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Batman – Cher détective

Batman – Cher détective ou… l’art book entièrement consacré au Chevalier Noir par Lee Bermejo (aka la compilation de couvertures variantes de la série Detective Comics de 2019 à 2022). Attention, cet ouvrage n’est absolument pas un comic book au sens habituel du terme ! Pas de bandes dessinées ici mais une succession de pleines pages de dessins de Bermejo, coupées par un texte de temps en temps avec une petite enquête. Explications.

[Résumé de l’éditeur]
Batman a reçu de nombreuses lettres par le passé. Mais celles qu’il vient de découvrir sont d’un genre différent. L’expéditeur anonyme paraît connaître intimement le Chevalier Noir, et sans attendre de réponse de sa part, semble espérer s’insinuer dans son esprit, le pousser dans ses retranchements… le faire douter. Mais qui donc se cache derrière ces énigmes épistolaires ?

[Critique]
Acheter Batman – Cher détective (Dear Detective en VO) doit se faire en connaissance de cause. L’ouvrage coûte 19 € et est très soigné, publié dans un format singulier : 21 cm de largeur sur 32 de hauteur, avec un dos toilé légèrement étendu à la quatrième et première de couverture, une couleur orange fluo incrustant le nom de l’auteur sur cette toile, un sobre effet de relief sur le titre (dit gaufrage), etc. En tout et pour tout, « l’histoire » (ou plutôt, la succession des couvertures de Lee Bermejo) s’étale sur 57 pages dont 10 contenant uniquement du texte (les fameuses « lettres » que reçoit Bruce/Batman).

On a donc davantage un art book d’une petite cinquantaine d’illustrations (en incluant une en bonus et celle de la couverture) de Lee Bermejo qu’un comic book classique. Ces illustrations (cliquez sur les images pour les agrandir) sont d’ailleurs différentes couvertures alternatives de la série Detective Comics, publiées de 2019 à 2022 (pas forcément sur tous les numéros à la suite), avant d’être compilées (aux États-Unis) début septembre 2022. Curieusement, Urban Comics a un peu tardé à le sortir en France (fin janvier 2024). Alors, qu’est-ce que ça vaut concrètement ?

Évidemment, si vous aimez le style de Bermejo (Joker, Batman – Noël, Damned…), il faut foncer ! Si vous n’êtes pas réfractaire à sa patte réaliste mais que vous souhaitiez une histoire, il faudra peut-être feuilleter en magasin (voire lire entièrement vu que ça se fait en cinq minutes…). Il y a un habile petit jeu d’énigme tout au long de la fiction, on pense d’ailleurs au Sphinx comme expéditeur de ces lettres, ou bien du Joker. En étant attentif ou en notant quelques signes codés, on peut trouver la réponse à l’ultime planche.

La progression de Batman est plutôt cohérente à quelques exceptions prêt. Il revêt son costume, rejoint Gordon, arpente Gotham, se retrouve enchaîné (on ne sait pas pourquoi ni par qui) puis libéré (on ne sait pas comment), on passe en revue quelques alliés et ennemis, etc. À noter que les couvertures/dessins ne sont pas forcément sortis dans le même ordre (aux États-Unis), par exemple le Batman prisonnier et enchaîné provient de la couverture #1040 et l’une des premières dans la version finale quand il met son masque est celle du #1041. C’est du détail, ce n’est pas très important.

Clairement, on en prend plein les rétines et ça vaut le coût/coup ! Les jeux de lumière de Bermejo (qui assure lui-même la colorisation) sont exceptionnels à bien des égards, conférant aux vêtements et costumes des effets ultra réalistes (pliure, cuir, mouvement…) à défaut d’adoucir parfois les traits assez gras de certains visages. Il faut dire que l’artiste s’était lancé dans un défi de taille en proposant un déroulé narratif atypique basé (presque) uniquement sur des couvertures variantes !

La lecture est certes rapides mais la découverte de la richesse des détails des illustrations et bien plus longue (et appréciable). En somme, si l’exercice vous plaît, aucune raison de faire l’impasse sur Cher détective, en revanche, si vous vous attendiez à un contenu plus conventionnel, textuel ou au ratio plus important pour le prix, ce n’est probablement pas pour vous…

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 26 janvier 2024.
Contient : Batman Dear Detective #1
Nombre de pages : 64

Scénario, dessin & couleur : Lee Bermejo

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage US : Jared Fletcher
Adaptation graphique : David Laranjeira

Acheter sur amazon.frBatman – Cher détective (19 €)

Alan Moore présente DC Comics

Le génie d’Alan Moore n’est plus à prouver et aucun doute que les fans vont se ruer (à raison) sur cette compilation passionnante et inédite. Toutefois, si le lecteur espère lire et voir du Batman, il risque d’être assez déçu. Présentation et courte critique.

[Résumé de l’éditeur]
Acclamé comme l’un des scénaristes les plus influents de l’industrie des comics, Alan Moore a laissé une empreinte indélébile sur le genre, marquant l’ensemble de la pop culture au passage. De sa reprise de Swamp Thing à l’ouragan Watchmen, en passant par son mythique V pour Vendetta, l’auteur britannique a également proposé sa propre version des personnages phares de DC Comics. Batman, Superman, Green Lantern… tous se sont renouvelés sous sa plume, se sont vus réinventés. Ce recueil regroupe l’ensemble des épisodes qu’Alan Moore a scénarisés pour l’éditeur américain, et que des artistes incontournables de l’industrie ont illustrés, tels Dave Gibbons (Watchmen), Kevin O’Neill (La Ligue des Gentlemen Extraordinaires), Rick Vetich (Swamp Thing) ou encore Klaus Janson (Daredevil).

Cet article ne sera pas une critique de l’intégralité d’Alan Moore présente DC Comics mais uniquement une présentation de son sommaire et de l’unique segment consacré à Batman, ou plutôt au troisième Gueule d’Argile (Preston Payne). Tout d’abord, vous l’aurez compris avec les illustrations de couverture, le récit (en deux chapitres) Les derniers jours de Superman est inclus dans l’ouvrage. Curieusement, le célèbre Killing Joke ne l’est pas, lui… Pourtant il est cité dans les textes, s’étale sur peu de pages (moins de cinquante) et on peut voir Batman sur la couverture ainsi que (de nombreuses fois) sur la section des super-héros urbain.

La bande dessinée se divise en quatre sections consacrés à différents super-héros. Tous les récits ont été publiés entre 1985 et 1987.

L’HOMME DE DEMAIN (Superman) : Pour celui qui a déjà tout (Superman Annual #11), Aux frontières de la jungle (DC Comics Presents #85), Les derniers jours de Superman en deux parties (Superman #423 et Action Comics #583).
> Les fans de l’Homme d’acier seront donc conquis avec ces trois histoires (même si l’une était déjà connue et publiée), s’étalant au total sur plus de 100 pages.

AUX CONFINS DE L’ESPACE (Green Lantern, Omega Men, Phantom Stranger) : Mogo n’est pas sociable (Green Lantern #188), Tigres (Tales of the Green Lantern Annual #2), Dans la nuit noire (Tales of the Green Lantern Annual #3), Vies brèves (The Omega Men #26), Un monde d’hommes (The Omega Men #27), Pas à pas (Secret Origins #10).
> Contrairement à ce qu’on peut penser, ces six titres ne sont pas très longs et ne durent qu’une cinquantaine de pages au total (!). En effet, il s’agit principalement de back-ups ou épisodes spéciaux. Les trois autour de Green Lantern s’étalent sur moins de 30 pages, ceux des Omega Men uniquement 8 pages et celui sur Phantom Stranger une dizaine…

JUSTICIERS URBAINS (Green Arrow, Vigilante, Gueule d’Argile III) : La nuit des Olympiades en deux parties (Detective Comics #549-550), Fête des pères en deux parties (Vigilante #17-18), Noces d’argile (Batman Annual #11)
> Là aussi une précision s’impose concernant l’histoire sur Green Arrow parue dans Detective Comics (dont la couverture montre Batman et Bullock – induisant un peu erreur de prime abord). Il s’agit à nouveau de back-ups, donc le total dure une grosse douzaine de pages et Batman n’apparaît absolument pas dedans (le récit en lui même reste intéressant).  Vigilante est devenu « connu » par le public car il apparaît dans la chouette série TV Peacemaker. Noces d’argile est donc le seul épisode qui nous intéresse dans ce contexte de comics liés à Batman, sa critique est un petit plus bas.

CRÉPUSCULE (Twilight of the Superheroes) : il s’agit d’un texte de presque 50 pages présentant l’ambitieux projet d’Alan Moore d’un event post Crisis on Infinite Earths qui visait à la fois à conserver la continuité, séduire un nouveau lectorat, faire appel à l’entièreté des protagonistes de DC Comics (et même permettre de vendre des jeux de rôle voire jeux vidéo !). Il aurait été écrit en 1986 ou 1987 et dévoilé dans les années 1990 (probablement 1995) dans un fanzine. Son authenticité a été prouvé et confirmé par de nombreux auteurs de l’industrie. Crépuscule ne verra pas le jour suite au refus du responsable éditorial Dick Giordano, estimant le nombre de morts trop élevés. Un témoignage inédit et passionnant !

On l’a évoqué plusieurs fois, cet ouvrage ne contient, in fine, qu’un seul chapitre lié à Batman. Et encore… il est centré sur le troisième Gueule d’Argile (Preston Payne). En soi, ce n’est pas un problème mais on peut tiquer sur la mise en avant sur la couverture de Batman (et même Swamp Thing) alors qu’ils ne sont pas vraiment dans cette compilation. Par ailleurs, la section sur les justiciers urbains est illustrée sur une double page montrant quatre fois Batman (!), une fois Robin (qu’on ne verra pourtant jamais – dans cette section mais on le voit brièvement dans les récits sur Superman, accompagné de Batman), une fois le Vigilante, Green Arrow et Gordon. Exposer autant le Chevalier Noir alors qu’il n’apparaît que quelques cases en tant que personnage secondaire… On le redit, cela n’entache évidemment pas l’intérêt de cette précieuse compilation mais il ne faut surtout pas s’attendre à avoir du Batman (ni Killing Joke donc – lui aussi mis en avant avec son célèbre Joker dans une page d’illustration, cf. ci-dessus) !

Noces d’argile
Batman Annual #11 (juillet 1987)
Scénario : Alan Moore | Dessin & encrage : Georges Freeman | Couleur : Lovern Kindzierski
Dans un centre commercial, la nuit une étrange créature recherche un mannequin d’exposition de vêtements. Gueule d’Argile est amoureux de ce personnage factice et vit très mal son changement de places au rayon lingerie…

► Cet épisode est assez déstabilisant (dans le bon sens du terme). On voit en effet une « vraie » folie chez un être. Pas un simple meurtrier, vraiment quelqu’un qui imagine une romance avec un mannequin d’exposition. En étant dans sa psyché, on constate donc comment il voit « son monde ». Par ailleurs, on ne sait pas forcément si c’est bien Gueule d’Argile au début : il porte un costume de héros (ou vilain), une cape et sa tête (déformée) est sous une sorte de bulle ou sac plastique transparent. Un look atypique qui prend son sens quand Batman répond à Vicky Vale qu’il s’agit du troisième Gueule d’Argile, Preston Payne (peu exploité dans la mythologie de Batman). On ne le voit donc pas arborer le visage ou le corps d’autres personnes (comme Basile Karlo, le premier Gueule d’Argile), ses objectifs sont différents et sa folie bien définie. Les dessins de Freeman et la colorisation de Kindzieski apportent le charme rétro de l’époque avec une exécution parfaitement maîtrisée

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 24 novembre 2023.
Contient : voir sommaire
Nombre de pages : 336 pages

Acheter sur amazon.frAlan Moore présente DC Comics (30 €)

Batman Showcase #2 (Batman & Robin #20-22 + 26)

[Contextualisation]
Durant le run de Grant Morrison (cf. index), la série Batman & Robin (2009-2011) met en avant les aventures de Dick Grayson et Damian Wayne en Batman et Robin. Les quinze premiers chapitres sont disponibles dans la deuxième intégrale de Grant Morrison présente Batman, le seizième dans la troisième. Les dix chapitres suivants n’ont pas tous été publiés en France. Les #17-19 forment l’arc The Sum of Her Parts, écrit par Paul Cornell, et restent inédit en VF.

Les #20-22 compilent l’histoire Dark Knight vs. White Knight, Tree of Blood, disponible justement dans ce magazine Batman Showcase #2 (sorti fin avril 2012). Traduit sous le titre L’Arbre de Sang, Chevalier Noir contre Chevalier Blanc, ce récit est écrit par Peter Tomasi et dessiné par Patrick Gleason. C’est ce duo qui reprendra la série qui conservera le même titre, Batman & Robin (2011-2015), après le relaunch DC Comics et, donc, la période New 52/Renaissance, où cette nouvelle salve suivait désormais Bruce Wayne en Batman accompagné de son fils Damian en Robin (voir critiques des sept tomes depuis l’index A à Z).

Revenons aux derniers chapitres de la première série. Les #23-25 sont écrit par Judd Winick (L’énigme de Red Hood, Des ombres envahissantes…) et mettent en avant son personnage fétiche, Red Hood, dans The Streets Run Red. Cette fiction n’a pas été publié en France. Enfin, l’épisode #26, le dernier, s’intitule Earthly Delights Scenes from a Work in Progress en VO, signé David Hine, est aussi proposé dans ce Batman Showcase, traduit par Plaisirs Terrestres, Scènes d’un work in progress. (Re)découverte de ces deux histoires qui avaient eu une courte critique au tout début du lancement de ce site, celles-ci ont été supprimées afin de tout centraliser ici.

[Résumé de l’éditeur]
Batman et Robin rencontrent un nouvel adversaire qui s’en prend aux familles des plus fameux criminels d’Arkham ! Au « Dynamic Duo » de jouer les gardes du corps des proches de leurs ennemis tout en cherchant à démasquer cet assassin ! Puis, ils seront amenés à faire équipe avec Nightrunner, l’agent français de Batman Incorporated, pour affronter les pensionnaires surréalistes du Jardin Noir !

[Critique]
Dans L’Arbre de Sang, Chevalier Noir contre Chevalier Blanc, après un moment rare et agréable (tous les fils de Bruce réunis autour de lui et Alfred pour une soirée cinéma), Dick et Damian enquêtent sur un tueur étrange dont les victimes sont des membres de la famille de célèbres résidents d’Arkham (Man-Bat, Victor Zsasz, Le Chapelier Fou…). Ce nouvel ennemi, le fameux Chevalier Blanc (Lewis Bayard de son identité civile), est à mi-chemin entre une figure de science-fiction et de fantastique. Il n’a pas de corps ni de visage précis, uniquement un ensemble physique lumineux et doré (on ne comprend pas très bien s’il s’agit d’un pouvoir acquis via le Dr. Phosphore plus jeune ou non). Il transforme même ses victimes en « anges » et nourrit une sorte d’arbre gigantesque.

Si Lewis Bayard est oubliable (il n’est d’ailleurs jamais réapparu ensuite), ses actes sont tout de même graves et marquants, tuant plusieurs innocents connectés aux grands vilains habituels, ce sera malheureusement aussi sera sans réelles conséquences – cela se déroule peu avant le fameux relaunch de DC. Tout se passe un peu trop vite et la fiction se termine un peu trop rapidement. L’intérêt se situe davantage dans la dynamique entre Batman et Robin, donc Dick Grayson et Damian Wayne, formant un duo toujours aussi sympathique, entre autres grâce au caractère du rejeton de Bruce, moins tête à claque qu’à l’accoutumée.

Surtout, les dessins de Patrick Gleason sont particulièrement réussis, à l’exception, toujours des gros plans sur visage, comme toujours. L’illustrateur semble même en forme que sur la suite de la série qu’il reprendra avec Peter J. Tomasi. En somme, ce récit en trois chapitres est anecdotique mais pas déplaisant pour autant, formant une sorte d’introduction au futur run du duo d’artistes (Tomasi sera nettement plus inspiré, cf. critiques depuis l’index).

Quant à Plaisirs Terrestres, Scènes d’un work in progress, de David Hine, c’est un voyage à la fois géographique, en France, à Paris au Louvre, avec le Parkoureur (Nightrunner en VO) et onirique, bercé d’illusions et d’improbabilités. On ne comprend d’ailleurs pas grand chose, Batman, Robin et le Parkoureur tentent de rassembler les évadés du Jardin Noir, un asile psychiatrique regorgeant de psychopathes, à l’instar de celui d’Arkham. Derrière leur évasion se cache « L’homme qui rit » (Norman Rotrig) et, parmi les fous libérés, se trouvent quatre personnages singuliers : Sœur Cristal, Le Ça, Ray Man et Parle-à-ma-peau. Le trio combat donc ces ennemis en essayant de démêler les illusions de la réalité… C’est un peu dommage qu’un chapitre conclusif d’une série soit aussi peu épique.

On savoure principalement le court dépaysement graphique – Greg Tocchini et Andrei Bressan – et quelques références chauvines dans ce one-shot assez surprenant. La référence à « L’homme qui rit » semble évidente : création de Victor Hugo dans son roman éponyme qui inspirera ensuite Bill Finger, Jerry Robinson et Bob Kane pour créer le Joker. Hugo est d’ailleurs croqué, impossible aussi de ne pas songer aux œuvres de Magritte. Les amateurs de bandes dessinées françaises pourraient y voir une (très) légère allusion à l’excellent La Brigade Chimérique, monument du genre qui met en avant les premiers super-héros du pays du siècle dernier, bien avant que les États-Unis s’emparent du sujet.

Ce second numéro de Batman Showcase (le dernier donc) servait plus ou moins de transition avant le magazine Batman Saga. On apprécie les textes informatifs sur les quatre Robin ainsi que les hommages à Jerry Robinson et Sheldon Moldoff (tous deux décédés peu avant), à priori signés par Yann Graf, éditeur spécialiste de Batman chez Urban. Il s’occupe, entre autres, du travail éditorial dans les Batman Chronicles depuis. Les épisodes de ce Showcase n’ont jamais été republiés dans un ouvrage librairie par la suite par Urban mais vu leur qualité ce n’est pas très grave. On peut se tourner vers le marché de l’occasion pour retrouve ce magazine (à moins de 2 € !) qui était assez déconnecté du premier (qui proposait la fin de la série Batman Incorporated).

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 27 avril 2012.
Contient : Batman & Robin #20-22 & 26
Nombre de pages : 96

Scénario : Peter Tomasi, David Hine
Dessin : Patrick Gleason, Greg Tocchini et Andrei Bressan
Encrage : Mick Gray
Couleur : Alex Sinclair, Artur Fujita

Traduction : Alex Nikolavitch
Lettrage : Laurence Hingray et Christophe Semal

Acheter sur amazon.fr : Batman Showcase #2 (5,60 €)