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Batman & Robin – Tome 06 : À la recherche de Robin

Un avant-propos informe que l’histoire se déroule peu après Le Règne du Mal. Les conséquences notables étaient l’ajout de Lex Luthor et Shazam à la Ligue de Justice et la divulgation de l’identité de Nightwing et son « exil » (en réalité devenu agent pour Spyral). La fin du tome précédent, avec Double-Face, est aussi rappelée.

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[Histoire]
Batman, accompagné du chien Titus, retrouve trace des corps disparus de Talia et Damian dans l’océan. Ra’s Al Ghul avait en effet récupéré la dépouille de sa fille et son petit-fils pour les ramener à la vie. Aquaman vient en aide au Chevalier Noir mais Ra’s parvient à s’échapper. Le Chevalier Noir requiert alors l’aide de Wonder Woman car sur l’Île du Paradis (des Amazones) se trouve un puits de Lazare que l’immortel ennemi peut utiliser. Particularité : il redonne vie mais efface toute la mémoire de ceux qui y sont ranimés. Une occasion en or pour Ra’s Al Ghul qui pourrait ainsi remodeler à sa façon sa double descendance.

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Dans sa croisade pour « retrouver » son fils, Batman fera à nouveau équipe avec Frankenstein (qui a quitté la Ligue des Ténèbres) sur le site de Nanda Parbat, une ville cachée au cœur des montagnes du Tibet. Il croisera également la Justice League, venue lui prêter main forte face à un ennemi arrivant d’Apokolips !

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[Critique]
Poursuivant son concept de « Batman &… », la série force un peu le Chevalier Noir à enchaîner les alliances (avec Aquaman, Wonder Woman, Frankenstein puis contre et avec Ra’s Al Ghul), créant pour l’occasion deux mini-histoires (les deux premiers chapitres), presque indépendantes même si elles se suivent, ce qui est un peu dommage. En toute logique, Batman se serait directement rendu dans l’Himalaya. Peu importe, ce tome se scinde clairement en trois parties, interrompu par un agréable interlude. La première étant donc les chapitres d’ouvertures, clairement les plus faibles de l’ouvrage (et les moins bien dessinés). La deuxième étant ceux avec Frankenstein puis Ra’s Al Ghul, les plus réussis : à la fois touchant, drôle (le monstre et l’homme chauve-souris forment un bon duo), prenant et original. Survient ensuite un chapitre un peu particulier, officiant comme récapitulatif et relançant complètement la série avec un levier narratif maladroit et pas terrible, à savoir un ennemi venu d’Apokolips et l’intervention de la Ligue de Justice. Enfin la troisième partie, concluant ce sixième tome, voit Batman « contre » la Ligue de Justice mais poursuivre son plan avec ses alliés plus proches, c’est à dire la Bat-Family. Une fin extrêmement intéressante.

Batman à Ra’s Al Ghul :
— La fièvre de Lazare, les complications physiques et émotionnelles… Vous risquez de créer des monstres !
[…]
— Sans vouloir te vexer, Frankenstein.
— Ce n’est rien.

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L’ensemble paraît donc inégal, à juste titre. Le début très moyen et la soudaine venue de Glorius Godfrey d’Apokolips (sic) gâche un peu la tension et le duel critique qui s’instauraient avec brio jusqu’ici (Batman était à deux doigts de tuer littéralement son immortel ennemi). Tout tombe un peu à plat, survenant de nul part. Cet aspect scénaristique digéré, force est de constater que la suite (et conclusion de l’ouvrage) rebondit efficacement dessus : Batman est face aux membres de la Justice League (se découvrant un allié en la personne de Lex Luthor) et les conflits internes de la Bat-Family (suite au Deuil de la Famille) refont légèrement surface, ce qui est plaisant. Les clones de Damian sont également de la partie avec, une fois de plus, une touche d’humanisme rare qui fait mouche.

Aux dessins on retrouve Patrick Gleason sur quatre chapitres avec, hélas, encore et toujours ce même style assez hideux sur les visages aux grosses mâchoires. C’est étonnant car le précédent volume, l’agréable La Brûlure, était prometteur quant à l’évolution de l’aspect graphique. La faute, très certainement, à deux chapitres dessiné par Doug Mahnke qui se rapproche plus ou moins de la patte de Gleason (en pire, c’est possible…) avec une étrange approche Millerienne, ou alors surfant sur les travaux de Chris Burnham (Grant Morrison présente Batman), déjà plus convaincant. Heureusement Andy Kubert revient le temps du cinquième chapitre plus long (en réalité le Robin Rises : Omega #1) et permet d’apprécier des traits nettement plus fins, détaillés et coloriés différemment. Le changement est radical et superbe. Les élégantes planches de Kubert sont un point fort de ce tome.

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Batman à Wonder Woman :
— De qui était-ce la statue ?
— Ce n’est pas une statue. C’est ma mère. Elle a été transformée en pierre par la déesse Héra quand cette dernière a appris que ma mère avait couché avec Zeus, son mari, et m’avait engendrée.
— Zeus de l’Olympe ? Le père spirituel des Dieux et des héros de la mythologie grecque ?
— Oui.
— Hmm.
— L’univers est grand, étrange, et empli de merveilles, Bruce.
— Pffff… Plus étrange de jour en jour, même. Mais ça ne veut pas dire que ça doive me plaire.

La bande dessinée se réfère lors d’un bref passage à DC Saga présente #4 (et même du #2 à #4 lors des résumés dans les magazines avant cette version reliée), un moment qui intervenait alors juste à la fin de Forever Evil (publié à l’époque dans plusieurs mensuels en kiosque). Rien de bien méchant pour la compréhension. Autre mention : Grant Morrisson présente Batman – Tome 02 : Batman R.I.P.. En effet, lorsque le Chevalier Noir est à Nanda Parbat (sur le « toit du monde », là où il retrouve Frankenstein dans cette aventure), il explique y avoir passé sept semaines dans une grotte, pour subir une expérience de simulation de la mort et la renaissance (en détail : le stade Yangti du rituel de méditation Thôgal). On retrouve ensuite, dans le cinquième chapitre (Robin Rises : Omega #1), un excellent rappel de la « création de Damian » jusqu’à la situation actuelle (un rapide résumé de l’intégrale de Grant Morrison présente Batman en somme, puis de la série Batman & Robin en passant par l’évènement Le Deuil de la Famille).

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La venue de Glorius Godfrey d’Apokolips se solde par un autre renvoi, aux quatre premiers numéros du magazine Superman Saga cette fois. Ceux-ci mettaient en scène des versions « jeunes » des justiciers via un une divinité démoniaque, Kaiyo, et le cristal de chaos, que recherche ledit Godfrey. À nouveau, cela n’est pas gênant à la compréhension globale, même si ça commence à faire beaucoup. Enfin, avec l’intervention de la Ligue de Justice, le rappel éditorial en ouverture prend sens : Luthor et Shazam sont de la partie (pour savoir pourquoi, il faut donc lire la série Justice League). Pas désagréable à la lecture, mais sans doute un peu bizarre pour le novice. Nulle autre mention de Double-Face et d’Erin, ce que laissait suggérer la fin de La Brûlure et le tout début du livre, en espérant qu’ils ne soient pas mis de côté définitivement (MàJ : ce sera finalement le cas). Autre étrangeté : Batman clame tout au long de son périple qu’il veut retrouver le corps de son fils pour l’enterrer et que celui-ci soit en paix ainsi que lui-même, puis il confirme ensuite vouloir le ressusciter…

À la recherche de Robin est donc un tome inégal mais globalement de qualité, on déplore son début, un changement soudain dans l’histoire, ses nombreuses connexions, même indirectes, à d’autres séries mais on apprécie grandement le scénario, les dialogues, le développement de Batman et l’humour (avec Frankenstein notamment). Attention à ce que la suite ne parte pas trop dans différentes directions trop ubuesques. Côté graphique, le style de Gleason est assez décevant mais celui de Kubert hisse le titre en qualité visuelle.

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[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 21 octobre 2016.
Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Patrick Gleason, Doug Mahnke (Batman & Wonder Woman / & Frankenstein), Andy Kubert (Robin Rises Omega #1)
Encrage : Mick Gray et collectif, Jonathan Glapion (Robin Rises Omega #1)
Couleur : John Kalisz, Brad Anderson (Robin Rises Omega #1)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch

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Justice League – L’Autre Terre

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Un vaisseau s’écrase dans un champs. Ce n’est pas Superman qui en sort mais… un Lex Luthor adulte, en armure, qui cherche des super-héros !

Ailleurs, la Justice League est appelée au secours d’un avion de ligne en détresse mais une fois sur place, ils constatent que tous les passagers sont morts. Curieusement, ceux-ci ont tous le cœur à droite !

