Archives de catégorie : Critique

Nightwing – Tome 5 : Dernier Envol

nightwing - tome 5 - dernier envol[Histoire]
Le chapitre #25 fait écho à L’An Zéro de Batman, lorsque Gotham City est plongé dans un black-out. Dick Grayson n’y fait pas exception puisqu’il est encore adolescent lorsque cela se produit. Vedette du cirque Haly, le jeune acrobate est quelque-peu hautain envers ses partenaires du même âge. Il décide d’aller au cinéma en ville et c’est pendant la projection du film que l’électricité sera coupé et qu’il devra faire face à une menace très « monstrueuse ».

Retour à Chicago, Dick alterne entre des journées en colocation qui se passent plutôt mal et un petit boulot de barman avec des nuits en tant que Nightwing où il doit affronter une femme schizophrénique. Cette dernière (apparue dans le tome précédent) agit sous l’action d’une drogue, dont un certain Chapelier Fou serait à l’origine…

[Critique]
Après l’excellent Sweet Home Chicago, on attendait la fin d’un arc, et d’une série, avec impatience mais hélas, la conclusion n’est pas extraordinaire. Explications.

Rien à redire sur le premier chapitre, joli écho à sa série maître qui a su rester dans l’esprit de « Nightwing », notamment avec le Cirque Haly et les parents de Dick. La suite se gâte. Le thème de la colocation compliquée perdure, c’est un bon point. Le reste n’est qu’une suite de combat plus ou moins confus et sans réel intérêt. Toute la mythologie instaurée dans le tome précédent a quasiment disparu. Le Prankster n’apparaît pas, Michael et Morgan font office de figuration (alors qu’il y avait un énorme potentiel avec Morgan, ancien homme masqué), le Chapelier Fou est presque anecdotique lui aussi, bref rien de très épique.

[Révélations sur la fin de la série]
Kyle Higgins, le scénariste de la série depuis le début, livre un chapitre vingt-neuf sous forme d’hommage et de beau discours. C’est très réussi, un peu émouvant et offre une « sympathique conclusion » même si elle laisse un goût d’inachevée par rapport à ce qui la précède et qu’elle n’a rien d’extraordinaire en soi.

Le chapitre #30 (qui ne sera peut-être pas publié dans le tome 5, information à venir), est signé par une toute nouvelle équipe créatrice qui dirige Nightwing vers sa nouvelle série : Grayson. En effet, suite aux événements de Forever Evil, l’identité du jeune homme a été dévoilée au monde entier et il doit donc faire profil bas. Pour l’anecdote, seul Lex Luthor a, à priori, fait le lien entre Bruce Wayne et lui, et en a donc déduit l’identité de Batman. Dans cette nouvelle série Dick est agent secret pour Spyral. On retiendra une confrontation extrêmement violente dans la Bat-Cave entre le Dark Knight et son premier side-kick.

Cette porte de sortie aurait pu être mieux gérée. En effet, la série Nightwing ne fait jamais écho à Forever Evil alors que Dick y joue un rôle très important dedans ! Il aurait été plus judicieux de terminer les arcs en trois ou quatre chapitres, sans instaurer un nouveau méchant par exemple et en revenant sur toutes les pistes scénaristiques ouvertes depuis le début de la série ; puis de conclure avec une sorte de nouvelle vie qui débute pour Dick (à Chicago ou ailleurs).
Et ensuite d’ajouter un chapitre de transition qui se déroule pendant Forever Evil et ainsi offrir à la série une première « fin » mais également un nouveau départ pour marquer le coup, tout en faisant un mini crossover avec l’évènement. Ainsi, les lecteurs des autres séries DC Comics auraient été satisfaits, mais aussi ceux qui ne lisent que Nightwing.

La série aura souffert de nombreux défauts, proposant une qualité hétérogène, alternant le très bon (tome 4) et le pas terrible (tome 2). La faute aussi à une armée de dessinateurs non réguliers qui œuvraient sur la série, qui a donc hérité d’une incohérence graphique. Obligé de suivre les directives de la série Batman lors des events (La Cour des Hiboux, Le Deuil de la Famille…), Nightwing y perdait en indépendance mais parfois avec justesse et pertinence. Étrangement, il n’y en a pas eu avec Forever Evil, ce qui aurait été plus judicieux et offert une porte de sortie plus élégante. À ce sujet, voici les brouillons de ce qu’aurait pu être le dernier chapitre de la série, indéniablement meilleur -selon les dessins et sans le texte en tout cas- et qui aurait habilement clôt la série. Un bilan mitigé donc, espérons un renouveau avec la série Grayson et peut-être un jour, le retour de Nightwing en costume sans passer par la case reboot improbable.

