Archives par mot-clé : Geoff Johns

Batman : Terre-Un (tome 02)

Deux ans et demi après la publication de l’excellent premier volume, la suite des aventures d’un « Batman alternatif » (sur Terre-Un) est enfin disponible en France. Il est évidemment nécessaire d’avoir lu le tome précédent, d’autant plus qu’il est très accessible pour de nouveaux lecteurs. Si vous n’avez pas le temps de le relire, un long résumé introduit l’ouvrage.

Terre Un Batman

[Histoire]
Six mois après la mort d’Oswald Copplebot, l’ancien maire de Gotham City, Jessica Dent lui a succédé. La sœur jumelle du procureur Harvey Dent est une ancienne petite amie de Bruce Wayne. La mort du « Pingouin » est imputée à Batman, un récent et mystérieux justicier qui symbolise davantage la peur et l’effroi, plutôt que l’espoir et la sécurité.

Dans la ville, un mystérieux « croco-tueur » assassinerait des personnes dans les égouts et un terroriste surnommé le Sphinx piège des citoyens et les tuent s’ils ne répondent pas correctement à ses énigmes. Gordon est bien déterminé à enquêter sur tout cela et sait qu’il peut compter sur ce nouveau Chevalier Noir qui sévit, même s’il est encore un piètre détective, et sur Harvey Bullock, qui noie toujours une bonne partie de ses angoisses dans l’alcool.

Batman Killer Croc[Résumé]
Ces « origines revisitées » sont toujours de grande qualité et permettent de découvrir, en plus d’une version parfois altérée des personnages, une époque finalement devenue « rare » avec un Batman travaillant en solo (comprendre : sans Robin, Batgirl ou d’autres alliés super-héroïques). Ce second volume continue de montrer les premiers pas d’un Caped Crusader encore inexpérimenté, bien trop impulsif et sans talent d’enquêteur. Mais Alfred et Gordon, l’encouragent et le perfectionnent.

Désormais habitué à la nouvelle « version » d’Alfred, on constate moins de « surprises » résolument originales dans l’ouvrage : le Sphinx ressemble à ses dernières moutures modernes, Harvey Dent est un procureur déjà colérique (Double-Face interviendra très certainement dans le prochain tome), Gordon devient incorruptible, le Chevalier Noir s’améliore à tous point de vue (la Batmobile ne tardera pas à pointer le bout de son nez, on ne serait pas étonné non plus que l’homme endosse une armure au lieu de conserver son simple costume en tissu). Bref, nous arrivons, lentement mais sûrement, vers un statu quo déjà plus commun, plus familier.

Batman Terre Un Riddler SphinxMais tout ceci n’est absolument pas un défaut. Bien au contraire, on navigue dans un univers que l’on connaît déjà un peu plus, mais toujours avec grand plaisir. Un temps fort de ce second tome est l’épisode consacré à Killer Croc, alias Waylon Jones. Pour une fois, l’homme-crocodile est extrêmement humanisé et sa maladie de peau, l’ichtyose, un peu mise en avant. Il a ainsi l’apparence de ses premières apparitions dans les comics de Batman (en 1983). Cela contribue, à nouveau, à rendre l’ensemble de la bande dessinée très « plausible et crédible ». Une sensation accrue par la faillibilité du Chevalier Noir, aussi bien dans ses choix que dans ses équipements (encore une fois : son costume et son masque, tous deux finalement « simplistes », renforcent cet aspect). Les nombreux plans sur les yeux bleus de Bruce Wayne et, logique, de Batman, soignent aussi ce côté réaliste et très humain. De son côté, le Sphinx reste énigmatique, sa nature même, tout le long du récit et n’apparaît physiquement que vers la fin. Même s’il parsème ses énigmes dès le début et que ses menaces interviennent régulièrement, cet homme-mystère n’est finalement et malheureusement pas très développé.

Batman Blue EyesGary Frank dessine à nouveau cet opus, son trait réaliste et la colorisation aux teintes alternant les tons chauds et froids (tout simplement pour les séquences en intérieur/extérieur et jour/nuit) confèrent une luminosité hors-pair et définissent à merveille cet univers Terre-Un dont un troisième et dernier tome est prévu. On peut supposer, sans trop prendre de risques, que l’ultime volet montrera Double-Face (sous une forme inhabituelle) et Catwoman (Selyna Kyle faisant partie du casting surprise de cet ouvrage), et très certainement Batgirl puisqu’on voyait Barbara Gordon dessiner son costume à la fin du premier épisode et qu’elle n’est pas apparue cette fois-ci. Notons les clins d’œil éphémère à la mère de Jonathan Crane (l’Épouvantail), au père de Tim Drake (le troisième Robin) et au père de Black Lightning (super-héros DC Comics peu connu du grand public), ainsi qu’à Sal Maroni et le duo de flics Montoya et Allen (déjà figurants dans le premier). À lire absolument.