La Ligue se rend peu après au bureau de Luthor justement, pour savoir s’il est impliqué, mais très vite, les membres se rendent compte qu’il ne s’agit pas de « leur » Lex Luthor car celui-ci est plutôt bon, gentil et altruiste. C’est en fait son « double », venu d’une planète jumelle de la Terre.

Dans cet endroit les choses sont inversées par rapport à l’univers que l’on connaît : Luthor est un héros tandis que les justiciers (le Syndicat du Crime) terrorisent la population et les autorités. Luthor s’est donc échappé de son monde pour venir demander de l’aide aux héros de notre planète, qu’il a surnommé Terre 2.

Justice League L'Autre Terre[Critique]
Une courte histoire indépendante (une centaine de pages seulement) écrite par Grant Morrison et dessinée par Frank Quitely, voilà qui donne envie ! Bien avant que le duo n’officie sur Batman (Incorporated notamment), il signe ce récit marginal en 2000, au thème classique : « l’inversion » du Bien et du Mal, dans lequel chaque super-héros se retrouve face à son double maléfique.

Si l’histoire se lit relativement bien, sa fin pourra dérouter par son côté trop « facile » (ou très malin et bien pensé, c’est selon). Une morale et des valeurs inversées ? Pas si simple. La réflexion se pose et finalement, la question du Bien et du Mal n’a pas vraiment de réponse. C’est cette absence de manichéisme et de jugement classique qui apportent les meilleurs atouts à L’Autre Terre, une œuvre par ailleurs très accessible et qui ne part pas dans tous les sens. Hélas, mais c’était sans doute une nécessité, pas le temps de s’attarder un peu plus sur ce Syndicat du Crime et la vie de cette planète jumelle.

Car au-delà du côté plus ou moins philosophique de l’œuvre, c’est son aspect cru et très cynique qui interpelle et il est dommage de ne pas explorer ses représentants : Ultraman, ultra violent et paranoïaque surtout (le Superman de cette autre Terre), Owlman, manipulateur blasé (Batman), SuperWoman, nymphomane perverse (Wonder Woman), Johnny Quick, drogué addict (Flash) et enfin Power Ring, simplet et pleutre (Green Lantern).

Justice League L'Autre TerrePetite mention pour Owlman, le pendant de l’homme chauve-souris, évidemment, qui a donc le hibou pour emblème (bien avant La Cour des Hiboux et dont le costume rappelle celui du personnage éponyme dans Watchmen et Before Watchmen). On découvre que Wayne est commissaire et doit faire face au caïd Gordon. Il s’agit de Thomas Wayne Senior. On comprend que sa femme est morte, ainsi que son fils Bruce frère de… son Thomas Junior (qui est donc le fameux Owlman). Une fois encore, cela rappelle la conclusion de La Nuit des Hiboux, Scott Snyder a peut-être puisé une de ses ressources là-dedans ? Ce côté alternatif évoque aussi celui de l’excellent Terre Un et de Flashpoint (dans lequel l’arc sur Batman était extrêmement réussi !).

On regrettera donc -un peu- qu’il n’y ait pas plus de planches pour découvrir plus en détails ces protagonistes, d’un côté comme de l’autre, c’est le trio Batman/Superman/Wonder Woman qui est mis en avant, au détriment des autres qui font plus de la figuration qu’autre chose (Aquaman et Le Limier Martien sont de la partie aussi). Paradoxalement, une œuvre plus dense et donc plus longue aurait certainement peu convaincu par rapport à sa fin.

Les dessins des visages de Quitely, les lèvres notamment, sont toujours ce qui peut le plus dérouter un lecteur. Le style de l’artiste est très particulier, à feuilleter donc avant l’achat. L’Autre Terre est un récit peut-être trop surestimé car à la fois accessible pour les novices (au niveau des personnages et de l’univers) mais beaucoup moins par son aspect scénaristique. Il est d’ailleurs conseillé de le lire deux voire trois fois pour être bien sûr de tout comprendre. En revanche, pas de scènes épiques et mémorables de la Justice League « classique », il faut se tourner vers d’autres comics pour cela (la collection Renaissance actuelle est idéale pour ça). Script original, story-board et divers croquis enrichissent l’édition (ce qui représente presque un tiers du livre !).

L'Autre Terre Batman Owlman[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 20 juin 2014.
Titre original : JLA Earth 2 [The Deluxe Edition]
Scénario : Grant Morrison
Dessin : Frank Quitely
Couleur : Laura Martin / Wildstorm FX
Lettrage : Stephan Boschat – Studio Makma
Traduction : Laurent Queyssi
Première publication originale en septembre 2000.

Publiée chez Soleil en novembre 2010, dans le premier tome (sur trois) de leur « collection » JLA (format très agrandi, proche de la BD franco-belge, pour les intéressés).

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Justice League – Tome 5 : La Guerre des Ligues (Trinity War)

Mise à jour : le recueil librairie sort le 19 septembre.

Justice League La Guerre des LiguesCette histoire est actuellement publiée dans le mensuel Justice League Saga (numéros #6 et #7, soit avril et mai 2014) et fera l’objet d’un tome en librairie en septembre prochain.
Batman joue un rôle plutôt important tandis que Catwoman est relativement en retrait. Il n’y a de toute façon pas de personnage principal puisqu’ils sont tous mis sur le même pied d’égalité, sauf peut-être, comme toujours, le trio Superman, Batman et Wonder Woman. Si vous ne lisez QUE du Batman et uniquement cela, alors vous pouvez faire l’impasse sur La Guerre des Ligues.

Trinity War CoversAborder cette (grande) histoire en ne connaissant donc que Batman et « un peu » La Ligue de Justice n’est pas suffisant. Dans l’idéal il faut avoir lu les séries Justice League et Justice League of America (via les magazines DC Saga puis Justice League Saga ou les quatre premiers tomes de la série), mais également Justice League Dark (La Ligue de Justice des Ténèbres, dont la série a commencé dans DS Saga #13 (à partir du chapitre #9, les précédents n’étaient absolument pas obligatoires)). Enfin, connaître la série Shazam s’avère être un gros plus. Elle est à découvrir dans les back-up de la série Justice League (DC Saga #8 à #18 et Justice League Saga #1 à #5), sachant que le chapitre #0 de Justice League est la naissance de Shazam, et que le chapitre #21 en est la conclusion. Shazam s’interfère donc au delà des simples histoires de complément, mais carrément au sein dans la série !
Mis à jour : Shazam sera édité en recueil, en vente dès le 14 novembre.

Avant de faire quelques présentations et évidemment le résumé puis la critique, voici l’ordre de lecture en version originale (en bleu, les chapitres qui sont dans les magazines et le futur tome relié) :
Trinity of Sin : Pandora #01
Justice League #22
Justice League of America #6
Justice League Dark #22
Constantine #05
Trinity of Sin : Phantom Stranger #11

Justice League of America #7
Trinity of Sin : Pandora #02
Justice League Dark #23
Justice League #23

Il y a donc le cinquième chapitre de la série Constantine qui restera inédit en VF, ainsi que le second de la série Pandora. Pas d’inquiétude, ils sont totalement dispensables, peut-être moins celui sur Pandora mais rien de bien méchant.

► Cet ordre de lecture est parfaitement cohérent, uniquement SI on a déjà lu TOUS les chapitres précédents des trois séries de Ligues de Justice (ainsi que les back-up). Sinon le lecteur sera complètement perdu.
Shazam et Justice League Dark ne sont disponibles que dans les magazines, c’est dommage car le lecteur non-connaisseur ne peut plus trouver de support pour se familiariser avec ces personnages, chose plutôt essentielle afin de mieux saisir toute la cohésion du récit.
Mis à jour : Shazam sortira bien en librairie (cf. plus haut). Le tome 5 de la Justice League comprend finalement, en plus des chapitres ci-dessus, les #18-21 de Justice League, qui ne sont pas en lien avec la suite.

Trinity War La Guerre des Ligues[Introduction]
L’histoire de Pandora est distillée depuis le début du Relaunch DC. En effet, la belle est apparue dans tous les premiers chapitres des 52 séries ! Un petit jeu de cache-cache que de nombreux fans avaient bien entendu découvert. C’est ensuite par back-up qu’elle est apparue de façon plus significatif. À ce propos il est conseillé de relire l’épilogue du premier tome de Justice League (Aux Origines), présentant un court combat entre Pandora et le Phantom Stranger. C’est ensuite le Free Comics Book Day 2012, intitulé Visions du Futur et disponible en fin de second volume de Justice League toujours (L’Odyssée du Mal) qu’il faut avoir en tête : le jugement de la Trinité du Pêché sur le Rocher de l’Éternité. On y découvre la naissance du Phantom Stranger, accusé de cupidité et condamné à errer sur terre, mais étranger à l’homme, et voir les ravages de l’avidité et celle de La Question, dont l’arrogance devient vite muette lorsqu’il perd son visage et son identité, qui restera une éternelle question dont il ne trouvera jamais la réponse. Enfin Pandora, condamnée pour sa curiosité (elle a ouvert la fameuse boîte de pandore) à une éternité de solitude, de douleur. On la voit, des siècles plus tard, récupérer dans la Chambre Noire de l’A.R.G.U.S. sa propre boîte, bien destinée à prendre en main son destin. Toujours dans ce même tome, la back-up #0 de Justice League : Pandora et Le Sorcier (également republié dans Justice League Saga #1). Ce dernier s’excuse et explique qu’il reste un grand pouvoir à l’intérieur de la boîte que seul le cœur le plus fort, ou le plus noir, peut revendiquer…

