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Gotham – S05E11 : They Did What ?

Page récapitulative de la série Gotham.

[Histoire]
Nyssa Al Ghul
prépare une offensive d’envergure — par l’intermédiaire de Bane et ses mercenaires notamment — contre les derniers habitants de Gotham. Elle a également kidnappé Barbara Kean, son bébé et Lee.

Plusieurs personnes, dont Bruce Wayne, Le Pingouin et Nygma, s’allient à Jim Gordon et au GCPD pour faire face aux sbires de Bane (renvoyant ainsi à la scène flash-forward du premier épisode de la saison 5).

 

[Critique]
Avant-dernier épisode de la série qui… loupe sa pré-conclusion épique. Comme quasiment la majorité de cette cinquième saison (voire de tout Gotham), tout est très moyen. Un enchaînement de séquences plutôt convenues, pas vraiment de révélations ou de surprises, un jeu d’acteur qui laisse à désirer, une partie d’histoire qui rappelle encore plus The Dark Knight Rises (en plus du statut inédit du no man’s land, il y eut l’arrivée de Bane, dont l’acteur a reconnu prendre modèle Tom Hardy — qui l’interprétait dans la version cinéma de Nolan — et dont la voix semble elle aussi très empruntée à celle du grand écran, qui plus est il y a une alliance avec la fille de Ghul (pas la même certes), etc.), bref un côté « déjà-vu » mais cette fois moins bien traitée en tous points.

Par exemple, toutes les scènes d’action sont incroyablement mal filmées : l’assaut de Bane sur le GCPD, le combat entre Nyssa et James Gordon, l’affrontement entre Bane, Bruce et Selina… on a l’impression que l’équipe technique est pressée d’en finir avec le show pour passer à autre chose. Sans parler du cruel manque de dimension épique pour cette ultime confrontation (qui s’est soldée par une résolution décevante et simpliste, digne d’une écriture paresseuse). Quant à la rédemption de Barbara (mère d’une petite « Barbara Lee Gordon » du coup), elle aussi fait pâle figure scénaristiquement parlant après tout ce que le personnage a vécu et, surtout, bénéficie d’une facilité narrative agaçante…

Il faut attendre la petite dernière dizaine de minutes de l’épisode (donc un gros cinquième de la durée) pour avoir un peu plus d’intérêt : un dialogue mémorable entre le Pingouin et Nygma, complètement sous-exploités tout au long de cette cinquième saison, la promotion en commissaire de Gordon, un échange émouvante entre Alfred et Bruce et… la promesse d’un dernier tour de piste (le 26 avril prochain) qui fera un bond dans le temps d’une dizaine d’année. Pour l’occasion, si on suit les informations relatives à la série, on sait que certains acteurs ont été changés pour le même rôle (Selina Kyle, qui en avait grand besoin de toute façon) et que d’autres feront leur retour (Jeremiah notamment, dans une version défigurée du Joker). L’arrivée du « vrai » Chevalier Noir relance un peu l’intérêt pour Gotham, même tardivement…

Les seconds couteaux soignés ont été relégués à de la figuration durant toute cette cinquième saison : Alfred, Bullock et Fox pour les « gentils », Jeremiah, l’Épouvantail et le Chapelier Fou pour les « méchants ». Il est incompréhensible que les scénaristes — qui savaient pertinemment que ces douze épisodes seraient les derniers, avec un temps d’écriture (et de production) plus élevé qu’auparavant — n’aient pas soigné plus que ça la sortie de la série. Pire : ils ont réitéré tout ce qui ne va pas et se sont attardés sur des éléments insignifiants au lieu de mettre en avant des morceaux d’histoire plus singuliers… Gotham a toujours soigné sa photographie, ses décors et ses costumes ; cet aspect technique est l’une des forces du show, qui a valu quelques beaux moments également dans cette cinquième saison (il y a quand deux ou trois épisodes à sauver), mais malheureusement, l’écriture et le reste, souvent énuméré dans ces critiques, ne rendront pas du tout « cultes » la série et elle passera difficilement la postérité.

Gotham – S05E10 : I am Bane

Page récapitulative de la série Gotham.

[Histoire]
Plusieurs mois se sont écoulés dans Gotham et la situation change doucement.

Eduardo a été remis sur pied par Walker et Strange. Il est devenu Bane. Le mercenaire kidnappe James Gordon et Bruce Wayne.

