Réédition de mes premiers livres (#autopromo) et vie du site !

Bonjour à tous, voici un billet un peu particulier : la première partie évoque la sortie d’un livre (qui n’a rien à voir avec Batman), la seconde est un état des lieux du site, un bilan avant la rentrée et les annonces des prochaines critiques à venir.

Surprise, avant de chroniquer des comics Batman j’avais écrit des romans ! La mort de l’Amour, Démissionne ou je détruis ta vie et Journal post-rupture d’un geek romantique ont ainsi été publiés chez trois éditeurs différents en 2007, 2011 et 2015. Les deux premiers éditeurs (Les 2 encres et Kirographaires) n’existent plus, j’ai donc récupéré les droits de mes livres et décidé de les compiler pour les rendre à nouveau disponibles mais dans un seul ouvrage. Celui-ci est uniquement disponible sur amazon.fr en auto-édition et coûte 17,99€. Il contient les trois titres évoqués (le troisième était déjà sorti sur amazon à l’époque mais sous anonymat) et quelques textes inédits datant de mon adolescence…

Pour découvrir les résumés et critiques de ces romans, rendez-vous sur mon site personnel dans la rubrique dédiée pour cette réédition ! Je le précise à nouveau : ces fictions n’ont absolument aucun rapport avec le monde des comics ou Batman, ce sont des histoires « noires », d’amour et de jeunesse. Des récits à la forme atypiques (entre le scénario de cinéma, la pièce de théâtre et le journal intime) où se mêlent plusieurs sujets de prédilection de l’époque (romantisme, journalisme…) avec un aspect trash, dans une petite veine – en toute modestie – de Bret Easton Ellis. Je ne vais pas m’attarder davantage ici, referons cette parenthèse auto-promotionnelle, tout ce qu’il y a à savoir est donc sur le site dédié (le choix de l’auto-édition, le travail derrière cet ouvrage…). Revenons au Chevalier Noir !

L’été dernier, dans un autre billet/bilan, j’écrivais ceci :

« Voici ce qui devrait sortir dans les prochains mois niveau chronique de comics : les quatre tomes de New Justice, les deux de Doom War puis les quatre de Death Metal, Joker/Harley : Criminal Sanity, les trois tomes de Batman Beyond, Trois Jokers (déjà lu et globalement apprécié), les séries Batman : Detective (5 tomes) et Batman Detective Comics (7 tomes), DCeased 2, l’intégrale d’Injustice, les six volumes de Justice League Rebirth (la moitié déjà écrite) et peut-être un ou deux tomes des séries Batman Mythology et Batman Arkham. »

Force est de constater que… ça n’a pas été le cas, comme souvent (rires) ! Seuls les comics chroniqués depuis ont été surlignés dans le texte… mais il y a eu beaucoup de nouvelles critiques durant ces douze derniers mois, la plupart encore visibles sur la page d’accueil du site. Batman – The World, Batman – White Knight • Harley Quinn, Batman – Ego, Catwoman – Le Dernier Braquage, deux Batman Arkham (Poison Ivy et Le Sphinx), La Nuit des MonstresBatman Imposter, le troisième et dernier tome de Batman : Terre-Un, les trois volumes de la série All Star Batman, les trois premiers de la série Batman Infinite et les trois de Joker Infinite. Il y a bien sûr eu la parenthèse autour du film The Batman, des sollicitations médiatiques qui en ont découlées et divers articles récapitulatifs, sur ce site ou ailleurs. Quelques titres cultes ont enfin été chroniqués également : Arkham Asylum et Un Deuil dans la Famille en tête, des récits complets anciens comme La malédiction qui s’abattit sur Gotham ou récents comment Robin & Batman. Sans oublier Bill Finger – Dans l’ombre du mythe, ajoutant un nouveau podcast dans la foulée. Enfin, l’intégralité des séries Catwoman (Renaissance), Catwoman Eternal et Nightwing Rebirth ont aussi été ajoutées. Au total, 47 critiques de comics ont été mises en ligne depuis à peu près un an, (même 50 si on compte les trois prochaines dans les brouillons et quasiment terminée !) soit une par semaine environ (même si le rythme de publication est différé), sans compter les articles récapitulatifs, les critiques de films ou les mises à jour des index – dont celui de la collection Batman Chronicles est une des fiertés du site.

En synthèse, ce fut probablement une des années les plus productives pour ComicsBatman.fr ! Je manque toujours cruellement de temps, ne serait-ce que pour chroniquer toute la suite de Metal que j’avais évoqué l’an dernier (New Justice, Doom War et Death Metal notamment) et quelques grandes sagas cultes comme Grant Morrison présente Batman (lue et découverte à l’époque de Panini Comics – donc pas dans des conditions optimales), Paul Dini présente Batman et Injustice dont j’avais adoré la première moitié mais sans l’écrire à ce moment-là. J’aimerais aussi réécrire des critiques assez anciennes (les débuts de l’ère Snyder/Capullo par exemple). Néanmoins je reste globalement satisfait de la tournure que prend le site, des rencontres et opportunités que cela créé !

Sans surprise, j’ai davantage de facilité à lire et écrire sur des récits complets ou des séries qui m’emportent. Néanmoins, et cette fois par contre c’est sûr, il va y avoir les trois derniers tomes de Justice League Rebirth de chroniqués à court terme (màj : c’est en ligne !), le quatrième et dernier de Batman Infinite (en ligne aussi), les récits complets La Dernière Sentinelle (septembre – mais en ligne également, quelle productivité !) et One Dark Knight (octobre – mais aussi disponible, incroyable !) et probablement Batman/Catwoman (novembre) et Suicide Squad – Get Joker (allez, lui aussi déjà en ligne) – d’une manière générale, j’essaie désormais d’écrire sur les sorties même si le rythme est parfois haletant. Par chance le programme consacré au Chevalier Noir jusqu’à fin décembre n’est pas trop chargé en nouveautés donc ça devrait aller. Ensuite, on verra… souvent je planifie des choses et puis je pars dans une direction toute autre (spoiler : je suis parti sur l’intégralité de la série Batman : Detective du coup, trois tomes sont déjà disponibles, la suite et fin arrive bientôt). J’aimerais tout de même suivre les sorties des Batman Chronicles mais c’est un travail fastidieux

Et pour ceux qui me lisent ailleurs (Facebook, Twitter…) ou qui me connaissent un petit peu « dans la vraie vie », vous savez que mes journées sont chargées entre le travail, la vie personnelle, mes multiples passions (concerts, mangas, jeux vidéo, cinéma, séries…), sans parler de mes autres critiques (pour Star Wars – La Haute République notamment) et mes projets littéraires (après le livre évoqué en début d’article, je m’attaque à achever un ouvrage sur la série Lost). Mais si tout se passe bien, dans un ou deux ans un de mes projets littéraires devrait davantage vous intéresser si vous aimez Batman 😉

Tout ça pour dire que je ne suis pas lassé de ce travail d’indexation et de critiques, c’est toujours un plaisir à construire et élaborer. Je ne lis pas des comics tous les jours, encore moins « que » des comics DC ou sur Batman, impossible sinon de rester accroc ! Je prends le temps de bien faire et je suis content des retours (commentaires, messages privés, conversations…). Ceux qui n’ont pas forcément les actualités d’Urban, n’oubliez pas la collection Nomad à venir fin août afin de se procurer plusieurs titres de DC Comics et Vertigo à bas prix, incluant bien sûr plusieurs Batman. En décembre, trois nouveaux Urban Limited sont également prévus (critiques sur les titres, précommandes sur les prix et images – même si on suggère de passer en librairie pour ces éditions luxueuses et limitées) : Killing Joke (69€), Harleen (59€) et, surtout, Batman – Un Long Halloween (89€) !

   

PS : Il existe plusieurs façons d’être au courant des nouveaux articles sur le site. S’y rendre chaque jour ou de temps en temps et voir sur la page d’accueil les dernières publications. S’abonner au feed Flux RSS (cf. tout en bas du site) afin de recevoir un mail automatique à chaque nouvelle critique en ligne. Suivre la page Facebook ou bien mon compte Twitter personnel (où les actualités de Batman sont noyées parmi mes autres tweets bien sûr).

