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Gotham – Saison 02 (Première partie : Rise of the Villains)

Page récapitulative de la série Gotham.

Après une première saison en demi-teinte mais qui s’améliorait sur la fin, que vaut cette première partie de la saison 2 (soit 11 épisodes), intitulée Rise of the VillainsLa montée des méchants ») ? Globalement c’est nettement mieux, clairement ! Toujours de petits défauts inhérents au genre mais tout est déjà (largement) plus appréciable qu’auparavant. Explications

gotham season 2

Quelle est la situation en début de saison deux ? Le show s’ouvre sur la suite de la scène finale de la précédente, à savoir la découverte d’une pièce souterraine sous le bureau de Thomas Wayne (prémices de la Batcave ?). Celle-ci fera l’objet d’investigation de la part de Bruce et d’Alfred, avec la complicité de Lucius Fox, brièvement introduit en fin de saison 1. Côté GCPD, Gordon et Bullock (qui a raccroché un bref temps) continuent leur combat. Le plus intéressant se situe du côté de Jim Gordon, qui a du « faire quelque chose de mal », donc mettre sa moralité de côté, pour réintégrer pleinement le service de police. Cet aspect est parfois relaté dans les comics et enlève la patte un peu manichéenne qui guide le futur commissaire. C’est une évolution importante à suivre de très près. L’arrivée d’un nouveau chef de police intègre, Nathaniel Barnes (impeccable roc Michael Chiklis), relance efficacement l’histoire de ces fameux  protecteurs de Gotham. La petite équipe de jeunes recrues (toujours au GCPD) est, en revanche, assez anecdotique : pas le temps de s’attacher à eux et certains meurent rapidement.

Chez les « méchants », le Pingouin assouvit son règne avec la complicité de Victor Zsasz (qui était une des réussites de la saison 1). Pour rappel : Falcone s’est rangé, Maroni est mort, tuée par Mooney Fish et cette dernière disparue pour l’instant (Copplebot l’avait poussée d’une tour et Fish avait atterrie, blessée, dans l’eau) — nul doute qu’elle reviendra (et c’est dommage, le show gagne en qualité sans elle).  Edward Nygma poursuit sa métamorphose en futur Sphinx lentement mais sûrement. L’homme, qui travaille pour le GCPD et est collègue de Gordon, est quasiment schizophrène (ou plutôt a un trouble de la personnalité multiple). Une approche assez étonnante (car éloignée des comics et plutôt orientée pour Double-Face normalement) mais qui fonctionne bien.

La nouveauté se situe dans deux nouveaux personnages inédits : Théo Galavan (très réussi) et sa sœur Tabitha (nettement moins). Tous deux libèrent six prisonniers d’Arkham et ont un plan pour faire régner la terreur dans Gotham avec un autre but caché. Parmi les criminels qui les rejoignent, le fameux Jérôme, aperçu le temps d’un épisode en première saison, qui est clairement un Joker en devenir. C’est l’électron libre qui insuffle une certaine originalité et fascine par sa folie (et ne fait pas semblant d’être « méchant »). Barbara Kean fait aussi partie de cette étrange équipe ! Une grosse surprise puisque l’ex-compagne de Gordon est soudainement devenue une folle meurtrière (à priori elle a tué ses parents mais on n’a jamais su si c’était vraiment elle) et s’en réjouit. C’est clairement le personnage le moins réussi pour l’instant et en terme de cohérence et plausibilité on repassera (pour elle et quelques autres scènes de la série parfois peu crédibles — un aspect à mettre volontairement de côté pour ne pas s’attarder sur les défauts de Gotham, cf. paragraphe plus loin).

Arrivé au onzième épisode (le dernier de Rise of the Villains), on a clairement vu un véritable feuilleton, c’est-à-dire des épisodes qui se suivent et se regardent d’une traite à la suite. Fini les épisodes stand-alone avec un ennemi un peu ridicule (il en demeure encore un ou deux), il y a désormais un véritable fil rouge narratif qui se situe principalement avec l’ascension du futur maire Galavan et ses connexions avec d’autres ennemis qui en découlent (avec, bien sûr, les à côté déjà listés : Nygma meurtrier, Wayne et Alfred…). Les fondations et origines de la ville de Gotham sont très souvent évoquées (rappelant brièvement, avec les notions de cinq familles puissantes et influentes, Les Portes de Gotham) et amèneront sans doute à la Cour des Hiboux (dont la création est relativement récente sur papier). Pour l’instant, contre toute attente, ce sont les moines de l’Ordre de Saint-Dumas (!) qui s’y collent. L’ombre d’Azrael n’est pas loin… Mais les rituels archaïques gravitant autour sont un peu « too much » et, hélas, le grand final autour d’un combat normalement épique est clairement raté. Dommage car l’équipe atypique de Gordon était excellente ! Dommage donc, mais pas grave (ça ne représente même pas 1% de la durée des 11 épisodes).

Parmi les petits rôles emblématiques, citons une version féminine de Firefly plutôt convaincante, quelques apparitions modestes de Harvey Dent, qui poursuit discrètement sa route en tant que procureur et allié de Gordon, une jeune Silver St. Cloud étonnamment rivale avec Bruce (et non amie comme dans les comics mais cela pourra arriver par la suite) et l’ennemi cannibale Flamingo (créé par Grant Morrisson mais un peu raté dans sa version télévisuelle).  Cette première partie de saison montre aussi davantage de violence et scènes « gore », ce qui n’est pas plus mal. Non pas qu’il faille absolument en dévoiler pour être un gage de qualité (au contraire), mais un minimum pour cadrer le récit dans un contexte « sombre et violent » (et non plus ou moins « grand public » comme l’était la première saison qui avait du mal à trouver un équilibre adéquat et situer le genre de son récit de façon tranchée).

Les points négatifs sont nettement moins nombreux qu’en première saison. Il est dommage d’avoir sacrifier Jérôme, le « proto Joker » si rapidement (même si l’acteur, plutôt bon au demeurant, en faisait des tonnes) avec une mort étrange en terme de répercussions puisque son « rire » et son « aura maléfique » semblent se propager. Cette espèce d’attribut appartenant au registre fantastique (et non science-fiction) détonne un peu mais la série l’a déjà plus ou moins utilisé également en début de saison (avec un improbable « souffle violet magique » qui aboutissait sur la libération des prisonniers d’Arkham). Il serait bien que Gotham statut d’ailleurs définitivement si elle bascule dans le thriller voire un peu la science-fiction ou si elle embrase carrément le fantastique (donc la magie principalement). À l’instar des comics, c’est une voie extrêmement fragile à exploiter dans l’univers de Batman tout en essayant de rester plausible avec le côté très « réel, brut et urbain » de la série (encore plus dans sa version TV).

Au rayon des improbabilités, justement, mieux vaut fermer volontairement les yeux sur plusieurs autres séquences : l’attaque du commissariat, son « rétablissement » rapide, Nygma qui s’y ballade jour et nuit sans attirer les soupçons et en y découpant et posant des cadavres, la nomination du maire (Galavan) en deux jours… C’est un peu dommage mais ce sont réellement les « seuls défauts » importants de cette première moitié de saison. Les autres relèvent du casting et sont déjà connus depuis le début de la série. Les deux acteurs principaux, Ben McKenzie (Jim Gordon) et David Mazouz (Bruce Wayne), manquent toujours d’un certain charisme et restent très « clichés ». On ne croit pas une seule seconde au jeu d’Erin Richards (Barbara Kean), pas aidée avec l’évolution rocambolesque de son rôle. La nouvelle venue Jessica Lucas (Tabitha Galavan) peine aussi à convaincre (là aussi c’est moins évident tant son rôle étant assez réducteur et ridicule). Tout le reste de la distribution continue d’assurer : Robin Lord Taylor en Pingouin, Donal Logue en Bullock, Sean Pertwee en Alfred, Cory Michael Smith en Nygma (pour peu qu’on accepte la trajectoire donnée à ce personnage particulier), Morena Baccarin en Leslie Thompkins (la bonne trouvaille du show en plus de donner une vraie consistance sur ce docteur future alliée de Batman), Drew Powell en Butch, le second couteau du Pingouin, James Frain, le convaincant et charismatique Theo Galavan (grand atout de cette seconde saison), Chris Chalk en pragmatique Lucius Fox, Natalie Alyn Lind en jeune Silver St. Cloud, Anthony Carrigan en effrayant Victor Zsasz (bien qu’un peu différent aussi de sa version papier) et, enfin, Michael Chiklis, déjà cité, en nouveau chef de police Barnes. Seuls Nicholas D’Agosto (Harvey Dent) et Camren Bicondova (Selina Kyle) sont toujours en demi-teinte, parfois convaincants, parfois pas du tout. Jada Pinkett Smith (Fish Mooney) et Clare Foley (Ivy) sont absentes et ce n’est pas plus mal car elles étaient une des faiblesses de la saison précédente.

