Batman Saga #45 – Convergence à Gotham City !

Convergence est le nom d’un évènement qui conclut la fin de deux longues sagas : Futures End et Earth 2 (Convergence est d’ailleurs le titre du sixième et dernier tome de cette série). C’est assez compliqué, cf. index sur le site, mais dans le cadre de cette critique qui porte sur le dernier numéro de Batman Saga, on se concentre uniquement sur trois courtes séries (deux chapitres chacune) liées à Batman et l’impact de la saga Convergence sur elles (ce sont des tie-ins, des chapitres se déroulant en marge de l’histoire principale).

Complément incontournable à la saga Convergence ou extension dispensable ? Critique.

Résumé de Convergence
Telos, mystérieux extraterrestre, a enfermé plusieurs villes issues des différentes Terres (donc du multivers) sous des dômes durant un an, privant de pouvoirs les êtres qui en étaient dotés. Il oblige ainsi à la survie du plus fort dans chaque cité jusqu’à la levée des dômes (une année plus tard donc) pour faire affronter les plus puissants héros et anti-héros de chaque ville… L’occasion de multiplier les univers parallèles et faire intervenir d’anciens personnages de la mythologie DC Comics.

[Histoire • Convergence : Batman & Robin #1-2 | Père et fils]
Batman (Bruce Wayne) et Robin (Damian Wayne) aident Poison Ivy à continuer ses récoltes sous le dôme face au Pingouin et d’autres ennemis bien connus du Chevalier Noir. Red Hood (Jason Todd) se joint à Batman et Robin, suscitant la jalousie de ce dernier. Les trois alliés se retrouvent face aux… « Extrémistes ».

[Critique]
Sans connaître en détail Convergence (le cas de l’auteur de ces lignes), on comprend aisément la double trame de cette petite histoire signée Ron Marz. La première est « banalement » la relation père/fils entre Bruce et Damian (voire Jason), d’où le titre des deux chapitres, la seconde est l’affrontement assez sommaire face aux fameux « Extrémistes ». Un groupe de vilains oubliable crée en 1990 dans Justice League Europe #15. Dans les deux cas, rien d’extraordinaire, ça se lit vite et bien mais ne révolutionne rien tout en empilant quelques poncifs… De plus, impossible de capter la dimension « versions alternatives de Batman » vantée en introduction éditoriale tant la fiction peut prendre place n’importe quand. Telos est aperçu, cela permet de mieux saisir le contexte global et donne envie de découvrir le récit mère principal, c’est toujours ça de gagné ! Côté dessin, Denys Cowan bénéficie de l’encrage de Klaus Janson (The Dark Knight Returns) et Joe Rubinstein. En résulte un étrange mélange de styles atypiques (colorisé par Chris Sotomayor) avec quelques cases et visages tantôt alléchants, tantôt repoussants.

[Histoire • Convergence : Batman & the Outsiders #1-2 | Nouvelle normalité]
A la veille du lever du dôme, Batman et son équipe d’Outsiders se préparent à affronter les menaces inconnues de l’extérieur. Éclair Noir, Metamorpho, Géo-Force, Katana et Halo sont les soldats du Chevalier Noir, redevenus humains et qui vont devoir s’allier pour arrêter… OMAC !

[Critique]
Nettement meilleure que l’histoire précédente, celle de Batman et ses Outsiders expose tranquillement ses personnages à échelle modeste et « humaine » : Batman ne sait toujours pas ce qu’il se passe concrètement après un an sous le dôme, Metamorpho se réjouit d’avoir retrouver son corps et vivre sereinement une vie normale avec sa compagne, etc. – malheureusement les autres sont moins développés. Une approche agréable qui met donc en avant cette équipe créée en 1983 par Mike W. Barr (au scénario) et Jim Aparo (au dessin). L’auteur Marc Andreyko les convoque pour cette relecture moderne épaulé par les agréables traits de Carlos d’Anda (Arkham City), au meilleur de sa forme – et colorisé par Gabe Eltaeb. Le scénariste fait intervenir OMAC, en ennemi et victime, dans sa seconde partie d’intrigue. On retrouve le « super-soldat du futur » créé par Jack Kirby en 1974 (à (re)découvrir dans le one-shot O.M.A.C. si besoin et/ou pour les curieux). Les fans des Outsiders et/ou d’OMAC devraient donc y trouver leur compte malgré l’aspect convenu de l’intrigue. De jolies planches se démarquent de l’ensemble (cf. illustration en fin d’article) tout en donnant envie, là aussi mais de façon plus appuyée, d’approfondir tous ces enjeux autour de Talos et Convergence ! A noter que la couverture du premier chapitre est celle qu’a choisi Urban Comics pour mettre sur celle de son magazine, elle est d’Andy Kubert (dessin) et Brad Anderson (couleur).

[Histoire • Convergence : Detective Comics #1-2 | Pouvoirs et responsabilités ! + Guerre et pièces !]
Sur Terre-2, Huntress, alias Helena, la fille de Bruce et Selina, est en couple avec Dick Grayson qui porte toujours la cape de Robin et refuse d’endosser celle de feu Batman. Sur Terre-30, le Superman soviétique (issu de Red Son) est lui aussi piégé sous le dôme sans ses pouvoirs… Les deux univers vont se rencontrer pour une confrontation pacifique ou violente ?

[Critique]
Quel plaisir de retrouver l’univers de l’excellent one-shot Red Son (un Clark Kent tombé en URSS et non aux USA qui devient communiste et bras droit de Staline) dans ce nouveau segment écrit par Len Wein ! Certes là aussi (pour la troisième fois), le déroulé est assez convenu mais plaisant, grâce également aux dessins de Denys Wowan couplés à l’encrage si particulier de Bill Sienkiewicz. Côté histoire, celle-ci aurait dû ouvrir le magazine tant elle est plus compréhensible (et alléchante) que les autres – une fois encore, pas besoin de connaître Earth 2 ou Convergence pour la saisir et l’apprécier. Du reste, les trois protagonistes servent plutôt bien le récit, de façon intelligente malgré le classicisme comme dit, et rencontrent une figure connue proposant même une petite pointe d’émotion. Comme le stipule Urban en avant-propos : « tel est le charme de la saga Convergence, qui propose des versions oubliées, inhabituelles et détournées des personnages les plus célèbres de l’éditeur, sur lesquels leurs adversaires, mais aussi les lecteurs, posent un regard nouveau… » A l’instar des autres épisodes (surtout du second), ceux-ci auraient gagné à être enrichis d’un ou deux chapitres supplémentaire pour prolonger la curiosité !

[Conclusion de l’ensemble]
Les trois histoires, très inégales, ne serviront qu’à chatouiller la fibre nostalgique des amateurs des Outsiders et Red Son, entre autres, à frustrer ceux séduits par ces « concepts limités » (faute à une approche éditoriale fixant à deux chapitres seulement ces récots) mais à donner envie de lire le titre principal, Convergence, dont ces tie-ins ne sont qu’une extension comme trop souvent « sympathiques mais sans plus »…

[A propos]
Publié chez Urban comics le 29 janvier 2016

Scénario : collectif, voir critique
Dessin : collectif, voir critique
Couleur : collectif, voir critique
Encrage : collectif, voir critique

Traduction : Alex Nikolavitch, Mathieu Auverdin et Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio Makma)

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Batman Univers Hors-Série #2 : quatre récits complets d’Harley Quinn

Mis en vente fin juillet 2016, quelques jours avant la sortie du film Suicide Squad, le deuxième hors-série du magazine Batman Univers avait choisi de capitaliser (à raison) sur Harley Quinn. Au programme de ce numéro : quatre récits dont trois assez longs où la femme déjantée accompagne Wonder Woman puis Catwoman et Poison Ivy et, enfin, la Suicide Squad. A noter que chaque épisode est désormais inclus dans des tomes différents en librairie. Découverte.

[Histoire • Harley’s Little Black Book #1 – Le petit livre noir de Harley !]
Harley apprend qu’une attaque au gaz va avoir lieu à Londres, notamment pour s’en prendre à Wonder Woman qui y séjourne au même moment. L’ancienne copine du Joker compte bien sauver la Princesse des Amazones, son idole de toujours et, pourquoi pas, formait un duo d’héroïnes !

[Critique]
Sans grand intérêt (des gags peu drôles et situations ubuesques qui le sont à peine plus), cet épisode ne reste pas dans les mémoires. Visiblement, il se déroule peu après le quatrième tome de la série Harley Quinn (Le Gang des Harley), scénarisé par le même binôme d’artistes qu’ici : Jimmy Palmiotty et Amanda Conner (cette dernière aux dessins avec John Timms) – dont on garde clairement un meilleur souvenir sur le premier volume de la fiction. En synthèse, la rencontre Harley Quinn/Wonder Woman est plate au possible et mériterait un meilleur traitement ; peut-être par la suite car ce chapitre (qui peut tout à fait se lire de façon indépendante) a été publié avec ses cinq suivants quelques mois plus tard dans le one-shot Harley Quinn – Little Black Book.


[Histoire • Harley Quinn Road Trip Special #1 – Road-trippant]
L’oncle d’Harley est décédé. Sa nièce doit traverser les États-Unis pour que les cendres du défunt reposent près de celles de son ancienne épouse. Catwoman et Poison Ivy accompagnent Harley pour effectuer ce road-trip à travers le pays. C’est parti pour une virée entre filles déjantée !

[Critique]
Un épisode un peu plus sympathique que le précédent, un brin plus drôle surtout, principalement servi par les dessins de Bret Blevins (et quatre autres artistes). Là encore, le récit se déroule en marge de la série Harley Quinn de l’époque (période NEW 52/Renaissance), toujours signée Conner/Palmiotty qui écrivent également ce bonus. On retrouve donc Harley émancipé du Joker et une petite mention à la série mère, plus exactement au tome 3 (Dingue de toi), ce chapitre fut d’ailleurs publié dans le tome suivant, le 4 (Le Gang des Harley). Bref, gentiment amusant malgré quelques clichés…

[Histoire • Batman : Gotham Knights #14 – Le pari]
Enfermées à Arkham, Harley et Poison Ivy se lancent un pari amusement mais un peu risqué : l’empoisonneuse estime que chaque homme du pénitencier peut tomber sous son charme et l’embrasser !

[Critique]
Huit pages seulement et pourtant c’est (nettement) mieux que les deux épisodes précédents ! Sans surprise, on replonge dans l’univers du dessin animé de Batman puisque Paul Dine signe le scénario, Bruce Timm l’illustration de couverture – les dessins de la bande dessinée sont assurées par Ronnie Del Carmen, qui s’efforce d’approcher du style de Timm avec une certaine réussite. Initialement, ce court récit est paru en noir et blanc dans Batman Black & White mais a été mis en couleur pour l’occasion (on ignore par qui en revanche). L’histoire se déroule quand Harley est encore férocement amoureuse de son poussin. Pour cause, le titre est sorti en avril 2001, bien loin de l’émancipation actuelle de l’ancienne docteur… Une fois de plus, on pouvait le retrouver en librairie à peu près au même moment que la sortie du magazine (juillet 2016), dans le second tome de Batman Black & White (mais en noir et blanc, forcément). Plus récemment, sa version couleur a été incluse dans Batman Arkham – Poison Ivy (avril 2021).

[Histoire • Harley Quinn and the Suicide Squad | April Fools Special #1 – Méchants anonymes]
Harley veut aider les « vilains » en leur proposant une thérapie. Une « reconversion » pour l’ancienne psychiatre qui semble lui convenir… Mais derrière sa bonne volonté, elle doit affronter les super-héros habituels, sans compter Amanda Waller qui veut la recruter pour la Suicide Squad.

[Critique]
Rob Williams écrit cet épisode particulier qui est en fait l’introduction de la nouvelle série Suicide Squad de 2017 (il a été publié quelques mois plus tard dans le premier tome de la série Suicide Squad Rebirth). On a donc plus envie de lire la suite que de se contenter uniquement du chapitre sublimé par les dessins de Jim Lee (pour le monde réel) et Sean Galloway au style totalement cartoonesque (pour la partie onirique). Un mélange des genres singulier mais qui fonctionne plutôt bien.

[Conclusion de l’ensemble]
Les histoires se suivent et ne se ressemblent pas trop. Elles se bonifient l’une après l’autre, la première étant clairement la pire et les deux dernières les meilleures. Rien d’extraordinaire non plus si ce n’est une compilation sympathique pour les amoureux d’Harley Quinn (même s’il y a fort à parier qu’ils ont déjà probablement lu tout cela dans les tomes libraires avec le reste des séries…).

[A propos]
Publié chez Urban Comics le 29 juillet 2016

Scénario, dessin, couleur, encrage, couleur : collectif

Traduction : Ben KG et Jérôme Wicky (Le Pari)
Lettrage : Stephan Boschat (studio Makma)

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Batman Saga Hors-Série #6 – Le fils de Batman (Damian : Son of Batman)

Présenté comme un « complément indispensable à la collection Grant Morrison présente Batman », le récit complet du sixième hors-série du magazine Batman Saga (novembre 2014) propose une immersion dans un futur inquiétant et hypothétique où Damian Wayne adulte campe un Chevalier Noir violent et radical. Une projection déjà aperçue dans le chapitre Batman #666 (2007), inclut dans le premier tome de Grant Morrison présente Batman. C’est cette version « alternative/futuriste » du fils de Bruce Wayne qui est donc enrichie et mise en avant dans Le fils de Batman, mini-série en quatre chapitres écrite et dessinée par Andy Kubert.

(Couverture de gauche issue du site d’Urban Comics mais qui n’est pas tout à fait semblable à la finalisée (à droite) qui comportait la mention « hors-série » bien sûr, mais aussi un bandeau de texte en haut différent et le logo des 75 ans de Batman à l’époque.)

[Histoire]
En enquêtant sur un tas de cadavres mélangés à des poissons souriants (du Joker ?), Batman (Dick Grayson) perd la vie et laisse Robin (Damian Wayne) seul et endeuillé.

Ce dernier reprend alors la cape du Chevalier Noir et opte pour une approche de la justice radicale en tuant ses ennemis. Entre la bienveillance d’Alfred, la colère de son père Bruce, les confessions dans l’Église auprès d’un mystérieux prêtre (visiblement Gordon !) et l’éloignement des Ghul, Damian suit un chemin de plus en plus violent…

[Critique]
Le fils de Batman est le second récit scénarisé par Andy Kubert, normalement alloué uniquement aux dessins (le premier était un court titre sur le Joker, plutôt raté – Batman #23.1 : L’Heure des Singeries, inclut dans Joker Anthologie). Si l’artiste croque de beaux personnages et de jolies scènes d’action, il peine à convaincre à l’écriture, notamment dans sa seconde moitié.

Durant la première, pas grand chose à dire, le ton est vite donné, bien qu’on puisse avoir du mal à comprendre que c’est Dick sous la cape de Batman qui est décédé (cela n’est pas mentionné en amont). On est un peu plus chagriné devant le traitement de Bruce Wayne, assez brutal et sommaire – rappelant de facto ses itérations alternatives et/ou futuristes de The Dark Knight Returns et All Star Batman. L’histoire se vautre un petit peu quand elle met en scène des ennemis un peu loufoques et probablement peu connus des lecteurs, sauf s’ils ont lu Grant Morrison présente Batman bien sûr. C’est d’ailleurs la force et la faiblesse de Son of Batman : ceux qui connaissent le run de Morrison ne seront pas perdus mais déploreront une aventure si courte (surtout avec sa fin ouverte annonçant des pistes stimulantes), ceux qui ne le connaissent pas trouveront probablement le titre « sympathique/divertissant sans plus », ce qui convient pour un comic à 5,60€ mais qui peine tout de même à se hisser plus qualitativement.

Comme dit en introduction, cette version de Damian en Batman avait été dévoilée en 2007 dans le 666ème chapitre de la série Batman (intitulé Bethléem), au moment où Grant Morrison entamait son travail et où Andy Kubert l’accompagnait déjà : il en illustrait les premiers épisodes et est le créateur graphique de Damian Wayne enfant et adulte ; autant dire qu’il connaît bien le sujet. Dans Bethléem, outre les allusions satanistes, Barbara Gordon toujours en fauteuil succédait au poste de son père, un chat s’appelait Alfred (on y reviendra) et Damian combattait certains vilains inédits.

Le cinquième chapitre de Batman Incorparated version New 52 est lui aussi convoqué pour une compréhension plus globale (il replongeait dans cet univers futuriste). L’enrichissement de cet avenir hypothétique et sombre était aussi brièvement évoqué Batman #700 (Le Batman, la Mort et le Temps) qui met en avant quelques Batmen du futur et donc ce Damian – mais cet épisode est clairement moins primordial que les deux autres épisodes mentionnés.

On retrouve donc dans Le fils de Batman quelques ennemis piochés dans la longue saga de Morrison et… la réincarnation d’un personnage mythique en chat ! Un élément assez farfelu même s’il y a sans doute une explication « plausible », elle n’est pas du tout évoquée durant les planches (est-ce une hallucination de Damian ? une intelligence artificielle pré-enregistrée vocalement ?). Bref, toutes ces petites choses à droite à gauche desservent la fiction, qui aurait gagné à être étoffée de deux chapitres minimum. Faute de cela, on est davantage séduit par les superbes dessins de Kubert, épaulé par Brad Anderson à la colorisation, les fans de l’artiste devraient donc y trouver leur compte à ce niveau-là. Il faut dire que Kubert a presque carte blanche dans cet elseworld pour se laisser aller et qu’il se fait plutôt plaisir même si on pouvait espérer des séquences plus épiques ou grandiloquentes.

Néanmoins, Le fils de Batman n’est pas un complément indispensable à la série de Morrison, c’est (au mieux) un complément sympathique mais frustrant, donc… dispensable (mais vu le bas prix, autant le prendre pour les complétistes à minima). Cela dit, il est étonnant qu’Urban ne l’ait pas inclut dans ses rééditions intégrales en quatre tomes de la série mère.

[A propos]
Publié en France chez Urban Comics le 14 novembre 2014.

Scénario & dessin : Andy Kubert
Couleurs : Brad Anderson
Traduction : Xavier Hanard
Lettrage : Stephan Boschat (Studio Makma)

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Les trois autres chapitres où l’on peut croiser le Damian Wayne adulte du futur devenu un Batman radical…
Batman #666, Batman Incorporated vol. 2 #5 et Batman #700 – tous inclus dans Grant Morrison présente Batman