Nygma a conçu un sous-marin pour partir avec le Pingouin même si la ville semble être de nouveau « respirable » (il y avait un niveau de toxicité critique) et l’armée y est revenue. Barbara devait quitter la ville avec eux mais est sur le point d’accoucher de son enfant conçu avec Jim.

[Critique]
Après le catastrophique épisode précédent et avant les deux derniers de la série, ce dixième chapitre d’une saison 5 plutôt ratée relève-t-il le niveau ? Pas du tout, bien au contraire, hélas… Explications.

Des incohérences (ou des suspensions de crédulités dirons-nous…) parsèment l’épisode, le vautrant dans une histoire risible. Elle débute par une ellipse temporelle que le spectateur devine uniquement grâce au ventre de Barbara Kean (sur le point d’accoucher). Suivent l’armée qui débarque de nulle part, le problème de la toxicité dans l’air (sujet qui était tellement en retrait jusqu’ici et qui devient subitement primordial), le sous-marin dont on parle depuis pas mal de temps (mais sans avoir vu une once d’étape de sa création) est finalement tout propre et tout prêt — et on sait qu’il ne sera pas utilisé puisque la saison s’ouvrait sur le Pingouin et Nygma alliés avec la police lors d’un assaut qui n’a toujours pas eu lieu —, Bullock incapable de tirer dans un pneu à un mètre de lui, Alfred et Selina qui arrivent au commissariat pile au « bon » moment deux fois durant l’épisode (!), les motivations obscures de Walker (qui sont, in fine, une énième vengeance puisqu’elle est Nyssa Al Ghul, fille du célèbre pseudo-immortel)…

Bref, difficile d’accrocher tant plusieurs séquences sont stupides alors que le ton devrait être sérieux voire dramatique. Pire : tout le monde devient un duo ridicule. Le Pingouin et Nygma en grossiers pitres pas très inquiétants, Lee et l’horripilante Barbara (le personnage le plus grotesque et inutile de toute la série — incompréhensible qu’il soit encore en vie durant tout ce temps) dans une séquence de gunfight en fauteuil roulant, Gordon et Bruce, les deux premiers rôles du show qui peinent toujours à convaincre par leur charisme et leur jeu limité, Selina et Alfred, qui font surtout de la figuration et, enfin, Walker et Bane, la première réduite à une facilité scénaristique faible et le second bien loin du personnage croqué dans les comics ou dans son incarnation au cinéma (dans The Dark Knight Rises) — même si l’on est proche de cette version (par le look, la gestuelle et la voix) mais sans l’imposante stature et magnétisme de l’antagoniste (et donc de Tom Hardy).

La fin apporte un peu d’intérêt malgré certaines choses prévisibles (les « militaires pas gentils »…) et d’autres surréalistes (l’évasion de Gordon et co.). Il ne reste que deux épisodes pour boucler tous les arcs narratifs en cours (cf. critique de l’épisode précédent — autant dire que rien n’a vraiment bougé d’un iota et qu’on ne croit plus du tout en une conclusion épique digne de ce nom). L’avant-dernier sera diffusé le 18 avril, soit un peu moins d’un mois… Une diffusion étrange mais de toute façon on est guère impatient de vouloir voir la fin. Quelle tristesse, quel dommage.

Gotham – S05E09 : The Trial of Jim Gordon

Page récapitulative de la série Gotham.

[Histoire]
Tandis que James Gordon propose un « cessez-le-feu » aux sbires du Pingouin, le policier se prend une balle dans le ventre… Entre la vie et la mort, Jim imagine alors son procès !

Bullock enquête sur le tireur (qu’on devine très rapidement — surtout si on regarde le previously), vaguement épaulée par Barbara, toujours enceinte bien sûr, et désirant ardemment quitter la ville (grâce à l’hypothétique création d’un sous-marin par Nygma).

Bruce reçoit Selina dans son manoir pour dîner. Mais Poison Ivy s’invite entre les deux… avec le « chef des mutants » (rencontré dans l’épisode trois de la série).

[Critique]
Après deux épisodes plutôt bons, voire très bons, on retombe dans le « pire » de ce que peut nous proposer Gotham. Techniquement, pas grand chose à signaler, tout est « correct » sans briller non plus (dans la mise en scène notamment, comme à chaque épisode depuis des lustres — ça n’a jamais été l’un des points forts du show). Pour l’anecdote, c’est Erin Richards (Barbara Kean) qui l’a d’ailleurs dirigé (Ben McKenzie/Gordon passe lui aussi derrière la caméra de temps à autre).

Ce « procès de Jim Gordon » sonne comme une pré-conclusion (ratée) à Gotham. L’ensemble reste maladroit : ça revient sur d’anciens moments cruciaux de la saison mais pas vraiment de la série. Alors que tout était réuni pour proposer un moment d’anthologie, quel dommage ! In fine, ça ne s’attarde pas sur grand chose de pertinent et on fait même du surplace narratif avec une conclusion sans intérêt si ce n’est « la volonté de vivre » de Jim… On ne croit pas non plus du tout à la potentielle mort de Gordon, donc l’effet dramatique (via les visions du héros ou l’inquiétude de son entourage) tombe à l’eau. Reste un happy ending un peu surréaliste vu la situation (toujours le no man’s land) et l’évolution des rôles (du trio Jim, Lee et Barbara notamment).

Le traitement de Victor Zsasz est toujours problématique, trop loin du tueur des comics (cf. cette analyse poussée), sans parler de sa scène où il canarde des flics, complètement improbable, donc pas crédible (un autre défaut récurrent dans la série). L’énième facilité scénaristique revient : le « contrôle mental » de personnes, cette fois non par l’hypnose (du Chapelier Fou) ou d’expériences scientifiques (par Hugo Strange) mais bien sûr par le parfum (de Poison Ivy). Cohérent dans les faits mais tellement « simpliste » pour faire avancer l’histoire sans se préoccuper d’une certaine plausibilité… Ces trois éléments rendent bien mieux à travers la lecture d’une bande dessinée que via un medium vidéo : la manipulation de cerveaux est toujours extrêmement difficile à représenter à l’écran et c’est donc rarement « réaliste ».

On apprécie par contre le retour d’Alfred et son dialogue avec Leslie, particulièrement bien écrit. Le majordome est beaucoup trop en retrait dans cette saison 5, c’est bien dommage, priver Gotham de cet atout se ressent sur la qualité générale.

Une petite parenthèse également sur un personnage féminin noire du GCPD apparue soudainement dans cette saison : Harper. Les connaisseurs des comics penseront, forcément, à Harper Row, jeune justicière créée lors du run de Snyder et Capullo débuté avec La Cour des Hiboux. Mais — comme malheureusement trop souvent dans le show — il semblerait qu’il ne s’agisse que d’un clin d’œil anecdotique et non d’une réelle transcription de cette protagoniste inédite, dommage… On peut même aller plus loin dans la critique négative d’un autre personnage féminin : Selina Kyle. Si l’on a du mal à saisir sa relation avec Bruce (problème d’écriture mais pas très important au demeurant tant on ne s’y intéresse guère), on constate que l’actrice qui l’interprète (Camren Bicondova) a pris un peu de poids depuis les précédentes saisons. Elle apparaît un peu plus bouffie et enveloppée. Nul sexisme primaire ici (au contraire, la jeune actrice ne perd pas de son charisme) mais cette « transformation physique » détonne avec… le script. En effet, tout le monde meurt de faim dans Gotham, cela cause donc un autre problème de cohérence. Ce n’est évidemment pas grave en soi mais toujours un peu dommage quand on met bout à bout toutes les petites failles de la série et qu’on est exigeant (mais il ne faut pas l’être pour apprécier la fiction, qui reste très moyenne dans l’ensemble).

Plus que trois épisodes et Gotham s’achèvera. Pas d’épisode la semaine prochaine (14 mars) mais le 21 mars prochain, avec I am Bane, qui montrera sans aucun doute le retour de l’ennemi du rôle-titre. À ce stade, on n’attend plus rien de la série : il reste environ deux heures (les trois derniers épisodes sont déjà appelés « la trilogie finale ») pour conclure l’arc du no man’s land, la suite (et fin ?) de Jeremiah (et donc la création du Joker ?), le retour de Bane forcément, peut-être des clins d’œil à d’autres ennemis éloignés (L’Épouvantail ? Mister Freeze ? Etc.), la naissance de l’enfant de Jim et Barbara (la mort de cette dernière ?) et, évidemment… la première apparition du Dark Knight ! Après tous ces épisodes de la saison cinq qui n’ont pas réellement fait bouger les choses, l’inquiétude est de mise.