Batman Terre Un Alfred[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 26 février 2016.
Titre original : Batman Earth-One
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Gary Frank
Encrage : Jonathan Sibal
Couleur : Brad Anderson
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch
Première publication originale le 6 mai 2015.

Batman Terre Un Gordon► Acheter sur amazon.fr :
Batman : Terre-Un (tome 02)
Batman : Terre-Un (tome 01)

Batman Terre Un

Justice League – Tome 5 : La Guerre des Ligues (Trinity War)

Mise à jour : le recueil librairie sort le 19 septembre.

Justice League La Guerre des LiguesCette histoire est actuellement publiée dans le mensuel Justice League Saga (numéros #6 et #7, soit avril et mai 2014) et fera l’objet d’un tome en librairie en septembre prochain.
Batman joue un rôle plutôt important tandis que Catwoman est relativement en retrait. Il n’y a de toute façon pas de personnage principal puisqu’ils sont tous mis sur le même pied d’égalité, sauf peut-être, comme toujours, le trio Superman, Batman et Wonder Woman. Si vous ne lisez QUE du Batman et uniquement cela, alors vous pouvez faire l’impasse sur La Guerre des Ligues.

Trinity War CoversAborder cette (grande) histoire en ne connaissant donc que Batman et « un peu » La Ligue de Justice n’est pas suffisant. Dans l’idéal il faut avoir lu les séries Justice League et Justice League of America (via les magazines DC Saga puis Justice League Saga ou les quatre premiers tomes de la série), mais également Justice League Dark (La Ligue de Justice des Ténèbres, dont la série a commencé dans DS Saga #13 (à partir du chapitre #9, les précédents n’étaient absolument pas obligatoires)). Enfin, connaître la série Shazam s’avère être un gros plus. Elle est à découvrir dans les back-up de la série Justice League (DC Saga #8 à #18 et Justice League Saga #1 à #5), sachant que le chapitre #0 de Justice League est la naissance de Shazam, et que le chapitre #21 en est la conclusion. Shazam s’interfère donc au delà des simples histoires de complément, mais carrément au sein dans la série !
Mis à jour : Shazam sera édité en recueil, en vente dès le 14 novembre.

Avant de faire quelques présentations et évidemment le résumé puis la critique, voici l’ordre de lecture en version originale (en bleu, les chapitres qui sont dans les magazines et le futur tome relié) :
Trinity of Sin : Pandora #01
Justice League #22
Justice League of America #6
Justice League Dark #22
Constantine #05
Trinity of Sin : Phantom Stranger #11

Justice League of America #7
Trinity of Sin : Pandora #02
Justice League Dark #23
Justice League #23

Il y a donc le cinquième chapitre de la série Constantine qui restera inédit en VF, ainsi que le second de la série Pandora. Pas d’inquiétude, ils sont totalement dispensables, peut-être moins celui sur Pandora mais rien de bien méchant.

► Cet ordre de lecture est parfaitement cohérent, uniquement SI on a déjà lu TOUS les chapitres précédents des trois séries de Ligues de Justice (ainsi que les back-up). Sinon le lecteur sera complètement perdu.
Shazam et Justice League Dark ne sont disponibles que dans les magazines, c’est dommage car le lecteur non-connaisseur ne peut plus trouver de support pour se familiariser avec ces personnages, chose plutôt essentielle afin de mieux saisir toute la cohésion du récit.
Mis à jour : Shazam sortira bien en librairie (cf. plus haut). Le tome 5 de la Justice League comprend finalement, en plus des chapitres ci-dessus, les #18-21 de Justice League, qui ne sont pas en lien avec la suite.

