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Injustice 2 – Intégrale 2

Après un excellent premier volume, Injustice 2 se poursuit en remettant au premier plan Wonder Woman et… Supergirl ! Découverte.

[Résumé de l’éditeur]
Dépassé par un conflit opposant Batman et Ra’s al Ghul de plus en plus intense, Damian Wayne demande à Black Adam de l’aider à libérer Wonder Woman de sa prison themyscirienne. Mais au cours de ce sauvetage, ils ne s’attendaient pas à se faire une alliée supplémentaire : Kara Zor-El, la cousine de Superman. La jeune femme maîtrise encore à peine toute l’étendue de ses pouvoirs, mais elle est probablement la seule à pouvoir changer le destin de la Terre.

Inutile de détailler le début de l’histoire, le résumé officiel de l’éditeur suffit.

[Critique]
Encore un nouveau segment qui compile les meilleures choses qui se déroulent dans l’univers d’Injustice 2 ! Au cœur du récit : un double sauvetage, une double menace et une double entraide. En effet, Kara, orientée par Ra’s al Ghul et Damian Wayne, se rend sur l’île des Amazones afin de libérer Wonder Woman, retenue prisonnière par ses sœurs guerrières suite à sa participation au conflit aux côtés de Superman (impossible de ne pas penser à la version Loeb/Turner, disponible dans le premier tome de Batman/Superman, publié aux débuts des années 2000).

Du côté de l’équipe de Batman (et toujours ses alliés : Batgirl, Green Arrow, Black Canary, Harley Quinn…), il est temps de sauver les Teen Titans de la Zone fantôme ! L’équipe de jeune super-héros y avait été enfermée par l’homme d’acier durant la première série Injustice (fin d’Année trois) avec un Superboy bien mal en point… L’aide des Plastic Man ne sera pas de trop. L’occasion aussi pour Bruce de renouer avec Tim Drake, tristement écarté durant tout l’ère d’Injustice avec ses camarades (Starfire, Cassie/Wonder Girl…).

Au niveau des menaces, on abandonne (un peu) la politique « humaine » pour avoir droit à la fois à la continuité du plan de Ra’s al Ghul, donc l’extermination des villes peuplées, mais aussi son allié surpuissant, Amazo – un ennemi de la Justice League combinant tous leurs pouvoirs. C’est aussi le retour de Zod, célèbre antagoniste de Superman. Ghul est allié à Gorilla Grodd et Solovar, deux singes puissants (habituellement vilains dans l’univers de Flash – le bolide écarlate revient également éphémèrement). Quand tout ce monde s’affronte ou combat une menace commune, certains doivent s’allier…

Encore une fois, Tom Taylor pioche dans les quelques héros et antagonistes non utilisés ou peu aperçus dans la première série Injustice pour le plus grand bonheur des lecteurs et fans de DC Comics. L’auteur continue de parsemer son récit haletant de surprises non prévisibles (le sort funeste de certains, les identités révélées d’autres – le fameux « faux Batman » –, la voie de rédemption – un peu facile parfois, etc.) avec toujours ce qu’il faut de justesse, humour et émotion. Niveau écriture, il n’y a (encore une fois) pas grand chose à reprocher à cet Injustice 2… On apprécie aussi l’arrivée du satellite espion L’Œil, rappelant les débuts de la grande sage Infinite Crisis !

Tout se lit d’une traite, comme toujours, jonglant brillamment entre les protagonistes avec un parfait équilibre de styles, le tout emmené par des dessins globalement de qualité (voir paragraphe suivant). Surtout (et c’est aussi un retour aux sources), l’on retrouve les nuances dans tous les camps, chacun pétrit de doutes et pas forcément à l’aise avec les méthodes employées pour apporter une paix durable. Une profondeur ajoutée par petites touches à Kara, Damian, Barry et un ou deux autres, parfois le temps de quelques planches, parfois une seule case, mais c’est suffisant pour être touchant.

L’équipe artistique graphique se compose (dessin et encrage) d’un peu trop de monde : Mike S. Miller, Bruno Redondo, Marco Santucci, Tom Derenick, Juan Albarran, Jamal Campbell, David Yardin, Pop Mhan et Xermanico. En résulte, à l’inverse de l’opus précédent, une cohérence visuelle un peu brouillonne, quelques segments qui se démarquent (Campbell entre autres) mais malheureusement trop de visages grossiers tout du long, quelques décors assez pauvres et ainsi de suite. Rien de catastrophique au demeurant (on a connu bien pire, notamment sur la première série Injustice) mais rien d’extraordinaire non plus… On apprécie en revanche la richesse de la colorisation, de belles palettes chromatiques propres au côté industriel de ce genre de productions.

On pourrait chipoter sur le placement de deux récits annuals, l’un consacré à Wonder Woman et se déroulant avant l’entièreté de la saga Injustice, de quoi comprendre pourquoi, dans cet univers alternatif, la célèbre amazone est plus radicale (croquée élégamment par Jamal Campbell). Le second revient sur les hommes de main d’Harley, très présents dans Ground Zero, il leur offre une conclusion qui aurait pu être placée dans la réédition intégrale de ce dernier ou bien en introduction de celle d’Injustice 2. Pas très grave au mais les laisser en plein milieu de ce second volume intégrale casse un peu la dynamique entamée.

En somme, ce second opus poursuit brillamment ce qu’a entamé Taylor et se savoure d’une traite. Les amoureux de Kara/Supergirl et Damian/Robin seront probablement les plus ravis tant les deux personnages sont attachants et bénéficient d’une évolution particulière. Quant aux fans du jeu vidéo, nul doute que ce complément indispensable viendra combler les (nombreux) trous de l’histoire qui occultaient des évènements et ne les expliciter pas (cf. histoire complète dans cet article). À noter que cette intégrale regroupe donc les tomes simples trois et quatre de la précédente édition. Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 10 février 2023
Contient : Injustice 2 #13 + #15-24 + Annual #1
Nombre de pages : 304

Scénario : Tom Taylor, K. Perkins, Brian Buccellato
Dessin et encrage : Collectif (voir article)
Couleur : J. Nanjan, Rex Lokus,Jamal Campbell, David Yardin

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik Ltée, Île Maurice

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Injustice 2 – Intégrale 1

Après les cinq années/intégrales d’Injustice (cf. index) puis les évènements du jeu vidéo relatés du point de vue d’Harley Quinn dans le très moyen Injustice – Ground Zero, la saga se poursuit dans Injustice 2. Trois intégrales qui se déroulent avant le deuxième jeu vidéo éponyme. Découverte d’un premier volume passionnant qui signe le retour de Tom Taylor, poursuit un univers si atypique de façon originale, convoque des personnages de DC Comics qui n’avaient pas été exploités et s’avère une réussite totale !

[Résumé de l’éditeur]
Depuis que Superman a été mis hors d’état de nuire, il en va de la responsabilité de Batman de regagner la confiance du peuple terrien et d’assurer sa sécurité une bonne fois pour toutes. Mais rapidement, d’autres forces s’élèvent dans l’espoir de profiter du vide laissé par l’ancien tyran. Batman n’a plus beaucoup d’alliés pour l’épauler, mais il pourra au moins compter sur l’aide d’Harley Quinn. Au même moment, la Suicide Squad infiltre le Pentagone…

[Début de l’histoire]
Harley Quinn utilise l’ancienne base de Green Arrow pour la sienne (Le Carquois). Amanda Waller débarque pour la recruter dans la Suicide Squad mais elle est sauvée par Batman qui… n’est pas le Batman qu’elle connaît mais un mercenaire violent qui utilise le même costume que l’homme chauve-souris !

Ce « faux Batman » affronte et blesse gravement le « vrai Batman » qui, en convalescence, retrouve deux vieux amis disparus : Black Canary et Green Arrow – accompagnés de leur fils (voir critique pour découvrir comment) !

Tandis que Batman et sa poignée d’alliés tentent d’instaurer une seconde forme de paix durable après la tyrannie de Superman, la Suicide Squad prévoit justement de libérer le kryptonien de sa prison !

Dans l’ombre, Ra’s al Ghul s’entoure d’anti-héros pour élaborer un plan radical…

[Critique]
Quel plaisir de retrouver l’univers d’Injustice avec une écriture aussi soignée et un renouvellement particulièrement original et réussi ! En effet, après les évènements du jeu vidéo (récapitulatif ici), Superman est dans une prison spéciale et le monde doit recouvrer la confiance envers ses élites politiques. On le mentionnait en critique de fin de la première série (cf. Année cinq), il était dommage et surprenant que quelques têtes familières de DC n’apparaissent pas dans la saga. C’est désormais chose réparée !

En premier lieu, la Suicide Squad fait un retour très remarqué, emmenée en plus d’Amanda Waller par un Batman mystérieux (on ignore son identité) aux méthodes bien plus radicales que le vrai Chevalier Noir. De quoi voir dans cet univers Deadshot, Katana, Captain Boomerang et ainsi de suite. On apprécie également retrouver deux Blue Beetle (Ted Kord et Jaime Reyes), Booster Gold, Atom, Wildcat, Plastic Man et quelques autres. Surtout, Ra’s al Ghul débarque aussi dans Injustice et s’entoure d’une équipe dédiée à l’écologisme : Animal Man, Vixen, Poison Ivy, Cheetah… Le célèbre immortel compte bien profiter de l’état du monde pour avancer dans ses projets (qui se résument toujours, en gros, à détruire le monde pour le rebâtir).

Du côté de Batman, ses fidèles alliées sont toujours présentes (Batgirl/Oracle et Harley Quinn car Batwoman est étonnamment absente) et Injustice 2 signe également le (grand) retour de Green Arrow et Black Canary (alias l’Oliver Queen décédé dans un autre monde et Dinah Lance morte sur Terre-Unie – tous deux rassemblés par le Dr. Fate qui les libère de leur dimension magique). Leur fils Connor combine les pouvoirs et points forts de ses parents. Harley retrouve aussi sa fille, Lucy, vaguement évoquée dans la première série, une enfant qui n’arrive donc pas « de nulle part » mais presque.

En plus ce cela, on apprécie l’implication dans la politique réelle par l’équipe de Batman, ajoutant un arc narratif assez passionnant. L’homme chauve-souris s’entoure en effet de Lucius Fox, Aqualad (Jackson Hyde), Black Lightning (Jefferson Pierce), Natasha Irons, la fille de Steel et Oliver/Dinah pour conseiller le nouveau Président élu des États-Unis. De quoi renouer avec une ampleur sensiblement répartie sur des simples humains mais à grande échelle. Légère révélation : peu avant la moitié du livre, Black Adam recueille… Supergirl ! Une autre grande absente d’Injustice premier du nom.

Multiplier les intrigues, proposer des rebondissement de situation non prévisibles, prendre le temps d’avancer les différents protagonistes vers leurs objectifs, s’attarder sur leurs évolutions personnelles, ajouter de nouveaux héros et anti-héros, inculquer suffisamment de mystère et ce qu’il faut d’humour, le tout sur un rythme haletant et prenant, telle est la recette miracle de Tom Taylor ! L’auteur est de retour sur « sa » série après avoir délégué à Brian Buccellato et Alex Sebala les précédentes fictions (Année trois à cinq pour le premier, Ground Zero pour le second). Taylor distille suffisamment d’émotions avec une grande justesse pour ne pas tomber dans le pathos tout en touchant son lectorat ; du grand art. Surprise : Superman est quasiment absent de l’ouvrage, de quoi relancer brillamment sa série avec de nouveaux enjeux et éviter ainsi la redite.

Sans nul doute, on retrouve tout ce qui faisait le sel des premiers volets d’Injustice. Il n’y a aucun reproche à faire à ces débuts ultra prometteurs ! Même si le récit est cadenassé entre Injustice (en comics) et le jeu vidéo, l’ensemble reste étonnamment accessible. Si les premières moutures d’Injustice (toujours en comics) vous ont séduit, aucune raison de ne pas apprécier cette nouvelle salve. Un elseworld de qualité qui redistribue les cartes : la dictature n’est plus mais la paix est plus que jamais fragilisé dans un monde où de nouvelles règles doivent se mettre en place et chacun (re)trouver son rôle.

Visuellement, la bande dessinée évite, cette fois, les trop nombreux dessinateurs, on a seulement trois artistes : Bruno Redondo, Daniel Sampere et Mike S. Miller. À un ou deux épisodes près, l’ensemble reste donc d’une grande cohérence graphique, bien aidé par des styles nettement plus élégants et moins brouillons que la série-mère, majoritairement portés par Redondo en grande forme. Injustice 2 est, à l’instar de la première série, sorti initialement en numérique, coupant les planches en moitié (et empêchant donc de potentiels beaux dessins épiques en pleine page). La colorisation très mainstream permet d’obtenir un blockbuster comic de qualité où chaque protagoniste est reconnaissable aisément et où le lecteur est embarqué dans une aventure d’action et de réflexion, suffisamment riche et varié (chromatiquement parlant inclus) pour passer un excellent moment.

Plusieurs  bonus concluent le livre dont des travaux de designs de Redondo, des couvertures, artworks et fresque inédite ; plaisant. Comme pour le premier intégrale de la première série, celui d’Injustice 2 rejoint les coups de cœur du site. À noter que cette intégrale regroupe donc les deux premiers tomes simples de la précédente édition. Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 18 novembre 2022.
Contient : Injustice 2 #1 à 12 et #14
Nombre de pages : 312

Scénario : Tom Taylor
Dessin : Bruno Redondo, Daniel Sampere, Mike S. Miller
Encrage : Juan Albarran, Vicente Cifuentes
Couleur : Rex Lokus, J. Nanjan

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik, Île Maurice

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Injustice – Intégrale : Année quatre

Injustice attaque sa dernière ligne droite avec son avant-dernier volume (de la première série de comics – cf. index) qui convoque les Dieux de l’Olympe ! Après les forces occultes (Année trois), c’est une nouvelle puissance démesurée que vont affronter les deux camps d’Injustice.

[Résumé de l’éditeur]
Les membres du groupe d’insurgés mené par Batman contre Superman entament leur quatrième année de résistance. Une rébellion à laquelle se rallient Zeus et son armée d’Amazones. Prise entre deux feux, Wonder Woman choisira-t-elle de s’opposer aux siens ? Comment le Chevalier Noir parviendra-t-il à tirer profit de cette intrusion divine ?

[Début de l’histoire]
Tandis que le monde entre dans sa quatrième année de règne de Superman, les insurgés menés par Batman ne perdent pas espoir. Le Chevalier Noir propose une alliance au Dieu de la Guerre, Arès.

De son côté Harley Quinn kidnappe Billy Batson ; Barbara Gordon demande l’aide de Lex Luthor pour recouvrir l’usage de ses jambes.

Enfin, Montoya, très affectée par le décès d’Huntress, avale plusieurs pilules vertes (celles qui confèrent des pouvoirs surpuissants), affronte Robin (Damian Wayne) et provoque Superman en duel !

[Critique]
Après la parenthèse consacrée à la magie (Année trois), Injustice va plus loin et ajoute les « vrais » Dieux au centre de son récit. Si Arès (Dieu de la Guerre) était apparu durant le premier volume, il revient aider… Batman ! Mais, encore une fois, entre les retournements de situation et les manipulations diverses, c’est un chantier dantesque qui attend tous les protagonistes de DC Comics. Wonder Woman occupe une place de premier choix dans cette intégrale vu son affiliation (familiale) avec toute cette mythologie gréco-romaine.

Entre le puissant Hercule qui veut en découdre, Zeus qui s’énerve, Poséidon qui intervient court-circuité par Aquaman (qui signe là son grand retour) et un séjour dans les Enfers, aucun doute que les passionnés de cet étrange monde mythique seront ravis. Pour les autres… l’incursion divine risque de dénoter sévèrement avec les simples et banals humains. Pourtant, l’auteur Brian Buccellato, réussit à rendre le tout relativement plausible (toutes proportions gardées bien sûr), en ajoutant même une menace nucléaire provenant des politiciens.

Au milieu de tout ça, Superman est toujours à cheval entre son autoritarisme mais aussi quelques doutes sur sa légitimité. Batman, quant à lui, profite de la situation pour renverser l’échiquier du mieux qu’il le peut. Sa poignée d’alliées restantes (Batwoman, Catwoman, Harley Quinn et… Batgirl – qui revient comme telle mais n’est malheureusement pas du tout exploitée) a bien conscience d’être sur la touche tant ceci dépasse l’entendement classique. Aparté : ajoutons Zatanna et Montoya mais rapidement absentes pour des raisons justifiées et on se plaît à constater qu’à part Batman, il n’y a que des femmes dans sa team ! Harley revient justement un peu plus dans la partie, toujours aussi bien écrite et touchante. Elle forme un drôle de binôme avec Billy Batson/Shazam – forcément, ce dernier ayant les pouvoirs de six Dieux, il ne sera pas de trop dans cette bataille.

Que ce soit au niveau de la Terre ou des divinités, les choses avancent avec davantage d’exposition qui montrent les bénéfices de la radicalité du régime de Superman mais aussi ses limites. Si quelques protagonistes absents avaient pointé une tête dans l’épisode annual du tome précédent (notamment Superboy et les Teen Titans), c’est cette fois Plastic Man et les prisonniers (les habituels – comprendre la galerie de vilains de Gotham – et les « gentils », les anciens Green Lantern) qui sont mis en avant de façon intelligente. On sait pourquoi certains interviennent, d’autres non, où ils étaient et ainsi de suite. C’est Tom Taylor qui signe ce chapitre inédit.