Pour ceux qui me demandent et en toute transparence, ça fait quelques mois que les ventes de comics via amazon ne me rapportent plus grand chose, à peine 20 ou 30€ par mois, de quoi financer tout juste le site mais ce n’est pas grave (mais si vous voulez me faire un don Paypal je vous laisse mon mail haha). Sur Twitter je dresse un petit bilan chaque trimestre de ce qui se vend le mieux depuis le site, c’est souvent les mêmes titres qui reviennent, la dizaine d’incontournables habituellees avec White Knight au-dessus d’Année Un désormais !

Belle fin d’été à tous, merci pour votre fidélité et bonne lecture 🙂

Justice League Rebirth – Tomes 01 à 03

La série Justice League Rebirth (JLR) s’étale sur six tomes et fait suite au relaunch Rebirth (à lire dans DC Universe Rebirth) effectué après la fin de la série Justice League de la période New 52 (Renaissance en VF). Les critiques sont regroupées en deux articles reprenant chacun trois volumes (soit une vingtaine de chapitres au total par critique/lot de comics).

Ainsi, pour cette chronique, on retrouve :
Tome 01 : Les Machines du Chaos [JL Rebirth #1 puis JLR #1-5]
Tome 02 : État de Terreur [JLR #6-11]
Tome 03 : Intemporel [JLR #14-19]

(Les chapitres #12-13 sont dans le sympathique one-shot Justice League vs. Suicide Squad.)

Tome 01 : Les Machines du Chaos [JL Rebirth #1 puis JLR #1-5]
(G. : Couverture inédite pour le réseau GLBD (Groupement des Libraires de Bandes Dessinées))

[Résumé de l’éditeur]
À l’aube d’une nouvelle ère, les plus grands héros de la Terre restent unis contre l’adversité. Endeuillés par la perte de l’Homme d’Acier, ils continuent de défendre leur planète de ses pires dangers. Et pour ce faire, la Justice League accueille trois nouveaux membres dans son équipe, incluant un certain… Superman !

Qui est cet être venu d’un monde mort et peut-on seulement lui faire confiance ?

[Histoire]
En préambule : suite à ses nombreux combats et notamment récents affrontements contre Vandal Savage ainsi que ses contacts répétés avec la kryptonite, Superman a rendu l’âme (Superman – Requiem). Heureusement le Superman originel, plus expérimenté et aguerri que celui de la continuité Renaissance a trouvé refuge sur… la Terre de de cette continuité (à découvrir dans Superman – Lois & Clark). Simon Baz et Jessica Cruz sont deux nouveaux Green Lantern qui remplacent Hal Jordan au sein de la ligue.

Le Superman originel rejoint la Justice League de la continuité Renaissance. La ligue était en difficulté face à une menace extra-terrestre et cette arrivée est bienvenue. Plus tard, de nombreux séismes ont lieu partout dans le monde. Ces catastrophes à priori naturelles sont compliquées à gérer pour les justiciers. Pire : certains d’entre eux perdent leurs super-pouvoirs ! Des citoyens deviennent étrangement agressifs envers eux et… des monstres extra-terrestres envahissent la Terre.

[Critique]
Après un premier chapitre introductif très fade et convenu (sans surprise, l’équipe se reforme avec le « nouveau » Superman — pirouette scénaristique facile et d’une grande paresse intellectuelle), les cinq épisodes de la série ne relèvent pas plus que ça le niveau (d’écriture). La ligue affronte une nouvelle menace et, là aussi sans réelle surprise, s’en sort gagnante.

Tout s’enchaîne de façon fluide, le rythme est très bon (à l’exception de la conclusion abrupte), pas de temps mort, mais rien de non plus trop palpitant (en plus d’éléments parfois confus) car il manque une certaine alchimie motrice qui passionnerait davantage pour se prendre au jeu. Il y a un côté « déjà vu » dans cette aventure : aucune innovation, rien d’inédit. Il y avait pourtant le deuil de Superman à exploiter et, surtout, l’intégration de son remplaçant dans la ligue mais cela est juste survolé. Dommage.