Trinity War La Guerre des Ligues[Introduction]
L’histoire de Pandora est distillée depuis le début du Relaunch DC. En effet, la belle est apparue dans tous les premiers chapitres des 52 séries ! Un petit jeu de cache-cache que de nombreux fans avaient bien entendu découvert. C’est ensuite par back-up qu’elle est apparue de façon plus significatif. À ce propos il est conseillé de relire l’épilogue du premier tome de Justice League (Aux Origines), présentant un court combat entre Pandora et le Phantom Stranger. C’est ensuite le Free Comics Book Day 2012, intitulé Visions du Futur et disponible en fin de second volume de Justice League toujours (L’Odyssée du Mal) qu’il faut avoir en tête : le jugement de la Trinité du Pêché sur le Rocher de l’Éternité. On y découvre la naissance du Phantom Stranger, accusé de cupidité et condamné à errer sur terre, mais étranger à l’homme, et voir les ravages de l’avidité et celle de La Question, dont l’arrogance devient vite muette lorsqu’il perd son visage et son identité, qui restera une éternelle question dont il ne trouvera jamais la réponse. Enfin Pandora, condamnée pour sa curiosité (elle a ouvert la fameuse boîte de pandore) à une éternité de solitude, de douleur. On la voit, des siècles plus tard, récupérer dans la Chambre Noire de l’A.R.G.U.S. sa propre boîte, bien destinée à prendre en main son destin. Toujours dans ce même tome, la back-up #0 de Justice League : Pandora et Le Sorcier (également republié dans Justice League Saga #1). Ce dernier s’excuse et explique qu’il reste un grand pouvoir à l’intérieur de la boîte que seul le cœur le plus fort, ou le plus noir, peut revendiquer…

Pandora est donc une jeune femme qui fait partie de La Trinité du Pêché, avec Le Phantom Stranger et La Question. Tous trois ont été punis et maudits il y a des années par des sages, présidé par Le Sorcier, le même qui, des années plus tard, donnera au petit garçon Billy les super-pouvoirs qui feront de lui l’invincible adulte Shazam (anciennement appelé Captain Marvel chez DC Comics).

Pandora a été punie car elle a ouvert la boîte de Pandore : un crâne humain avec trois lumières rouges à l’intérieur (deux au niveau des yeux et une sur le front). Celle-ci a permit aux Sept Péchés Capitaux de s’échapper, tous représentés sous forme de monstres. Pendant plusieurs siècles, Pandora assista à la corruption des êtres humains par ces ennemis redoutables et invulnérables. Telle était donc sa punition. Mais la jeune femme en décida autrement et appris par Le Sorcier que le Mal serait vaincu si la boîte était à nouveau ouverte, mais par quelqu’un au cœur pur. Il lui confie aussi que sa punition n’était pas méritée et qu’il y a eu une erreur. Pandora décide donc d’amener la boîte à… Superman.

Trinity War Constantine[Histoire]
Malheureusement, l’Homme d’Acier a du mal à se contenir et il s’avère qu’il n’a finalement pas assez de bonté en lui pour être digne d’ouvrir la boîte. Entre-temps, Shazam a décidé d’aller répandre les cendres de son défunt adversaire, Black Adam, sur les lieux de son enfance : le Kahndak. Mais ce pays est en guerre, et le sauvetage de deux otages par Superman et Wonder Woman quelques semaines plutôt a laissé planer une grande tension entre les États. Hélas, les soldats font feu sur Shazam qui riposte aussitôt avant d’être violemment stoppé par Superman. Les deux surhommes commencent à se battre avant d’être rejoint par le reste de la Ligue de Justice pour les séparer.

Au même moment, La Ligue de Justice d’Amérique se dresse face à eux afin de les presser de quitter le territoire et d’éviter tout incident diplomatique entre les nations. C’est aussi l’occasion rêvée pour Amanda Waller de montrer au monde entier que La Ligue de Justice est incontrôlable, et que La Ligue de Justice d’Amérique est bien plus efficace. Un premier combat s’engage alors. Pendant celui-ci, Superman devient fou de rage et tue un membre de la JLA : le Dr Light, récemment intégré dans l’équipe. Il avait acquis ses pouvoirs lorsque La Ligue de Justice d’Amérique enquêtait sur La Société Secrète (voir La Ligue de Justice – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique). Après un nouveau combat, Superman requiert son propre enfermement afin de ne plus causer la mort de qui que ce soit. C’est son fidèle ami Batman qui va l’interroger et commencer ses investigations pour comprendre ce qu’il s’est passé.

Parallèlement, Madame Xanadu, membre de La Ligue de Justice des Ténèbres, est kidnappée par le mystérieux homme à la tête de La Société Secrète. Ses compagnons se lancent à sa recherche. Wonder Woman part enquêter sur l’origine de la boîte de Pandore et comprend qu’elle n’est ne provient ni des Dieux, ni de la Science mais… de la magie. Elle va donc demander à Constantine et son équipe, La Ligue de Justice des Ténèbres, son aide pour la retrouver. Mais les trois Ligues vont se croiser, se déchirer, se reconstruire, s’unir, se battre… avant de comprendre toutes les raisons de ces mystères dans un final explosif !

Justice League Trinity War[Critique]
La Guerre des Ligues a bien lieu et sa justification est plutôt cohérente. L’histoire peut paraître complexe mais si l’on est habitué aux trois séries elle est extraordinairement fluide. Les nombreux protagonistes changent de camp un peu trop facilement et la notion de guerres entre ligues est plus un prétexte qu’autre chose. On a du mal à croire aux premiers combats, où personne ne prend la peine de « réfléchir », où des super-héros, comme le Martien Limier ou bien Flash, et même Batman évidemment, ne poussent pas davantage à la réflexion. Cela peut agacer et décevoir certains, à mettre de côté pour apprécier plutôt un côté action et jeu vidéo sans prise de tête s’avère indispensable.

Geoff Johns et Jeff Lemire sont les deux architectes de ce cross-over. L’ensemble tient parfaitement la route et chaque super-héros suit sa voie de façon logique d’une série à une autre, même si c’est parfois pas forcément en raccord avec sa personnalité. La première partie de l’histoire est très excitante et haletante, la seconde est malheureusement moins prenante, à commencer par le chapitre où la boîte passe de mains en mains, comme un jeu. La conclusion n’est pas forcément mauvaise, bien que finalement un peu « facile » et —surtout— Trinity s’avère être, en fait, une grande introduction vers l’arc Forever Evil.

Trinity War Phantom StrangerDu côté des dessins, Ivan Reis s’occupe de La Ligue de Justice et tout est très détaillé et beau, proche du travail de Jim Lee (qui signait le début de la série). Les planches de Doug Mahnke (La Ligue de Justice d’Amérique) et Mikel Janin (La Ligue de justice des Ténèbres) sont moins bonnes mais relativement proches des traits de Reis. La cohérence graphique est donc bien respectée, même si forcément inégale, mais au moins on ne s’y perd pas et c’est le plus important.

Cette Guerre des Ligues s’intercale efficacement entre certaines séries majeures de l’éditeur DC Comics. Malheureusement, Trinity War demeure bancale, faute d’être à la fois une suite de ces séries mais également une introduction à quelque-chose de plus grand encore (Forever Evil). Impossible donc de lire cette histoire comme un one-shot ou à part, il faut une connaissance totale du sujet, des personnages et des autres récits. Elle s’adresse donc directement aux lecteurs (très) initiés, ce qui un cadeau pour eux, mais un gros point noir pour les autres. Même si l’histoire ne leur sera pas inaccessible, il y aura évidement moins de plaisir et plus d’incompréhensions pour eux.

Pour le fan, Trinity War offre un beau mix des trois grandes équipes de super-héros actuelles avec des scènes épiques et mémorables (cf. les dessins illustrant cet article). Même si les guerres entre elles ne sont finalement pas aussi puissantes que prévues (en peu de temps chacun change de camp ou bien combat contre son gré) et servent plus ou moins d’excuses à l’arrivée de Forever Evil, le plaisir est quand même présent. À noter également, l’escapade onirique de la série Phantom Stranger relativement plaisante, dommage de ne pas avoir le début et la suite de cette découverte.

Trinity War jim LeeLa bataille finale entre les trois ligues : en haut par Ivan Reis, en bas la preview de la même scène par Jim Lee (Justice League – Tome 2 : L’Odyssée du Mal / Cliquez pour agrandir).

[À propos]
Justice League [La Ligue de Justice]
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Ivan Reis
Couleur : Rod Reis
Justice League of America [La Ligue de Justice d’Amérique]
Scénario : Geoff Johns et Jeff Lemire
Dessin : Doug Mahnke
Couleur : Gabe Eltaeb et Nathan Eyring
Justice League Dark [La Ligue de Justice des Ténèbres/des Ombres]
Scénario : Jeff Lemire
Dessin : Mikel Janin
Couleur : Jeromy Cox

Publié dans Justice League Saga #6 et #7 (mai et juin 2014) et dans Justice League – Tome 5 : La Guerre des Ligues, paru le 19 septembre 2014.