À ce stade, on aimerait (ou aurait aimé) un ou deux chapitres consacrés à Barry Allen/Flash (pourquoi pas avec Cyborg). Le bolide écarlate est le seul justicier dans le camp de Superman qui a dès le début remis en cause sa façon d’agir tout en restant dans son camp. Il est temps de proposer ses pensées subjectives et à quel point il est (normalement) partagé entre les actions à mener pour le bien commun et la limite morale franchie depuis longtemps.

Injustice – Année Quatre bénéficie d’un rythme toujours aussi haletant et est, peut-être, l’un des opus les plus réussi (il semblerait que beaucoup ne partagent pas cet avis mais quand on lit tout à la suite c’est ce qui ressort – d’ailleurs la lecteur sous forme d’intégrales et en continue est nettement plus savoureuse qu’en rythme de publication initiale). Néanmoins, on est loin d’avoir une série inégale, dans l’ensemble chaque tome/année/intégrale est une pépite ! Si on a déjà joué au jeu vidéo, on sait comment tout cela va se terminer mais ça ne gâche pas le plaisir de découvrir un monde si singulier où les rôles sont inversés.

Les rebondissements multiples baignent dans la fiction et, si on ne dévoilera pas les plus importants, soulignons l’agréable rencontre (de prime abord improbable) entre les anciens Dieux (de l’Olympe – Zeus et compagnie) et les « nouveaux » de Jack Kirby et son fameux Quatrième Monde. Une fois de plus : pas besoin de connaissances poussées pour apprécier ces échanges. In fine, tout est même très cohérent, après les adversaires habituels des justiciers, la dimension cosmique (Année deux) puis la menace occulte et magique (Année trois), il était obligé de passer un cran au-dessus avec les divinités.

Certes il peut y avoir une impression de redondance : une année écoulée correspond à une nouvelle menace qui est balayée à la fin et reprend un statu quo plus ou moins commun – en gros l’équipe de Superman contre celle de Batman (avec quelques pertes de temps à autre). Mais ce serait oublier les évolutions de chaque protagoniste par petites touches. Ici, Yellow Lantern qui n’apprécie pas le ton sur lequel lui parle l’Homme d’Acier qui ne se remet pas en question malgré les conseils de Wonder Woman. Là, les parents de Clark Kent qui ont peut de leur propre fils et ce dernier ne sait comment les rassurer.

Ces « micro évènements » intercalés au sein de nombreux combats et scènes d’action (toujours aussi violentes et percutantes) font le sel de la série. C’est typiquement pour cela qu’elle est encore plus appréciable derrière son vernis blockbuster. Même si cette Année quatre fait moins dans la finesse (incluant sa conclusion abrupte et facile), on apprécie aussi les connexions avec des bouts d’intrigues mises en place en amont (Arès dès le premier volume par exemple).

Il ne reste plus grand chose à explorer de l’univers DC qui pourrait stopper Superman à part une évidence que le lecteur de longue date pourrait probablement anticipé et que le joueur sait déjà (et qui est même évoqué en toute fin d’ouvrage).

À l’instar du volume précédent, les dessinateurs sont moins nombreux et leur style davantage communs. Visuellement on a donc de jolies choses malgré quelques visages parfois limite… On y retrouve les principaux de l’Année trois : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Xermanico et Tom Derenick. En ce sens, le tome est donc graphiquement l’un des plus beaux grâce aux styles assez communs ou en tout cas efficaces dans le genre. On conseille donc cette Année quatre, au même titre que les autres opus de la série de toute façon. La cinquième intégrale sera la dernière de cette première série de comics, elle est allongée de huit chapitres, portant le total à vingt chapitres (ainsi que l’annual).

À noter que cette première intégrale regroupe donc les tomes simples 7 et 8 de la précédente édition (quelques couvertures alternatives ne sont pas reprises dans l’intégrale). Retrouvez l’index de toute la saga Injustice sur cette page.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 4 juin 2021
Contient : Injustice: Gods Among Us Year Four #1-12 + Annual #1
Nombre de pages : 320

Scénario : Brian Buccellato, Tom Taylor
Dessin : Bruno Redondo, Mike S. Miller, Xermanico, Tom Derenick
Encrage : Juan Albarran, Sergio Sandoval
Couleur : J. Nanjan, Rex Lokus

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Cromatik Ltée – Île Maurice

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