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Batman Infinite – Tome 3 : État de terreur (2ème partie)

La séduisante proposition graphique du tome précédent compensait quelques faiblesses narratives. En est-il de même pour cette suite et fin d’État de terreur ? Oui et non. Explications et critique.

[Résumé de l’éditeur]
Tandis que Poison Ivy développe un réseau de plantes dans les souterrains, Gotham City est rongée par la terreur. Dernier rempart contre ce système de peur permanente promu par Simon Saint, Batman et Miracle Molly poursuivent leur combat. De son côté, l’Épouvantail couve de sombres projets pour traumatiser encore davantage les Gothamiens…

[Début de l’histoire]
Pas besoin de détailler davantage, le résumé de l’éditeur et la critique ci-dessous suffisent.

[Critique]
À l’instar du volume précédent, une critique par ordre chronologique semble plus pertinent du fait de son éclatement entre les épisodes (sept au total), provenant de différentes séries (deux régulières et deux récits complets). Le premier chapitre, Batman #115 nous ramène dans la série mère initiale, toujours écrite pas James Tynion IV, dessinée et encrée par Bengal et Jorge Jimenez avec une fois de plus Tomeu Morey à la colorisation exceptionnelle, entre autres sur ses jeux de lumière.

On avance un peu plus dans un récit qui « stagnait » jusqu’à présent. Ici, on a Batman et Miracle Molly d’un côté, l’Épouvantail et Sean/Peacekeeper-01 d’un autre, le tout avec Saint qui veut la tête d’Ivy ! Simple mais efficace, sans trop d’éclat (l’action est rapide) et graphiquement Jimenez intervient peu, laissant à Bengal la majorité des planches, pour un résultat graphique un peu plus convenu, malheureusement… L’époque du No Man’s Land est mentionnée, inscrivant – s’il le fallait – cette ère Infinite dans la chronologie « officielle » du Chevalier Noir.

Place ensuite à Nightwing #85, qui remet en avant Dick et Barbara, alias Batgirl. Tom Taylor est toujours à l’écriture (très bon auteur prolifique : DCEASED, Injustice, Suicide Squad Rénégat et, bien sûr, Nightwing Infinite), sublimée par Robbi Rodriguez à l’encrage et au dessin, avec Adriano Lucas – pour un résultat incroyable, graphiquement élégant et au style singulier, une vraie merveille !

Augure est le nom de la femme qui a pris possession du réseau de l’Oracle pour diffuser de fausses informations. Pour en venir à bout, il faudra davantage qu’une destruction physique de matériel informatique. De quoi ouvrir une parenthèse sur le passé du binôme (avec une autre patte artistique – tout aussi réussie) et montrer quelques séquences d’action plus originales que celles de Batman. Si le récit tente une fausse surprise « choquante » (désamorcée en quatre planches mais de toute façon on n’y croyait pas), il ne commet pas d’impairs et conjugue tout ce qu’il faut pour être passionnant, autant dans les aventures de Batgirl que celles de Nighwting, de l’évolution des deux héros et dans l’entièreté de la fresque narrative de l’œuvre globale.

On enchaîne avec le Batman #116 où Jimenez opère cette fois seul aux dessins (tant mieux). L’action bat son plein avec plusieurs confrontations dont le retour de Ghost-Maker (qui reste toujours un deux ex machina…) en allié de Poison Ivy, une situation inattendue à propos de l’Épouvantail, un affrontement très brutal entre Batman et Peacekeeper-01, etc. Des séquences plutôt explosives donc, qui font avancer aussi bien l’histoire (vers une conclusion abrupte ?) que sceller le sort des protagonistes.

Heureusement, le style si atypique de Jimenez couplé à la colorisation sans faille de Morey continuent d’émerveiller tout l’univers de Tynion mis en place depuis le premier tome de Joker War (dont Batman Infinite est la suite directe). Entre les planches de la série Batman avec ce trio artistique et celles de Nightwing, c’est un régal pour les rétines ! On avait justement quitté Nightwing avant cet épisode, on le retrouve juste après – gommant déjà le problème de rythme du premier volet d’État de peur qui jonglait entre trop de récits plus ou moins indépendants, cassant l’immersion narrative – ce n’est donc pas le cas ici, arrivé à la moitié du livre.

