Batman DetectiveComics (de James Tynion IV) : Tome 1 (La colonie) et Tome 2 (Le syndicat du crime) pour 18€
Batman Detective (de Peter Tomasi) : Tome 1 (Mythologie) et Tome 2 (Médiéval) pour 16€
La série Batman reste une excellente porte d’entrée pour les nouveaux venus et déjà « un classique » pour les autres, malgré son inégalité tout au long du parcours du Chevalier Noir sous la houlette de Scott Snyder durant neuf volumes au total (on déconseille farouchement le sixième qui est un peu à part).
Batman Rebirth est elle aussi assez accessible après un premier tome moyen, le deuxième est l’un des meilleurs. Néanmoins, comme son collègue pré-cité, Tom King alterne le moins bon et l’excellent durant douze tomes — interminable ! On renvoie vers cet article récapitulatif pour mieux comprendre le tout.
C’est peut-être l’offre la plus intéressante : beaucoup de lecteurs « n’osent pas » s’aventurer dans Batman Metal, souffrant de critiques négatives (à raison). Pour une vingtaine d’euros on a l’occasion de se plonger dans cette aventure grandiloquente, confuse et imparfaite qu’est Batman Metal — devenue une saga à part entière avec quelques belles trouvailles (dans le tome 2 notamment) et des suites plus ou moins digestes (No Justice, New Justice, Doom War, Death Metal, etc.). On rappelle qu’elle est composée de trois volumes et qu’un index regroupe tout sur cette page.
Les deux dernières séries n’ont pas encore été chroniquées sur le site mais ont des critiques majoritairement élogieuses donc on aurait tendance à les conseiller. Pour information, Detective Comics s’étale sur sept volume et Detective en est plus ou moins la suite (changement de scénariste) et est toujours en cours de publication.
Une aubaine donc pour les curieux nouveaux venus ou les collectionneurs n’ayant pas entamés une série !
Après l’opération commerciale estivale 2020 qui a visiblement bien marché, Urban Comics remet le couvert le 16 juin prochain avec une sélection de dix titres particulièrement accessibles (et globalement de bonne qualité) à 4,90€ ! Les ennemis et antagonistes de DC Comics mais surtout ceux de Gotham City sont cette fois mis en avant.
Au programme (détails sous la liste) :
Tome 01 – Batman : Bane
Tome 02 – Batman : Deathstroke
Tome 03 – Batman : Le Pingouin
Tome 04 – Batman : L’Asile d’Arkham
Tome 05 – Joker : Mauvaises Fréquentations (le célèbre récit Joker, avec un nouveau sous-titre ici)
Banecorrespond au troisième volume de Batman Rebirth (de Tom King), intitulé Mon nom est Bane, qu’on conseille énormément et qui peut en effet se lire indépendamment du reste (même si le lecteur conquis voudra, de facto, s’aventurer dans la suite). Deathstroke est lui aussi l’équivalent d’un tome de la série Deathstroke Rebirth (écrite par Christopher Priest) – on ignore lequel concrètement, faute de connaître la composition exacte de cette collection et ils n’ont pas encore été lus/chroniqués sur ce site donc on s’abstiendra de tout commentaire même si les retours critiques généraux sont assez élogieux.
Le Pingouinest l’équivalent d’Empereur Pingouin (et non La Splendeur du Pingouin,comme il fut annoncé un temps, à tort donc – incluant sur ce site) L’Asile d’Arkham n’est PAS le célèbre récit culte du même nom de Grant Morrison mais Les Patients d’Arkham, lui aussi déjà publié chez Urban et qu’on déconseille si on est peu attiré par le côté fantastique et ésotérique dans l’univers du Chevalier Noir. L’excellent Joker prend ici un nouveau curieux titre (Mauvaises Fréquentations) mais c’est indéniablement à posséder pour découvrir cette version crue et réaliste du célèbre Clown Prince du Crime (au look inspiré par le film The Dark Knight) signé par le tandem Brian Azzarello (scénario) et Lee Bermejo (dessins) – qui proposera une suite au récit quelques années plus tard, moins prenante et, elle aussi, s’aventurant dans l’ésotérisme avec Batman – Damned. La BD est complété par le célèbre L’homme qui rit, clairement LE must-have de cette collection donc.
Harley Quinn Rebirth est, comme son nom l’indique, le premier volume de la série Rebirth de l’ancienne compagne du Joker. Les Sirènes de Gotham contient l’intégralité de la série du même titre de Paul Dini (sortie en France sous le nom Harley Quinn & Les Sirènes de Gotham — très réussie). Justice League : Forever Evilest bien entendu l’équivalent des deux volumes Le règne du Mal de la série de Geoff Johns (fort sympathique bien qu’un peu bordélique — et se déroulant au milieu des aventures de la Justice League).
Enfin Suicide Squad Rebirth est, là aussi, le premier tome de la série du même titre qui donnera lieu à un crossover de qualité avec Justice League qu’on retrouvera dans le dernier volume de cette collection : Justice League vs. Suicide Squad, un bon gros blockbuster sans prétention et accessible, inoffensif mais sympathique.
En synthèse, il n’y a réellement que quatre tomes qui sont des récits complets dans la sélection (Le Pingouin, L’asile d’Arkham, Joker et Les Sirènes de Gotham), les autres font partie d’un run d’un auteur ou sont les premiers titres d’une série, même s’ils peuvent se lire aisément sans avoir le début ou la suite bien sûr. Comme toujours dans ce genre de cas, le but est avant tout d’attirer de nouveaux venus sans faire mal au porte-monnaie. Les autres trancheront en fonction de leur attrait pour la collection complète (et la fresque) ou piocheront dans ce qui leur manque.
Nouveau film d’animation DC Comics sur Batman, Un deuil dans la famille n’adapte pas vraiment la bande dessinée du même titre mais propose au spectateur de choisir la voie à emprunter et ainsi créer une petite dizaine d’histoires (assez courtes) différentes. Critique et explications.
[Histoire] Batman se rend dans un entrepôt où Robin (Jason Todd) a été kidnappé et frappé par le Joker. Le bâtiment est truffé d’explosifs. Le Chevalier Noir se remémore quelques souvenirs avec son second side-kick, impulsif et tête brûlée. Arrivera-t-il à le sauver ?
[Critique]
Le résumé est volontairement court puisque le film propose trois choix scénaristiques après cette introduction. Le spectateur peut ainsi faire sauver Robin par Batman, laisser Robin s’en sortir seul ou bien faire mourir celui-ci (même si on sait déjà qu’il renaîtra en tant que Red Hood, car c’est le cheminement de la mythologie et chronologie classique du personnage).
Sans détailler tous les embranchements possibles (passez au paragraphe suivant sinon), notons que deux d’entre eux suivent un chemin assez balisé. Jason Todd tué montre son retour en Red Hood (piochant dans quelques extraits du film Batman & Red Hood : Sous le masque rouge pour illustrer cette orientation mais sans en faire une redite complète, pas d’inquiétude). Quant à Jason Todd vivant et s’en sortant par lui-même, cela le mue en vengeur violent, détestant son ancien mentor, avec un costume inspiré par Silence (dans lequel Gueule d’Argile reprenait éphémèrement l’identité de Todd). La troisième option est de loin la plus intéressante car elle débouche sur d’autres voies passionnantes. Ainsi, si Batman sauve Robin, le Chevalier Noir meurt dans la foulée. De ce sacrifice, au spectateur de choisir si Jason Todd attrape le Joker ou le tue. En fonction de cela, Bruce Wayne peut revenir à la vie grâce à Talia al Ghul par exemple. Tout le monde peut aussi mourir… Jason peut devenir fou et finir à Arkham, affronter Double-Face ou le Joker, redevenir « bon et humain » ou sombrer davantage dans la violence.
Un destin tragique ou une rédemption ? A vous de le découvrir (difficile de savoir ce qu’il va se passer en fonction de certains choix). En une session d’une bonne heure on peut, de toute façon, découvrir toutes les histoires possibles puisque dès que l’une d’elle se termine le film nous propose de revenir au moment d’un choix du passé. Cette façon de faire (rappelant l’épisode interactif Bandersnatch de l’excellente série Black Mirror disponible sur Netflix) est toujours un pari risqué. A mi-chemin entre le film et le jeu vidéo, le spectateur n’est plus tout à fait passif. Par ailleurs la notion de film est peut-être exagéré car, in fine, de ces choix possibles naissent sept courts-métrages différents (ce qui est annoncé sur la jaquette pour ne pas induire en erreur le potentiel acheteur), d’une moyenne de dix minutes chacun (64 minutes environ est-il précisé). Néanmoins le temps de tout regarder, revenir en arrière, hésiter, reprendre en cours, on est occupé un peu plus longtemps.
Difficile de conseiller ou non Un deuil dans la famille tant il s’inscrit dans un registre particulier : film d’animation interactif d’une part, proposant plusieurs courts-métrages aux destins radicalement différents d’autre part. Bien sûr des changements n’impactent pas forcément toujours la suite de l’histoire, dévoilant la même avec quelques variantes (de costumes notamment) mais toujours avec une conclusion inédite. Cette façon de faire est donc à la fois la force et la faiblesse de cette animation atypique. On est plutôt conquis sur ce site, car le comic-book éponyme a affreusement mal vieilli et tout le côté géo-politique n’aurait vraiment pas été intéressant et crédible à l’écran. Par ailleurs, lors de la publication de la bande dessinée écrite par Jim Starlin à la fin des années 1980 (toujours pas chroniquée sur le site), ce sont les lecteurs qui devaient appeler un numéro de téléphone pour sceller le sort de Jason Todd. Une audace pour l’époque qui permet d’être plus ou moins réutilisée avec ce format spécifique. On aurait aimé des narrations plus longues, des moyens-métrages de trente minutes et encore plus de choix, peut-être une prochaine fois si cet essai fonctionne bien ?
Côté animation, on est dans le haut de gamme de ce que propose DC habituellement : plutôt soigné sans être trop minimaliste. On constate d’ailleurs une dimension particulièrement violente et même gore (décapitation, flux de sang…). Outre Jason Todd, Batman et le Joker, Double-Face et Talia al Ghul sont un peu mis en avant. Même si ça n’explore pas des masses ces autres protagonistes, il est toujours appréciable de les croiser au détour de ces what if ? Le doublage français reprend ses voix habituelles depuis quelques années : Emmanuel Jacomy en Batman et Marc Saez en Joker. Gabriel Bismuth-Bienaimé joue Robin/Jason Todd (il doublait Damian Wayne dans Batman Ninja). En VO, pour rester cohérent avec les doubleurs du film Batman & Red Hood, pas de Kevin Conroy (habituel Batman) ni de Mark Hamill (Joker) mais Bruce Greenwood (Batman), John DiMaggio (Joker) et Vincent Martella (Jason Todd/Red Hood) qui officiaient donc sur cette œuvre d’animation à sa sortie en 2010 !
En synthèse, si ce format spécial vous séduit, il n’y a pas à hésiter, s’il vous rebute aucune raison d’y aller. Le Blu-Ray propose quatre autres courts-métrages, sur Adam Strange, le Phantom Stranger, Sergent Rock et Death, chacun durant un petit quart d’heure. On se retrouve donc avec une heure d’animation complémentaire ! Total de l’ensemble : un peu plus de deux heures (sans compter les commentaires audio en bonus). Le tout est proposé dans un bel écrin grâce à un fourreau en carton qui entoure le boîtier plastique du Blu-Ray avec une superbe affiche/couverture (cf. haut de l’article). Pour 14,99€ c’est tout à fait correct. Notons que ce film interactif est visiblement inclus dans un coffret collector comportant quatre aux films d’animations sur Batman et que ce dernier coûte seulement 20€ (voir liens ci-après la vidéo bande-annonce) ! Attention par contre, la sortie en DVD n’est pas prévue.
NB : tous les films d’animations sur Batman sont recensés sur cette page.