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Batman Eternal – Tome 01

Page récapitulative ► Batman Eternal

Pour fêter les 75 ans du célèbre Détective, DC Comics a décidé, entre autre, de publier une nouvelle série en avril 2014 : Batman Eternal. Celle-ci a duré un an et s’est achevée au bout de cinquante-deux chapitres (soit un par semaine depuis son lancement). Un rythme très particulier et original qui aura réussi à être tenu et qui permet en France une publication en quatre tomes de treize chapitres. Le premier volume est sorti début mars, le deuxième arrive le 22 mai et le troisième est prévu pour le 25 septembre.

Batman Eternal tome 1[Histoire]
Dans un futur proche : Bruce Wayne est attaché au Bat-Signal, Gotham City est en flammes tout autour de lui. Un ennemi l’informe qu’il a tout perdu.
Dans le présent : en pourchassant le Professeur Pyg dans les couloirs du métro, Gordon commet l’irréparable, il tire sur un homme désarmé et déclenche une collision qui fera plus des dizaines de morts. Gordon jure avoir vu une arme braquée sur lui au moment où il a fait feu. Il se laisse arrêter par une nouvelle recrue qu’il avait lui-même fait venir à Gotham City et dans laquelle il mise beaucoup d’espoir : le jeune Jason Bard. Le policier Jack Forbes, de mèche avec le maire de la ville, prend donc la tête du commissariat. Ce dernier relance l’ordre d’arrêter Batman et laisse agir Carmine Falcone en douce… « Le Romain » est en effet de retour et lance une guerre des gangs, notamment contre Le Pingouin et n’oubliant pas ses cicatrices, causées par Catwoman jadis.

Batman Etnernal Incendie[Critique]
Ce solide premier tome suit énormément de personnages et explore plusieurs intrigues qui ont l’air de converger vers quelque chose de spectaculaire, mais qui n’est pas spécifiquement dévoilé pour l’instant. C’est en effet la force et la faiblesse de cette longue introduction ; on se focalise tour à tour sur Batman, Catwoman, les policiers, la journaliste Vicky Vale, Stéphanie Brown et d’autres protagonistes secondaires, dont certains sont apparus avant le relaunch DC Comics, comme les Batmen alliés de Batman Incorporated, mais les évènements, eux, se déroulent bien dans la continuité après Le Deuil de la Famille, Forever Evil et Nightwing par exemple. Difficile donc pour un lecteur débutant de s’y retrouver. En revanche, le connaisseur ne pourra que se faire plaisir en découvrant foule de clins d’œil, détails et chapitres d’un univers si riche et intriguant qu’est celui de Batman.

Batman Eternal GordonDivers scénaristes officient sur Batman Eternal mais Scott Snyder et James Tynion IV en sont les deux architectes principaux. La promesse d’une série écrite à plusieurs et « à l’avance » (au moins dans les grandes lignes narratives), ainsi que les divers flash-forwards, proposés en introduction du livre ou dans le chapitre #28 de la série Batman, tendent à rassurer vers la direction que va suivre la série. Car, force est de constater, que pour l’instant Batman Eternal suit peut-être trop d’enjeux (dont une partie tend même vers l’occultisme et la magie !) et ne devra pas se louper pour la suite. Néanmoins, le récit reste fluide et bien construit, totalement abordable pour le lecteur qui connaît quelques œuvres (Un Long Halloween, Batman Inc., Sombre Reflet…) ainsi que celle citées plus haut.

Les dessins sont évidemment assurés par une dizaine d’artistes, qui se succèdent chaque semaine depuis un an. En vrac : Jason Fabok, Andy Clarke, Trevor McCarthy, Emanuel Simeoni, Guillem March, Riccardo Burchielli, Ian Bertram, Dustin N’Guyen, Guillermo Ortego. L’ensemble est forcément inégal mais globalement une homogénéité graphique se ressent. Deux dessinateurs sortent, hélas, du lot : Dustin N’Guyen (chapitre #04) tranche radicalement avec des traits plus lisses, proche parfois d’un dessin animé, notamment sur ses visages, exagérément mis en couleurs vives et Ian Bertram (chapitre #11) a un style totalement hors-normes (par rapport à des productions plus mainstream). Son art a un côté tellement indépendant que le découvrir dans ce contexte d’une grosse série dénote. Il serait intéressant de lui confier un one-shot sur le Dark Knight en revanche !

