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Batman Detective Comics – Tome 05 : Un sanctuaire solitaire

La chouette série Batman Detective Comics (de l’ère Rebirth) se poursuit avec un cinquième tome très réussi. Critique.

[Résumé de l’éditeur]
Tim Drake est vivant, mais où se trouve-t-il ? Enfermé dans une mystérieuse prison hors du temps, Red Robin devra faire un choix et réussir à échapper à son mystérieux ravisseur. De son côté, Spoiler poursuit sa quête de vengeance dans les rues de Gotham. Et l’énigmatique Anarky est bien décidé à lui venir en aide.

[Histoire]
Spoiler rejoint les rangs d’Anarky. Elle découvre Monstreville, cité cachée où sont Harper Row et Leslie Thompkins notamment. Ici, chaque citoyen prend des décisions et collabore à la vie de la communauté.

De son côté, Gueule d’Argile rend visite à Gueule de Boue (cf. tome 2), dont il est responsable de la métamorphose. Il lui explique qu’un remède pour retrouver leur forme humaine est en cours de création.

Enfin, Tim Drake est bel et bien vivant, enfermé par le mystérieux Mr. Oz. Red Robin s’échappe de sa prison et atterrit dans un futur proche à Gotham où lui-même a endossé la cape de Batman. Mais dans cet avenir pessimiste, Drake/Batman est plus radical que jamais, n’hésitant pas à tuer. Il doit lui-même retourner dans le passé avant de tuer celle par qui tout ce sombre futur arrive : Batwoman !

[Critique]
Enfin un volume qui frôle la perfection dans la série ! Après ses débuts intrigants mais déséquilibrés (tome 1), la maestria de sa suite (tome 2), les énormités et un premier déclin (tome 3) puis une certaine originalité mais un peu bancale (tome 4), ce Sanctuaire Solitaire place la barre haut ! Au programme, deux récits un peu distincts. Le premier remet sur le devant de la scène Spoiler et Gueule d’Argile (un des rares membres de l’équipe à ne pas encore avoir eu droit à une certaine mise en avant). Bouclé en deux épisodes (Utopie et Dystopie), on y retrouve aussi un ennemi de seconde zone particulièrement intéressant : Arnaky. On l’avait déjà aperçu – en tout cas son costume et cet alias, peut-être pas la même personne civile l’arborant – dans le récit complet qui lui donnait son nom et qu’on recommandait : Anarky. Si l’ensemble est peut-être un peu expéditif, il permet de faire avancer plusieurs intrigues avant de céder au second segment narratif du titre : le retour de Tim Drake/Red Robin durant quatre chapitres (ledit Sanctuaire Solitaire).

L’occasion de rendre écho à l’ouvrage (pas encore chroniqué sur le site) Un deuil dans la famille, qui contenait aussi Les Morts et les Vivants, soit la mort de Jason Todd puis l’arrivée de Tim Drake (A Lonely Place of Dying en VO – là où ce cinquième tome se nomme en VO A Lonely Place of Lyving). En effet, on y navigue entre passé, présent et futur. Dans le passé, on retrouve le jeune Tim Drake proposant ses services en tant que nouveau Robin après avoir découvert l’identité du Chevalier Noir. Dans le présent, Red Robin est toujours enfermé dans sa cellule et dimension inédite (suite à sa fausse mort à la fin du premier tome), interrogé par Mr. Oz. Attardons-nous sur cet énigmatique personnage (allez au paragraphe suivant si vous ne voulez pas de révélations). Mr. Oz est en réalité Jor-El, le père de Clark Kent/Superman ! À ce stade de l’histoire, difficile de savoir pourquoi il a emprisonné (sauvé ?) Tim Drake. Mais les fans de l’Homme d’Acier devraient être ravis de retrouver cet antagoniste apparu pour la première en 2014 sous la plume du fameux Geoff Johns dans la série Superman – L’Homme de demain. Il occupe une place plus importante dans deux titres de l’ère Rebirth : Superman Rebirth et Clark Kent : Superman. Il reste deux tomes à Batman Detective Comics pour justifier un peu plus cette connexion entre Oz et l’univers de Batman.

Tim Drake est aussi projeté dans le futur et à sa grande surprise c’est son « lui » plus âgé qui a repris le costume du Chevalier Noir, utilisant des armes à feu et plus violent que jamais. Cela fait bien sûr penser au Damian Wayne du futur (qu’on croise ici le temps d’une case) ou d’autres itérations de Batman (celui de Flashpoint/Batman Rebirth par exemple). En jonglant habilement entre les époques et en faisant s’affronter ce Drake/Batman face à tous les Robin ou aux Chevaliers de Gotham (nom donné par Tim à l’actuelle équipe d’alliés de Batman), la fiction écrite par James Tynion IV poursuit aussi bien sa singularité passionnante que ses enchaînements brillants entre action et réflexion, le tout saupoudré d’une bonne dose de mystères.

On ne sait pas concrètement ce qu’il se déroule dans le futur suite à un évènement déclenchée par Batwoman, ni qui est Conner qu’évoque le Drake du futur, etc. Gardons confiance dans le scénariste pour nous apporter des éléments de réponses plausibles (auquel cas il ne s’agirait ici que d’un pétard mouillé et ce serait dommage – l’article serait actualisé en conséquence). Arrivé à ce cinquième tome, le lecteur a clairement envie de connaître la suite. Si la série a essuyé quelques travers et fut parfois inégale, on reconnaît bien volontiers que son originalité globale la sort du lot, apportant un travail relativement sincère avec ses personnages et, de facto, une touche d’humanité fort agréable (les câlins entre Gueule d’Argile et Cassandra fonctionnent toujours). On apprécie aussi l’humour décalé (plutôt dans la conclusion du titre) entre Batwoman et d’autres protagonistes ou les célèbres piques entre Red Hood et Robin (Damian) même si ces deux derniers font qu’une courte apparition.

En synthèse, côté histoire, pas grand chose à redire, on est dans une production nettement au-dessus du lot des énièmes « divertissements sympa », on a une approche vraiment inédite d’une équipe atypique. Côté dessins, trois artistes déjà à l’œuvre sur la série se succèdent : Alvaro Martinez, Eddy Barrows (Nightwing) et Carman Carnero. Martinez est au-dessus du lot mais l’ensemble reste globalement cohérent, seuls les visages croqués par Barrows sont toujours aussi moyens voire gênants. La colorisation offre une gamme variée, proposant de belles planches pour un titre mainstream. Un point récurrent sur Batman Detective Comics, déjà abordé à chaque volet : beaucoup de planches ont des dessins (sublimes au demeurant) qui s’étalent et se lisent de gauche à droite sur les deux pages. Si on lit la série via le magazine Batman Rebirth (le cas de l’auteur de ces lignes), on peut se permettre d’écarter un peu les pages au centre, mais si on lit en format librairie, difficile d’avoir une lisibilité totale sans forcer la tranche qui relie les pages. Dommage, on loupe un peu d’une totale immersion dans les dessins.

Un Sanctuaire Solitaire est sans aucun doute l’un des meilleurs tomes de la série (avec Le Syndicat des Victimes), un vrai coup de cœur et une bouffée d’originalité dans les aventures de Batman (ce dernier plus ou moins en retrait du coup). Hâte de voir où la fiction va nous emmener…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 1er février 2019.
Également publié dans les magazines Batman Rebirth #14 à #16 (juillet à septembre 2018)

Contenu : Batman Detective Comics #963-968

Scénario : James Tynion IV, Christopher Sebela
Dessin : Alvaro Martinez, Eddy Barrows, Carmen Carnero
Encrage : Raul Fernandez, Eber Ferreira, Carmen Carnero
Couleurs :  Adriano Lucas, Kelly Fitzpatrick, Tomeu Morey, Jean-François Beaulieu

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio MAKMA)

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Batman Detective Comics – Tome 03 : La Ligue des Ombres

Après un second tome très convaincant, retour sur le troisième volume de la série Batman Detective Comics sous l’ère Rebirth.

[Résumé de l’éditeur]
Depuis des années, la Ligue des Ombres agit en secret pour prendre le contrôle de Gotham. L’équipe dirigée par Batman et Batwoman va devoir affronter ce qui n’était jusqu’ici qu’une sinistre rumeur. Mais au milieu de cette lutte sans merci, le secret des origines d’Orphan menace la stabilité du groupe.

[Histoire]
Les alliés de Batman traversent une période compliquée : Orphan est toujours autant isolée malgré son amitié avec Harper Row, Gueule d’Argile broie du noir car son ADN en tant que Basil Karlo est de moins en moins présent dans son corps, Jean-Paul Valley tente d’intégrer tant bien que mal l’équipe, etc.

Le colonel Jacob Kane, père de Kathy (Batwoman), toujours prisonnier, justifie ses actes passées pour protéger Gotham de la mystérieuse Ligue des Ombres. Un prétexte pour le Chevalier Noir qui pense que cette organisation sert juste à faire peur à la Ligue des Assassins de Ra’s al Ghul.

Pourtant, Lady Shiva est de retour dans la ville. La mère de Cassandra Cain (Orphan) est-elle derrière une attaque groupée ressemblant fortement à un mode opérateur du Joker ?!

Et pour ne rien arrangé : le maire Hady est assassiné et le coupable présumé est… Batman !

[Critique]
Tome de transition assez chargé voire confus. On s’y perd un peu entre la Ligue des Ombres ET celles des Assassins (sachant que la première a déjà porté le nom de la seconde et vice-versa – notamment dans le film Batman Begins, ce qui peut induire en erreur un lectorat novice). Le point fort de l’œuvre est, à l’instar des deux précédents, la mise en avant de certains personnages secondaires. Ici c’est principalement Cassandra Cain qui occupe cette place (et un peu Gueule d’Argile). La jeune femme s’ouvre aux autres et elle croise sa mère, Lady Shiva.

À ce titre, ce tome confirme à nouveau que la série est la suite directe de Batman & Robin Eternal (qu’elle cite plusieurs fois depuis le début), de quoi allécher les lecteurs à se tourner vers cette saga s’ils ne la connaissent pas (dont le premier cycle, Batman Eternal, était une réussite totale là où le second, Batman & Robin Eternal, enchaînait les ratés) ou à récompenser les fans de longue date avec une extension plus ou moins réussie mais suffisamment originale pour être lue avec un certain intérêt. Dans les deux cas c’est gagnant (pour l’éditeur).

Les intrigues se connectent plus ou moins mais bénéficient de grosses facilités scénaristiques : les blessés reviennent vite au combat (on parle de trois personnages s’étant pris une épée dans le ventre !), Orphan anéantit à elle-seule une armée, Ra’s al Ghul arrive tranquillou dans la Bat-Cave, Lady Shiva maîtrise Batman en deux mouvements, etc. Tout va un peu trop vite pour qu’on y croit aisément… Il est d’ailleurs dommage d’avoir choisi la couverture de Ghul contre Batman puisque le célèbre ennemi n’intervient qu’en fin d’ouvrage et s’avère être un élément de surprise.

Pas mal de défauts donc, côté écriture surtout malgré les éléments habituels de la fiction qui fonctionnent toujours bien : le rythme est bon, l’équilibre de l’équipe fonctionne avec toujours un ou deux protagonistes plus soigné à chaque tome, etc. Mais cette fois (surtout après l’excellent deuxième volume), tout est « trop gros » pour qu’on suspende notre crédulité au plaisir du divertissement. L’auteur James Tynion IV signe son premier « loupé » au bout de trois tomes (les guillemets sont de mises car, on insiste, ce n’est pas non plus mauvais ou raté, juste qu’on a du mal avec ces énormités scénaristiques…).

L’histoire n’est pas mauvaise en soi mais conjugue trop d’énormités pour qu’on y prenne vraiment du plaisir. Heureusement, les dessins régalent la plupart du temps, avec parfois de beaux combats (et toujours des planches à lire « horizontalement » étalées sur deux pages sans qu’on s’en rende compte de prime abord ou gâchant la lisibilité tant il faut écarter le livre au milieu pour conserver une certaine lisibilité – dommage donc, mais c’est un problème relevé à chaque tome). Du côté des artistes, c’est un festival : Marcio Takara, Christian Duce, Fernando Blanco, Alvaro Martinez et Eddy Barrows (bien connu des fans des Nightwing période New 52). En somme, il s’agit de l’équipe artistique plus ou moins habituelle sur le titre avec des styles assez similaire et une cohérence graphique respectée. Les coloristes (sept !) sont là aussi les familiers de la bande dessinée (cf. rubrique À propos).

