Archives de catégorie : Batman

Dark Knight : The Last Crusade

Frank Miller continue d’enrichir son « Dark Knight Universe » en proposant un récit se situant avant The Dark Knight Returns : quand Batman opère encore dans Gotham avec son acolyte, le second Robin (Jason Todd).

dark-knight-last-crusade

[Histoire]
Le Joker est de retour à Arkham, « pour la vingt millième fois » selon lui (sous-entendant qu’il va à nouveau s’en échapper). Les médias saluent la nouvelle et remercient Batman et Robin pour cette arrestation, tout en s’inquiétant du choix moral douteux de l’adulte Batman qui a enrôlé l’enfant-adolescent Robin dans sa quête. Cette « mise en danger d’un mineur », cet adieu à la jeunesse et à l’innocence, interroge certains journalistes.

De son côté, Bruce Wayne accuse l’âge et les combats passés, le quadragénaire se sait vieillissant et moins aguerri qu’à une époque. S’il apprécie la force de Jason Todd, il le trouve trop confiant voire arrogant et même trop violent. Le milliardaire noue une idylle avec Selina Kyle, ancienne escort-girl, qui fut tantôt alliée puis ennemie sous son alias de Catwoman avec celle de la chauve-souris.

Un de ses amis philanthrope est retrouvé mort… D’autres crimes, plus ou moins liés, convergent vers Poison Ivy. En enquêtant, le dynamique duo tombe également sur Killer Croc.

Dark Knight Jason Todd

[Critique]
Loin de la brutalité deThe Dark Knight Returns (et nettement plus réussie que les débuts Dark Knight III), cette étonnante relecture Millerienne d’une étape mythique dans la chronologie de Batman (la mort de Jason Todd par le Joker) séduit autant qu’elle agace. On retrouve la belle part aux médias pour commenter aussi bien l’actualité de Gotham que les agissement des justiciers. Pas de doute : la « patte » Miller est bien là en terme d’écriture. Les craintes de Wayne envers Todd sont justifiées et très bien équilibrées. Le premier « gros » combat (Batman face à Killer Croc) est brillamment mis en scène et, surtout, très bien écrit. On ressent le fort intérieur du Chevalier Noir, complètement dépassé par son physique qui ne suit plus… À ce titre, l’ouvrage sonne presque comme un « Année Vingt », juste avant la retraite « forcée » du Caped Crusader et son retour, des années plus tard, dans The Dark Knight Returns.

« Cet apprentissage ne devrait pas se solder par une raclée assénée par une pseudo-figure autoritaire qui n’a pourtant aucun droit de lever la main qui quiconque à Gotham… Surtout pas sur nos enfants. Parce que l’autorité sans le droit, ça n’est ni l’autorité ni le droit. »
L’Association des Mères Opposées à Batman

Pour le scénario, Frank Miller fait à nouveau équipe avec Azzarello — avec qui il co-écrit Dark Knight III, le duo s’est d’ailleurs offert une « pause » durant DK3 pour élaborer ce one-shot — et retrouve John Romita Jr., avec qui il avait collaboré, à l’aube des années 1990, sur Daredevil – Man Without Fear (L’Homme sans peur — narrant les origines du justicier avocat aveugle) en tant que scénariste (et Romita aux dessins donc). Graphiquement, c’est à l’opposé de ce que proposait l’auteur lui-même lorsqu’il officiait aux pinceaux, et c’est également très éloigné des traits d’Andy Kubert (qui rapproche son style à celui de Miller dans Dark Knight III pour garder une certaine homogénéité entre les œuvres). Romita livre une succession de cases élégantes, à la frontière entre le récit indépendant (rappelant curieusement C’est un oiseau de Teddy Kristiansen) et l’œuvre minimaliste voire intimiste. La colorisation aux tons pastel de Peter Steigerwald ajoute une douceur paradoxale avec la violence omniprésente, parfois montrée, parfois suggérée et ses effusions de sang. Du grand art.

Dark Knight Joker

Mais l’ouvrage est tellement court (64 pages !) que toutes les planches sont ensuite proposées en noir et blanc, sans encrage ni texte. Un alléchant bonus, complété par une galerie de couvertures agréables, qui dévoile le travail titanesque des artistes. Cela comble tout de même difficilement cette faible longueur du récit. Si la fin très soudaine laisse un goût amer, elle s’inscrit dans une parfaite logique de l’ensemble de l’œuvre de Miller. Pour rappel, il est dévoilé dans le très décrié (à juste raison) The Dark Knight Strikes Again, que le Joker de cet univers n’est autre que… Richard Dick Grayson. Un choix audacieux, énervant et agaçant mais qui aurait pu retrouver ici un second souffle avec une introspection différente. Cela permettrait peut-être d’apprécier sous un autre prisme cette première suite à The Dark Knight Returns. Mais il n’en ai nul fait mention ici… Si bien que cette conclusion sonne comme un ersatz alternatif plus ou moins réussi de Un Deuil dans la Famille.

Il manque clairement une (autre) histoire qui ferait la jonction « parfaite » entre The Last Crusade et The Dark Knight Returns ; ce passage où Batman s’émancipe définitivement de sa cape et où le Joker sombre dans un mutisme dépressif dans une cellule d’Arkham. Le faible équilibre restant du Batman vieillissant devenant le roc enragé et brutal de The Dark Knight Returns se dessine donc dans notre esprit, sans grande difficulté car on peut se l’imaginer aisément, bien sûr, mais en résulte une petite amertume (à l’instar de la première lecture de Killing Joke, pourtant très réussi et prouvant qu’une histoire courte se suffit pour devenir culte et n’empêche pas sa réussite, bien au contraire) ; un développement sur un autre élément aurait peut-être compenser cela.

Bruce Wayne à Selina Kyle
– Je ne veux pas m’arrêter.
– Tu es accro.
– Non, j’ai sincèrement foi en ce que je pratique.
– Tu veux dire, le déni ?
– Qui sait ? Mais la foi… Ça ne suffit plus. Mon corps me fait un mal de chien.

Le one-shot est plaisant, s’inscrit parfaitement dans l’univers Millerien mais n’est malheureusement pas aussi indispensable que son œuvre mère… À découvrir tout de même pour les amoureux de The Dark Knight Returns et, c’est à souligner, pour son faible prix (14€) même si celui peut paraître excessif par rapport à la longueur du récit. À terme, The Last Crusade (avec sa couverture un poil trompeuse) pourrait devenir le remplaçant idéal de Un Deuil dans la Famille ; en substance, la fin de l’histoire est la même, mais celle de Miller est nettement plus réussie.

Dark Knight Poison Ivy Robin

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 27 janvier 2017.
Titre original : The Dark Knight Returns : The Last Crusade #1
Scénario : Frank Miller et Brian Azzarello
Dessin : John Romita Jr
Encrage et couleur : Peter Steigerwald
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky

Dark Knight Last Crusade

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Joker Last Crusade

Dark Knight III – Tome 03

Dark Knight III (en quatre tomes) est le troisième volet du « Dark Knight Universe de Frank Miller », débuté en 1986 avec The Dark Knight Returns et poursuivi avec The Dark Knight Strikes Again.
Page récapitulative | Critique de Dark Knight III – Tome 01 | Tome 02

MàJ : suite à la publication en format intégrale de Dark Knight III en 2020, l’entièreté de la série a bénéficié d’une critique mise à jour sous un prisme de lecture « à la suite ». C’est à découvrir sur cet article.

Batman Dark Knight III Tome 03

[Histoire]
Après l’invasion sur Terre de Quar, le leader sectaire radical de Kantor, qui a mis à genoux Superman, Batman somme Carrie Kelley, sous le costume de Batgril, d’aller chercher Aquaman

Le Roi des Océans et Batgirl (Carrie Kelley) vont essayer de ranimer Superman, immobilisé dans de la matière noire depuis son dernier combat contre sa fille Lara. Celle-ci a rejoint Quar et tous deux, ainsi que leurs soldats Kandoriens, assistent à la chute de Gotham.

De son côté Flash (dont les jambes ont été broyées) demande à Batman s’il peut les « réparer ». Le Chevalier Noir, avec son armée de Bat-Boys, va également tenter de protéger sa ville, en proie aux flammes et au chaos…

DKIII Aquaman

[Critique]
Un troisième tome plus plaisant que les deux précédents, sans temps mort et avec une certaine réussite graphique, malgré les chapitres dessinés par Miller (plus de détails plus loin dans l’article) et une armure de Superman qui prête à sourire de prime abord (cf. l’illustration en fin de cet article).