Niveau dessins, Bryan Hitch est en petite forme sur son chapitre introductif mais heureusement Tony S. Daniel fait certaines merveilles sur les suivants (mais pas au mieux non plus par rapport à son talent). Traits fins, cadrages iconiques, découpages rythmés… on apprécie clairement ses planches, vivement colorées (par Tomeu Morey) et flashy. Le sens de la démesure explose tout le temps entre les catastrophes naturelles, les dimensions et espaces exploitées (sous l’eau, au cœur de la Terre, dans le ciel, en zone urbaine, rurale, et ainsi de suite).

L’ensemble s’étend souvent sur de superbes doubles-pages. Une sorte de « destruction porn » comparable à un film de Michael Bay ou Roland Emmerich (donc synonyme de « plaisir coupable » pour certains). Jesus Merino prend le relai aux pinceaux le temps un chapitre, lui aussi de bonne facture, dans un style proche de celui de Daniel (moins précis néanmoins), concevant une homogénéité correcte. Cette partie graphique est assurément la réussite du livre (mais cela n’est, hélas, pas suffisant à ce stade, même si on est peu exigeant).

Pas mal de bonus concluent l’ouvrage : de jolies couvertures alternatives, des sketchbooks (crayonnés en noir et blanc des planches) et même les design des personnages et leurs costumes.

Les Machines du Chaos forme donc une sorte d’introduction globale à la série à l’intérêt pour l’instant assez limité : l’arrivée du « nouveau » Superman (sans réel travail d’écriture poussé), les débuts prometteurs des deux nouveaux Green Lantern (les fans du Green Lantern Corps devraient apprécier, tant ce duo est mis en avant) et, peut-être, l’annonce d’un évènement dans lequel Wonder Woman aurait un rôle spécifique à jouer. Très accessible mais manquant cruellement d’originalité, bourrin et basé sur de l’action grandiloquente, ce premier tome peine à convaincre, sauf par par son esthétisme. Espérons du mieux pour la suite.

Tome 02 : État de Terreur [JLR #6-11]

[Résumé de l’éditeur]
Il existe des forces capables de manipuler l’esprit et de nous confronter à nos pires angoisses. Et quand celles-ci s’attaquent à la plus grande équipe de super-héros, c’est la Terre entière qui est en danger, poussant les membres de la Ligue de Justice à s’en prendre les uns aux autres.

Seuls des héros entraînés à contrôler leur peur pourront en venir à bout… Jessica Cruz et Simon Baz, les deux novices de l’équipe, parviendront-ils à repousser cette nouvelle menace ?

[Histoire]
Les missions et combats de la Ligue se poursuivent. En marge, Barry (Flash) et Jessica se rapprochent, Victor (Cyborg) et Simon deviennent amis, Clark (Superman) jongle avec sa vie de couple et ses nouvelles obligations.

Mais les justiciers ont un comportement bizarre, entre des peurs irrationnelles et de l’agressivité constante, plus personne ne semble être soi-même. Aquaman et Wonder Woman se dressent carrément contre les humains et leur gouvernement.

[Critique]
Ce deuxième tome se scinde en deux histoires : État de Terreur (deux chapitres) et Virus (quatre épisodes). La première est totalement ratée et expéditive. On ne sait pas pourquoi les justiciers tombent dans ce fameux état de terreur, on ne sait pas non plus comment ils en sortent. L’ensemble est d’une banalité confondante et vraiment moyenne. La seconde montre un virus (sic) qui prend possession des outils technologiques de Batman entre autres, et de l’anneau de Simon (Jessica s’est retirée rapidement de la Ligue). On y suit aussi la famille de Diane Palmer, unique femme qui trouva la mort suite aux évènements du volume précédent (étonnant de savoir qu’il n’y a eu qu’une seule victime !).

L’explication « rationnelle » est peu convaincante mais a le mérite de montrer une scène entre les justiciers et une famille ordinaire, presque le temps d’un chapitre rempli principalement de dialogues entre ces « petites gens » et les icônes héroïques. Malheureusement, l’écriture est toujours aussi faiblarde et les scènes d’action ou de démonstration se succèdent sans réel intérêt, à l’instar du premier volume.