En conclusion, Rise of the Villains est une franche réussite — non dénuée de petits défauts certes mais le show trouve enfin sa (bonne) voie — qu’on prend plaisir à suivre (à l’inverse de la saison 1). On retient beaucoup de séquences marquantes : les trois premiers épisodes avec Jérôme, le plan de Galavan, la « chute » du Pingouin, le tournant radical de Nygma (et son couple éphémère très touchant), le GCPD moins corrompu, des associations excitantes entre protagonistes (Gordon et Le Pingouin, Gordon et Alfred, Firefly et Selina, Nygma et Le Pingouin, Lucius et Bullock…),  etc. Techniquement parlant, quelques plans se détachent même du lot, un focus sur le visage Gordon lors d’une course-poursuite, une symétrie soignée dans la composition de l’image, le travail de lumière (verte pour Nygma par exemple) et ainsi de suite. On retrouve aussi un peu le côté « burlesque » (par sa musique et le rôle à l’écran) cher à Tim Burton dans ses deux films. Bref, les déçus de la première saison (dont l’auteur de ces lignes) doivent sans hésiter attaquer cette seconde salve pour « enfin » trouver une série plus passionnante et réussie !

La fin de l’épisode 11 annonce quelques éléments importants à venir : Hugo Strange qui œuvre dans l’ombre, Fish Mooney brièvement aperçue, l’arrivée de Mr. Freeze (déjà amenée avec le givre sur le logo de Gotham). La suite, Wrath of the VillainsLa colère des méchants »), est constituée des onze épisodes suivants (11 à 22) et est chroniquée sur cet article.

Gotham – Saison 01 (Seconde partie)

Page récapitulative de la série Gotham.

Gotham TV Serie

La première partie de la saison une (10 épisodes — qui ont tous été chroniqué un par un, cf. l’index de la page récapitulative) comportait quelques points forts : le binôme efficace Gordon/Bullock, le personnage du Pingouin, un Alfred très autoritaire et pas forcément au « bon » code moral, quelques originalités (Nygma qui travaile au GCPD, Selina Kyle témoin oculaire du meurtre des Wayne, etc.) et… c’est à un peu près tout. La série cumulait beaucoup trop de défauts : pas de fil rouge narratif mais « un méchant par épisode », des sous-intrigues totalement inintéressantes ou mal jouées, un peu de « fan-service » mal amené ou incohérent, aucune subtilité dans les références à la mythologie de Batman, quelques effets spéciaux un peu « cheap », une violence volontairement atténuée, etc. En somme l’ensemble de ces épisode était moyen, le résultat mitigé avec un constat évident : Gotham ne savait pas se situer entre le ton adulte « très sombre et violent » et le ton plus léger, disons « plus grand public ».

La seconde partie (12 épisodes) gagne en intensité et en écriture. Il y a toujours les mêmes soucis mais les scénaristes se sont davantage concentrés sur un ensemble « qui se suit » même si on est encore loin d’avoir un côté feuilleton plus prononcé (et réussi). Côté histoire, outre les quelques ennemis éphémères ridicules (le gang Red Hood qui fait honte à ses inspirations comics), on peine toujours autant à s’attacher à Fish Mooney ; sa trajectoire est d’ailleurs peu cohérente et casse le rythme de la série (par ailleurs plutôt bien équilibré — la quarantaine de minutes passe toujours relativement vite sans temps mort). L’arc sur Barbara Kean (la compagne de Jim Gordon), voire carrément le personnage, est toujours aussi horripilant et guère passionnant ; mention spéciale quand elle est avec ses jeunes copines Ivy et Selina.