On retient surtout de cette suite un combat plutôt épique et habilement gagné par Batman (mais un poil « trop facile » — grâce à une pluie de kryptonite synthétique — après la forte menace de Quar) qui sonne presque comme la fin de cette nouvelle histoire du « Dark Knight Universe » mais qui retrouve finalement un second souffle plutôt bien vu par l’intermédiaire de Lara (même si c’était prévisible depuis le premier tome) . Le Chevalier Noir et l’Homme d’Acier reforment un duo efficace et doté d’armures gigantesques, sonnant comme un « on prend les mêmes et on recommence, en beaucoup plus gros ». Scénaristiquement il y a donc un pan assez faible mais le rythme et l’action priment avant tout. En résulte un livre agréable, bien que très court et à la lecture rapide.

DK III

À nouveau, ce format de publication (seulement deux chapitres, les #5 et #6 en l’occurence) est le problème récurrent de Dark Knight III. Bien difficile d’apprécier chaque tome séparément, là où une lecture intégrale (ou de moitié) permettrait non seulement une immersion plus poussée, mais aussi un avis plus général. Il faudra donc attendre le quatrième et dernier volume, prévu pour début décembre 2017, pour dresser un réel bilan critique. Pour l’instant ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas non plus extraordinaire (la toute fin du chapitre #6 inaugure un élan inéluctable vers une conclusion tragique même si, une fois encore, cela semble un peu trop « gros/simpliste»). Ce n’est pas solide mais ce n’est pas non plus trop léger. On est loin d’atteindre la qualité de The Dark Knight Returns mais, heureusement, on n’est pas non plus dans le médiocre The Dark Knight Strikes Again. Bref, une fois de plus c’est une impression mitigée.

Toutefois, et cela devient une habitude,  les « faux » back-ups, des courts chapitres centrés sur un personnage en particulier et dessinés par Miller himself sont les points faibles du tome. Ils sont sur Lara, qui vit une courte relation d’amour-haine avec Baal, fils de Quar, et dont la majorité des cases ont un simple fond coloré, en plus des nombreux plans « fessiers » de l’héroïne. Sans réel intérêt si ce n’est pour l’ambigüité présente chez la fille de Superman et Wonder Woman (entre l’amour pour les Terriens et celui de ses ancêtres originels, donc les kryptoniens et les amazones) et l’introduction de son compagnon, plutôt discret jusqu’ici…

DKIII Lara Frank Miller

À l’instar du tome précédent, Trump apparaît brièvement, mais avec une résonance nettement plus gênante, l’homme d’affaire étant devenu le Président des États-Unis entre temps (et son bilan politique à peine une semaine après sa prise de fonction est effrayant). Une foule de planches noir et blanc et encrés concluent l’ouvrage en guise de bonus.

NB : Le chapitre #7 a été publié aux États-Unis fin décembre 2016, le #8 est prévu fin mars 2017. Un ultime chapitre (le #9) est prévu pour clore l’histoire mais n’a pas de date annoncé (probablement été 2017). Urban Comics inclura certainement les trois derniers chapitres dans le quatrième et dernier tome. MàJ : Cet ultime tome comporte bien les trois derniers chapitres et sera en vente le 1er décembre 2017 pour 15€

DK III Batgirl Carrie Kelley

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 24 mars 2017.
Titre original : The Dark Knight III – The Master Race & Dark Knight Universe Presents : Lara / World’s Finest
Scénario : Frank Miller et Brian Azzarello
Dessin : Andy Kubert et Frank Miller (DKUP : Lara #1  et World’s Finest #1)
Encrage additionnel : Klaus Janson
Couleur : Brad Anderson et Alex Sinclair (DKUP : Lara #1 et World’s Finest #1)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky

DK III Batman Fight

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DKIII Batman Superman

 

Batman & Robin Eternal – Tome 01

Après les quatre tomes de la série Batman Eternal — une semi-réussite, captivant mais s’étant trop éparpillé et nécessitant pas mal de connaissances à cause des nombreuses connexions avec d’autres histoires — la « seconde saison » est cette fois deux fois moins longue (26 chapitres répartis en deux tomes). Attention, la lecture de Batman & Robin Eternal est conseillée uniquement si l’on est à jour dans d’autres séries : la Batman de Snyder et Capullo (au moins jusqu’au tome 8), Grayson (au moins jusqu’à la fin du tome 2) et, moins obligatoire, la « suite » de la série Batman & Robin, c’est à dire l’event We Are Robin (pas encore abordé sur le site).

batman-robin-eternal-tome-1

[Histoire]
Cinq ans auparavant, Batman rentre blessé à la Bat-Cave et lit un fichier audio dans lequel on lui dit que Robin se rapproche de découvrir « la vérité », à savoir : ce qu’a conçu le Chevalier Noir pour privé d’un tout autre destin Dick Grayson…