► Acheter sur amazon.fr :
Tome 5 : La Guerre des Ligues
Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique[critique]
Tome 3 : Le Trône d’Atlantide
Tome 2 : L’Odyssée du Mal
Tome 1 : Aux Origines

Trinity War Societe Secrete[Bonus]
Voici les trois triptyques des couvertures originales réalisées pour l’occasion. Vous pouvez (comme toutes les images de cet article d’ailleurs) les ouvrir en plus grand en cliquant dessus, et évidemment les enregistrer pour faire de beaux fonds d’écran !

Trinity War 01

Trinity War 02

Trinity War 03

Justice League – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique

Batman fait partie de La Ligue de Justice (Justice League), il est parfois mis en avant dans leurs histoires (comme dans La Tour de Babel).
Mais une autre ligue existe : La Ligue de Justice d’Amérique (Justice League of America). Dans la version New 52 (la Renaissance de DC Comics), c’est Catwoman qui intègre leur équipe dans un but bien précis. La féline a un rôle plus important que les autres membres (comme c’est souvent le cas pour le Chevalier Noir dans sa propre ligue) c’est pour cela qu’on en parle ici.
De plus il est conseillé d’avoir lu cette série avant d’entamer Trinity War.

justice league of america[Histoire]
Le gouvernement a conçu l’A.R.G.U.S. (Agence de Recherche sur les Groupes Unissant des Surhumains), dirigé par la très sévère Amanda Waller. Celle-ci remplace Steeve Trevor, ancien agent de liaison qui gérait comme il le pouvait La Ligue de Justice et ex petit-ami de Wonder Woman. Steeve est convoqué par Amanda pour s’occuper d’une nouvelle équipe : La Ligue de Justice d’Amérique.
En effet, afin de contrer La Ligue de Justice, si celle-ci devient incontrôlable, une autre Ligue doit être capable de les arrêter, de les affronter et d’être aussi puissant qu’eux. Il ne faut donc pas n’importe quels super-héros, il faut… les plus dangereux !
De plus, la popularité de La Ligue de Justice est en baisse et les citoyens n’ont plus vraiment confiance en eux (suite, notamment, aux derniers évènements survenus dans l’attaquedes Atlantes — Justice League : Tome 3 – Le Trône d’Atlantide).

La Ligue de Justice d’Amérique se compose de l’extra-terrestre invincible, invisible et capable de lire les pensées, Le Limier Martien (pour contrer Superman), de la grosse brute Hawkman (pour affronter Aquaman), de la redoutable tueuse à gages Katana, qui manie le sabre avec brio (pour faire face à Wonder Woman), le jeune Vibe, qui découvre ses pouvoirs de vibrations (capables de stopper Flash), un nouveau Green Lantern, recherché par la justice (qui pourra donc se dresser contre l’autre Green Lantern), la belle et populaire Star Girl (qui devrait facilement venir à bout de Cyborg), et enfin, pour se dresser contre Batman, c’est dans un premier temps Green Arrow qui est envisagé, mais c’est finalement Catwoman qui rejoindra les rangs, seule personne, selon Trevor, à connaître réellement le Dark Knight.

Une fois l’équipe au complet, à qui on cache évidemment toutes ces basses intentions (seul Le Limier Martien en a conscience) celle-ci est dévoilée au grand jour pour rassurer la population. Elle enquête ensuite sur la Société Secrète. Green Arrow s’était infiltré dans cette mystérieuse organisation dont l’inconnu à sa tête a engagé le Professeur Ivo pour créer de nouveaux êtres surpuissants. D’autres ennemis de seconde zone ont rejoint cette Societé Secrète dont L’Épouvantail. C’est Catwoman qui est chargée, à son tour, de s’infiltrer et jouer les agents double. Pour cela elle se fait volontairement enfermer dans l’Asile d’Arkham.

La Ligue de Justice d'Amerique[Critique]
Ce récit est totalement abordable par un novice et ravira les fans qui connaissent déjà l’univers. Beaucoup plus sombre que La Ligue de Justice, celle-ci se veut de toute façon plus dangereuse, on y découvre chaque héros grâce à une courte présentation mais très efficace. Sur les huit personnages de cette équipe atypique, une moitié est en retrait (Green Lantern, Vibe, Star Girl et Katana) et l’autre plus en avant. C’est ce qui nous intéresse ici. Le Limier Martien a beau être un extra-terrestre, il n’en demeure pas moins une figure puissante pleine d’humanité et d’abnégation. Les trois back-up qui lui sont consacrés sont une excellente idée et permettent de mieux cerner cet héros.