Pandora est donc une jeune femme qui fait partie de La Trinité du Pêché, avec Le Phantom Stranger et La Question. Tous trois ont été punis et maudits il y a des années par des sages, présidé par Le Sorcier, le même qui, des années plus tard, donnera au petit garçon Billy les super-pouvoirs qui feront de lui l’invincible adulte Shazam (anciennement appelé Captain Marvel chez DC Comics).

Pandora a été punie car elle a ouvert la boîte de Pandore : un crâne humain avec trois lumières rouges à l’intérieur (deux au niveau des yeux et une sur le front). Celle-ci a permit aux Sept Péchés Capitaux de s’échapper, tous représentés sous forme de monstres. Pendant plusieurs siècles, Pandora assista à la corruption des êtres humains par ces ennemis redoutables et invulnérables. Telle était donc sa punition. Mais la jeune femme en décida autrement et appris par Le Sorcier que le Mal serait vaincu si la boîte était à nouveau ouverte, mais par quelqu’un au cœur pur. Il lui confie aussi que sa punition n’était pas méritée et qu’il y a eu une erreur. Pandora décide donc d’amener la boîte à… Superman.

Trinity War Constantine[Histoire]
Malheureusement, l’Homme d’Acier a du mal à se contenir et il s’avère qu’il n’a finalement pas assez de bonté en lui pour être digne d’ouvrir la boîte. Entre-temps, Shazam a décidé d’aller répandre les cendres de son défunt adversaire, Black Adam, sur les lieux de son enfance : le Kahndak. Mais ce pays est en guerre, et le sauvetage de deux otages par Superman et Wonder Woman quelques semaines plutôt a laissé planer une grande tension entre les États. Hélas, les soldats font feu sur Shazam qui riposte aussitôt avant d’être violemment stoppé par Superman. Les deux surhommes commencent à se battre avant d’être rejoint par le reste de la Ligue de Justice pour les séparer.

Au même moment, La Ligue de Justice d’Amérique se dresse face à eux afin de les presser de quitter le territoire et d’éviter tout incident diplomatique entre les nations. C’est aussi l’occasion rêvée pour Amanda Waller de montrer au monde entier que La Ligue de Justice est incontrôlable, et que La Ligue de Justice d’Amérique est bien plus efficace. Un premier combat s’engage alors. Pendant celui-ci, Superman devient fou de rage et tue un membre de la JLA : le Dr Light, récemment intégré dans l’équipe. Il avait acquis ses pouvoirs lorsque La Ligue de Justice d’Amérique enquêtait sur La Société Secrète (voir La Ligue de Justice – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique). Après un nouveau combat, Superman requiert son propre enfermement afin de ne plus causer la mort de qui que ce soit. C’est son fidèle ami Batman qui va l’interroger et commencer ses investigations pour comprendre ce qu’il s’est passé.

Parallèlement, Madame Xanadu, membre de La Ligue de Justice des Ténèbres, est kidnappée par le mystérieux homme à la tête de La Société Secrète. Ses compagnons se lancent à sa recherche. Wonder Woman part enquêter sur l’origine de la boîte de Pandore et comprend qu’elle n’est ne provient ni des Dieux, ni de la Science mais… de la magie. Elle va donc demander à Constantine et son équipe, La Ligue de Justice des Ténèbres, son aide pour la retrouver. Mais les trois Ligues vont se croiser, se déchirer, se reconstruire, s’unir, se battre… avant de comprendre toutes les raisons de ces mystères dans un final explosif !

