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Bon plan (à venir en été 2021) : 10 tomes DC Comics à 4,90€ (dont 5 sur Batman)

Après l’opération commerciale estivale 2020 qui a visiblement bien marché, Urban Comics remet le couvert le 16 juin prochain avec une sélection de dix titres particulièrement accessibles (et globalement de bonne qualité) à 4,90€ ! Les ennemis et antagonistes de DC Comics mais surtout ceux de Gotham City sont cette fois mis en avant.

Au programme (détails sous la liste) :

  • Tome 01 – Batman : Bane
  • Tome 02 – Batman : Deathstroke
  • Tome 03 – Batman : Le Pingouin
  • Tome 04 – Batman : L’Asile d’Arkham
  • Tome 05 – Joker : Mauvaises Fréquentations (le célèbre récit Joker, avec un nouveau sous-titre ici)
  • Tome 06 – Harley Quinn Rebirth
  • Tome 07 – Les Sirènes de Gotham
  • Tome 08 – Justice League : Forever Evil
  • Tome 09 – Suicide Squad Rebirth
  • Tome 10 – Justice League : Suicide Squad (équivalent de Justice League vs. Suicide Squad)

Bane correspond au troisième volume de Batman Rebirth (de Tom King), intitulé Mon nom est Bane, qu’on conseille énormément et qui peut en effet se lire indépendamment du reste (même si le lecteur conquis voudra, de facto, s’aventurer dans la suite). Deathstroke est lui aussi l’équivalent d’un tome de la série Deathstroke Rebirth (écrite par Christopher Priest) – on ignore lequel concrètement, faute de connaître la composition exacte de cette collection et ils n’ont pas encore été lus/chroniqués sur ce site donc on s’abstiendra de tout commentaire même si les retours critiques généraux sont assez élogieux.

Le Pingouin est l’équivalent d’Empereur Pingouin (et non La Splendeur du Pingouin,comme il fut annoncé un temps, à tort donc – incluant sur ce site) L’Asile d’Arkham n’est PAS le célèbre récit culte du même nom de Grant Morrison mais Les Patients d’Arkham, lui aussi déjà publié chez Urban et qu’on déconseille si on est peu attiré par le côté fantastique et ésotérique dans l’univers du Chevalier Noir. L’excellent Joker prend ici un nouveau curieux titre (Mauvaises Fréquentations) mais c’est indéniablement à posséder pour découvrir cette version crue et réaliste du célèbre Clown Prince du Crime (au look inspiré par le film The Dark Knight) signé par le tandem Brian Azzarello (scénario) et Lee Bermejo (dessins) – qui proposera une suite au récit quelques années plus tard, moins prenante et, elle aussi, s’aventurant dans l’ésotérisme avec Batman – Damned. La BD est complété par le célèbre L’homme qui rit, clairement LE must-have de cette collection donc.

Harley Quinn Rebirth est, comme son nom l’indique, le premier volume de la série Rebirth de l’ancienne compagne du Joker. Les Sirènes de Gotham contient l’intégralité de la série du même titre de Paul Dini (sortie en France sous le nom Harley Quinn & Les Sirènes de Gotham — très réussie). Justice League : Forever Evil est bien entendu l’équivalent des deux volumes Le règne du Mal de la série de Geoff Johns (fort sympathique bien qu’un peu bordélique — et se déroulant au milieu des aventures de la Justice League).

Enfin Suicide Squad Rebirth est, là aussi, le premier tome de la série du même titre qui donnera lieu à un crossover de qualité avec Justice League qu’on retrouvera dans le dernier volume de cette collection : Justice League vs. Suicide Squad, un bon gros blockbuster sans prétention et accessible, inoffensif mais sympathique.

En synthèse, il n’y a réellement que quatre tomes qui sont des récits complets dans la sélection (Le Pingouin, L’asile d’Arkham, Joker et Les Sirènes de Gotham), les autres font partie d’un run d’un auteur ou sont les premiers titres d’une série, même s’ils peuvent se lire aisément sans avoir le début ou la suite bien sûr. Comme toujours dans ce genre de cas, le but est avant tout d’attirer de nouveaux venus sans faire mal au porte-monnaie. Les autres trancheront en fonction de leur attrait pour la collection complète (et la fresque) ou piocheront dans ce qui leur manque.

Batman – Des cris dans la nuit

[Histoire]
Une nouvelle drogue circule dans Gotham : Boost. Les overdoses s’accumulent… Batman enquête pour découvrir qui en est à l’origine. En parallèle, des meurtres particulièrement atroces sont commis. S’agit-il d’un tueur en série ?

Quelques enfants sont épargnés et l’un d’entre eux désigne un coupable : Batman.

Gordon travaille dur pour comprendre ce qu’il se passe et qui est derrière tout cela. Malheureusement pour lui, son couple bat de l’aile et son fils James Jr. semble avoir quelques problèmes…

[Critique]
Maltraitance infantile, pédophilie, enfants tabassés (les fameux « cris dans la nuit » — Night Cries en VO, aussi corrélés à ceux de la chauve-souris)… tout est bien noir dans cette courte histoire (moins de 100 pages) du Chevalier Noir. Si l’ambiance glauque est merveilleusement servie par les peintures de Scott Hampton, on peine tout de même à rentrer dans la narration. Faute à un Batman trop en retrait, des personnages inconnus plus ou moins mis en avant (on devine rapidement le coupable, jamais vu auparavant dans des comics sur le Chevalier Noir donc tout de suite « louche ») et paradoxalement les jolis dessins. En effet, côté visage, on peine parfois à savoir qui est qui (à l’exception notable de Batman et Gordon bien sûr). On s’y perd un peu… surtout que la plupart des planches sont très assombris (malgré des jeux de lumière pertinents qui parcourent l’ensemble).

Seul Gordon trouve un intérêt plus prononcé (le livre le suit clairement lui et non Batman) : c’est ici que se sépare son couple et qu’on découvre une facette peu empathique ni soupçonnée du protagoniste — une trahison pour certains, tant le modèle de droiture habituel est égratigné ici… Des cris dans la nuit, réalisé en 1992, trouve une certaine cohérence en se situant peu après Année Un qui voyait déjà le couple formé par Gordon et Barbara en proie à plusieurs difficultés. L’œuvre écrite par Archie Goodwin est tout à fait indépendante et abordable pour autant.

Résultat mitigé donc, entre la rapidité de lecture et le style si particulier des dessins (et le faible prix, 14,50€) on conseillerait bien de jeter un œil sur cette curiosité qui tranche radicalement avec la plupart des autres aventures de Batman (il y a un petit côté Arkham Asylum mais en moins réussi). On apprécie aussi ici le côté « anti-spectaculaire » : pas d’action démesurée ni de gadgets ou Batmobile. Pas d’alliés non plus, la figure super-héroïque est relayée au profit de l’investigation policière pure.

Néanmoins, la lecture de l’ensemble n’est pas limpide et peu intrigante, in fine. A découvrir davantage pour sa partie graphique donc et son esthétique atypique (si les quelques extraits ici ou le feuilletage en réel vous séduisent alors foncez), beaucoup moins pour l’histoire, qui ressemble davantage à un essai qu’un récit abouti.

[A propos]
Publié chez Urban Comics le 1er avril 2016.

Précédemment publié en 1994 chez Comics USA sous le titre Cris dans la nuit.

Scénario : Archie Goodwin
Dessin : Scott Hampton
Traduction : Alex Nikolavitch
Lettrage : Laurence Hingray et Christophe Semal (Studio Myrtille)

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