Le traitement d’écriture des enfants reste, justement, un des points faibles du show. Plusieurs raisons à cela : il apparaît évident que les rôles des enfants sont écrit comme s’ils étaient (déjà) des adultes. C’est la première erreur de travail des scénaristes. Il est difficile d’accorder une certaine crédibilité à ces jeunes rôles tant on veut montrer aux spectateurs que les personnages qu’ils incarnent sont déjà ceux que l’ont connait d’eux « par la suite ». Ainsi, Bruce Wayne est un Batman en devenir, même chose pour Selina en Catwoman. Gotham a l’immense privilège de pouvoir prendre son temps pour développer ces enfants et montrer leur évolution mais ne joue pas vraiment là-dessus (surtout dans sa première moitié de saison, le tir étant un peu corrigé dans sa seconde).

Autre aspect pénible : beaucoup de futurs ennemis du Dark Knight existent déjà alors qu’ils pourraient rester dans l’ombre (c’est encore le cas de quelques uns bien sûr), ou bien leurs pères sont déjà « des méchants » et ce sont leur fils qui seront, dans un futur proche, les fameux vilains emblématiques qu’on connait (Romain Sionis/Black Mask, Jonathan Crane/L’Épouvantail…). Le double épisode consacré à L’Épouvantail comportait de très bons moments et d’autres complètement ratés…

Heureusement, les points forts de la première partie de la série sont toujours présents et sont même amplifiés, avec quelques ajouts bienvenus. C’est ainsi que le personnage de Leslie Thompkins s’invite rapidement et génère une empathie naturelle. De plus, son histoire d’amour avec Jim Gordon est bien plus plausible et intéressante que celle avec Barbara. Le petit monde mafieux (Maroni et Falcone) s’éloigne un peu plus pour se (re)concentrer sur le Pingouin qui livre, une fois de plus, les épisodes les plus passionnants du show. L’homme étant toujours aussi habile manipulateur et jonglant entre les camps, tout en étant proche de Gordon. Ce dernier gagne aussi en intérêt malgré son interprète peu charismatique. Il évolue toujours dans cette Gotham (très réussie esthétiquement) corrompue et poisseuse. À ses côtés : Edward Bullock, toujours impeccable et indispensable, Edward Nygma, sombrant lentement mais sûrement vers une folie certaine, et Harvey Dent de temps en temps, pas spécialement bien campé mais ajoutant un allié de choc. Montoya et Allen, deux agents de confiance du GCPD (inspirés de New Gotham et Gotham Central) sont malheureusement devenus des figurants. Bien évidemment cela peut (et doit) changer par la suite.

Du reste, on continue d’apprécier la figure morale d’Alfred, bienveillante mais mystérieuse et autoritaire (rappelant la version du majordome dans Terre-Un) et la petite évolution de Bruce (l’acteur est toujours un peu agaçant quand même) au sein des entreprises Wayne. L’épisode 16 est également une petite réussite puisqu’il met en scène les futurs parents de Dick Grayson (le premier Robin) qui travaillent avec un certain Jérôme, clairement le Joker en devenir. Autre personnage récurrent dans la mythologie de Batman : Lucius Fox, qui effectue ses timides premiers pas dans l’épisode 21 mais qui, lui aussi, plutôt convaincant et inaugure idéalement un fort allié potentiel pour la suite. D’un point de vue technique, la série soigne sa photographie, ses décors et ses costumes. La mise en scène reste globalement très convenue et on sort rarement des classicismes inhérents au genre télévisuel (n’est pas une production HBO qui veut).

En conclusion, la seconde partie de la saison un se poursuit vers une meilleure direction que la première. Les éléments négatifs sont gommés petit à petit (mais encore trop présents) et la série prend une tournure plus « violente et sanglante » (et montrée à l’écran, il faut le souligner), donc un ton plus adulte clairement bienvenue. De même, on se dirige vers des épisodes davantage reliés entre eux plutôt qu’indépendants, ce qui est une très bonne chose. L’ensemble de l’intégralité de la saison est donc moyen mais pas spécialement « fascinant » à tout prix. Toutefois, la dernière partie étant plus réussie que la première, il y a de bons espoirs pour que la deuxième saison gagne en qualité après ces débuts bancals mais prometteurs (même si cela a pris trop de temps — 22 épisodes !). À ce titre, Gotham gagnerait sans aucun doute à être réduit à 13 ou 16 épisodes (comme prévu initialement) plutôt que cette grosse vingtaine (cet aspect sera plus ou moins respecté par la suite puisque les futures saisons seront scindées en deux parties bien distinctes d’une douzaine d’épisodes).