Le colonel Steeve Trevor, Green Arrow et Catwoman sont humains et ne sont pas dotés de super-pouvoirs (comme Batman donc). Green Arrow est le pendant plus joyeux du Dark Knight (de l’aveu même de son créateur) : un homme riche qui combat avec plein de gadgets, à commencer par son arc et ses nombreuses flèches différentes. Steeve Trevor, quant à lui, doit gérer cette nouvelle Ligue, c’est un militaire intelligent, intègre, une pièce maîtresse de l’histoire. En effet, c’est lui qui va recruter personnellement Catwoman, lui qui est ami avec Green Arrow (qui est un peu l’outsider de Ligue de Justice d’Amérique) et lui qui est dans les confidences du Limier Martien.

Justice League CatwomanCatwoman intègre donc cette nouvelle Ligue mais pas aux yeux du public, son personnage étant clairement une criminelle et ne devant pas être associée à l’image des nouveaux super-héros défendant l’Amérique. Elle va donc jouer double-jeu afin d’intégrer La Société Secrète. C’est pour toutes ces raisons qu’on va suivre davantage la féline dans une petite partie de l’histoire, ainsi que son étrange lien avec Le Limier Martien dans les back-up.

Retrouver Catwoman dans ce contexte si particulier, une voleuse de Gotham dans un univers plus vaste face à des ennemis surpuissants, est réjouissant et évidemment, des allusions à Batman parsèment le récit. L’évasion de l’asile d’Arkham est détaillé dans Catwoman #19, un chapitre pour l’instant inédit en France mais qui sera sans doute publié dans le troisième ou quatrième volume de la série Catwoman. Une fois incarcérée, c’est Black Mask (voir Dans l’abîme) et Vortex qui l’aideront à organiser sa fuite. La facilité d’évasion est plutôt décevante : l’héroïne est enfermée avec son costume, donc ses griffes aux diamants permettant de couper du verre, Black Mask lui dévoile un passage secret (sic) et Vortex la remercie de lui avoir indiqué de ne plus prendre ses médicaments afin de retrouver sa force (re-sic). Malgré cela, ce chapitre s’intercalerait bien dans ce tome.

Justice League of AmericaCette nouvelle ligue fonctionne donc très bien, dommage qu’une partie soit un peu en retrait, mais en cinq chapitres il est difficile de traiter tout le monde à égalité. En tout cas il y a de l’action, des rebondissements, de superbes planches et un scénario qui tient la route et dont on veut connaître la suite, bref un bon comic !

David Finch s’occupe des dessins des trois premiers chapitres, son style est parfait et le rendu final nickel. Cet artiste a œuvré sur la série Batman – Le Chevalier Noir et le one-shot (décevant) La Nouvelle Aube. Il est d’ailleurs meilleur dessinateur que scénariste, poste occupé ici par par Geoff Johns (Batman : Terre-Un), qui assure également l’écriture de la série Justice League depuis son relaunch. Il sait donc où il va, en ayant notamment indiqué des éléments annonçant Trinity War (La Guerre des Ligues) et Forever Evil, à la fois dans sa série La Ligue de Justice mais également dans celle-ci : La Ligue de Justice d’Amérique. Brett Booth dessine les deux derniers chapitres, c’est un peu moins beau que Finch mais reste largement agréable quand même.

Justice League Amerique Scarecrow Epouvantail

Pour l’anecdote, le premier chapitre s’est écoulé à plus de 300.000 exemplaires aux États-Unis (avec une couverture différente pour chaque état), un record qui n’avait pas été égalé depuis 1996 !
À noter également, le « prologue » de cette série était le back-up du chapitre #13 de Justice League (En Froid) dans DC Saga #15, montrant Trevor et Green Arrow discuter dans un bar.

Hawkman[À propos]
Publié en France par Urban Comics le 13 juin 2014 et dans Justice League Saga #1 à #5 (novembre 2013 à mars 2014).

Scénario : Geoff Johns
Dessin : David Finch (#1-3) Brett Booth (#4-5)
Encrage : Sonia Oback (#1-#2) avec Jeromy Cox (#1) Richard Friend et David Finch (#3) Norm Rapmund (#4-5)
Couleur : Rod Reis (#1-3) avec Nathan Eyring (#1) Andrew Dalhouse (#4-#5)

Titre original : Justice League of America : World’s most dangerous
Titres des chapitres  : Les plus dangereux du monde (chap. #1 à #5).

Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Edmond Tourriol

Première publication originale dans Justice League of America #1 à #5 (avril à août 2013).

Justice League JLAAcheter sur amazon.fr : Justice League – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique