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Gotham – S05E04 : Ruin

Page récapitulative sur Gotham

[Histoire]
Plus de 300 morts dans l’explosion du refuge « Paradis » de Gordon (voir fin de l’épisode précédent) et aucun coupable… La colère gronde et la police ne sait plus comment calmer les citoyens démunis. James Gordon trouve une aide inattendue de la part de Barbara, qui souhaite elle aussi trouver l’auteur de l’attentat. Et le Pingouin propose également ses services pour prêter main forte au GCPD.

De son côté, Selina Kyle poursuit toujours Jeremiah. Elle refuse l’aide de Bruce qui reste trop pacifiste à son sens et l’avait menotté à une pote ; c’est donc Alfred qui va venir secourir le jeune justicier.

Pour comprendre ce qu’il fait durant la nuit, Edward Nygma doit s’associer à Lucius Fox.

[Critique]
Un épisode un peu plus réussi que le précédent mais toujours en demi-teinte. L’arc avec Gordon et le Pingouin est assez long et peu crédible. Le retour de Zsasz, personnage sacrifié depuis pas mal de saisons, est mal traité (gaspiller une tonne de munitions pour son arrestation semble surréaliste vu l’effectif dont disposait Gordon et le Pingouin). L’aspect « judiciaire » avec le procès semble lui aussi peu plausible malgré le contexte d’anarchie qui règne. En somme, c’est toute une partie important de l’épisode qui ne fait pas vraiment avancer les choses d’une part, et n’est pas forcément bien écrit d’autre part.

Les deux paragraphes suivants dévoilent des éléments narratifs importants.

Il faut se tourner vers les petites séquences dédiées aux autres personnages pour trouver un intérêt plus prononcé à l’épisode. On pense notamment à l’étroite collaboration (malheureusement trop éphémère) entre Fox et Nygma. Un court jeu de piste pas vraiment énigmatique ni surprenant mais qui relance quand même efficacement l’histoire. Nygma est donc le responsable de l’attentat, ce qui risque d’accentuer son aura criminelle (il n’était pas trop pris au sérieux) et atteste d’un certain « dédoublement de personnalités » (donc plus ou moins proche d’un Double-Face que d’un Sphinx). Cette piste est esquissée depuis un bon moment, elle est désormais confirmée et devrait inaugurer de bons moments pour la suite du show si les scénaristes ne bâclent pas cette évolution du personnage.

L’autre aspect nettement plus novateur est le retour de Jeremiah ! Pas vraiment épique, bien au contraire, l’illustre clown du crime se fait même rapidement poignarder à de multiples fois par Selina Kyle ! Choquant. Surprenant. Osé ! Mais… On le sait, dans Gotham une mort n’est pas forcément « définitive ». Son frère ayant été ressuscité par le passé (ainsi que Fish Mooney par exemple), on peut s’attendre à ce que cet ennemi emblématique revienne d’une façon ou d’une autre. Si on est pessimiste, on penchera pour un retour parmi les vivants par un tour de passe-passe pseudo scientifique avec le Dr. Strange ou magique avec un autre antagoniste. Si on est optimiste alors on se plaît à imaginer un « troisième » héritier qui se muerait au fil des épisodes en véritable Joker (et non en « proto-Joker » comme ce fut le cas pour Jerome et Jeremiah). Cela rejoindrait les propos de Bruno Heller, tête pensante de la série, qui expliquait que le Joker n’existait pas encore véritablement dans le show. Des propos ambigüs qui peuvent, de toute façon, valider à peu près toutes les théories…

Quoiqu’il en soit, et comme souvent dans Gotham, on a envie de voir la suite malgré la qualité moyenne d’un épisode. Pour l’instant après les quatre premiers, soit un tiers de cette ultime saison, on avance toujours trop lentement et on manque clairement de moments épiques, tragiques ou flamboyants. Ce n’était pas forcément le point fort de la série mais elle a su (re)donner ses lettres de noblesse par le passé à quelques figures importantes de la mythologie du Chevalier Noir. Gageons que les huit prochains épisodes tirent un peu vers le haut la fiction…

 

Gotham – S05E03 : Penguin, our Hero

Page récapitulative sur Gotham

[Histoire]
L’armée du Pingouin, principalement composée d’un personnel docile et apeuré tombe de fatigue ou s’enfuie vers « le Paradis », lieu créé par James Gordon (en vérité un refuge pour tous les citoyens avec des lits, des vivres… — citoyens qui ignorent d’ailleurs que le gouvernement les a définitivement abandonnés). Le Pingouin compte donc s’en prendre au policier…

Selina Kyle est guérie et semble avoir développé quelques super-pouvoirs… Elle cherche à retrouver Jeremiah (qui lui avait tiré dessus) et se rapproche de plus en plus de Bruce Wayne. Les deux s’associent et leur enquête les mène à une église vouant un culte à Jeremiah.