Batman Metal – Tome 01 : La Forge

Article récapitulatif sur l’univers de la série et ses conséquences.

Batman Metal La Forge Tome 1

[Résumé de l’éditeur]
Enquêtant sur l’existence et les propriétés de différents métaux disséminés à travers la planète depuis des millénaires, Batman découvre un portail ouvrant sur un anti-multivers ; des dimensions parallèles où l’Histoire a déraillé et où des Chevaliers Noirs terrifiants ont supprimé les membres de la Ligue de Justice. Aujourd’hui, ces derniers décident d’envahir notre dimension.

Batman Batcave

[Histoire des deux préludes un peu plus détaillée]
Carter Hall, alias Hawkman, se souvient d’une nuit dans le désert égyptien où il a vu l’arrivée d’un mystérieux vaisseau, « un indice pour résoudre le plus grand mystère de l’humanité, forgé dans le métal ». Ce « métal N » lui a conféré la vie éternelle ainsi qu’à son épouse Shiera (Hawkgirl) mais aussi leur ennemi juré Hath-Set et une vie éternelle constituée de cycles de réincarnations infinies. Entre chaque nouvelle vie, Carter Hall visualise un cauchemar dans lequel règne le métal…

De nos jours au triangle des Bermudes, Batman sauve un professeur lors de l’éruption d’un volcan grâce à une armure spéciale et avec l’aide d’Aquaman. De son côté, Hal Jordan est chargé d’une nouvelle mission : enquêter sur une menace imminente qui prendra source… à la Bat-Cave ! Le Green Lantern s’y rend et affronte Duke Thomas, nouvel allié du Chevalier Noir.

Hawkman Hawkgirl

Michael Holt, aka Mister Terrific, est un scientifique émérite qui a passé un certain temps sur un monde parallèle appelé « Terre 2 ». À la demande de Batman, il a enquêté sur un certain mystère lié au « métal N » et revient dans le bon univers pour épauler le Dark Knight.

La menace inconnue et les mystérieuses investigations convergent vers plusieurs métaux particuliers, capable de ramener les morts à la vie, doté d’une grande puissance destructrice. Comme l’artefact, appelé dionésium, sur lequel travaille Batman en secret depuis très longtemps. Le détective a lui-même été en lien avec ce métal par le passé ainsi que deux autres.

« Le règne des Chevaliers Noirs et du véritable père de Batman (!) arrive. »

Dans l’ombre, les Immortels — dont fait partie Ra’s al Ghul — semblent veiller à dissimuler la vérité mais sont aussi prêt à intervenir  pour empêcher une catastrophe d’arriver.

« Déchirant le tissu de la réalité, l’arrivée de l’étrange métal qui va tout changer (et du démon qui s’est élevé des ténèbres et a conquis l’humanité) risque bien de modifier l’univers à tout jamais » et va nécessiter un combat extrême pour être détruit.

Batman Metal Nightmare

[Histoire de la mini-série Batman Metal]
Par le passé, à l’Âge de Pierre, trois tribus d’Hommes avaient la même soif de découverte : la Tribu du Loup, la Tribu de l’Ours et la Tribu de l’Oiseau. Mais la Tribu de la Chauve-Souris est arrivée pour imposer l’Âge de Métal.

Dans le présent, la Justice League — Batman, Superman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern, Aquaman et Cyborg — est au milieu d’une arène de combat, en tant que gladiateurs pour Mongul (un ennemi de Superman), sur une lune et doit affronter des robots. Les justiciers n’ont pas le choix, ils sont revêtus de bouts d’armure métalliques qui bloquent certains de leur pouvoir et les ralentissent. Les machines robotiques ont été créés par Toyman (Hiro, aperçu dans les deux tomes de Superman / Batman), qui est l’esclave de Mongul, qui règne donc en maître sur l’étrange planète où s’est mystérieusement retrouvée la Justice League.

Joker Batcave

De retour à Gotham après avoir rapidement triomphé, les super-héros découvrent qu’une montagne est apparue en pleine ville lors d’une tempête d’énergie ! La mystérieuse Kendra Saunders (en réalité ex-Hawkgirl), à la tête des Blackhawks (voir All-Star Batman – Tome 2), est au même endroit et leur explique que certains lieux de la planète échappent à l’ordre normal des choses car ils sont sur une fréquence fantôme. « Des endroits où l’énergie cosmique conduite à travers le noyau métallique de la Terre s’annule, créant une sorte d’électricité statique qui dérange l’espace-temps, une poche cachée. » Elle montre une carte du multivers ; constituée des 52 univers — faits de matière et d’antimatière — connus par la Justice League. Mais le fameux métal N, émanant du mal et perpétuant le mal ne provient pas d’eux. Il viendrait du multivers noir (le recto de la carte). Le Dieu Barbatos, puissant ennemi déjà croisé par Batman (dans le cinquième tome de Grant Morrison présente Batman), est également lié à ce métal N et la venue du mal sur la Terre.

Batman s’enfuit de ses amis car il détient l’unique fragment de métal N, donc l’arme la plus puissante de tous les univers. Cela fait des millénaires que le milliardaire est aussi « mentionné / recherché » par des entités inconnus, qu’il a été exposé à plusieurs métaux et qu’il semble bien être la passerelle pouvant libérer le mal… Le Dark Knight peut compter sur sa Bat-Famille pour l’aider et même sur Swamp Thing.

Batman Metal Justice League

[Histoire de la mini-série La Résistance de Gotham]
Batman
, Superman et Wonder Woman ont disparu. Plusieurs alliés et antagonistes vont se mettre à leur recherche.

Un Chevalier Noir de Métal tient en laisse quatre jeunes Robin déformés par le même rictus que celui du Joker et assoiffés de sang. Il libère le Sphinx d’Arkham et lui propose de distribuer les cartes, « forgées grâce à la métallurgie cosmique et possédant donc un pouvoir surpuissant, pour façonner la réalité à Gotham selon ses souhaits et ceux des autres fous de Gotham ».

Damian Wayne (et son équipe des Teen Titans) va tout faire pour protéger la ville, trouvant l’aide inédite de Killer Croc et Harley Quinn (les deux membres de la Suicide Squad connaissant Gotham City) mais aussi de Nightwing et Green Arrow.

Nightwing Suicide Squad Nightwing Arrow Metal

[Critique]
Les résumés sont volontairement longs puisque les deux chapitres introduisant l’histoire s’étalent tout de même sur une soixantaine de pages, soit un tiers du livre. Force est de constater que ce début est très complexe, fascinant et déroutant.

Ce tome 1 de Batman Metal se scinde clairement en deux parties de quatre chapitres. La première propose les deux préludes (La Forge et La Fonte) et les deux chapitres de la série principale éponyme (Batman Metal). La seconde contient un chapitre de quatre séries différentes (Teen Titans, Nightwing, Suicide Squad et Green Arrow) qui se suivent et forment un arc (La Résistance de Gotham). La première partie est très pointue, multipliant les références à diverses publications de DC Comics et aux concepts de multivers — pas forcément abordables par des néophytes — et la seconde est davantage « classique » dans son évolution (une aventure de justiciers qui s’allient avec des antagonistes et combattent des ennemis), néanmoins elle reste plus original que la plupart du marché actuel et là aussi remplie de références à divers autres comics.

Batman Metal

Il y a, par exemple, des allusions à la chute au cœur de la Bat-Cave par le Joker (dans Le Deuil de la Famille) et à la Cour des Hiboux à de maintes reprises. Certaines de ses connexions permettent de porter un nouveau regard sur ces œuvres antérieures, déjà écrites par Scott Snyder à l’époque (avait-il ce plan éditorial sur le long terme ?). Les Blackhawks sont aussi de mise, ils sont apparus dans le deuxième tome d’All-Star Batman, toujours scénarisé par Scott Snyder. Indirectement, la série Detective Comics de l’ère Rebirth est aussi connectée puisque Gueule d’Argile aide Batman. Le Multivers de Morrison est évoquée en avant-propos mais pas disponible en France. Sans surprise, Crisis on Infinite Earths (et Crisis Compagnon) et même DC Anthologie sont mentionnés, ainsi que la fin de la série Justice League de la période Renaissance (où Darkseid, l’Anti-Monitor et le côté cosmique de l’éditeur étaient revenus au premier plan). Enfin, le tome 4 de Green Arrow Rebirth est annoté pour un passage anecdotique alors qu’il ne sortira sans doute qu’en fin d’année 2018. Idem pour Nightwing Rebirth 3 (le tome 1 est aussi indiqué).

En somme, beaucoup de lectures en amont pour idéalement « tout comprendre ». Si le lecteur est globalement familier de l’univers Batman à minima tout devrait être compréhensible (idéalement du monde de DC Comics, même sans avoir lu forcément tout ce qui est mentionné dans ce tome). Par contre, il est indéniable qu’un débutant, un non-connaisseur juste attiré par le prestigieux nom de « Batman Metal » (Urban Comics a vu les choses en grand avec un coffret collector, une présence au festival de musique métal Hellfest…) sera complètement perdu. C’est d’ailleurs le plus gros « défaut » du livre mais qui permet de devenir aussi un de ses plus bels atouts : sa complexité (de prime abord).

Deadman Nightmare

Réduire Batman Metal à un simple « en gros il y a des versions maléfiques de Batman qui débarquent d’un autre univers et le métal est lié au Chevalier Noir depuis pas mal d’histoires » est assez correct mais tellement dommage tant tout est dense. On assiste peut-être au plus beau travail de Scott Snyder, qui semble maîtriser ce nouveau concept et l’étendre à diverses séries avec talent. De la même manière que les références à d’autres comics, de nombreux personnages très très secondaires (dans l’univers DC) parsèment l’ouvrage : Dubbilex, Rêve des Infinis, Vandal, Dr Fate… et côté galerie de vilains, outre Nygma déjà évoqué, Mister Freeze, Poison Ivy, Talia et surtout le Joker ont la part belle. Réjouissant pour les fans.

Côté scénario donc, l’ensemble semble maîtrisé malgré les directions parfois confuses dans lesquelles le récit s’éparpille (surtout dans ses deux préludes). Ça reste fascinant et très original. Parfois déroutant devant tous les protagonistes qui se croisent ; le fil rouge restant Batman et Gotham City, avec bien sûr cette mystérieuse itération autour du « métal N » et ses conséquences. Inutile de rentrer davantage dans les détails pour ne rien révéler mais aussi parce que les longs résumés compensent cela. Le côté solitaire de Bruce est bien mis en avant, l’équipe inédite de la deuxième moitié du livre fonctionne très bien, les nombreuses bulles de texte changent des comics « habituels » qui sont moins avares sur le sujet.

Green Arrow Robin

Sous un prisme entièrement « batmanien », on sait donc que ces métaux sont déjà apparus dans les anciennes aventures du Chevalier Noir (ce qui est rappelé en fin d’ouvrage). Trois d’entre eux correspondent à un arc précis : l’électrum sert à ranimer la garde des Ergots, les assassins de la Cour des Hiboux (tomes 1 et 2 : La Cour des Hiboux et La Nuit des Hiboux), le dionésium utilisé par le Joker afin de guérir de ses blessures et par Bruce pour survivre de leur chute au fond de la Bat-Cave (tome 7 : Mascarade) et enfin le prométhium, qui alimentait la machine qui a ravivé les souvenirs de Bruce Wayne et restauré sa personnalité (tome 9 : La Relève – 2ème partie). Le dionésium était donc « la » réponse aux résurrections de Batman et du Joker » (à la fin de Mascarade). Cela arrive un peu tardivement mais apporte un jugement plus « positif » envers ces anciennes œuvres. Tout devient plus « logique » voire cohérent. On suppose également que ces métaux ont participé aux créations de diverses machines de Batman, notamment celle de clones avec un bout de métal niché dans le cerveau du Chevalier Noir.

On découvre aussi « le Batman qui rit », définit comme une « version perverse et détournée du Chevalier Noir tel que l’on connaît ». Un cauchemar vivant paradoxalement réjouissant pour les fans tant cette face diabolique à l’extrême a sans doute effleuré de nombreux lecteurs. L’extension de ce côté maléfique se traduit via des cartes du fameux métal N distribuées par ce « Batman qui rit » à quelques fous d’Arkham. Comme l’explique Mister Terrific, « le Métal Sombre de ces cartes défie toutes les lois de la science et de la raison », ce qui permet une bascule dans le registre fantastique et onirique d’une franche réussite. Anecdotiquement, les cinéphiles feront le lien entre l’influence évidente de Mad Max – Fury Road (pour certains looks de « méchants » mais aussi de scènes avec la Suicide Squad) et les gamers avec Alice, retour au pays de la folie pour quelques planches finales.

