Batman – Le film 1989

Adaptation hyper fidèle au célèbre film de Tim Burton sorti en 1989 (toujours pas chroniqué sur ce site), cette bande dessinée n’a pas forcément grand intérêt car elle n’apporte rien de plus. À réserver aux complétistes ou aux amoureux du dessinateur/encreur Jerry Orway. Soulignons malgré tout la belle édition d’Urban, garnie de bonus (à l’inverse de la précédente édition française de Comics USA en… 1989).

[Résumé de l’éditeur]
Depuis le meurtre de ses parents, Bruce Wayne s’est juré de se venger en éradiquant le crime dans sa ville et en se parant du costume du Chevalier Noir. Pour réussir, il va bientôt devoir affronter celui qui deviendra l’un de ses plus redoutables ennemis : un certain Jack Napier, le bras droit du parrain de la pègre de Gotham. Batman ne tarde alors pas à découvrir que son adversaire est étroitement lié à son destin…

[Début de l’histoire]
À Gotham City, une rumeur court : une chauve-souris géante sévirait dans la ville. Les journalistes Alexander Knox et Vicky Vale enquêtent dessus, alors que la police se refuse d’y croire. Le parrain Carl Grissom a la main-mise sur la ville, avec son bras droit Jack Napier.

Un soir, lors d’une soirée au Manoir Wayne où les deux journalistes sont conviés, Bruce Wayne, sous le charme de Vicky Vale, doit s’éclipser pour aider la police à arrêter Napier, trahi par son patron Grissom (il entretenait une relation avec sa conjointe). Sous le costume de la chauve-souris, Batman, n’arrive pas à empêcher Jack de tomber dans une cuve d’acide qui transformera l’homme en terrible fou encore plus psychopathe : le Joker !

[Critique]
Difficile de conseiller l’achat de Batman – Le film 1989 puisque les amoureux du long-métrage de Tim Burton y trouveront « uniquement » sa version de papier (un brin raccourcie et composée de 95% des mêmes scènes mais sans la musique et l’habillage artistique propre au cinéma évidemment). Ceux qui aiment le film préféreront probablement le revoir ou bien s’ils sont complétistes, ils voudront ce comic book (qui peut agir comme une madeleine de Proust ou un bref voyage nostalgique). En soixante quatre pages (seulement !) Dennis O’Neil reprend quasiment mot pour mot les dialogues et le même cheminement narratif que la fiction du septième art.

Bien sûr, il y a énormément de choses à dire sur le film de Burton (ses qualités intrinsèques, son adaptation et sa révolution pour le genre) mais on aurait bien du mal à les cerner ici tant le médium est différent. C’est peut-être l’avant-propos de Yann Graf (éditeur chez Urban Comics, traducteur depuis peu et spécialiste de Batman) qui apporte aussi bien une nouveauté qu’un contexte intéressant sur le parcours (compliqué) de la gestation de la production et la finalisation de l’œuvre.

Justement, il était difficile à l’époque de revoir aisément le film (à part au cinéma durant sa sortie) puis quelques mois plus tard en laserdisc et VHS pour les plus fortunés. Cette version en BD offrait donc une certaine « seconde séance » appréciable, d’autant plus les dessins et l’encrage de Jerry Ordway (sur place durant le tournage pour mieux se familiariser des traits des acteurs) sont particulièrement réussis et fidèles.

La colorisation de Steve Oliff confère un certain réalisme et s’approprie l’imagerie gothique propre à l’univers instauré par Burton et son célèbre Joker/Jack Napier/Jack Nicholson – qui vole aussi la vedette à Batman/Bruce Wayne/Michael Keaton (de même que Vicky Vale/Kim Basinger quasiment). Manque une certaine dimension épique et spectaculaire, la BD restant assez « figée » et en ayant (forcément) en tête sa version cinéma, difficile de l’apprécier pleinement.

L’édition propose en bonus l’intégralité des planches en noir et blanc encrés et en anglais (cf. image tout en bas de cette critique) ainsi que quelques croquis et couvertures. Un contenu plus adapté que la précédente édition française sorti en 1989 (qui avait eu droit à une courte critique sur ce site). La même équipe artistique récidivera pour adapter en comics le second film de Tim Burton (Batman Returns/Le défi). Ceux appréciant le style de Jerry Ordway peuvent se tourner vers le célèbre Crisis on Infinite Earths qu’il avait signé quelques années plus tôt.

Du reste, on attend plutôt avec impatience la série de comics Batman’89 (six épisodes) publiée aux États-Unis en 2021, qui se veut être la suite directe du film, uniquement disponible dans ce format (cf. couverture à gauche).

Une curiosité absolue disponible en VO en one-shot pour une vingtaine d’euros mettant en avant Double-Face sous les traits de Billy Dee Williams (qui incarnait Harvey Dent dans le premier film Batman), la même Catwoman (Michelle Pfeiffer) et… un Robin !

Le tout écrit par Sam Hamm, scénariste des deux films de Burton. Pour l’instant, cette suite inédite n’est pas annoncée en France (mais la réédition de l’ouvrage de cette critique laisse à penser que c’est prévu).

 

_

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 10 novembre 2022.
Contient : Batman – The 1989 Movie Adaptation Deluxe Edition 

Scénario : Denis O’Neil
Dessin et encrage : Jerry Ordway
Couleur : Steve Oliff

Traduction : Xavier Hanard
Lettrage : Cromatik Ltd

Acheter sur amazon.fr : Batman – Le film 1989 (17 €)

 


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *