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Dark Knights of Steel – Tome 01 : Au loin l’orage

(À gauche, couverture de la version normale,
à droite, couverture de la version limitée)

[Résumé de l’éditeur]
Un monde médiéval se voit bouleverser à jamais lorsqu’un vaisseau spatial s’écrase sur une planète condamnée. Des années plus tard, le Royaume des Tempêtes confronte le tout-puissant Royaume des El et rassemble des alliés pour le défier. Mais les El peuvent compter sur un allié de poids en la personne de Bruce Wayne, l’impitoyable et dévoué chef de la garde, bien décidé à éradiquer la magie de ses terres… Les alliances se noueront et se briseront, les monarques tomberont, les royaumes s’élèveront, et ce qui semblait être la fin du monde pour beaucoup… n’était que le début d’une nouvelle ère.

[Début de l’histoire]
Les El s’écrasent avec leur bébé sur une autre planète. Au même moment, au Royaume des orages, Constantine a une vision. Il confie à son souverain Jefferson qu’il a vu leur mort prochaine…

Dix-neuf ans plus tard, au château des El, le jeune Kal-El désire accompagner Bruce à l’extérieur. Adopté par les El, Bruce est comme un frère pour Kal malgré son statut de bâtard. Bruce va affronter la magie Banshee (de Black Canary) et refuse de mettre en danger Kal, malgré les pouvoirs divins que ce dernier a.

Plus tard, Bruce et Kal se disputent, le premier tient en haute importance de servir le royaume et respecter les traditions là où le second, venu de l’espace, les juge archaïques.

Dans la forêt de Hobb, un archer vert à capuche sous mauvaise influence tire une flèche et abat le roi Jor-El. C’est le début d’un conflit épique…

[Critique]
Le scénariste Tom Taylor revisite une fois de plus l’univers DC à sa sauce ! Après un Superman dictatorial dans la saga Injustice puis le monde zombifié dans l’univers DCEASED (et une incursion futuriste de Batman dans La dernière Sentinelle – ainsi que quelques autres œuvres éparses et plus convenues : One Bad Day – Ra’s al Ghul, Suicide Squad Renégats, Nightwing Infinite…), le prolifique auteur se tourne vers le registre fantasy-médiéval. Il transpose donc les figures iconiques de DC Comics dans un monde revêtant autant du Moyen-Âge que de la magie.

C’est évidemment très plaisant de lire le parcours croisé d’un Bruce Wayne revisité (et ses « merles » : ces adolescents qui lui rendent service, les différents Robin donc), d’une dynastie El (lire « elle », du nom de famille kryptonien et non « e – i », comme pourrait l’être l’État Islamique – oui ça paraît tiré par les cheveux mais c’est assez étrange en lecture continue de voir El assez souvent !), de guerrière amazones alliées à Supergirl, d’un empire Jefferson (Black Lightning) servi par Constantine, et ainsi de suite. On pourrait tous les révéler mais mieux vaut garder le plaisir de la découverte en lecture !

Dark Knights of Steel est fièrement comparé à Game of Thrones voire Le Seigneur des Anneaux. Il faut évidemment nuancer cela mais ce n’est pas incorrect d’en établir un rapprochement. Concernant Game of Thrones (que ce soit les livres ou la série), il est vrai que Dark Knights of Steel s’y rapproche dans ses thématiques de complots et d’état des lieux (un enfant bâtard, un roi tué, un garçon jeté du haut d’une tour, diverses trahisons, des infiltrés, etc.). Pour Le Seigneur des Anneaux, c’est uniquement la puissance dudit anneau (et d’une transformation qui va avec) qui rappelle un tout petit peu la saga (littéraire et cinématographique) culte. En somme, on est plus proche d’une version édulcorée et comic book mainstream des titres de G. R. R. Martin que J. R. R. Tolkien.

L’ouvrage contient six chapitres sur les douze que comporteront l’intégralité de la fiction. En effet, aux États-Unis, Dark Knights of Steel avait directement été annoncé comme série limitée en douze épisodes, accompagné de quelques bonus, comme les Contes des trois royaumes, trois courts récits situés dans le même univers et principalement liés aux éléments de Batman modelés à ce style fantasy-médiéval (disponible dans ce présent opus). Étrangement, la quatrième de couverture du livre annonce une « série à suivre » ainsi que la couverture du second tome. Il faut donc envisager un troisième volet à minima, ce qui ne serait guère étonnant tant les sagas elseworlds de Taylor s’enrichissent systématiquement en sériés dérivées ou bien préquel ou suite.

Difficile de s’attarder sur l’intrigue globale sans la gâcher, si ce n’est que l’auteur manie avec son habituel brio sa narration : le rythme est haletant, l’ensemble plutôt original, les personnages attachants (une fois de plus Harley Quinn est soignée – revêtant son célèbre costume d’arlequin, c’est approprié !), l’humour est parsemé ici et là, etc. On regrette une absence d’émotion qui faisait le sel d’Injustice (et dans une moindre mesure, de certains segments de DCEASED, notamment dans son troisième et dernier opus, sorti le même jour que Dark Knights of Steel). Enfin, certains protagonistes sont un peu survolés (Green Arrow, Lois Lane…) – c’est mieux que rien car certaines figures emblématiques sont étonnamment absentes (pour l’instant tout du moins). Pas besoin d’avoir des connaissances très poussées dans l’univers DC Comics pour apprécier cette incursion assez singulière et visuellement séduisante.

On retrouve en effet Yasmine Putri au dessin (Bengal pour l’épisode 4 à priori – ce n’est pas spécifié dans la BD, en tout cas pas dans la version limitée – et trois autres artistes pour les trois courts contes de la fin). Plus habituée chez Marvel (Spider-Man) que DC, Putri dépeint ici son monde atypique avec grande justesse, colorisant elle-même ses dessins d’un style relativement aéré, fin et élégant. Les nombreux costumes réajustés pour cet univers fantasy permettent d’identifier immédiatement « qui est qui », bien aidés par les couleurs emblématiques de chaque héros ou anti-héros. On apprécie également les élégantes teintes chromatiques liées aux séquences diurnes ou nocturnes. Dommage que les décors soient souvent assez pauvres ou les paysages un peu vides…

Graphiquement, c’est donc un sans faute pour peu que le style (nous) embarque ! Scénaristiquement, s’il manque un peu d’émotion ou de dramaturgie plus poussée (des morts s’enchaînent sans qu’on les déplore), Dark Knights of Steel tient la route et a de solides fondations. Attention, Tom Taylor en profite pour instaurer un couple lesbien qui devrait faire grincer les dents les puristes (qui crieront au « wokisme » sans réel fondement, ce terme étant devenu galvaudé et mériterait une analyse bien plus nuancée que celle souvent apposée à ce mot).

Amateurs d’elseworlds, de médiéval, de fantasy, de DC Comics, sans chercher une écriture trop subtile ou une intrigue complexe, Dark Knights of Steel devrait (vous) satisfaire ; s’adressant aussi bien aux passionnés de longues date qu’aux néophytes. À voir sur la durée (et donc le second tome, qui arrivera en France probablement début 2024) si l’œuvre mériterait d’être dans les coups de cœur ; il manque encore ce « petit quelque chose » pour la rendre un chouilla plus qualitative mais par son concept elle peut déjà s’inscrire dans un côté intemporel bienvenu. Le livre se ferme sur quelques travaux d’études de personnages et beaucoup de chouettes couvertures alternatives.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 23 septembre 2023.
Contient : Dark Knight of Steel #1-6 + Dark Knight of Steel : Tales from the Three Kingdoms
Nombre de pages : 208

Scénario : Tom Taylor, Jay Kristoff, C.S. Pacat
Dessin & encrage : Yasmine Putri, Bengal, Caspar Wijngaard, Sean Izaakse, Michele Bandini
Couleur : Yasmine Putri, Arif Prianto, Caspar Wijngaard, Romulo Fajardo Jr., Antonio Fabela

Traduction : Julien Di Giacomo
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard, Sarah Grassart, Lorine Roy et Stephan Boschat)

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Dark Knights of Steel – version normale (21 €)
Dark Knights of Steel – version limitée avec couverture variante (24 €)




DCEASED 3

La saga DCEASED se conclut (enfin) dans un troisième opus (cinquième en comptant les œuvres dérivées (Unkillables et Hope at World’s End) – cf. index) après un premier coup d’éclat culte et une seconde salve en deçà. Que vaut donc cette Guerre des Dieux Morts (le titre originel, War of the Undead Gods) ?

[Résumé de l’éditeur]
L’Équation d’Anti-Vie s’est répandue sur Terre, condamnant les héros survivants à fuir la planète. Aujourd’hui, ils s’accrochent à la possibilité d’un antidote efficace permettant de guérir les infectés et à l’espoir de retrouver certains de leurs proches. Hélas, la bataille pour la Terre est désormais un conflit embrasant le cosmos entier, entraînant dans sa folie meurtrière même les Néo-Dieux ! La guerre se propage de planète en planète, réduisant lentement mais sûrement les espérances des justiciers.

[Début de l’histoire]
La nouvelle et jeune Trinité (Batman/Damian, Superman/Jon, Wonder Woman/Cassie) vont tenter de ramener Superman/Clark, toujours zombifié et littéralement au cœur du soleil.

Une fois le sauvetage accompli et les retrouvailles effectuées, les Hommes d’Acier confrontent Brainiac qui leur annonce un grand danger : les Dieux, dont Darkseid, sont morts mais… ils arrivent et vont détruire l’univers.

[Critique]
Le remède au virus n’a pas suffit à anéantir les menaces existantes dans DCEASED 3 car Darkseid lui-même est infecté et va détruire tous les univers et planètes encore à peu près en vie. Pour palier cela, les super-héros restants n’ont plus le choix : ils doivent s’allier à certains de leur ennemis mythiques (Sinestro, Arès…). C’est sur ce postulat assez simpliste que le prolifique Tom Taylor (la saga Injustice – impossible d’ailleurs de ne pas y songer ici, notamment à Injustice 2 avec Supergirl et divers éléments cosmiques qui rappellent sa seconde série – et d’autres titres, comme Batman – La dernière sentinelle, Nightwing Infinite, Suicide Squad Renégats…) achève plutôt bien sa saga.

En huit épisodes, Taylor propose un affrontement cosmique épique convoquant quelques têtes emblématiques de DC (Lobo, Darkseid, les Corps des Lantern, Arès et d’autres qu’on ne révèlera pas). Mais derrière cette première couche d’action se cachent deux très beaux moments et notamment l’évolution d’Alfred et Damian Wayne, les deux seuls survivants de la Bat Famille. Le premier est rongé par la culpabilité car il avait achevé Bruce, Dick et Tim par arme à feux alors que s’ils les avaient laissé au statut « zombifiés », ils auraient pu être sauvés des années plus tard. Le second avait déjà endossé la cape de Batman et assure une relève pleine d’héroïsme et d’altruisme tout en conservant l’ADN du justicier : un peu de paranoïa et donc d’anticipation contre ses propres camarades.

En cela, DCEASED 3 est un régal pour les aficionados de Damian Wayne, qui a grandi au fil des épisodes et n’est plus cet insupportable gamin tête à claques. Tom Taylor récupère un peu facilement Clark Kent et donc Superman au détriment de l’émotion des retrouvailles, expéditives. C’est (une fois de plus) la force et la faiblesse du titre : emmené à un rythme haletant, la fiction ne prend guère le temps de se poser et d’émouvoir (sauf dans sa dernière ligne droite).

Au moins on ne s’ennuie pas, tant le récit est palpitant, peut-être un peu convenu dans son exécution intrinsèquement liée à cet univers singulier, solidement dialogué avec une pointe d’humour de temps à autre (via Guy Gardner et Lobo notamment) et quelques retournements de situations sympathiques. Son double voire triple climax est lui aussi tout aussi efficace qu’un bon film d’action !

L’auteur réussit à équilibrer ses protagonistes (gentils ou vilains) et à part Superman et son fils ainsi que Damian et Alfred, tous les autres ont droit à une brève mise en avant suffisante pour faire avancer l’intrigue mais parfois rapide. Si l’on devait conseiller des tomes de DCEASED il y aurait évidemment le premier et probablement uniquement ce dernier, les autres n’étant pas forcément mauvais mais un brin plus dispensables (surtout les deux titres dérivés, cf. lien en haut de cette critique). La trilogie de base se suffit amplement. Il y aura de toute façon toujours cette frustration de ne pas suivre ou exploiter davantage d’éléments de cette saga.

En résulte donc une conclusion explosive, à nouveau dessiné par Trevor Harisine (avec parfois la complicité de Neil Edwards et Lucas Meyer – tous deux encreurs sur le titre de toute façon avec Andy Lanning) et colorisé par Rain Beredo. Visuellement c’est riche en couleurs, les artistes jouent aussi beaucoup sur la démesure graphique que propose l’espace cosmique et certaines « créatures ». Les visages manquent parfois de détails et la colorisation d’un peu de relief mais c’est dans la ligne droite des précédents opus… C’est donc un « divertissement » aussi bien graphique que scénaristique qui serait dommage de louper si l’univers DCEASED (vous) a séduit par le passé.

Un point également (rarement évoqué sur ce site d’ailleurs) sur la qualité du papier et même de la couverture. Ici, pas de papier tendance « glacé », doux et lisse mais qui laissent aisément des traces de gras sur les pages (surtout le noir) si on manipule le livre sans avoir des mains parfaitement propre en amont. Le papier est plus « rugueux » et un peu plus épais, ni transparent ni de moindre qualité mais « différent », nettement plus appréciable (en tout cas pour l’auteur de ces lignes) que l’habituel. Il sent d’ailleurs davantage le papier que les autres productions d’Urban.

La dernière page de l’ouvrage (qui ne contient étrangement aucun bonus) annonce une impression en Pologne (chez Interak). Là où Dark Knights of Steel (pour prendre un autre comic book récent du même éditeur au même nombre de pages) provient de Roumanie, chez Rotolito Romania. Le papier y est plus fin (et donc l’épaisseur du livre aussi), plus habituel à ce que propose Urban Comics. Chaque lecteur a bien sûr ses préférences mais il est appréciable de constater que l’éditeur se diversifie sur ce point ; reste à savoir pourquoi des titres sont imprimés d’une façon et d’autres d’une autre…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 22 septembre 2023.
Contient : DCeased – War of the Undead Gods #1 à 8
Nombre de pages : 208

Scénario : Tom Taylor
Dessin : Trevor Hairsine, Neil Edwards, Lucas Meyer
Encrage : Andy Lanning, Neil Edwards, Lucas Meyer
Couleur : Rain Beredo

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : Cromatik Ltd

Acheter sur amazon.fr : DCEASED 3 (21 €)



Batman – One Bad Day : Ra’s al Ghul

Avant-dernier volume de la collection One Bad Day, ce septième opus est consacré au célèbre immortel.

[Résumé de l’éditeur]
Depuis des siècles, Ra’s al Ghul a tenté de sauver la Terre de son pire ennemi : la corruption humaine. Sans jamais y parvenir. De nombreux obstacles se sont dressés sur sa route, parmi lesquels le Chevalier Noir. Ra’s a pourtant offert à Batman de se rallier à sa cause, mais en vain. Aussi n’a-t-il d’autre choix que d’éliminer le détective de Gotham de l’équation. S’il faut en passer par là pour remodeler le monde à son image et apporter paix et prospérité à cette Terre en perdition, alors il n’hésitera pas…

Inutile de détailler le début de l’histoire, le résumé officiel de l’éditeur suffit.

[Critique]
C’est probablement l’un des plus beaux One Bad Day ! Graphiquement, cet opus sur Ra’s al Ghul a beau avoir un côté mainstream (s’éloignant des styles plus singuliers et élégants des titres sur Le Sphinx et Mr. Freeze), il demeure une pépite visuelle. Pas étonnant, le dessinateur Ivan Reis est particulièrement inspiré (on lui doit la série Aquaman période Renaissance, plusieurs tomes de Justice League de la même ère et diverses apparitions un peu partout (Geoff Johns présente Green Lantern, Infinite Crisis…) ou chez Batman (Batman Detective Infinite par exemple, Batman/Superman…) – cf. son nom dans la recherche de ce site).

Ivan Reis est bien aidé par deux artistes prolifiques chez DC Comics : l’encreur Danny Miki et le coloriste Brad Anderson. Si vous êtes un connaisseur, il n’y a plus vraiment à les présenter et vous savez probablement ce qu’ils ont signé accompagnés parfois d’autres personnes. L’alliance des trois est donc une valeur sûre ! Il suffit de regarder les différentes illustrations de cette critique pour s’en satisfaire – de sublimes compositions, parfois éclatées sur deux pages restent à découvrir dans la bande dessinée bien sûr.

Alors oui, c’est plutôt agréable à voir, mais est-ce que ça l’est à lire ? C’est une lecture intéressante pour les passionnés de Ra’s al Ghul mais malheureusement, et encore une fois, il s’agit davantage d’un chapitre annual luxueux ou un récit complet « classique » plutôt qu’un titre se référant à ce qu’est censé être cette collection et annoncé comme tel par l’éditeur : la bascule vers le Mal à l ‘état pur lors d’une mauvaise journée. On a donc une narration somme toute stimulante mais en aucun cas réellement originale.

Suivre un énième plan du célèbre immortel assez classique (tuer une trentaine de personnes riches et/ou influentes qui causent le plus de dégâts à la Terre pour les remplacer par de meilleures personnes) avec Batman et Robin (Damian – forcément) en travers son chemin, reste sympathique, notamment pour le travail d’écriture sur le personnage de Ra’s, mais insuffisant pour justifier l’achat éventuel.

Tom Taylor (auteur habitué de l’éditeur, on lui doit les sagas Injustice, DCEASED et quelques opus sur Batman (La dernière sentinelle…), Suicide Squad (Renégats – pas encore chroniqués), etc.) insuffle suffisamment d’empathie envers la Tête de Démon grâce à ses nombreuses pensées subjectives tout en proposant une légère « suite » au tandem Bruce/Damian, qui devrait donc ravir aussi les fans de ce Robin. On pourrait même voir cet opus comme une sorte de léger prolongement du célèbre run de Morrison.

Comme évoqué en début de critique, ce sont davantage les aspects graphiques qui sont la force de l’œuvre, le reste est une aventure disons « habituelle » pour un affrontement entre Batman et Ra’s (Talia est un peu trop en retrait d’ailleurs). C’est d’autant plus dommage pour un One Bad Day de ne pas s’être concentré sur la promesse éditoriale initiale car il y avait beaucoup de choses à explorer pour montrer le basculement dans la folie ou le radicalisme de Ghul ! Décevant aussi de la part de Taylor, souvent plus inspiré et atypique dans ses traitements. La réflexion sur l’évolution « écologique et humaine » est assez simpliste également.

En synthèse, ce One Bad Day est un peu comme celui de Catwoman : visuellement très réussi mais scénaristiquement assez moyen. Il n’est pas forcément conseillé vu le prix (15 € tout de même, pour une soixantaine de pages – éternel débat du rapport entre le prix et les pages) mais s’en tire avec les honneurs par rapport à d’autres (Le Pingouin et Double Face notamment, cf. le classement de la page récapitulative). C’est toujours aussi banal de dire cela mais si vous êtes évidemment fan de Ra’s al Ghul, il ne faut pas faire l’impasse dessus…

Quelques autres livres pour explorer la célèbre Tête de Démon si jamais (pas encore critiqués sur ce site à part les deux derniers) : La saga de Ra’s al Ghul – avec un segment complémentaire dans DC Anthologie –, Tales of the Demon, La résurrection de Ra’s al Ghul, Justice League – La Tour de Babel et Injustice 2 où il occupe un rôle important et déjà signé Tom Taylor, visiblement appréciant ce célèbre antagoniste. (Rappel « d’actualité » : mon tour d’horizon de l’entièreté des One Bad Day est en ligne sur le site de Bruce Lit.)

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 22 septembre 2023.
Contient : Batman – One Bad Day : Ra’s al Ghul
Nombre de pages : 72 pages

Scénario : Tom Taylor
Dessin : Ivan Reis
Encrage : Danny Miki
Couleur : Brad Anderson

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Studio Myrtille (Christophe Semal)

Acheter sur amazon.frBatman – One Bad Day : Ra’s al Ghul (15 €)