Aux dessins, on retrouve Neil Edwards en majorité mais aussi Jesus Merino, Matthew Clark et Tom Derenick. L’ensemble est tout à fait correct, sans faire de merveilles non plus (faute parfois à un encrage trop prononcé et un manque de détails). On retrouve à nouveau un certain sens de la démesure. Le débat publique autour de la Ligue de Justice est de plus en plus présent et devrait, en toute logique, déboucher sur quelque chose mais à ce stade on ne sait toujours pas.

Ce deuxième tome ne fait toujours pas avancer l’histoire générale (ni l’intégration de Superman, quasiment absent tout le long mais un peu l’évolution des deux nouveaux Green Lantern) : on stagne plus ou moins, reste certes des dessins sympathiques mais il manque toujours un élément narratif palpitant pour s’y plonger plus efficacement. Le premier volume, déjà moyen, était quand même mieux (grâce à sa partie graphique). À noter que les deux chapitres suivant de la série sont complètement déconnectés et se déroule dans le sympathique titre Justice League vs. Suicide Squad, vendu (à raison) comme un one-shot.

Tome 03 : Intemporel [JLR #14-19]

[Résumé de l’éditeur]
Une armée d’extraterrestres vient d’attaquer la Terre. Seule la Ligue de Justice, dernier rempart de l’humanité, semble être en mesure de les arrêter, mais ses membres ont été disséminés dans le temps, à des moments clés de leur histoire.

Ainsi, Wonder Woman est transportée lors de la naissance des dieux de l’Olympe, tandis que Cyborg est envoyé au XXXIe siècle, et tous ont un âpre combat à livrer, car s’ils échouent, les super-héros pourraient bien n’avoir jamais existé…

[Histoire]
Après avoir été coincé sous terre quelques temps, la Ligue repart plus soudée que jamais. Mais quand les membres sont séparés dans le temps à divers moments clefs de l’Histoire, chacun doit découvrir comment se sortir de cette situation…

Superman est le premier affecté. Sa femme Lois et son fils Jon disparaissent mystérieusement alors qu’ils mettaient de l’essence dans leur voiture. Au moment où l’Homme d’Acier perçoit que quelque chose se trame, Batman le supplie de ne pas intervenir et lui faire confiance ! L’étrange jeune femme Molly (qui semble observer la race humaine depuis longtemps et se nomme « la gardienne ») permet de communiquer avec tous les héros entre toutes les époques et leur donne des consignes…

[Critique]
Clairement le meilleur tome jusqu’à présent. Très dense et confus mais tout de même assez passionnant. Passons sur le premier épisode, très bien écrit mais décevant dans sa conclusion. On apprécie les échanges entre Batman « contre » la Justice League et la crise d’identité de Superman (qui arrive bien tardivement). Assez référencée (Superman – Requiem, Justice League International – Tome 5 (La Tour de Babel), Justice League vs. Suicide Squad…) mais sans être compliquée, cette introduction intitulée Rassemblement, permet quasiment de repartir sur une base « vierge » des récits passés, comprendre qu’on pourrait donc lire ce troisième volet comme si… c’était le premier.

Les cinq chapitres suivants donnent leur titre à la bande dessinée. Dans Intemporel, la Justice League doit donc contrer des agents « intemporels » dirigés par une entité mystérieuse du nom de Tempus. La force du récit réside dans son éclatement géographique et temporel des membres de la Ligue. En plus de Wonder Woman et Cyborg décrits dans le résumé de l’éditeur, ajoutons Aquaman dans l’Atlantide antique, les deux Green Lantern dans un futur lointain (XXVIème siècle) avec d’autres Green Lantern, Flash à Central City juste avant son accident et la création de la force véloce.

Enfin, Batman et Superman font front commun dans le présent, aidés par trois énigmatiques personnes (Alexis, Jane et Vincent) croisées lors d’un affrontement face à Rao. Une histoire publiée dans la série Justice League of America – de Bryan Hitch également – publiée dans le magazine Justice League Univers #2 à #9 et poursuivi dans Justice Ligue Hors-Série #2 – Récit Complet (Ascension – contenant un arc principal publié à l’époque chez un autre éditeur puis dans le sixième et dernier tome de Justice League of America en librairie).