Joker Batman Metal

Où se situent donc les points négatifs de Batman Metal ? Est-ce qu’il y en a ? On l’a vu, la complexité de lecture, surtout pour les nouveaux lecteurs, apparaît comme l’unique gros point noir de ce premier tome (sur trois). Tout est extrêmement fascinant, habilement écrit et, on le répète à nouveau, très original. Reste donc la partie graphique, où bon nombre d’artistes se chevauchent pour le meilleur et… pour le très correct. Les deux préludes sont assurés par Jim Lee, Andy Kubert et John Romita Jr. On perçoit évidemment la différence de style entre chacun — avec une nette préférence pour Jim Lee, un petit bémol pour les traits d’Andy Kubert qui semble conserver une certaine approche du style de Frank Miller qu’il avait déjà opéré sur Dark Knight III et un côté mitigé pour John Romita Jr. qui se marie moins bien avec les deux autres. Néanmoins, le mix des trois reste graphiquement cohérent et plaisant. On retrouve ensuite Greg Capullo pour deux chapitres avec son style inimitable et la même équipe à l’encrage et la colorisation que celle de son ancienne série Batman. Rien à redire, tout est très propre et élégant. Les quatre derniers chapitres sont, forcément, tous dessinés par différents artistes et si, là aussi, les styles se suivent et ne se ressemblent pas vraiment, chacun a sa propre patte qui assure une jolie évolution et aucun ne fait tâche en lecture continue.

Suicide Squad

Une petite quinzaine de couvertures alternatives complètent le tome ainsi qu’une double-page qui revient sur les concepts et personnages intervenants dans Batman Metal. Cette note éditoriale aide clairement à mieux comprendre l’histoire (et sa suite) en évoquant les Blackhawks, les Challengers de l’Inconnu, les Tours des Monitors, Starman, etc.

Un œuvre forte, intéressante, qui fera date dans l’univers de Batman ET de DC Comics, pas à la portée de tout le monde mais déjà culte par ce début très prometteur. À découvrir d’urgence pour les fans du Chevalier Noir ou de l’Univers DC en général.

Robin Joker

[À propos]

Publié en France chez Urban Comics le 25 mai 2018.

Contient : Titres VF [VO]

01. Prélude : La Forge [Dark Days : The Forge #1]
02. Prélude : La Fonte [Dark Days : The Casting #1]
03. Batman Metal – Chapitre 1 [Dark Nights : Metal #1]
04. Batman Metal – Chapitre 2 [Dark Nights : Metal #2]
05. La Résistance de Gotham – Chapitre 1 [Teen Titans #12]
06. La Résistance de Gotham – Chapitre 2 [Nightwing #29]
07. La Résistance de Gotham – Chapitre 3 [Suicide Squad #26]
08. La Résistance de Gotham – Conclusion [Green Arrow #32]

Batman Metal Team

Scénario : Scott Snyder (01-02-03-04), James Tynion IV (01-02), Ben Percy (05), Tim Seeley (06), Rob Williams (07) et Ben Percy & Josh Williamson (08).
Dessin : Jim Lee (01-02), Andy Kubert (01-02), John Romita Jr. (01-02), Greg Capullo (03-04), Mirka Andolfo (05), Paul Pelletier (06), Stjepan Sejic (07) et Juan Ferreyra (09).
Encrage : Scott Williams (01-02), Klaus Johnson (01-02), Danny Miki (01-02), Jonathan Glapion (03-04), Mirka Andolfo (05), Andrew Hennessy (06), Stjepan Sejic (07) et Juan Ferreyra (09).
Couleur : Alex Sinclair (01-02), Jeremiah Skipper (01-02), Fco Plascencia (03-04), Romulo Fajardo Jr. (05), Adriano Lucas (06), Stjepan Sejic (07) et Juan Ferreyra (09).

Traduction : Edmond Tourriol (Studio Makma)
Lettrage : Stephan Boschat (Studio Makma)

Batman Fight Capullo

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Dark Night Metal