Justice League Trinity War[Critique]
La Guerre des Ligues a bien lieu et sa justification est plutôt cohérente. L’histoire peut paraître complexe mais si l’on est habitué aux trois séries elle est extraordinairement fluide. Les nombreux protagonistes changent de camp un peu trop facilement et la notion de guerres entre ligues est plus un prétexte qu’autre chose. On a du mal à croire aux premiers combats, où personne ne prend la peine de « réfléchir », où des super-héros, comme le Martien Limier ou bien Flash, et même Batman évidemment, ne poussent pas davantage à la réflexion. Cela peut agacer et décevoir certains, à mettre de côté pour apprécier plutôt un côté action et jeu vidéo sans prise de tête s’avère indispensable.

Geoff Johns et Jeff Lemire sont les deux architectes de ce cross-over. L’ensemble tient parfaitement la route et chaque super-héros suit sa voie de façon logique d’une série à une autre, même si c’est parfois pas forcément en raccord avec sa personnalité. La première partie de l’histoire est très excitante et haletante, la seconde est malheureusement moins prenante, à commencer par le chapitre où la boîte passe de mains en mains, comme un jeu. La conclusion n’est pas forcément mauvaise, bien que finalement un peu « facile » et —surtout— Trinity s’avère être, en fait, une grande introduction vers l’arc Forever Evil.

Trinity War Phantom StrangerDu côté des dessins, Ivan Reis s’occupe de La Ligue de Justice et tout est très détaillé et beau, proche du travail de Jim Lee (qui signait le début de la série). Les planches de Doug Mahnke (La Ligue de Justice d’Amérique) et Mikel Janin (La Ligue de justice des Ténèbres) sont moins bonnes mais relativement proches des traits de Reis. La cohérence graphique est donc bien respectée, même si forcément inégale, mais au moins on ne s’y perd pas et c’est le plus important.

Cette Guerre des Ligues s’intercale efficacement entre certaines séries majeures de l’éditeur DC Comics. Malheureusement, Trinity War demeure bancale, faute d’être à la fois une suite de ces séries mais également une introduction à quelque-chose de plus grand encore (Forever Evil). Impossible donc de lire cette histoire comme un one-shot ou à part, il faut une connaissance totale du sujet, des personnages et des autres récits. Elle s’adresse donc directement aux lecteurs (très) initiés, ce qui un cadeau pour eux, mais un gros point noir pour les autres. Même si l’histoire ne leur sera pas inaccessible, il y aura évidement moins de plaisir et plus d’incompréhensions pour eux.

Pour le fan, Trinity War offre un beau mix des trois grandes équipes de super-héros actuelles avec des scènes épiques et mémorables (cf. les dessins illustrant cet article). Même si les guerres entre elles ne sont finalement pas aussi puissantes que prévues (en peu de temps chacun change de camp ou bien combat contre son gré) et servent plus ou moins d’excuses à l’arrivée de Forever Evil, le plaisir est quand même présent. À noter également, l’escapade onirique de la série Phantom Stranger relativement plaisante, dommage de ne pas avoir le début et la suite de cette découverte.

Trinity War jim LeeLa bataille finale entre les trois ligues : en haut par Ivan Reis, en bas la preview de la même scène par Jim Lee (Justice League – Tome 2 : L’Odyssée du Mal / Cliquez pour agrandir).

[À propos]
Justice League [La Ligue de Justice]
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Ivan Reis
Couleur : Rod Reis
Justice League of America [La Ligue de Justice d’Amérique]
Scénario : Geoff Johns et Jeff Lemire
Dessin : Doug Mahnke
Couleur : Gabe Eltaeb et Nathan Eyring
Justice League Dark [La Ligue de Justice des Ténèbres/des Ombres]
Scénario : Jeff Lemire
Dessin : Mikel Janin
Couleur : Jeromy Cox

Publié dans Justice League Saga #6 et #7 (mai et juin 2014) et dans Justice League – Tome 5 : La Guerre des Ligues, paru le 19 septembre 2014.

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Tome 5 : La Guerre des Ligues
Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique[critique]
Tome 3 : Le Trône d’Atlantide
Tome 2 : L’Odyssée du Mal
Tome 1 : Aux Origines

Trinity War Societe Secrete[Bonus]
Voici les trois triptyques des couvertures originales réalisées pour l’occasion. Vous pouvez (comme toutes les images de cet article d’ailleurs) les ouvrir en plus grand en cliquant dessus, et évidemment les enregistrer pour faire de beaux fonds d’écran !

Trinity War 01

Trinity War 02

Trinity War 03