Pour l’anecdote, La Ligue des Ombres mentionne le second tome d’All Star Batman et s’achève sur un chapitre back-up montrant Batman et Red Robin (seule présence du co-équipier dans l’histoire) annonçant Batman Metal. Spoiler n’apparaît pas dans ce troisième tome (on la retrouvera brièvement en introduction du quatrième puis dans le cinquième), une mystérieuse armure au début du livre ne trouve pas d’écho plus tard (là aussi il faudra attendre le tome suivant) et l’ennemi très secondaire Ulysse est « à suivre », il y a un bon potentiel. Pas mal de crayonnés et croquis complémentent la traditionnelle galerie des couvertures alternatives des chapitres en guise de bonus. Du reste, comme évoqué dans la critique, on partage un mélange de déception et lecture simpliste…

[À propos]
Publié le 6 avril 2018 chez Urban Comics, précédemment publié dans les magazines Batman Rebirth #8 à #11 (janvier à avril 2018).

Contient : Detective Comics #950-956

Scénario : James Tynion IV
Dessin : voir critique
Couleur : Dean White, Alex Sinclair, John Rauch, Allen Passalaqua, Marcelo Maiolo, Brad Anderson, Adriano Lucas
Encrage : Raul Fernandez, Eber Ferreira

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (studio MAKMA)

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(Admirez ce « Café du chien »…)

Batman Detective Comics – Tome 01 : La colonie

Seconde série pour le Chevalier Noir sous l’ère Rebirth (la principale étant Batman Rebirth) : Batman – Detective Comics (du prestigieux nom originel de l’éditeur et de la première bande dessinée sur Batman de 1938) reprend sa numérotation au #934 * et fait (plus ou moins) suite aux évènements des séries Batman Eternal et Batman & Robin Eternal. Scénarisées par le même auteur, James Tynion IV, ces deux longues histoires mettaient en avant une version moderne de certains personnages dont Stephanie Brown, alias Spoiler, et Cassandra Cain, alias Orphan. Les deux jeunes femmes ont par ailleurs endossé par le passé (dans la continuité de la collection Classiques) le costume de Batgirl (dans Grant Morrison présente Batman et la saga No Man’s Land). Découverte et critique du premier tome sur les sept qui forment cette série.

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[Histoire]
Une cathédrale a été dévastée. Batman s’est rendu sur les lieux, a affronté Azraël et a trouvé un mystérieux petit drone. Le Chevalier Noir est persuadé qu’un groupe espionne les justiciers de Gotham et demande de l’aide à Batwoman. Il lui révèle même sa véritable identité pour prouver qu’il a confiance en elle. La jeune femme, Kathy Kanes, est la cousine de Bruce Wayne et savait déjà qu’il était le justicier nocturne.

Batman et Batwoman forment une nouvelle équipe composée de Red Robin, Spoiler, Orphan et… Gueule d’Argile ! Le Dark Knight et sa nouvelle alliée sont donc à la tête de cette petite league gothamienne et souhaitent entraîner ces quatre autres justiciers pour devenir de véritables héros.

Dans l’ombre, une armée, une colonie, dirigée par un énigmatique leader compte bien s’opposer à Batman et sa team

[Critique]
La colonie est une entrée en matière somme toute classique pour un nouveau venu ou un fan de longue date. Cette série propose une équipe originale emmenée par Batman et Batwoman, c’est clairement le point fort du récit car le reste est scénaristiquement assez moyen. En effet, la nouvelle menace, la fameuse colonie, une armée de mercenaires adulant Batman, est assez risible et dirigée par une personne dont on devine extrêmement vite l’identité. Peu de mystères ou tensions sur ce sujet donc, au même titre que la narration est assez convenue, loupant quelques moments épiques (une tragédie pouvait conclure audacieusement la fiction, il n’en est rien à cause des toutes dernières cases…). Quant à ses personnages charismatiques, le scénariste James Tynion IV les survole (à l’exception de Batwoman et Batman, tous deux moins empathiques que les autres et le second assez en retrait – deux êtres solitaires forcés de s’épauler).

Les pouvoirs de transformation de Gueule d’Argile ne sont pas du tout utilisés (et on ne sait pas trop pourquoi il a été choisi, peut-être suite aux évènements relatées à la fin de la série Batman, le Chevalier Noir) et ses collègues justiciers très peu exploités ; on ne sait pas grand chose d’Orphan qui reste mutique, Spoiler est en relation avec Red Robin le temps de quelques cases (une idylle à peine esquissée) et Tim Drake, même s’il est un brin plus mis en avant que ses trois nouveaux alliés, aurait mérité mieux. Tout cela est assez dommage donc… L’alchimie de cette équipe peut fonctionner mais elle est mal développée pour l’instant.