Aujourd’hui, Dick, alias Agent 37, est de retour à Gotham City (voir Grayson – Tome 02 : Nemesis) auprès de Red Robin (Timothy Drake) et Red Hood (Jason Todd). Bruce Wayne est amnésique et c’est un « Bat-Robot », avec Gordon à l’intérieur, qui remplace Batman (voir Batman – Tome 08 : La Relève). Gordon cherche Harper Row, alias la justicière Sialia (petit oiseau plus connu sous le nom de ses trois espèces « merlebleu », rappelant le nom en VO beaucoup plus approprié Bluebird – une jeune fille aperçu plusieurs fois dans la série Batman et dont l’évolution en super-héroïne s’est confirmée dans Batman Eternal).

Dick enquête à propos « des Orphelins », des enfants qui ont l’air sous emprise d’une certaine « Maman » et qui cherchent tous à tuer Dick. Cette mission est liée à une ancienne qu’il avait suivie avec Batman à ses débuts, face à l’Épouvantail, son premier « vilain ». Les deux justiciers l’avaient traqué durant un an autour du monde entier. Batman a chargé Cassandra Cain de remettre un message à Dick si le Chevalier Noir venait à disparaître… C’est ce qu’a fait cette dernière. Dick va devoir résoudre un mystère du passé lié à son mentor et sa jeunesse, épaulé par ses alliés.

Batman & Robin Eternal Sialia Bluebird Dick Cassandra Cain

[Critique]
Dans la lignée de la précédente série, Batman & Robin Eternal n’est pas vraiment une « suite directe » à proprement parlé. C’est le même « concept » (à savoir un chapitre par semaine durant six mois au lieu de douze) avec plusieurs scénaristes et dessinateurs aux manettes, chapeauté par le duo Snyder/Tynion IV à nouveau. Dick Grayson est au cœur de l’intrigue. Lui qui était absent de Batman Eternal se voit ici offrir le rôle principal. Batman est très peu présent : il y a Gordon/Bat-Robot brièvement en début d’ouvrage et Bruce Wayne apparaît comme un figurant. En revanche, dans les flash-back entre le Chevalier Noir et Robin, Batman tient un rôle majeur, non pas dans le temps d’occupation des cases, mais dans l’énigme générale liée à l’histoire.

Celle-ci est à la fois convenue et originale. Assez basique dans son approche : une « maman » qui recueille des orphelins (voire les rend orphelins) et les façonne ensuite à sa guise avec des traumatismes et une éducation spéciale. Jusqu’ici, rien de très novateur, cela rappelle d’ailleurs fortement Talia As Ghul et le traitement sur Damian Wayne (totalement absent de ce tome par ailleurs).

Batman & Robin Eternal Maman Mother

L’originalité se situe au rapport moral de Batman, l’homme chauve-souris (dans le passé) et ses alliés (dans le présent) s’interrogent sur la façon de faire de Batman : n’est-elle pas plus ou moins la même finalement ? Cela est d’autant plus délicat lorsque les Robin apprennent que Batman a bien eu recours aux services de « Maman » pour trouver un nouveau Robin (mais lequel ?) !

Prendre quelqu’un qui vient de subir un traumatisme,
et le transformer pour répondre à ses propres désirs…
C’est absolument innommable…
Mais ne suis-je pas moi-même coupable de ce crime ?
[Batman]

Batman & Robin Eternal Harper Row Sialia

De ce point de vue, l’enquête ne s’éparpille pas trop. Dick mène les opérations, secondés par le duo Cassandra Caïn (qui fait son apparition dans les NEW52) et Sialia – deux figures féminines qui fonctionnent très bien, on regrette juste l’apparition trop brève de Batgirl et même de Spoiler, découverte dans Batman Eternal. Un autre binôme n’est pas en reste : Red Robin et Red Hood. Pour ce dernier, l’humour excelle même si deux chapitres leur sont consacrés lors d’un détour à Santa Prisca avec l’alliance inédite de Bane face à… Jean-Paul Valley.

Cette (courte) revisitation des emblématiques protagonistes de la saga Knightfall est l’un des points faibles de ce tome. Ce passage et celui avec un personnage totalement télépathe, donc avec un « super pouvoir » du registre « fantastique » (et arrivant un peu trop facilement) gâche le côté thriller et légèrement de science-fiction qui se dégageait de l’ensemble. Ce sont deux éléments peu importants sur l’ensemble du récit, donc ce n’est pas trop grave.

