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Batman – One Bad Day : Le Pingouin

La collection One Bad Day se poursuit (cf. index). Après le très bon Le Sphinx, le très moyen Double-Face, place au célèbre Pingouin.

[Résumé de l’éditeur]
Autrefois, le Pingouin avait un empire. Alors au sommet de la pègre de Gotham, il avait institué des règles strictes, s’était imposé des limites. Mais pour certains, les limites sont faites pour être franchies. C’est en tout cas ainsi que résonnait Umbrella Man, avant de prendre à son maître tout ce qu’il avait et de répandre le chaos dans la ville. Cobblepot est aujourd’hui un homme brisé, frayant à travers les rues poisseuses de Gotham, un revolver à la main. Muni d’une unique balle, il a bien l’intention de réagir, car l’heure de la vengeance a sonné.

[Critique]
Comme souvent pour les récits courts (64 pages), pas besoin de détailler davantage le début de l’histoire, proche du point de départ annoncé par l’éditeur. On retrouve donc Oswald Cobblepot ruiné et démuni, seul, à l’extérieur de Gotham. Pour renouer avec son ancien empire, le célèbre Pingouin a peu de ressources mais va petit à petit tenter de se venger du mystérieux Umbrella Man. Un parcours sans réelles surprises, un nouvel antagoniste oubliable (Umbrella Man), des seconds couteaux convenus voire improbables (un type un peu énervé fait peur et met en déroute plusieurs hommes armés qui le tenaient en joue)… cet One Bad Day est assez moyen voire décevant.

Bien sûr, les fans du Pingouin seront contents d’avoir un récit (plus ou moins) inédit centré sur ce célèbre ennemi mais – encore une fois – pour 15 € on s’attend à quelque chose de plus consistant… Il faut dire que le concept même de la « mauvaise journée » durant laquelle un ennemi a « basculé » est effleuré ici. Entre deux bulles d’explications d’Oswald et une case de lui enfant, le sujet est cohérent mais expédié. Victime de moqueries et de harcèlement quand il était jeune, Oswald a vécu une fête d’anniversaire pour ses sept ans étonnamment calme et bienveillante ; pour cause, sa mère avait donné cent dollars à chaque participant pour bien se comporter. Un déclic pour le futur criminel qui savait alors qu’il pourrait se faire craindre au lieu d’être respecté et aimé et que l’argent lui serait utile.

Au lieu d’étayer cette double thématique, l’auteur John Ridley (The Authority, Future State – sur Katana et Black Lightning…) poursuit « banalement » le cheminement de la vengeance du Pingouin, croisant éphémèrement Batman. Ridley est surtout connu pour avoir écrit le scénario de Twelve Years a Slave et créé la série American Crime. S’il semble plus à l’aise sur ces médiums, le scénariste propose néanmoins un Pingouin attachant et très courtois, habile stratège. Tout cela donne (à l’instar du OBD sur Double-Face) l’impression de lire un gros chapitre annual luxueux plutôt qu’un récit fondateur puissant…

Pour ne rien arranger, les dessinateurs Giuseppe Camuncoli et Cam Smith (également coloriste) sont peu inspirés, jonglant entre visages caricaturés et mauvaise gestion de l’espace. Comme souvent dans ces cas-là, avec un scénario qui ne décolle pas vraiment et des dessins qui ne tirent pas le titre vers le haut, il est difficile de conseiller ce comic book (surtout pour le prix). À réserver uniquement aux ultra complétistes fanatiques du Pingouin donc…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 5 mai 2023.
Contient : Batman – One Bad Day : The Penguin #1

Scénario : John Ridley
Dessin : Cam Smith et Giuseppe Camuncoli
Couleur : Cam Smith

Traduction : Hélène Dauniol Remaud
Lettrage : Studio Myrtille (Christophe Semal)

Acheter sur amazon.fr : Batman – One Bad Day : Le Pingouin (15 €)

 

Jurassic League

Et si la Justice League avait vécu au temps de la préhistoire ? Et si les super-héros étaient des… dinosaures ? C’est le concept original et amusant du récit complet Jurassice League ! Malgré cette idée singulière, on reste un peu sur notre faim… Explications et critique.

[Résumé de l’éditeur]
L’histoire est connue : un nourrisson échappe à la destruction de sa planète natale et atterri sur Terre pour être élevé par des parents humains. Une déesse d’une cité perdue défend la vérité. Un théropode revêt un costume de chauve-souris pour semer la terreur dans le cœur des méchants. Cette trinité héroïque, ainsi qu’une Ligue d’autres dinosaures surpuissants, unissent leurs forces pour sauver une Terre préhistorique des sinistres machinations de Darkyloseid… Attends… quoi ? Ok, peut-être que vous ne connaissez pas l’histoire. Alors soyez témoin d’une toute nouvelle aventure plus ancienne que le temps, et découvrez la Ligue de Justice comme vous ne l’avez jamais vue auparavant !

[Début de l’histoire]
À Grognetham City, Batsaure poursuit un redoutable prédateur, Jokerzard. Ailleurs, Aquanyx affronte Blackmantasaurus.

À Metrrrrrrrahpolis, Supersaure aide les humains dont ses parent adoptifs. Dans l’ombre, Giganta et Brontozarro s’apprête à déchainer leur rage pour servir leur mystérieux maître…

Sur l’île de Trimyscira, Wonderdon s’apprête à rejoindre ces atypiques acolytes…

[Critique]
Le ton est donné avec le titre, la couverture, le résumé : Jurassic League est un bon gros délire qui imagine une Justice League composée de… dinosaures ! Si l’idée est séduisante, le développement laisse un peu à désirer. En effet, les deux auteurs Juan Gedeon (également aux dessins – on y reviendra) et Daniel Warren Johnson ne se foulent pas et reprennent une structure très convenue en interchangeant banalement l’époque et les protagonistes. On a du mal à croire que l’écriture résulte de deux personnes tant une seule suffisait pour pondre quelque chose d’aussi « simpliste » mais pourquoi pas…

Ainsi, l’on assiste prosaïquement à la rencontre entre les membres de l’équipe (Batsaure/Batman, Supersaure/Superman, etc.) et quelques ennemis (le bestiaire iconique de différents antagonistes est bien là) puis une confrontation contre un célèbre vilain de DC Comics (à découvrir tout en bas de cette critique pour ceux qui souhaitent savoir). Un parcours sommaire qui va droit au but et qu’on aurait aimé plus détaillé ou subtil mais ça passe quand même.

En six épisodes, Gedeon et Warren Johnson ne s’encombrent donc guère d’une complexité d’écriture ou d’un traitement très fouillé sur leurs créatures, ce qui est fort dommage mais peut-être volontaire pour tenter de drainer un nouveau lectorat curieux de la chose. S’il y a d’autres opus dans cet univers, on sera moins indulgent sur ce point, accordons une sorte de bénéfice du doute pour ce premier jet. Il y a heureusement quelques moments drôles, on songe par exemple au Batsaure affublé d’un jeune humain qu’il ne comprend pas et lui hurle – littérallement – dessus, à plusieurs reprises ! Mais le côté bourrin sans réflexion a du mal à fonctionner sur toute la durée (120 pages environ).

Dans l’ensemble, il faut donc s’attendre à des dialogues plutôt communs et de nombreux combats plus ou moins épiques, c’est là aussi une semi-déception. Les décors sont assez pauvres, les dinosaures parfois peu détaillés mais (encore une fois), ça reste une Jurassic League, il y a un côté cool dans tous les cas ! Flashraptor et Green Torch sont aussi de la partie mais nettement plus en retrait (et parlent entre eux comme des « bro », aussi bien VO qu’en VF – la traduction est d’ailleurs assurée par l’ami Cédric Calas, alias el famoso Commis des Comics – si vous avez vécu dans une grotte et ne le connaissez pas, on vous conseille évidemment de le suivre !), tout comme Aquanyx. La narration se concentre essentiellement sur Supersaure puis Batsaure, l’esprit d’équipe est vaguement présent mais met du temps à se mettre en place.

Juan Gedeon illustre cinq chapitres sur six. Cet artiste argentin est passé par les deux célèbres écuries US des comics ; en vrac Venom, Spider-Man, Miss Marvel côté Marvel, Teen Titans, Doom Patrol et quelques segments de la saga Batman Metal (sur le Multivers Noir notamment) côté DC. Ses traits sont efficaces et aérés, permettant une bonne fluidité dans les séquences d’action qu’il parvient à rendre assez dynamiques (malgré les fonds de case parfois un peu vides comme évoqué plus haut).

Hélas, son remplaçant Rafa Garrés sur un épisode livre un rendu nettement différent, ultra saturé de traits gras et épais, au style « arty » décousu, presque indépendant – et parfois franchement très « laid » (malgré toute la subjectivité que cela implique), cf. image ci-dessous. Un manque d’homogénéité graphique flagrant qui gâche un peu l’ensemble de l’ouvrage mais, heureusement, ça ne dure que le temps de quelques planches. Cette cassure radicale est clairement moins lisible et appréciable que le reste du livre.

On aurait aimé que Daniel Warren Johnson passe lui aussi aux pinceaux mais il se contente de co-écrire l’histoire avec Juan Gedeon. Warren Johnson avait dessiné de remarquables titres comme Wonder Woman – Dead Earth, Beta Ray Bill (tous deux écrit par lui) ou The Ghost Fleet (avec Donny Cates).  Sa dernière création, Do a powerbomb, sera disponible le 23 juin chez nous. À noter que c’est son collaborateur de longue date Mike Spicer qui affaire à la colorisation, richement variée et plaisante pour une aventure de ce genre, collant aussi bien aux stéréotypes des justiciers habituels sans trop dénaturer la condition préhistorique de l’ensemble.

En synthèse, Jurassic League est sympathique sans être transcendant. Une lecture « divertissante » sans prise de tête. Vu le concept, il y a/avait probablement mieux à produire (tant dans l’écriture que les dessins), espérons un autre volume plus abouti sur ces points après ce départ mi-figue mi-raison mais qui reste un fantasme WTF amusant sur le moment. Pour 10 € on aurait fermé les yeux et foncé, pour 17 € c’est plus délicat… À feuilleter impérativement avant l’achat en toute connaissance de cause : ce n’est pas l’écriture qui prime ici mais plutôt le concept général et son interprétation visuel (et, évidemment, faut aimer les dinos) !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 5 mai 2023.
Contient : Jurassic League #1-6

Scénario : Juan Gedeon et Daniel Warren Johnson
Dessin : Juan Gedeon, Rafa Garrés et Jon Mikel
Couleur : Mike Spicer

Traduction : Cédric Calas
Lettrage : MAKMA (Gaël Legeard, Sarah Grassart, Coralline Charrier et Sephan Boschat)

Acheter sur amazon.fr : Jurassic League (17 €)

 

Batman Superman World’s Finest – Tome 1 : Le diable Nezha

Le grand retour d’une série consacrée à Batman et Superman ! Affublé du titre historique (World’s Finest), ce premier tome place son intrigue à l’époque où Robin est encore Dick Grayson. Découverte.

[Résumé de l’éditeur]
Depuis une attaque chimique dévastatrice, suite à une confrontation avec Metallo, les pouvoirs de Superman ne sont plus ce qu’ils étaient… Pour retrouver sa force d’antan, l’Homme d’Acier n’a d’autre choix que de se tourner vers le justicier de Gotham : le Chevalier Noir. Ensemble, les deux plus grands super-héros que le monde ait jamais connus vont devoir explorer toutes les pistes possibles pour délivrer l’Homme de Demain de son mal… allant jusqu’à enrôler une nouvelle équipe : la Doom Patrol.

[Début de l’histoire]
Metropolis est attaqué par Poison Ivy et Metallo ! Superman les combat avec l’aide de Batman et Robin (Dick Grayson). Zod ne tarde pas non plus à se montrer face à… la Doom Patrol !

Dans l’ombre, un autre ennemi fait surface : le diable Nezha. Les justiciers vont devoir s’allier et repousser leur limite pour affronter ces multiples menaces.

[Critique]
L’homme d’acier et l’homme chauve-souris en comics, c’est une longue histoire. Elle est résumée dans l’avant-propos du livre mais contentons-nous, sur ce site, de rappeler les quelques sorties existantes en France. Tout d’abord les deux ouvrages de Jeph Loeb, sobrement intitulés Superman Batman (cf. les critiques du tome 1 , pas trop mal au scénario, davantage clivant aux dessins, et du tome 2, moins réussi et plus indigeste). Ensuite, le célèbre récit complet L’étoffe des héros (pas encore chroniqué sur ce site mais assez moyen selon les modestes souvenirs de l’auteur de ces lignes). Enfin, la dernière série en date (avant cette World’s Finest) était tout simplement (en VO) Batman/Superman et s’était répartie en France dans Le Batman Qui Rit – Les Infectés (2020) puis dans les volumes 3 et 4 de Batman Bimestriel Infinite (fin 2022 et début 2023, cf. index – pas encore lu).

Aujourd’hui, la relance d’une aventure commune entre les deux super-héros apporte un vent de fraîcheur où brille notamment une partie graphique haute en couleur, un scénario simpliste mais efficace (contenant une excellente idée mais peu développée – on y reviendra) et une vaste galerie de protagonistes. Supergirl, Robin, la Doom Patrol et quelques autres figures de DC Comics gravitent autour de Batman et Superman. En cinq chapitres, l’équipe va affronter le puissant diable Nezha (titre de ce premier tome) – un sixième épisode un peu déconnecté ferme l’ouvrage. L’intrigue permet surtout à son auteur Mark Waid et au binôme Dan Monra/Tamra Bonvillain (dessinateur/coloriste) de s’éclater. On est dans un pur blockbuster mainstream (comme pouvaient l’être Justice League vs. Suicide Squad dans une moindre mesure).

Mark Waid est un scénariste réputé chez DC qui a signé des titres mémorables. On lui doit un long travail exemplaire (huit ans !) sur Flash par exemple (à découvrir dès juin 2023 dans The Flash Chronicles 1992) mais aussi le chef-d’œuvre Kingdom Come ou encore Superman – Les origines (très conseillé). Il a également travaillé sur l’excellente série 52, se déroulant après Infinite Crisis (cf. index des crises DC) et la série Justice League of America (rééditée en sept volumes après avoir eu droit à des sorties sous forme de récits complets pour La tour de Babel et Ascension).

Un artiste accompli également responsable éditorial chez DC Comics qui a contribué à des créations d’univers comme Gotham by Gaslight par exemple. Après plusieurs années chez Marvel ou ailleurs, Mark Waid a signé son grand retour chez DC et élabore un nouvel univers. Urban Comics le mettra en avant en juin prochain (cf. leur article récapitulatif), en plus de la publication de son début de run sur Flash, le très attendu Planet Lazarus – Tome 1 : Batman vs. Robin sera proposé,  ainsi que le second tome de Batman Superman World’s Finest.

Revenons sur le premier justement. La lecture est limpide, rythmée (on ne s’ennuie pas) et globalement accessible (si vous n’avez pas lu de comics sur la Doom Patrol mais que vous avez vu l’excellente adaptation en série TV ça devrait aller, sinon ce n’est pas très grave). On sent l’amour de Waid pour l’âge d’argent des comics, une époque moins sombre où les super-héros étaient davantage « optimistes ». Succession de combats, stratégies et retournements de situation agrémentées de la fidèle amitié et complicité des deux justiciers et leurs alliés de marque. C’est pile ce qu’on vient chercher dans World’s Finest donc rien à dire de plus à ce niveau-là. Certes le récit n’est pas forcément marquant, il remplit le contrat du fameux « divertissement efficace » (c’est, certes, peu exigeant mais ce n’est pas toujours aussi aisé que ce qu’on pourrait penser pour y arriver – cf. Justice League – Endless Winter qui cumulait poncifs et restait anecdotique, in fine).

Au cours de la fiction (attention aux révélations qui vont suivre – passez au paragraphe suivant et ne descendez pas jusqu’en bas de cette critique pour ne pas voir l’illustration associée), un être improbable fait son apparition : la fusion de Batman et Superman ! Difficile de savoir s’il s’agit d’une sorte de rapprochement mental entre les deux surhommes ou autre chose mais c’est terriblement jouissif ! Malheureusement cela ne dure que quelques planches… On aimerait revoir cet incroyable personnage dans une série entièrement consacrée à « lui ». Les guillemets sont de mise car on lit bien les pensées des deux héros, il y a donc une coexistence simultanée. Une anomalie encore jamais explorée chez DC Comics et qui mériterait un traitement à part.

Du reste, pas grand chose à dire, on apprécie la dynamique globale de l’ensemble et les différentes interactions de groupes, aussi bien celles de Batman et Superman que Batman et Robin, Robin et Supergirl, la Doom Patrol, etc. Il ne faut pas s’attendre à une œuvre « intellectuelle » (ce n’est pas un défaut) ou proposant des réflexions et analyses très poussées (comme beaucoup de comics du genre de toute façon) mais un festival de jolies scènes d’action et figures familières de DC attachantes, au-delà du duo du titre.

Visuellement, l’ensemble du titre est superbe ! Il faut dire qu’il bénéficie du duo de choc évoqué plus haut : Dan Mora et Tamra Bonvillain (déjà en équipe sur la série Once and Future, écrite par Kieron Gillen). L’action est hyper lisible, fluide et dynamique. Les personnages aisément reconnaissables et leurs émotions palpables. Ça fourmille de plein de couleurs vives, c’est soigné, c’est joli, ça fait le taf. Mora gagne en couleurs « vives » grâce à Bonvillain mais perd (peut-être) l’austérité et l’approche plus « réaliste » que lorsqu’il travaille avec Jordie Bellaire pour la colorisation, cf. Batman Detective Comics Infinite. Travis Moore s’occupe de l’épilogue dans un style plus conventionnel (cf. avant-dernière image de cet article). En synthèse, pour 17 € ce premier opus vaut clairement le coup si vous savez ce que vous venez chercher. La suite est alléchante (sortie prévue le 30 juin prochain) car elle verra une personne extraterrestre atterrir sur Terre (comme Superman en son temps) et pris sous l’aile aussi bien par Batman et le kryptonien que… le Joker (et The Key) !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 6 janvier 2023.
Contient : Batman / Superman World’s Finest #1-6

Scénario : Mark Waid
Dessin & encrage : Dan Mora, Travis Moore
Couleur : Tamra Bonvillain

Traduction : Yann Graf
Lettrage : Makma (Gaël Legeard, Maurine Denoual, Lorine Roy et Stephan Boschat)

Acheter sur amazon.frBatman Superman World’s Finest – Tome 1 : Le diable Nezha (17 €)