Il est question de pierres magiques, de flux temporels, de fin du monde… Comme dans les tomes précédents : c’est assez bordélique voire peu compréhensible par aspect mais on se plaît à découvrir cette situation pour une fois plutôt originale et atypique. Si la résolution manque cruellement de séquences épiques ou tragiques – avec une promesse pour la suite – l’ensemble tient la route grâce à son rythme assez haletant et les dessins de Fernando Pasarin. Les visages sont parfois grossiers mais, encore une fois, le sens de la démesure de certaines scènes et un découpage assez fluide rendent le tout bien agréable, avec une colorisation très riche et variée.

[Conclusion de l’ensemble]
Cette série Justice League Rebirth n’est donc pas terrible du tout (à l’exception de son troisième tome qui relève un peu le niveau). Si la partie graphique de l’ensemble est plutôt correcte, que l’alchimie au sein de la Ligue fonctionne (à partir du second opus) et que les intrigues sont bien rythmées, il manque une histoire consistante et passionnante. C’est assez mal écrit, tout s’enchaîne sans qu’on comprenne réellement grand chose, rien est développé de façon intelligible et intelligente. Cette impression de survol narratif et de fausse complexité génèrent une lecture paradoxalement simpliste et pénible. Dans l’immédiat on déconseille donc les deux premiers volumes et on laisse une option sur le troisième si la suite tient ses promesses… Pour rappel, l’entièreté de la série a été publiée en six tomes, rendez-vous prochainement pour la critique commune des tomes quatre, cinq et six !

[À propos]
Sortie en France chez Urban Comics respectivement le 9 juin et 10 novembre 2017, puis le 9 mars 2018.

Scénario : Bryan Hitch
Dessin : Bryan Hitch (t.1 et 3), Tony S. Daniel (t. 1), Jesus Merino (t. 1 et 2), Neils Edwards (t.2), Fernando Pasarin (t.3), collectif (t.2)
Encrage : collectif
Couleur : collectif

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Nightwing Rebirth – Tome 05 : La revanche de Raptor

Cinquième et dernier tome de Nightwing Rebirth, une série inégale, gentiment divertissante mais pas des plus passionnantes ou incontournables… Cette conclusion sauve-t-elle l’ensemble ?

[Résumé de l’éditeur]
Assassin. Justicier. Mentor. Et à présent Némésis. Raptor a toujours été un combattant impitoyable, et maintenant que Nightwing a rejeté son offre, il va devenir le pire ennemi que Dick Grayson a jamais connu. Mais en s’en prenant à la ville même de Blüdhaven et à ses habitants, Raptor doit affronter bien plus d’adversaires que prévu, y compris les anciens opposants de Nightwing, qui le rejoignent dans son combat, car le résultat de cet affrontement décidera de l’avenir de la ville… leur ville.

[Début de l’histoire]
Pas besoin d’autre résumé, celui de l’éditeur convient bien.

[Critique]
Conclusion plus ou moins satisfaisante (dans le sens où la plupart des arcs narratifs ont été résolus), ce cinquième tome rassemble habilement plusieurs éléments des précédents. Ainsi, Raptor, apparu dans le premier volet, retrouve sa place d’adversaire coriace. Les Échappés, issus du second opus, deviennent de précieux alliés. La Pigeonne, plus ou moins aperçue en flash-back puis dans le quatrième volume est davantage présente. Enfin, Blockbuster, au centre du quatrième tome également, occupe une place de choix – oscillant entre la protection de la ville à sa manière, l’alliance avec Nightwing mais aussi le conflit avec le justicier de Blüdhaven. En somme, quasiment tous les protagonistes croisés depuis le début de l’aventure (y compris la femme Orque) sont rassemblés ici pour un final explosif. Manque Deathwing (en ennemi avec Pyg pourquoi pas) et Damian (en allié) du troisième tome – le plus réussi et abouti des cinq.