Nightwing (#86) reprend pile où il s’était arrêté, avec Dick, Barbara et Tim. D’emblée une mention au back-up de Batman #116 est prononcée mais ce segment n’est pas inclut dans la BD, dommage… Nighwing, Batgirl, Red Robin, Orphan et Spoiler vont affronter Augure, ses robots et Simon Saint. Une conclusion assez convenue et expéditive mais qui reste correcte. En revanche, la série se vautre encore dans une fausse tragédie (on nous fait croire aux morts de certaines personnes – on n’y croit absolument pas – et c’est vite rétabli), pénible…

Reste la proposition graphique, toujours séduisante et le capital sympathie de Dick couplé à Barbara, le duo fonctionne très bien et est super attachant. La fin de l’épisode ouvre également sur une nouvelle antagoniste à suivre.

Dernier chapitre de Batman (#117), permettant de maintenir le rythme impeccable instauré dès le début dans le comic. Le fameux « État de terreur » prend fin, entre exécutions un brin rapides et quelques évènements inattendus, avec une certaine pointe de poésie… Une première conclusion mi-figue mi-raisin (la seconde, la « véritable », est à découvrir en toute fin d’ouvrage, dans Fear State Omega #1.), pour une histoire qui s’était trop attardée dans le premier volet puis s’est soudainement accélérée dans le second, avec parfois une impression de survol.

Si l’arc avec Ivy semble précipité, il trouvera une explication plus poussée juste après dans le chapitre Batman Secret Files – The Gardener #1 ; à ce stade, pour expliquer la métamorphose d’Ivy, il faut se tourner vers Tout le monde aime Ivy, le sixième tome de Batman Rebirth (!), et vers la série Catwoman dans… Batman Bimestriel #14 – tous deux cités par l’éditeur au détour d’un dialogue avec Harley Quinn. Un peu rapide pour tout saisir. Du côté de Batman et ses alliés, on retient un Chevalier Noir fougueux, moins désespéré qu’à une époque, interagissant astucieusement avec Molly, entre autres. La conclusion de l’ensemble est donc à découvrir après la critique des deux derniers épisodes qui complètent évidemment cette petite fresque chapeautée par James Tynion IV.

Le chapitre Batman Secret Files – The Gardener #1 est sobrement nommé Interlude dans l’édition française – avant l’ultime épisode. Nouveau style graphique, intégralement signé Christian Ward (dessin, encrage, couleur) qui dénote avec ce qui était montré jusqu’à présent tout en restant très soigné. Le découpage y est hors-norme, jouant entre les cases et les mises en scène des planches afin de constituer une lecture parfois labyrinthique ou décloisonnée (rappelant modestement Batman Imposter par exemple, avec la patte unique d’Andrea Sorrentino). Les palettes chromatiques, forcément majoritairement émeraudes, épousent à merveille les traits de l’artiste; mêlant végétation luxuriante et instants intimes feutrés.

On y découvre plus en détail le Dr Bella Garten, aperçue brièvement dans les volets précédents – introduite comme l’ex petite amie d’Ivy alors que cela n’avait jamais été évoqué auparavant. Un procédé scénaristique un peu facile donc, à la manière de Ghost-Maker, considéré comme un élément implanté dans l’univers de Batman depuis longtemps alors qu’on le découvre seulement aujourd’hui. Ce système d’écriture est appelé retcon pour retroactive continuity, soit la continuité rétroactive. Cela consiste à placer un nouvel élément narratif en l’implémentant a posteriori dans un texte/une œuvre, tout en faisant croire (à grands renforts de flash-backs montrant des scènes d’un autre point de vue) qu’il y est disséminé depuis longtemps, c’est-à-dire « défaire la continuité rétroactivement » pour constituer une nouvelle chronologie – Star Wars en est adepte.