[À propos]
Contient Nightwing #25-30 + Annual #1

Justice League – Tome 6 & 7 : Le Règne du Mal (Forever Evil)

Cet article revient sur l’évènement Forever Evil à travers les futures publications en librairie que seront les tomes 6 et 7 de la série Justice League, intitulés Le Règne du Mal. Ceux-ci comprendront les chapitres #01 à #07 de la série éponyme Forever Evil, ainsi que les chapitres #24 à #29 de la série Justice League. Ils contiendront également un chapitre sur La Société Secrète et un sur Black Adam. Tous sont actuellement publiés dans Justice League Saga et le magazine Forever Evil.

En outre, ce billet fait directement suite à La Guerre des Ligues (Trinity War) et, pour ceux qui préfèrent se restreindre uniquement à l’univers de Batman, il fait écho à Villains Month et Arkham War.

[Article en cours d’écriture]

justice league le règne du mal[Histoire]
Le Syndicat du Crime a envahit la Terre et la Ligue de Justice a disparu ! Cette équipe est une sorte de version « maléfique » de la Justice League, ses membres sont un reflet violent des héros de l’univers DC Comics (voir L’Autre Terre pour une description plus précise).

Ultraman déplace la lune devant le soleil plongeant ainsi la planète dans l’obscurité totale. Lui et ses équipiers, Owlman, SuperWoman… libèrent tous les détenus des prisons et des asiles dans la foulée (voir Arkham War). Ils demandent à tous les « méchants » de se joindre à eux, kidnappent Nightwing et révèlent son identité au monde entier !

La seule résistance pourrait bien émerger de… Lex Luthor. L’éternel rival de Superman s’est en effet caché et gardait deux atouts dans sa manche : une prodigieuse armure et un clone peu avancé de l’Homme d’Acier (Bizarro). À sa lutte se joindront Black Adam, l’ennemi juré de Shazam, Sinestro, l’ancien Green Lantern, Captain Cold, membre des Lascars, ainsi que d’autres ennemis des super-héros mais également… Batman et Catwoman. Le duo est à priori seul rescapé de La Guerre des Ligues. L’homme chauve-souris a lui aussi quelques secrets qui pourraient bien renverser la situation !

Par ailleurs, on découvre les vies respectives de certains membres du Syndicat du Crime sur leur ancienne planète : Owlman et l’Outsider, Ultraman, etc.

[Critique]
Plus réussi que La Guerre des Ligues (qui instaurait une bonne mythologie dans l’univers, grâce à Pandora, à la nouvelle Ligue de Justice d’Amérique mais qui décevait un peu par la fin), Forever Evil est sincèrement une agréable découverte. Le sujet était un peu « facile », pas forcément bien amené mais les conséquences et les différentes histoires qui en découlent sont bien menées. Si la série principale, Forever Evil, suit principalement Lex Luthor et, peu à peu, quelques autres personnages emblématiques, elle ne fait pas office de « fourre-tout » et conserve un statut indépendant.

L’association avec la série Justice League (centrée sur Le Syndicat du Crime puis Cyborg et enfin les Metal Men) est évidemment un atout, mais celle-ci s’avère moins prenante que la série Forever Evil. Évidemment, lire toutes les autres séries impactées décuple le plaisir : Arkham War, A.R.G.U.S., et Rogues Rebellion pour les principales, mais aussi les chapitres consacrés aux ennemis dans le cadre du Villains Month, comme Black Adam présent dans l’ouvrage, mais également Black Manta, L’Épouvantail… et ainsi de suite, les principaux étant présents dans les magazines Forever Evil et Justice League Saga (et Batman Saga Hors-Série #5). Voir le bonus en fin d’article pour plus de détails.

À l’inverse de La Guerre des Ligues, la lecture de ces deux tomes ne nécessitent pas un gros travail en amont (avec la Ligue des Ténèbres ou Shazam par exemple). Il est en revanche conseillé de lire L’Autre Terre, qui explore davantage cette autre ligue « maléfique » dans laquelle ont été puisée les auteurs. Même si les deux récits n’ont rien à voir en terme d’histoire ou de chronologie, cela permet de se familiariser avec la bande d’Ultraman et la vision chaotique de leur Terre d’origine.

David Finch s’occupe de la série Forever Evil, il n’est pas au meilleur de sa forme mais l’ensemble est relativement correct.

