Silence/Hush

I – Les débuts
(1 tome disponible)

Batman – Silence
Le titre phare durant lequel tout est parti, publié dans la série Batman en 2002 et 2003. Durant douze chapitres (Batman #608-619), Jeph Loeb et Jim Lee bouleversent la mythologie en créant un nouvel antagoniste, Tommy Eliott, alias Silence (Hush en VO) en injectant un ami d’enfance de Bruce Wayne cherchant à le détruire quelques années plus tard. Un récit palpitant, culte et incontournable, paradoxalement très accessible.

Habilement, le récit montre le faux retour de Jason Todd en Red Hood qui sera prémonitoire dans une autre histoire.

Si le personnage de Silence marque durablement les esprits, il sera moins vu par la suite, ou en tout cas moins mêlé aux autres ennemis emblématiques de la galerie d’Arkham, à l’exception du run de Paul Dini (voir plus bas) qui enrichit intelligemment le passé d’Eliott._

 

II – La première suite directe (pas terrible)
(disponible uniquement en occasion chez Panini Comics)

Hush Returns (Le retour de Silence)
Ce recueil (en VO dans l’image de gauche, disponible à l’achat en occasion) contient la mini-série en cinq épisodes Vengeance (Batman : Gotham Knight #50-55) et le chapitre complet Rupture de contrat (B:GK #66). Ces récits sont écrits par A.J. Lieberman, se déroulent après Silence et mettent en scène le Joker et le Sphinx, en plus de Tommy Eliott bien sûr. En France, on a pu les découvrir dans les magazines Batman #1-5 puis le #21, publiés chez Panini Comics de 2005 à 2007, cf. critiques de l’époque (qui mériteraient une réécriture) de Vengeance et Rupture de contrat.

À noter que cinq autres histoires issues de la série Batman : Gotham Knight (#60 à #74) continuaient de suivre Silence (avec d’autres personnages) mais ne furent pas compiler dans le recueil VO. En revanche, on peut/pouvait toujours les lire dans les Batman de Panini Comics. Autour de Silence gravitaient donc Alfred et Prometheus (Faux-semblants, dans Batman #12, cf. couverture ci-dessous avec le Batman #2), Poison Ivy (Nature Humaine, Batman #16-20), Prometheus, déjà cité (Rupture de contrat, Batman #21), Riley, un nouveau personnage (La Vie de Riley, Batman #21), Gueule d’Argile (Le Futur sous toutes ses formes, Batman Hors-Série #6) et enfin le Joker (La Revanche, à nouveau dans le Batman Hors-Série #6 qui constitue, in fine, la suite et fin de Vengeance – cf. couverture ci-dessous également).

Pour l’anecdote, deux récits croisés (sans Silence) sur le Sphinx et Poison Ivy, s’insèrent plus ou moins en marge du run de Lieberman et sont écrits par Shane McCarty : Un homme à terre et L’Énigme (Batman #11-15), toujours publiés dans les magazines Batman de Panini Comics au même moment.

Ci-dessous quelques couvertures VO des chapitres de Batman : Gotham Knight
qui mettaient en scène Silence.

III – La seconde suite (meilleure)
(disponible en deux tomes, trois pour les complétistes)

Le cœur de Silence (Heart of Hush)
dans Paul Dini présente Batman – Tome 2

Le second retour de Silence est signé Paul Dini, le célèbre scénariste de Batman, la série animée. Pour l’occasion, l’auteur enrichit considérablement le passé de Tommy Eliott à travers des flash-backs sur son enfance et adolescence, corrélés au jeune Bruce Wayne. Dans le « présent », l’antagoniste met au point une nouvelle machination pour détruire Batman/Bruce et le remplacer. Efficace et bien rythmée, la fiction est intéressante et globalement réussie malgré de grosses improbabilités. Les dessins de Dustin Nguyen ajoutent un cachet graphique sympathique mais moins marquant que lorsque l’artiste les colorise lui-même (malheureusement pas le cas ici).

À noter que le volume comprend d’autres chapitres de Dini se déroulant avant le retour de Silence et poursuivant les petites histoires plus ou moins indépendantes découvertes dans le premier tome (La mort en cette cité). Si, a posteriori, il y a quelques connexions éparses avec le run sur Silence, Urban Comics a carrément réédité en version souple lors d’une opération estivale à petit prix les sept épisodes liés uniquement au retour de Silence (cf. critique du livre).
_

Les rues de Gotham (Streets of Gotham)
dans Paul Dini présente Batman – Tome 3

Ce volume comprend quatre récits dont deux fortement liés à Silence : les quatre premiers épisodes (Incendies puis Les affaires sont les affaire) soit l’équivalent de Hush Money en VO et les sept derniers, La maison de Silence, soit The House of Hush en VO.

On découvre comment Eliott se fait passer pour Wayne – ce dernier ayant disparu suite aux évènements de Final Crisis et Grant Morrison présente Batman – puis son nouveau plan pour (encore et toujours) détruire définitivement Bruce/Batman. Moins marquant que Le cœur de Silence, les deux arcs valent quand même le coup, ne serait-ce pour l’historique sur les parents de Bruce liés à une Gotham City du passé.

 

A noter qu’aux États-Unis, ces deux arcs consacrés à Silence ont été publiés de façon distincts dans Batman – Streets of Gotham volumes un et trois, sous les titres Hush Money puis The House of Hush.

IV – Autres apparitions

  

Silence est revenu en tant qu’ennemi secondaire dans la saga Batman Eternal, dans le troisième tome d’All Star Batman, le cinquième de Batman Detective et rapidement dans le run Batman Rebirth (tome 7). Dans ces récits, Tommy Eliott brille moins qu’à l’accoutumé par son génie machiavélique, ce sont plutôt des apparitions sympathiques mais peu mémorables.

 

Hors continuité, citons la famille Eliott dans Les portes de Gotham, le retour de Silence « dans le futur » dans le premier tome de Batman Beyond et dans une version alternative dans les contes du Multivers Noir de Batman Metal (tome 2).

V – Adaptation vidéo

En été 2019, Batman – Silence sort en vidéo dans une adaptation assez clivante. Difficile d’expliquer pourquoi sans dévoiler un enjeu majeur dans sa conclusion qui revisite carrément le comic voire le trahit ! En résulte donc une version pas forcément fidèle mais néanmoins intéressante. Le seul problème est que la figure machiavélique d’Eliott a, de facto, moins d’aura machiavélique.

Le film d’animation se trouve à bas prix en format DVD et Blu-Ray (seul le steelbook est onéreux).