L’occasion de mentionner Jason Woodrue, responsable de la transformation de Pamela Isley en Poison Ivy, un personnage (important dans l’histoire d’Ivy) déjà abordé dans Batman Arkham – Poison Ivy. Étonnamment, cet interlude vient complémenter efficacement cet autre comic centré sur l’Empoisonneuse puisque sa relation avec Woodrue était à peine montrée dedans. Le chapitre débouche sur la création d’une « germe contenant le meilleur de Pamela » (sic – utilisée dans l’épisode d’avant). C’est surtout l’évolution de Pam/Ivy qui est intéressante ici, sublimée par les jolies planches de Ward. Du reste, on s’étonne que ce segment n’ait pas été proposé plus tôt (en ouverture de ce troisième tome de Batman Infinite ou dans le deuxième, qui faisait la part belle à plein de récits annexes).

Enfin, Fear State Omega #1 vient fermer le titre – simplement renommé Conclusion dans l’album. Après Fear State Alpha #1 (dans l’opus précédent), cet Omega apporte une conclusion plus développée de toute cette ère étatique de peur. Écrit par James Tynion IV à nouveau mais dessiné par cinq artistes différents (!), l’ultime épisode permet d’achever aussi bien les deux volumes État de terreur que les trois de Batman Infinite puisque le premier (Lâches par essence) y était aussi connecté. On peut même inclure les trois tomes de Joker War, formant ainsi un run en six volets, en attendant la suite…

Il manque à cet état de peur, une dimension plus civile, à hauteur d’homme, comme l’on pouvait la suivre dans Joker War. Néanmoins cette conclusion permet à Batman de « respirer » et, surtout, de s’exprimer, lucide sur son utilité (de plus en plus restreinte) à Gotham et l’avenir de la ville avec ou sans lui. Une approche bienvenue après des épisodes plus ou moins bavards mais qui allaient à l’essentiel. Fear State Omega s’attarde aussi sur quelques têtes connues (Bao/Clown Hunter, Ghost-Maker, Peacekeeper-01…) ou en évoque d’autres le temps d’une ou deux cases (le Batman de Futur State, le collectif Unsanity, Amanda Waller, Catwoman…).

Ce balayage des protagonistes (hors Batman et Crane, les deux mis en avant ici), permet de terminer un long récit qui a offert de belles perspectives graphiques (son point fort), des situations excitantes (les manipulations multiples), de nouveaux personnages plutôt travaillés (Molly, Sean…) et de jolies parenthèses (le duo Nightwing/Batgirl). Malheureusement, le rythme un brin décousu entre les multiples séries et titres complets perd parfois un peu le lecteur, sans s’attarder suffisamment sur ce qui aurait été plus judicieux voire mérité (le parcours d’Ivy, Quinn quasiment absente, Saint expédié aussi, etc.). Une histoire qui, in fine, repart un peu à zéro et ouvre, une fois de plus, un nouveau segment narratif qui pourrait être audacieux et inédit (à suivre dans les cinq chapitres qui seront dans le tome 4 de Batman Infinite, prévu le 23 septembre, écrit et dessiné par une nouvelle équipe – Joshua Williamson et Jorge Molina au scénario, Mikel Janin (Batman Rebirth) au dessin).

Mais, comme toujours, c’est après quelques années qu’on se rendra compte si le récit est resté intemporel et fortement ancré dans la mythologie du Chevalier Noir. Dans l’immédiat, sans être un gros coup de cœur ni une déception ou un loupé, ces tomes 2 et 3 de Batman Infinite sont à savourer visuellement. À ce stade, on retrouve les mêmes critiques que les runs d’auteur précédents, Grant Morrison, Scott Snyder, Tom King et désormais James Tynion IV : chacun y livre un sentier parfois original, parfois convenu, souvent inégal mais proposant de belles choses, graphiquement et scénaristiquement. Chaque artiste a déjà marqué la mythologie de Batman, certains de façon clivante (Snyder), d’autres plus acclamés par un lectorat spécialiste (Morrison) ou néophyte (King). Une chose est sûre : les titres courts ou les récits complets marquent davantage l’Histoire, grâce à un accès plus aisé et un investissement économique (et de temps) moins élevé.