Côté romance, Shawn fait quasiment de la figuration, le couple est à peine évoquée et on ne comprend pas bien s’ils se remettent ensemble ou se séparent, c’est dommage… Idem côté Helena/Huntress qui disparaît rapidement. La lieutenant Elise Svoboda apparaît brièvement également. Bref, côté personnages féminins et évolution « intime » de Dick c’est pour une fois plutôt raté, dommage… Le rôle de croupier dans un casino pour surveiller un antagoniste et les liens avec ce dernier sont malheureusement pas si bien exploités que ça alors que le concept était plutôt chouette.

Reste les affrontements assez nombreux, plus ou moins bien réussis (comme toujours, impossible d’y trouver de réels moments épiques ou tragiques malgré la fin pas trop mal gérée) et les discours de Dick sur la valeur de la rédemption, la vision protectrice de Blüdhaven, les fragments d’un passé « retcon » (modifier la chronologie en ajoutant des éléments en flash-back pour qu’ils impactent le présent comme s’ils étaient toujours là depuis le début). Ainsi, la mère de Dick a eu un amant au nom de… Richard. Ce qui change quand même pas mal de choses… De même, La Pigeonne et La Vandale ont « toujours » étaient présentes à Gotham City par le passé avant d’être arrêtées par Batman et Robin. À force de créer trop d’éléments narratifs de ce genre, la sauce a du mal à prendre (pas spécialement pour ce volume mais l’entièreté de la fiction).

On retrouve à peu près la même équipe artistique, plus ou moins inspirée mais sans réels coups d’éclats, à l’inverse de quelques planches ou cases issus des volumes précédents. Tim Seeley au scénario, qui n’aura donc pas trop brillé sur l’ensemble. Javier Fernandez excelle toujours sur les chapitres qui lui sont consacrés là où Miguel Mendonça et Scot Eaton propose des traits manquants de reliefs, peu aidés par les multiples encreurs (cf. À propos). On peut compter sur la colorisation du fidèle Chris Sotomayor pour une proposition visuelle et graphique efficace. Le volume se ferme sur plusieurs bonus (illustrations, couvertures…) à l’instar de tous les autres mais c’est une habitude chez l’éditeur.

En synthèse, si La revanche de Raptor est intrinsèquement à peu près correct (et encore, il manque une certaine originalité et un travail d’écriture plus abouti…), il ferme une épopée inégale et peu passionnante au global. On apprécie que tout soit « terminé » même s’il reste un sentiment d’accélération voire de facilité narrative (ou paresse intellectuelle, c’est selon). Heureusement, le sympathique Dick remporte l’adhésion, ses fans devraient y trouver leur compte s’ils ne sont pas trop exigeants. Comme dit et répété, on aura apprécié tout au long de la série la justesse de sa relation avec Shawn – dans les tomes deux, trois et quatre notamment puisqu’elle était absente du premier et à peine présente dans ce dernier. C’était le point fort Nigtwing Rebirth, avec son étonnant troisième tome, quasiment « à part » et offrant un agréable prolongement éphémère à la série Batman & Robin de Grant Morrison présente Batman. De la même manière, l’enrichissement de trois épisodes de la série Grayson (seconde partie du quatrième tome) offrait une parenthèse inédite. Bref, pas de quoi se ruer sur Nightwing Rebirth si vous n’adorez pas au plus profond de vous le personnage de Dick.

La suite de ses aventures (en VO) conserve Svoboda mais exit les Échappés et même Shawn (Seeley ayant terminé son run). Tout ceci est inédit en France (les épisodes #35 à #77 donc) – la série s’appelant Nightwing aux US et non Nightwing Rebirth. Il faut attendre le chapitre #78 de Nightwing pour le retrouver dans le premier tome de Nightwing Infinite, nouvelle porte d’entrée pour les lecteurs néophyte. Une fiction saluée par la critique jusqu’à présent et qui sera prochainement chroniquée sur le site.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 8 février 2019
Contient : Nightwing (Rebirth) #30-34

Scénario : Tim Seeley
Dessin : Javier Fernandez, Miguel Mendonça, Scot Eaton
Encrage : Javier Fernandez, Diana Egea, Wayne Faucher
Couleur : Chris Sotomayor

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (Studio Makma)

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