Archives par mot-clé : Detective Comics

Batman Detective Comics – Tome 06 : La chute des Batmen

Après un excellent tome 5, la chouette série Batman Detective Comics est dans sa dernière ligne droite. Critique de l’avant-dernier volume qui rassemble plusieurs éléments narratifs parsemés depuis le début.

[Résumé de l’éditeur]
Red Robin est enfin de retour ! Et maintenant qu’il a retrouvé sa place aux côtés de Spoiler et de ses alliés, il lutte de nouveau contre le crime. Mais le succès de Batman et de la Bat-Famille a un prix, car le Syndicat des Victimes entend les faire payer. Leur ultimatum cinglant vient de tomber : si Batman ne révèle pas son identité en direct à la télévision, les criminels de l‘Asile d’Arkham seront lâchés sur la ville.

[Histoire]
Tandis que Spoiler retrouve Red Robin – et que leur couple subit quelques tensions suite au travail acharné de Tim – plusieurs menaces prolifèrent dans Gotham. Tout d’abord une équipe de plusieurs vilains emmenés par Killer Moth. Ensuite la collaboration entre le Syndicat des Victimes et Anarky, tous deux élaborant leurs plans depuis l’Asile d’Arkham. Enfin, Gueule d’Argile se contrôle de moins en moins, son ADN « de monstre » prend le dessus sur son état humain…

Par ailleurs, Michael Akins, le maire de la ville est farouchement opposé à la croisade de mercenaires qu’emploie Batman, à commencer par Gueule d’Argile, justement, qui n’a pas sa place dans une équipe de justiciers mais devrait être enfermé avec les autres criminels.

« Vous êtes en train de militariser le concept de Batman. Ce n’est plus un seul homme qui aide une ville à accomplir ce qu’elle ne pouvait réaliser seule. C’est un groupe de cinq à dix justiciers surentraînés qui cherchent à supplanter le système de justice démocratique dans notre ville. Et plusieurs d’entre eux ont l’air d’adolescents, bordel. »
Le maire Akins à Batman.

[Critique]
Jamais un titre n’aura aussi bien résumé son récit ! La chute des Batmen montre évidemment l’effondrement des Chevaliers de Gotham (nom trouvé par Red Robin). L’équipe est pétrie de tensions, elle se scinde même en deux camps, Gueule d’Argile prend le large et redevient presque un ennemi flamboyant. Tim Drake est toujours obsédé par « l’acte » (on ignore lequel) que commettra Batwoman et qui causera le futur peu radieux où un Drake plus âgé reprendra la cape de Batman (cf. tome précédent). Batman doit composer avec la municipalité de la ville et l’Asile d’Arkham, bref le récit est riche en action et en promesses plutôt tenues ! Deux grosses ficelles à déplorer néanmoins : l’ensemble des gardes de l’asile qui sont complices avec le Syndicat et Batman qui en dégomme une centaine à lui tout seul (sans qu’on ne le voit puisqu’il y a une ellipse). C’est le seul point noir de l’ouvrage qui rassemble pas mal de pièces de puzzles narratifs évoqués depuis le début de la série.

On connecte donc les agissements (dans l’ombre) du Syndicat des Victimes et ceux d’Anarky, une alliance qui fait sens et, une fois de plus, est plutôt originale parmi les productions de comics sur le Chevalier Noir. Une idée est également esquissée : une petite ligue d’ennemis de seconde zone dirigée par Killer Moth. Séduisante sur le papier mais vite contrée par les justiciers, on espère revoir cela à l’occasion car c’était plutôt bien vu. Ce sixième tome (l’avant-dernier) met enfin en avant Gueule d’Argile.

Rappelons que chaque volume a toujours eu valeur d’introspection pour un membre de l’équipe avec un équilibre plutôt respecté : Batwoman/Kate, Spoiler/Stéphanie, Orphan/Cassandra, Azrael/Jean-Paul. Red Robin/Tim y a surtout eu droit dans l’opus précédent (même s’il était bien suivi dans le premier tome aussi) et Gueule d’Argile/Basil a eu un traitement qui était très justement écrit mais pas encore bien exploité. C’est donc réparé dans ce tome qui propose, en plus de suivre l’évolution de l’anti-héros, un très long chapitre (annual#1) dédié à ses origines. De quoi comprendre la relation qu’il avait avec celle qui deviendra Gueule de Boue et dont on nous parle depuis le tome 2.

