher de Bruce dans la haine puisque l’amour n’est pas possible) semble dénué de sens — mais après tout, c’est « cohérent » pour un fou —, on prend clairement plaisir à voir ce clown du crime gesticuler dangereusement.

Le titre de l’épisode l’annonçait (ce qui n’a pas toujours été le cas) : la chute dans une cuve d’acide a bien lieu. Va-t-on enfin assister à la naissance du « vrai » Joker ?

À côté gravitent les efficaces Ecco / Harley Quinn et le Chapelier Fou, pas vus depuis un moment, la photographie toujours aussi soignée du show et toujours les mêmes défauts : David Mazouz en Bruce Wayne, des effets spéciaux oscillant entre le bon (la destruction du Manoir Wayne — rappelant Batman Begins) et le médiocre (l’acide vert fluo), des suspensions de crédulité obligatoires pour ne pas lever les yeux au ciel (dix mille personnes hypnotisées en deux temps trois mouvements, Bruce épuisé, fatigué… mais sans cerne et très énergique — sans doute affamé aussi mais ne prenant pas la peine de manger alors qu’il le peut ; d’ailleurs d’où sortent les mets raffinés de la cuisine des Wayne ? et pourquoi personne n’avait songé à s’introduire dans ce Manoir à part Jeremiah ?) et un triangle amoureux insupportable (Lee, Gordon et Barbara).

L’aspect no man’s land est enfin nettement plus mis en avant, graphiquement tout d’abord, avec des plans de transitions montrant les ponts détruits, puis les mines dans l’eau et, enfin, la difficulté et volonté de s’échapper du lieu. Un aspect bienvenu qui était paradoxalement peu abordé de manière frontale depuis le début de cette cinquième saison qui peine toujours à être réellement passionnante. Mais malgré ses éternels défauts, cet épisode se hisse assez facilement parmi les meilleurs de cette dernière saison, c’est peut-être même le plus réussi jusqu’ici (pas très difficile en même temps). Il faut poursuivre dans cette voie pour les cinq derniers.