Heureusement, ce premier tome bénéficie d’un rythme assez haletant, qui permet de se lire vite et bien, avec des planches de bonnes factures même si l’ensemble manque un peu de relief parfois, au niveau des visages notamment. Il y a beaucoup de lecture « horizontale », c’est-à-dire étalée sur deux planches. Hélas, la lisibilité de celles-ci n’est pas intuitive, on se surprend donc à relire « dans le bon ordre » car de prime abord, ça ne saute pas aux yeux. Les dessins sont assurés majoritairement par Eddy Barrows, qui avait signé la série Nightwing de l’ère New 52/Renaissance (elle aussi assez moyenne).

Alvaro Martinez et Al Barrionuevo le remplacent le temps de trois chapitres (sur sept), gardant un style semblable et, de facto, une homogénéité graphique assez plaisante tout le long du comic book. Il faut dire que le rythme de publication étant bimensuelle aux États-Unis, impossible de tenir la cadence avec un seul artiste aux pinceaux. Certains dessins sont, a priori, pas encrés et juste colorisés aux tons pastels (conférant une délicate ressemblance à de l’aquarelle). Il s’agit souvent de personnages en arrière-plan (Gueule d’Argile, Batwoman…) d’une planche qui épouse les cases autour, plus classiques et conventionnelles elles, ou bien de flash-backs. Le résultat est extrêmement soigné et réussi.

Malgré la tonne de références à des séries autour du Chevalier Noir (Batman, Batman Eternal, Batman & Robin Eternal, Batman Rebirth et All-Star Batman), le lecteur n’est pas perdu. Passons les hommages appuyés pas du tout subtiles à The Dark Knight Returns… On aurait aimé voir davantage Azraël, Leslie Thompkins (ici, plus jeune qu’à l’accoutumée), Bruce Wayne en civil (on voit uniquement Batman) et – comme déjà souligné – une caractérisation plus poussée des membres de cette équipe qui fonctionne plutôt bien au demeurant et (là aussi on l’a déjà dit) est très originale et charismatique !

En synthèse, on apprécie surtout les graphismes et leurs colorisations, le concept de la série avec cette league atypique et c’est à peu près tout pour l’instant. Les plus optimistes fermeront sans doute les yeux sur les défauts afin d’envisager la suite avec espoir ; ceux qui sont plus exigeants de base seront sans aucun doute déçus et ne pousseront probablement pas à se tourner vers les volumes suivants… Une nouvelle série en demi-teinte donc, qui ravira par contre les fans de Batwoman, extrêmement présente tout le long (elle pourrait donner son nom à l’ouvrage tant elle est importante pour le scénario). Bref, sur ce site on y croit pour l’instant mais on espère surtout une mise en avant plus prononcée de Gueule d’Argile, Orphan et Spoiler !

* Pour l’anecdote un peu complexe : les 52 chapitres précédents, donc du #882 au #933, incluant un chapitre #0 inédit, sont en fait la série Detective Comics #00-#52 de la période New 52 (publiés en France dans les magazines Batman Saga). DC Comics a choisi de « renommer » les nouveaux chapitres de cette « nouvelle » série à partir de #934 pour faire comme si ceux des New 52 avaient existé dans la chronologie officielle. Il faut donc remonter au chapitre #881, la fin de Sombre Reflet, paru en 2011 avant le relaunch New 52, pour retrouver l’appellation d’origine.

[À propos]

Publié en France chez Urban le 7 juillet 2017 et dans le magazine Batman Rebirth #1 à #3 (juin à août 2017).
Contient Detective Comics #934-940 (La colonie – Chapitres 1 à 7)

Scénario : James Tynion IV
Dessin : Eddy Barrows (ch. 1-2, 6-7), Alvaro Martinez (ch. 3-5), Al Barrionuevo (ch. 5)
Encrage : Éber Ferreira (ch. 1-2, 6-7), Raul Fernandez (ch. 3-5)
Couleur : Adriano Lucas (ch. 1-2, 5-7) Brad Anderson (ch. 3-5)

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephen Boschat (Studio MAKMA)

Acheter sur amazon.fr : Batman • Detective Comics – Tome 01 : La colonie