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The Batman – Le prequel du film (roman jeunesse)

À l’approche du long-métrage The Batman (au cinéma le mercredi 2 mars 2022), un roman jeunesse intitulé The Batman – Le prequel du film est sorti le 9 février chez La bibliothèque verte. Pas de critique d’un comic book pour une fois mais une chronique sur ce titre écrit par David Lewman et, surtout, ce qu’on apprend dedans à propos du film de Matt Reeves.

[Résumé de l’éditeur]
À Gotham City, le jeune Bruce Wayne, le « gosse de riches », n’a aucune idée de ce qu’il veut faire de sa vie. Mais une chose est sûre, il ne reprendra pas l’entreprise florissante de son père. Ce qu’il aime, lui, ce sont les bolides et la vitesse. Dans son refuge souterrain, il met au point un véhicule ultraperfectionné, tout en rêvant à un avenir meilleur. Au fond de lui, il sent déjà cette soif de justice qui fera de lui… Batman.

[Critique]
Qui dit titre jeunesse, dit livre qui se lit rapidement et dotée d’une écriture relativement simpliste. Les deux ne sont pas des défauts, bien au contraire. Les lecteurs ciblés sont les 10-12 ans. On peut d’ailleurs aisément imaginer Robert Pattinson dans cette itération de la jeunesse de Bruce Wayne. Concrètement, The Batman – Le prequel du film se divise en deux parties d’environ douze chapitres, le tout s’étalant sur 150 pages. Chaque début de chapitre s’ouvre par la même image du Chevalier Noir et se ferme par celle de sa Batmobile ; de quoi gonfler artificiellement le nombre de pages mais peu importe.

La première partie suit Bruce Wayne âgé de 17 ans à son retour à Gotham City après quelques années d’études. Le jeune milliardaire enrage de ne pas être pris au sérieux et ne supporte pas l’image de « gosse de riches » qu’il renvoie. Bruce bouillonne intérieurement. Il trouve un intérêt dans la customisation d’une vieille voiture suivie de rodéos sauvages dans la ville avec une fille, Dex. En parallèle, on découvre la jeunesse d’Edward Nashton, orphelin au Manoir Wayne (le lieu est un orphelinat, Bruce et Alfred vivant dans la Tour Wayne). Edward passe inaperçu aux yeux des autres sauf quand il est victime de moqueries. Il travaille durement (il livre des repas à vélo) pour payer les frais d’une université prestigieuse et se passionne pour les énigmes, anagrammes et mots croisés…

La seconde partie reprend le même schéma narratif (suivre successivement Bruce et Edward – ce dernier un peu plus en retrait tout de même) à l’approche de leurs 30 ans. Bruce Wayne a enchaîné les écoles partout dans le monde, maîtrise la chimie et les arts martiaux et s’est fixé un but : arrêter des criminels sans qu’il soit reconnu. Il s’allie au lieutenant du GCPD Janice Dure. Edward réalise de son côté qu’il jubile uniquement quand il commet des crimes en n’étant pas inquiété d’être trouvé. Même s’il aimerait qu’on reconnaisse ses talents… Autour d’eux se déroule un trafic étrange d’explosif qui pourrait être lié à Carmine Falcone et son homme de main, Oswald Copplebot, qui commence à se faire un nom dans le milieu de la pègre.

Difficile d’en dévoiler davantage même s’il n’y a pas de grandes surprises dans la lecture au global. Comme dit en introduction, ça se lit vite et bien et permet tout de même d’obtenir quelques informations qui seront probablement évoquées dans le film. Edward Nashton a vu Bruce Wayne enfant et lui voue une haine sans fin. Le Manoir Wayne a été transformé en orphelinat quelques années (à la fin du livre il est partiellement incendié donc on ignore s’il va être réparé pour accueillir d’autres enfants ou retourner à Bruce). Alfred et son maître vivent à la Tour Wayne, Bruce y a aménagé son atelier dans une parcelle souterraine menant sur une gare désaffectée (la future Batcave en toute logique). Thomas Wayne était candidat aux élections municipales. Sal Maroni a été arrêté par la police mais Carmine Falcone règne toujours côté mafia avec Le Pingouin en sous-fifre. Le personnage féminin Dex n’est pas Selina Kyle – on pourrait le penser dans un premier temps. On sait que dans le film, Falcone a un rôle secondaire (interprété par John Turturro) donc cela fait sens qu’il soit dans ce petit roman. L’identité du Riddler/Sphinx est également confirmé avec le nom Nashton pour Edward (et non Nygma).

En synthèse, outre ces sujets, on passe un moment sympathique qui donne surtout envie de découvrir The Batman au cinéma. Difficile de conseiller la lecture, pour le prix très modeste (5,95€) on tendrait vers un achat si vous ne vous attendez pas à voir un Chevalier Noir en action ou une jeunesse qui dériverait foncièrement de ce qu’on a déjà vu au cinéma ou dans les comics. Ce prequel constitue une mise en bouche, un apéritif sympathique avant la découverte d’une œuvre ! À voir une fois celle-ci visible si ce livre apporte une complémentarité importante ou non (dans tous les cas elle ne sera pas indispensable).

[À propos]
Publié chez La bibliothèque verte le 9 février 2022.

Auteur : David Lewman
Traduction : Christophe Rosson

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