Conséquences & évolutions (spoilers)
La fin de cet immense cross-over marque plusieurs éléments : Shazam intègre La Ligue de Justice, Lex Luthor veut également en faire partie (mais personne n’a confiance en lui), Captain Cold devient un héros malgré lui. Luthor connaît l’identité de Batman, ayant fait le lien avec celle de Nightwing. Ce dernier abandonnera d’ailleurs le masque pour devenir agent de Spyral (à découvrir dans le trentième et dernier chapitre de la série Nightwing).
La Ligue de Justice d’Amérique n’existe plus (voir ci-après), Green Arrow tente vainement d’en monter une nouvelle, Stargirl et Le Limier Martien souhaitent en fonder une mais dans un espace plus riche : l’univers cosmique (à découvrir dans Justice League United, une nouvelle série).
Lex Luthor ayant sauvé le monde, il atteint le statut « d’homme bon et bien », mais le conservera-t-il ? Ses entreprises LexCorp veulent un partenariat avec Wayne Enterprises. D’autres méchants habituels vont peut-être revoir leur position suite au chaos qui régna.
À Gotham City à priori tout est redevenu « normal », ce qui est clairement… dommage. La fin d’Arkham War est décevante, et -pour l’instant- aucune conséquence directe de Forever Evil, à part pour Nightwing.

  – BONUS –

Arkham War : Bane et un ergot affrontent les fous d’Arkham dans un Gotham City anarchique.
La critique est en ligne.
A.R.G.U.S. : Steve Trevor fait équipe avec Killer Frost. Sa mission : mettre le président des États-Unis (Barack Obama lui-même !) en sécurité dans une pièce secrète puis secourir la Justice League.
Un récit plutôt confus et peu passionnant mais qui lève le voile sur les véritables origines de l’A.R.G.U.S. ainsi que son dessein.
Rogues Rebellion : Les Lascars, des ennemis de Flash, refusent de détruire leur ville et se rallier au Syndicat du Crime. La bande, menée par Captain Cold, devient donc activement recherchée !
Une très bonne surprise, drôle, avec une équipe de « méchants » qui sort des sentiers battus. Bien loin d’un manichéisme classique, les membres sont attachants et ce point de vue original mérite le détour. De plus, deux chapitres se déroulent à Gotham City : l’un avec Poison Ivy, l’autre avec le duo Mister Freeze et Gueule d’Argile. Cela permet de montrer une légère « extension » à ce qu’il se déroule dans la métropole, en plus des évènements d’Arkham War. Une armée de Man-Bat est également de la partie. Un des rares comics a abordé, discrètement, l’homosexualité.
Justice League of America : Le Limier Martien et Stargirl visitent une sorte de prison « mentale » dans laquelle se trouvent les membres de la Ligue de Justice. Apparemment immunisés, les deux anciens compères de la Ligue de Justice d’Amérique doivent aussi s’affronter psychiquement et découvrir comment aider leurs partenaires, prisonniers de l’esprit de Firestorm. Ils affrontement éphémèrement Gueule d’Argile à Gotham.
Étonnamment « spirituelle » et inattendue, cette suite de la série (qui porte peut-être injustement ce nom) ajoute une pierre à l’édifice plutôt originale. C’est aussi un des rares récits dans lequel on sait concrètement ce qu’il est advenu de la Ligue de Justice pendant le règne du mal sur la Terre. Stargirl prend de l’importance et le personnage est très attachant. À noter que la série se termine définitivement et que la suite sera à découvrir dans Justice League United.
Suicide Squad : Prochainement.
Blight / L’Ombre (Justice League Dark / Phantom Stranger / Constantine et Pandora) : Prochainement.

Tous les chapitres de ces histoires ont été publiés dans les magazines Justice League Saga, Forever Evil et DC Saga Présente. Pour l’instant sont prévus en librairie uniquement les deux tomes de Justice League reprenant les séries chroniquées dans cet article (cf. détail ci-dessous).

► Justice League – Forever Evil 1/2 : sortie prévue le 7 novembre 2014.
(Forever Evil #1-4, Justice League #24-25, Justice League #23.4 : Secret Society, Justice League of America #7.4: Black Adam)
• Précommander sur amazon.

Justice League – Forever Evil 2/2 : sortie prévue le 9 janvier 2015.
(Forever Evil #5-7, Justice League #26-29)
• Précommander sur amazon.

Arkham War

Arkham War est une série en six chapitres (ainsi qu’un autre, en guise de conclusion et d’épilogue sous le titre Arkham War : Aftermath : Batman VS Bane) se déroulant pendant Forever Evil. Elle est actuellement publiée dans le magazine Forever Evil (depuis le numéro #02). Elle se déroule après La Guerre des Ligues (Trinity War), après le premier chapitre de Forever Evil (dans lequel Le Syndicat du Crime libère tous les détenus des prisonniers et asiles, et Ultraman déplace la lune devant le soleil, plongeant le monde dans l’obscurité permanente)) et les chapitres consacrés aux ennemis de Batman (Villains Month) —notamment ceux de L’Épouvantail et de Bane—, pendant que Gotham City est plongé dans le chaos et l’anarchie.

Arkham War[Histoire]
Bane prend possession du pénitencier Black Gate, avec son armée de mercenaires de Santa Prisca. Les anciens prisonniers se rangent du côté de Bane. Dans les sous-sol de Black Gate se cachent par ailleurs les derniers ergots, ces soldats invincibles de La Cour des Hiboux, que Bane souhaite utiliser pour accroître sa puissance.

Le reste de Gotham City est divisé en plusieurs zones, chacune étant dirigée par un ancien fou de l’Asile d’Arkham. Bane entreprend donc de les terrasser un à un pour assouvir son contrôle sur la ville.

Du côté des Arkhamiens, L’Épouvantail tente d’unir les forces de ses anciens compagnons de cellule pour se dresser face à Bane. Ainsi, avec Mister Freeze, Killer Croc ou encore Man-Bat, il va tenter lui aussi de récupérer les ergots pour avoir sa propre armée.

Pendant ce temps, Gordon essaie tant bien que mal de venir en aide aux derniers habitants. Les rues sont le théâtre d’affrontements entre les hommes de Bane, Cobb, son nouveau bras droit (l’ergot ancêtre de Nightwing), ses hommes et l’équipe d’Arkham.

Quel est le but final de Bane ? Que va devenir Gotham City ? Quel camp prendra le contrôle définitif sur la ville ? Ses habitants peuvent-ils encore être sauvés ?

arkham war bagarre[Critique]
Cette idée originale est évidemment très excitante pour tous les fans de l’univers de Batman. Il a fallu le contexte de Forever Evil pour laisser Gotham City en guise de terrain de jeux pour tous les aliénés d’Arkham City et le résultat n’est pas décevant ! Les contraindre à se dresser face à l’un des ennemis les plus intelligents du Chevalier Noir, à savoir Bane (Knightfall) est une brillante entreprise. Même s’il est bien de connaître pourquoi Gotham City est aux bords du chaos, on peut lire Arkham War de façon plutôt indépendante. Hélas pour l’instant pas de sortie en librairie prévue (ce qui serait compliqué pour séduire un public plus large), mais il est disponible en anglais depuis le 22 septembre.

Le principal défaut de la série est sa longueur. C’est effectivement beaucoup trop court pour exploiter les (nombreux) personnages, lieux et combats. Il y a des affrontements très banals, pas très subtils, forcément, mais heureusement certains sont contrebalancés par les discours de Bane et Crane (L’Épouvantail), plutôt « intelligents » et pas manichéen ou trop clichés. Les dessins sont de Scott Eaton et il parvient à rendre une atmosphère poisseuse et anxiogène à souhait (la ville est plongé constamment dans le noir). L’histoire fournit de jolis rebondissements, avec tout qui s’enchaîne très vite, trop vite malheureusement. Il y avait là matière à faire une sorte de Knightcall moderne (mais plus réussi) en prenant son temps (mais pas autant).

Arkham war man batNotons quelques abonnés absents, outre Batman, ce qui est logique (il revient dans le septième chapitre de conclusion) il y a aussi Le Joker (qui a à nouveau disparu depuis la fin de Le Deuil de la Famille) mais surtout il y a le Sphinx ! À peine mentionné, on ignore tout de ce qu’il vit de son côté alors qu’on suit les péripéties d’à peu près tous les autres personnages. Étrange… À moins que cela soit expliqué dans la série Forever Evil. Pas de trace des alliés classiques du Dark Knight, comme Nightwing ou Batgirl. Et ce n’est pas plus mal, tout est vraiment concentré sur ses ennemis emblématiques et Bane.

[Spoilers] Quelques autres bonnes idées : l’association, improbable, entre Gordon et Bane, la création d’une Bat-Armure par Bane et son binôme avec l’ergot rappellant celui de Batman et Robin ! Le résultat est vraiment sympathique, encore une fois pas assez exploré, mais clairement jouissif ! Joli clin d’œil également au film The Dark Knight Rises, avec le manteau de Bane et son attitude envers Gotham City.

Forever Evil : Arkham War est un pur plaisir pour les fans de Batman, un vaste programme trop court mais à savourer le plus rapidement possible !

Arkham war bane[À propos]
Publié en France chez Urban Comics dans le magazine Forever Evil #02 à #07 (juillet 2014 à décembre 2014)

Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Scot Eaton
Couleur : Andrew Dalhouse
Encrage : Jaime Mendoza, Norm Rapmund, Mick Gray
Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephen Boschat (Studio Makma)

Publication originale dans Forever Evil : Arkham War #1 à #7 d’octobre 2013 à avril 2014.

Arkkham war freeze