Rétroactivement, cet épisode aurait pu (aurait du ?) être publié au tout début des aventures de cette team atypique pour une meilleure fluidité narrative. Rappelant le superbe double épisode de Batman, la série animée, consacrée au même personnage, ce chapitre est assez touchant avec ce souffle d’humanité qui parcourt la fiction (un de ses atouts depuis le début) À ce stade, seul Batwing/Luke Fox n’a pas réellement eu de chapitres dédiés, même si on le voyait beaucoup avec Jean-Paul dans le quatrième volet. Rappelons également qu’Alfred est majoritairement absent de la série, tout comme Gordon, qu’on retrouve enfin un peu plus ici.

Les séquences d’action – impressionnantes avec Gueule d’Argile – s’enchaînent avec brio et convergent vers ce qu’on nous promettait en amont. Pas de révélation majeure dans cette critique, il reste de toute façon un ultime tome pour conclure efficacement la fiction. À ce stade, les chaînons manquants sont ceux autour de la Ligue des Ombres et de l’Ordre de Saint-Dumas (cf. tomes 3 et 4), s’ils ne reviennent pas dans l’opus suivant, ils n’auront pas servis à grand chose (malgré ce qui a été évoqué un moment). Inutile d’être davantage nébuleux, La chute des Batmen tient bien ses promesses aussi et montre une équipe de plus en plus brisée, un peu ce qu’avait tenté Scott Snyder avec son Deuil de la Famille et ses faibles conséquences. Une fois de plus : à suivre sur la durée pour constater les dégâts.

Les dessins sont à nouveau signés par une myriade d’artistes, à l’exception de certains visages (des expressions faciales peu naturelles) de Joe Bennet et Eddy Barrows et leur colorisation, l’ensemble tient la route, magnifiant parfois des séquences de destruction porn, de poursuites et de combats. Le découpage s’étale souvent sur des doubles pages ou avec malice durant l’épisode de l’annual sous forme de bobines de films. Clairement, côté graphisme même si aucun style ne se démarque vraiment, on est quand même dans du bon niveau avec des palettes chromatiques riches, bref typique dans du bon comic book !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 7 juin 2019.
Également publié dans les magazines Batman Rebirth #17 à #20 (octobre 2018 à janvier 2019)

Contenu : Batman Detective Comics #969-974 + Detective Comics Annual #1

Scénario : James Tynion IV
Dessin : Joe Bennett, Miguel Mendonça, Jesus Merino, Philippe Briones, Eddy Barrows
Encrage : Collectif
Couleurs :  Adriano Lucas, Jason Wright, Allen Passalaqua

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio MAKMA)

Acheter sur amazon.fr : Batman Detective Comics – Tome 6 : La chute des Batmen

 

 

 

 

 

Batman Detective Comics – Tome 04 : Deus Ex Machina

La série Detective Comics de l’ère Rebirth se poursuit avec une qualité hétérogène. Ce quatrième tome ne déroge pas à la règle, alternant du bon et moins bon. Explications.

[Résumé de l’éditeur]
En formant une équipe, Batman n’avait pas seulement pour but de protéger Gotham, il voulait également mettre ses alliés à l’abri d’attaques ciblées. Mais faire partie d’une équipe n’a pas que des bons côtés pour ses membres, surtout quand les fantômes de leur passé resurgissent soudain… Et l’heure est grave, puisque la Bat-Family est dans la ligne de mire de l’Ordre de St. Dumas, un groupuscule qui a formé Azrael et qui dispose d’un nouvel assassin, une intelligence artificielle nommée Ascalon. Afin de sauver ses amis, Batman va devoir se servir du plus puissant des artéfacts magiques : la Machine de Dieu. Mais cela sera-t-il suffisant pour vaincre Ascalon ?

[Histoire]
Spoiler intervient dans une prise d’otage, opérant toujours en marge de Batman et ses alliés car elle ne partage plus les mêmes convictions sur leur statut de sauveteurs (cf. tome 2).