En synthèse, si vous avez aimé la fiction depuis Joker War, aucune raison de ne pas aller jusqu’à État de terreur. Si vous avez trouvé ça « sympa sans plus », inutile de poursuivre. Si vous accordez autant d’intérêt aux graphismes qu’au scénario alors vous serez séduits, sans aucun doute !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 17 juin 2022.

Contient : Batman #115-117, Nightwing #85-86, Batman Secret Files – The Gardener #1 et Fear State Omega #1.

Scénario : James Tynion IV + Tom Taylor
Dessin & Encrage : Jorge Jimenez + Robbi Rodriguez  + Christian Ward (+ collectif)
Couleurs : Tomeu Morey + Adriano Lucas + Christian Ward (+ collectif)

Traduction & Introduction : Jérôme Wicky & Thomas Davier
Lettrage : Makma (Sabine Maddin, Michaël Boschat et Gaël Legeard)

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Ci-dessous les six couvertures variantes de la série Batman qui constituaient un grande fresque une fois rassemblée.

Batgirl – Tome 02 : Affaires de famille

Après un premier volume séduisant qui prenait un tournant radical avec les précédentes aventures de Barbara et Batgirl, que vaut cette suite ?

[Résumé de l’éditeur]
Un nouveau Batman vient d’arriver en ville, et ce n’est pas vraiment du goût de Barbara Gordon. Son quotidien était déjà suffisamment mouvementé. Sa colocataire, Frankie, fait désormais partie intégrante de sa double vie et se retrouve par conséquent exposée à de nouveau dangers. Difficile de mener une vie normale d’adolescente lorsqu’on est aussi une super-héroïne.

[Histoire]
A Burnisde, Barbara continue de mener sa double vie avec la complicité de sa colocataire Frankie. James Gordon rend visite à sa fille et lui révèle qu’il est le nouveau Batman, celui qui contrôle une armure high-tech et officie avec le GCPD.

Décontenancée, la jeune femme hésite à lui révéler qu’elle est Batgirl

En ville, une antagoniste refait apparition : Electra.

[Critique]
L’ouvrage se décompose ainsi : un prologue (DC Sneak Peak : Batgirl), deux chapitres de la série Batgirl (#41 et #42), le troisième épisode annual, trois autres chapitres (#43 à 45) puis un épisode spécial détaché du reste et assez inutile (Batgirl Endgame #1) — on y reviendra.

Le début de ce deuxième volume est plutôt plaisant, on apprécie retrouver la relation père/fille entre James et Barbara, surtout vu le contexte avec James Gordon devenu le nouveau Chevalier Noir. Mais cela pose aussi certaines limites : cette connexion avec les deux derniers tomes de la série Batman (La Relève) perd probablement en intérêt pour les lecteurs qui n’ont pas suivi l’évolution du célèbre commissaire. Difficile de s’imaginer l’ancien policier rasé de près, svelte et musclé endosser cette armure incroyable… Et on s’interroge toujours : comment diable le paternel ne comprend toujours pas que sa fille est Batgirl ?!

L’épisode annual est lui aussi relié à d’autres comics de l’univers Batman. Tout d’abord à Grayson puisque Batgirl côtoie Dick (censé être mort dans le tome 7 de la série Justice League). Va-t-elle reconnaître son ami qui travaille à ce moment-là pour l’agence Spyral sous l’égide de Huntress ? Ensuite à Catwoman Eternal (complète en deux tomes) suite à sa rencontre avec Spoiler (Stephanie Brown) qui surgit un peu de nulle part. Enfin, après avoir croisé Batwoman, c’est avec la série Gotham Academy (terminée en trois volumes) que se créée une énième passerelle (cette série est d’ailleurs scénarisée par Brenden Fletcher, qui travaille aussi sur Batgirl).

Toute la première moitié du livre est globalement efficace mais parsemée d’allusions à d’autres séries ; difficile donc de tout comprendre si l’on n’est pas familier avec l’univers. Pas de quoi être perdu complètement non plus mais il est dommage de ne pas bénéficier d’une indépendance totale dans ce genre de récit. Quid à ce moment précis des relations amoureuses de Barbara ? Il n’a toujours pas été fait mention de ses flirts et son ancien (ou actuel ?) petit ami vu dans le premier tome. Un peu dommage, surtout quand on lit tout à la suite… C’est désormais Luke Fox, fils de Lucius, qui est la nouvelle caution romance de Barbara, principalement dans le dernier tiers de la bande dessinée.

Le reste du titre montre les préparatifs du mariage d’Alysia, l’ancienne colocataire de Barbara (vu dans les chapitres publiés en kiosque et non en librairie), avec sa copine Jo. Barbara aide son amie à s’organiser tout en enquêtant sur une attaque de tigre (!) chez Lux Tech, filiale technologique de Lucius Fox. L’avant-dernier chapitre montre ce fameux mariage et commence dans une veine hyper « girly » avant d’être nettement plus émouvant grâce au retour de Dick et ses retrouvailles avec Barbara. On aime aussi voir une romance et un baiser entre deux personnes du même sexe dans une bande dessinée « mainstream », un point fort de la série, indéniablement.

Comme brièvement évoqué, l’ultime épisode est (encore) connecté à la série Batman, mais cette fois à une tranche d’histoire qui se déroulait plus tôt, à savoir Mascarade. Le Joker ayant libéré ses toxines dans la ville, Batgirl sauve une citoyenne en proie à la folie des habitants de Gotham, le tout dans une aventure entièrement muette (déjà chroniquée ici). Complètement anecdotique et non reliée au reste de la série… On peut approuver le choix de l’éditeur de proposer une forme d’intégralité de Batgirl en librairie tout en déplorant l’aspect « pot pourri » de regrouper des arcs narratifs trop décousus du reste.

Si le premier tome manquait cruellement d’action, c’est l’inverse ici : on suit davantage Batgirl que le quotidien de Barbara. Espérons que le troisième et dernier opus de la série trouvera le bon équilibre entre les deux. Au global, Affaires de famille n’est ni meilleur ni moins bon que Bienvenue à Burnside, il est dans la droite lignée de ce dernier, compilant des chapitres éparses et parfois moins passionnants à cause de leurs allusions à d’autres séries. Un léger manque d’unité narrative à l’inverse du précédent volume donc. En revanche, et à l’instar cette fois du premier opus : on retrouve toujours des ennemis vite survolés, vite oubliés, c’est aussi dommageable (mais c’est un parti pris). L’objectif est (encore et toujours) de se démarquer de l’image un peu plus sombre de l’époque d’Oracle puis des évènements sanglants de la première ère Renaissance. Le lectorat ciblé est bien sûr « jeune », idéalement féminin voire un peu geek, mais ça passe quand même pour les autres s’ils sont moins exigeants ou adeptes de ce ton radicalement différent (une fois de plus : ne pas s’attendre à de la grande violence ou dramaturgie, ce n’est clairement pas le but ici).

Plusieurs dessinateurs se succèdent mais sans gâcher une homogénéité graphique (voir ci-après) donc on retrouve l’esprit pop, aérien, très coloré et « frais » qui contribue à l’identité visuelle de Batgirl et cet aspect peu commun à une série du genre. L’équipe créative est la même à l’écriture (le duo Cameron Stewart et Brenden Fletcher) et côté dessin quelques changements : on retrouve bien Babs Tarr la majeure partie du comic, aidée de Joel Gomez parfois et quatre autres artistes sur l’annual : Bengal, David Lafuente, Ming Doyle et Mingjue Helen Chen. Bengal est seul sur le chapitre #44 et le Endgame, il s’agit d’un dessinateur français ! Il contribue aussi à amener sa patte dans cette étonnante relecture acidulée et dynamique de la jeune justicière.

[A propos]
Publié chez Urban Comics le 29 avril 2016. Précédemment publié dans Batman Univers #1 à #7 (mars à août 2016).

Scénario : Cameron Stewart & Brenden Fletcher
Storyboard : Cameron Stewart
Dessin : Babs Tarr
Encrage : Babs Tarr
Couleur : Maris Wicks

Traduction : Mathieu Auverdin
Lettrage : Stephan Boschat

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