Batman & Robin Eternal Red Hood Bane

Le tout est brillamment rythmé, sans temps morts et avec une solide intrigue qui tient en haleine. Les échanges entre les multiples héros sont bien écrits, avec une certaine fraîcheur et, comme déjà mentionné, un humour bien placé. Mettre en avant l’entourage du Chevalier Noir au détriment de celui-ci fonctionne très très bien. Seul défaut : les nombreuses connexions à d’autres séries. Le lecteur néophyte risque d’être bien perdu entre tous ses protagonistes et leurs situations de départs (il est quand même possible de comprendre Batman & Robin Eternal sans cela, mais c’est quand même plus ardu).  La double lecture (passé/présent) et les échos lointains d’une époque révolue (un Batman fonctionnant à deux avant d’avoir toute une équipe complète) sont là aussi une bonne idée plaisante.

Dick découvrant Harper Row blessée :
– Un masque… Tu jours les super-héros, toi aussi ?
Y a combien d’ados déguisés qui sévissent à Gotham ces temps-ci ?
Spoiler, sa colocataire surgit :
– Ne touche pas à ma coloc, sinon… Spoiler : tu vas cracher tes dents !
– Mais ils distribuent les costumes dans les boîtes de lessive, ou quoi ?

Batman & Robin Eternal Red Robin Spoiler Dick

Côté graphique, on a globalement une homogénéité (ce qui n’est pas gagné de base avec une armée de dix dessinateurs !) avec du très bon en début d’ouvrage (Tony Daniel et Paul Pelletier) mais quelques chapitres un peu moins réussis (le septième, rattrapé par ses solides doubles planches) et, surtout, le neuf et le dix (toute la partie à Santa Prisca justement). D’une manière général, les planches sont bien découpées, chaque chapitre s’ouvre sur une double avec des dessins horizontaux, et le tout est plutôt élégant.

Du reste, on voyage aussi en Europe, surtout à Prague, l’ombre de l’Épouvantail flotte sur ce nouvelle ennemi qui tend à sourire (« Maman »…). Les couvertures de chaque chapitres sont sublimes, toutes de très haut niveaux, c’est à souligner, et Urban en propose certaines, en bonus, en noir et blanc, crayonnées ou encrées. Un très bon premier tome donc, original et bien dessiné avec un scénario finement écrit. L’un des rares points négatifs est un passage à priori un peu inutile (mais assez drôle et épique), tout le reste s’apparente à une réussite (pas totale certes, mais suffisant pour livrer une bonne bande dessinée).

Batman & Robin Eternal 01

[À propos]
Histoire : Scott Snyder, James Tynion IV
Scénario : James Tynion IV (prologue, chap. 1-5), Tim Seeley (chap. 2-3), Steve Orlando (chap. 4-5), Geneviève Valentine (chap. 7-8), Jackson Lanzing (chap. 9-10), Collin Kelly (chap. 9-10), Ed Brisson (chap. 11-12)
Dessin : Tony Daniel (prologue, chap. 1-5), Paul Pelletier (chap. 2-3-4), Scott Eaton (chap. 3-4-5-8), Ronan Cliquet (chap. 5), Steve Pugh (chap. 5), Alvaro Martinez (chap. 7-8), Roge Antonio (chap. 9-10), Geraldo Borges (chap. 10), Fernando Blanco (chap. 11-12), Christian Duce (chap. 11-12)
Encrage : Sandu Florea (prologue, chap. 1-5), Tony Kordos (chap. 2-3), Marc Deering (chap. 3), Mark Moralas (chap. 5), Wayne Faucher (chap. 3-4-5-8), Raul Fernandez (chap. 7-8)
Couleur : Tomeu Morey (prologue, chap. 1-5), Rain Beredo (chap. 2-3), Gabe Eltaeb (chap. 4-5), Sandra Molina (chap. 7-8), Allen Pasalaqua (chap. 9-10), John Rauch (chap. 11-12)

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : Stephen Boschat (Studio MAKMA)

Contient : Batman Endgame Special Edition #1 (prologue), Batman & Robin Eternal #1-12

Batman & Robin Eternal Harper Row Cassandra Cain

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Batman & Robin Eternal Cassandra Cain

Critique de Batman & Robin Eternal – Tome 02

Batman & Robin Eternal Nightmare

Bonus : la critique des deux volumes en une seule fois sur UMAC
(Reprise de mes deux articles sur ce site et ajouts des points positifs et négatifs)