Luke Fox et Jean-Paul Valley assistent à un match de basket quand un certain Nomoz fait irruption, sévèrement blessé. Nomoz est l’ancien mentor de Jean-Paul à l’époque où il œuvrait en tant qu’Azrael. Il prévient ce dernier de l’arrivée d’un nouvel ennemi : Ascalon.

En parallèle, au Casino de la Banquise du Pingouin, Bruce Wayne renoue avec Zatanna la sorcière, tous deux sont justement attaqués par Ascalon !

Entre l’intelligence artificielle des robots de Fox, la magie de Zatanna et la foi de Jean-Paul, c’est un affrontement de mélanges des genres étrange qui se joue !

[Critique]
Ce quatrième tome est dans la droite lignée du précédent : ni mauvais, ni excellent. Il propose de bonnes choses et de moins bonnes. Le scénario est toujours écrit par James Tynion IV, épaulé par Christopher Selba uniquement pour le premier épisode – qui montre Spoiler avant de la mettre aussitôt de côté. D’un côté il montre Zatanna (et donc la magie), d’un autre Jean-Paul Valley (et donc un mixe entre secte et religion/foi – ce qui va souvent de pair), ce dernier est le protagoniste mis en avant dans le volume, tous comme ceux d’avant mettaient une personne de l’équipe sous les radars. Cette alternance originale et intrigante fonctionne plus ou moins : parfois palpitant ou agaçant.

On apprécie explorer le passé de Bruce et Zatanna, le duo fonctionne à merveille, aussi bien dans les flash-backs, où plane l’ombre de Ra’s al Ghul, que dans le présent où la puissance de la magicienne est mise à l’épreuve ! En revanche, on a du mal avec les péripéties mi-bibliques, mi-fantaisiste d’Azrael et cette étrange culte autour de lui. Autant Jean-Paul est convaincant sous son alias civil et un bon élément en tant que justicier, autant tout ce qui l’entour dénote pas mal (une récurrence chez ce personnage créé pour la saga Knightfall à la base – et où l’on pouvait déjà faire ces mêmes reproches à l’époque – dont la célèbre armure finale a été ici modernisée, petit plaisir coupable pour les fans, cf. image tout en bas de l’article pour ceux qui veulent découvrir). On retrouve aussi le docteur Victoria October, qui surgit un peu de nulle part si on a la mémoire courte (elle était apparue dans le tome 2).

En somme, le mélange des genres est assez particulier, le mysticisme, voire l’ésotérisme contrebalance avec l’intelligence artificielle robotique maintes fois rabâchée (le titre originel est d’ailleurs Intelligence et non Deus Ex Machina) mais au traitement, in fine, assez convenu (avec un clin d‘œil sympathique au costume – ou plutôt l’armure – « Chappie » de Batman La Relève). Ajoutons à cela la partie avec Azrael, son gourou et ses rituels, on obtient un étrange mixe qui prend en fonction des appréciations de chacun (ici on trouve que ça marche moyennement comme expliqué). Néanmoins, l’ensemble se lit toujours aussi bien, entre un rythme prenant et un bon équilibre entre actions et dialogues. Seule l’ouverture avec Spoiler tranche avec le reste du titre puisqu’on ne la revoie pas du tout après sa rencontre avec Anarky (il faut se tourner vers le prochain tome pour découvrir leur relation).

La conclusion du titre annonce d’ailleurs de belles choses (attention aux révélations, passez au paragraphe suivant sinon) : Batman et ses alliés apprennent que Red Robin est vivant, le père de Jean-Paul (commanditaire de l’Ordre de St. Dumas) rejoint Ra’s al Ghul, ce dernier annonçant un mystérieux bienfaiteur tirant les ficelles dans l’ombre. Rappelons que le père de Zatanna, Zatara, connait aussi Ghul, sera-t-il de retour lui aussi ? Beaucoup de possibilités donc, l’occasion de reconnecter les premiers ennemis (La Colonie), les victimes (Le Syndicat), les différentes Ligues (Ombres et Assassins) et ce qu’on a vu dans ce quatrième volume. Plus que trois avant la conclusion de la série !

Un point pénible lié à l’écriture de Zatanna. Celle-ci clame ses sorts « à l’envers », c’est-à-dire que les lettres des mots sont inversés. Ainsi pour « foudre« , il y aura écrit « erduof« . Sur un mot de temps en temps pourquoi pas, mais quand il y en a plusieurs, que ceux-ci se lisent donc de droite à gauche mais que la succession des mots est, elle, soit de haut en bas, soit de gauche à droite, soit de droite à gauche, c’est usant. Ça casse complètement la lecture et ce n’est pas pratique du tout. La faute aux auteurs qui ont toujours opté ainsi pour ce personnage ainsi que la traduction française – cf. image ci-dessous.

Les dessins sont cette fois assurés par Alvaro Martinez tout au long de la fiction sauf pour le premier épisode (sur Spoiler), signé Carmen Carnero. L’homogénéité graphique est donc assurée avec un ensemble franchement réussi, offrant de belles planches (parfois double et à lire horizontalement, comme d’habitude) et une colorisation maîtrisée, avec une volonté de traits « réalistes » pour une bande dessinée offrant de la magie, des robots, des créatures et de l’urbanisme, sacrée prouesse qu’on félicite ! Au demeurant, cette saga Detective Comics reste toujours aussi plaisante par son équipe directrice atypique (le Chevalier Noir et ses alliés donc), conférant une certaine originalité bienvenue. Rien que pour ça il est quand même dommage de passer à côté malgré ses faiblesses narratives évidentes.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 24 août 2018 précédemment publié dans les magazines Batman Rebirth #11 à #14 (avril à juillet 2018).

Contient Batman : Detective Comics #957-962

Scénario : James Tynion IV, Christopher Selba
Dessin : Alvaro Martinez, Carmen Carnero
Encrage : Javier Mena, Brad Anderson
Couleurs : Karl Story, Richard Friend, Carmen Carnero, Raul Fernandez

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (studio MAKMA)

Acheter sur amazon.fr : Batman Detective Comics – Tome 04 : Deus Ex Machina



Batman Detective Comics – Tome 02 : Le syndicat des victimes

Après une introduction sympathique mais sans plus – à saluer notamment pour le capital sympathie de son équipe de justiciers et l’ensemble des dessins plutôt corrects mais à déplorer sur son scénario plutôt moyen et prévisible –, que vaut la suite de la série Batman Detective Comics ? Cette seconde salve est nettement plus réjouissante et la série prend son envol avec brio ! Critique et explications.

[Résumé de l’éditeur]
Pour faire face aux nombreuses menaces que doit affronter Gotham, Batman peut à présent compter sur une nouvelle équipe d’alliés. Entraînés par Batwoman – la cousine de Bruce Wayne –, Spoiler, Gueule d’argile et Orphan enchaînent les ennemis. Mais au cours de leur croisade, il arrive qu’il y ait des pertes civiles, et les justiciers vont maintenant devoir en assumer les conséquences, car le Syndicat des Victimes compte bien leur faire payer.

[Critique]
Quel plaisir de savourer cette suite d’aventures qui gomme quasiment tous les défauts du tome précédent. Si l’intégralité de ces deux volumes avaient d’ailleurs été rassemblés en un seul dès le début, l’enthousiaste initial aurait été plus fort. En effet, cette fois on prend le temps de bien suivre chaque protagoniste, leurs échanges au sein de l’équipe permet d’être (enfin) plus familier avec chacun d’entre eux. L’équilibre est plus juste, avec une très intéressante évolution pour Stephanie Brown, alias Spoiler (on retrouve chez la jeune fille son côté « moins héroïque » de la continuité habituelle, cf. période pré-Jeux de Guerre, quand elle désobéissait à Batman).

Le tome se décompose en deux récits : Le syndicat des victimes (cinq chapitres) et Batwoman Begins (deux épisodes). Le premier embarque son lecteur dans la droite lignée des évènements de La nuit des monstres (eux-mêmes suivaient La colonie). Un groupe emmené par des victimes d’anciens affrontements entre le Chevalier Noir et ses ennemis met à mal l’équipe hétéroclite de Gotham : Batman, Batwoman, Spoiler, Orphan, Gueule d’Argile et désormais Batwing (Luke Fox, fils de Lucius) – Red Robin étant toujours considéré comme mort (même si la toute fin de l’épisode précédent révélait son statut, cassant toute dramaturgie possible).

C’est l’un des rares points faibles du titre : ces nouveaux « vilains » sont évacués un peu trop rapidement et leurs motifs restent assez sommaires, in fine. Néanmoins, ces victimes collatérals permettent une réflexion pertinente sur la croisade des encapés, à tel point que Spoiler effectue(ra) une sacrée remise en question. Si les combats sont eux aussi expéditifs, on note une certaine empathie pour deux vilains : leur chef (en couverture du comic) et Gueule de Boue (son nom explique déjà tout). L’intérêt est double puisque les justiciers ont chacun droit à une mise en lumière par le biais de leur parcours ou à travers le fameux Syndicat. Les projecteurs sont tournés vers Spoiler en tête puis Batwing, Orphan et Gueule d’Argile. Batman et Batwoman restent bien sûr sur le devant de la scène mais seront surtout au centre de la seconde histoire, un peu en deçà de la première (naviguant entre flashback et présent autour de la figure paternelle de Batwoman).

La composition de l’équipe était déjà inédite mais propose désormais une diversité bienvenue qu’on avait rarement vu en près de quatre vingt années de publications de comics sur le Dark Knight. Ainsi, les alliés de Batman sont, à ce stade, trois femmes, dont une asiatique (et une lesbienne si cela importe pour le lecteur) et deux hommes, dont un noir et un « difforme ». Une représentation bienvenue car elle n’est absolument pas forcée mais naturelle (et bien écrite, évidemment). Pas d’opportunisme donc (comme c’est parfois le cas) mais une sincère démarche de création artistique. On ajoute les quelques apparitions de Jean-Paul Valley et Renee Montoya en renfort lointain et discret et, davantage présente, Harper Row. Cette dernière a définitivement arrêté ses activités nocturnes (sous l’alias Sialia, anciennement Bluebird). Cela fait plaisir de la retrouver après ses premiers pas sous l’ère Snyder puis quelques séries annexes (au hasard Batgirl). En soutien de taille pour Spoiler, elle complète malgré elle toute cette équipe si hétéroclite.

Entre les convictions des uns, les hésitations des autres, la juvénilité de certains, les stratégies opposées des « anciens », Batman (peinant toujours à faire confiance entièrement à ses alliés) et Batwoman (davantage carrée grâce à son passif militaire et l’éducation de son paternel – toujours emprisonné), l’œuvre est riche en dialogues, une densité qui manquait clairement dans les précédents volets. Une pointe d’émotion – ou d’empathie à minima pour l’ensemble des protagonistes – se fait ressentir. On approuve vraiment tout cet aspect qui permet de livrer une bande dessinée qui sort des sentiers battus, croisant des intrigues et fractures au sein de la team.

Côté dessins, c’est un petit peu la foire : Alvaro Martinez, Eddy Barrows, Al Barrionuevo, Carmen Carnero, Ben Oliver et Szymon Kudranski se succèdent. Heureusement, cela ne change ni la cohésion d’ensemble, ni la beauté de chaque style – parfois mainstream, parfois plus indépendant, toujours soigneusement découpés et, surtout, brillamment colorisé. En synthèse, Le Syndicat des Victimes est une plongée passionnante entre réflexion et action, on espère le revoir ultérieurement car il mérite un traitement sur le long terme. En tout cas, on est plus réjouit de cette lecture que le premier volume et on le conseille, rejoignant même les coups de cœur du site.

[A propos]
Publié chez Urban Comics le 12 janvier 2018.
Également publié dans les magazines Batman Rebirth #4 à #7 (septembre à décembre 2017)

Contenu : Batman Detective Comics #943-949

Scénario : James Tynion IV, Marguerite Bennette (#948-949)
Dessin : Alvaro Martinez, Eddy Barrows, Al Barrionuevo, Carmen Carnero, Ben Oliver, Szymon Kudranski
Encrage : Raul Fernandez, Eber Ferreira, Al Barrionuevo, Scott Hanna, Julio Ferreira, Ben Oliver
Couleurs : Brad Anderson, Adriano Lucas, Ben Oliver

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio MAKMA)

Acheter sur amazon.fr : Batman • Detective Comics – Tome 02 : Le syndicat des victimes