[Critique]
La relation entre Selina et Bruce est au cœur cet épisode. Sans surprise, c’est donc relativement moyen. Leur premier combat en binôme n’est malheureusement pas très crédible : comme toujours, les deux acteurs moyens « surjouent » et côté cohérence, Bruce qui se débarrasse à mains nues d’une douzaine de brutes épaisses armées semble peu plausible. Celui de Selina face au leader d’une bande de criminels est lui aussi pas forcément crédible).

Ce leader ressemble furieusement au « chef des mutants » créée par Frank Miller pour The Dark Knight Returns. Il s’agit donc d’un hommage, ou plutôt de son adaptation télévisuel — respectueuse du look mais réduisant le personnage à un idiot musclé qu’on croise éphémèrement.

Le reste de l’épisode est centré sur la dualité entre le Pingouin et Gordon. Un « jeu » classique de la fiction qui permet d’apprécier le rôle du Pingouin, envieux d’être respecté et craint, détestant ne pas être aimé et trahi. Un côté appréciable mais franchement « déjà-vu » à de multiples reprises dans Gotham.

De maigres réussites tout de même : on retrouve aussi l’assistante de Jeremiah, personnage féminin toujours aussi mystérieux — une « proto Harley Quinn » ? Le show est de plus en plus sanglant (on ne compte plus les cadavres et les scènes violentes voire « perturbantes », incluant une séquence de roulette russe géante entièrement puisée dans l’excellent film 13 Tzameti). Malheureusement, il y a toujours un décalage entre cette noirceur (et son traitement) et le casting jeune ou peu charismatique, trop « propre », qui empêche d’être prise au sérieux…

En conclusion, un épisode peu palpitant (à part les séquences « dans la piscine »), ponctué d’incrédibilités et de clichés — les discours sur l’espoir et la survie sont déjà lourds alors qu’on est seulement au troisième épisode. Il n’en reste plus que neuf pour conclure la série et on a déjà l’impression qu’elle s’est engouffrée dans ses classiques situations ou lieu d’apporter une certaine originalité…

Gotham – S05E02 : Trespassers

Page récapitulative de la série Gotham.

Après un premier épisode efficace et plutôt réussi, que vaut le deuxième de cette cinquième saison ?

[Histoire]
Pour sauver Selina Kyle, Bruce Wayne doit trouver « la sorcière », en réalité… Poison Ivy !

Barbara Kean essaie de se remettre de la mort de Tabitha (tuée par le Pingouin dans l’épisode précédent).

James Gordon et Harvey Bullock enquêtent sur une exploitation d’enfants retenus prisonniers et forcés de creuser un tunnel par un groupe de mercenaires — mené par un certain Sykes — apparemment ceux-ci sont touchés par une maladie qui les oblige à porter des masques à gaz (projetant un antidote) en continue.

Le Sphinx essaie de comprendre ce qu’il fait « la nuit » quand il ne se contrôle pas puisqu’il se réveille systématiquement sans se souvenir de ses actions de la veille…

[Critique]
Le sang coule sans retenue, la série ne traîne plus en longueurs inutiles (normal, elle a été raccourcie de moitié) et… l’ensemble fonctionne plus ou moins. Comme toujours, David Mazouz (Bruce Wayne) et Barbara Kean (Erin Richards) plombent le show à cause de leur moyen jeu d’acteur et l’écriture de leur personnage. Ils occupent un bon quart (voire un petit tiers) de l’épisode, donc toute cette partie est la moins réussie. Le reste se regarde sans déplaisir : de bonnes scènes d’action, quelques angoisses bien ficelées, chaque personnage avance de son côté, etc.

Paradoxalement, la fiction met en avant la situation inédite du no man’s land sans pour autant que le spectateur constate un réel changement par rapport à un épisode des précédentes saisons — comprendre : la ville semble être la même qu’elle soit coupée de tous ou non… Cela aurait pu se dérouler dans une autre saison que, in fine, ça n’aurait pas changé grand chose. Ce n’est pas bien grave en soi mais il y a peut-être des améliorations à effectuer sur ce point. Côté incohérence, on s’étonne — justement — de voir autant de citoyens vivre visiblement « correctement » en se détendant dans le night club de Barbara par exemple !

Pour l’anecdote, on retrouve deux rôles aperçus brièvement fin de saison quatre : Mother et Orphan (ce dernier est le futur père de Cassandra Cain, alias une Batgirl), plus ou moins puisés dans la série de comics Batman & Robin Eternal.

La grande gagnante de cet épisode reste la photographie, aussi soignée qu’à l’accoutumée voire davantage ! Quelques beaux cadrages, une ambiance anxiogène crédible et, bien sûr, un travail sur la lumière très léchée et particulièrement efficace.