Batman Eternal GCPDBatman Eternal séduit d’emblée par toutes les intrigues qu’elle propose (peut-être un peu trop ?). On a hâte de lire les prochains tomes et de voir les pièces du gigantesque puzzle s’assembler mais attention à bien gérer la suite car, comme trop souvent avec Scott Snyder, les fins de récits et conclusions laissent dubitatifs. Pour l’instant la série divertit intelligemment et c’est le principal.

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Batman Eternal – Tome 04

Batman Saga – Hors Série #01 – Les Portes de Gotham

Les Portes de Gotham

[Histoire]
1881, Gotham City est à l’aube de devenir une mégalopole dynamique. Des investisseurs s’assurent les services de deux jeunes frères architectes, Nicholas et Bradley Anders, afin de morderniser la ville.

De nos jours, tandis que Bruce Wayne continue son tour du monde pour recruter des Batmen (pour Batman Inc.), Dick le remplace toujours à Gotham. La ville est la cible d’attentats : un pont est explosé, d’autres suivront, l’acte est revendiqué… Batman, épaulé de Robin (Damian), Red Robin (Timothy), Black Bat (Cassandra Cain, ex-Batgirl et désormais la « Batman » de Hong-Kong) et Gordon enquêtent sur un mystérieux terroriste à l’allure steampunk. Les indices mènent à trois noms célèbres de la ville : Wayne, Elliot (Silence) et Cobblepot (Le Pingouin). Seul point commun qui les unissent : leurs ancêtres ont fondé Gotham City.

 

Les Portes de Gotham 01

[Critique]
Excellente suprise que ce hors-série sorti fin octobre en kiosque. Une très grande équipe est aux commandes : Scott Snyder (La Cour des Hiboux, Sombre Reflet), Kyle Higins, Trevor McCarthy et Graham Nolan (Knightfall, La Revanche de Bane) notamment. Snyder poursuit une thématique chère à ses yeux : la ville de Gotham en tant que personnage et non simple lieu où se déroule l’action. Action qui se situe peu après Sombre Reflet, Dick étant toujours Batman, et qui complète l’idée également entretenue par la suite dans La Cour des Hiboux, que le passé de la ville est un vaste champs de possibilités à explorer pour dénicher de nouveaux ennemis et raconter –avec brio– des histoires mêlant passé et présent.

C’est ce qu’on découvre dans Les Portes de Gotham, également surtitré, avec raison, Les Origines de Gotham City sur le magazine. Le récit se découpe clairement en deux parties, l’une dans le passé, aux sublimes tons sépia et tendance steampunk assumée, et l’autre dans le présent. Le point qui fâche est sans nul doute le dessin : certains bâtiments et véhiculés sont plus ou moins en 3D numérique, tandis que les visages laissent suggérer un mixte de cell shading et dessin numérique de temps en temps (cf. les trois dernières images de cet article). Il est conseillé de feuilleter l’ouvrage si ce style très particulier peut vous rebuter.

Passée cette étape, le reste se savoure grandement et on aurait presque aimé un ouvrage en librairie tant l’ensemble est beau, intelligent et passionnant. Même si Le Pingouin et Silence font plus office de figuration, au-delà des flash-backs intéressants et de l’enquête principale, on se plaît à lire les doutes de Dick en tant que Batman, de Red Robin à propos du nouveau Robin, etc. On pourra aussi chipoter sur la fin, peut-être trop vite expédiée, mais ce sont les tourments des héros et surtout le passé de Gotham City qui fascinent tout le long.

Enfin, comme ce magazine est un hors-série (pas besoin d’avoir les autres Batman Saga), il est à la portée de tous, l’histoire comporte cinq chapitres ni plus, ni moins, c’est complet (pas d’engagement d’achats mensuels), pas très cher (5,60€) et c’est un excellent complément aux autres de Snyder. En bonus les illustrations originales des couvertures US. À ce prix là, il n’y a aucune raison de se priver.

« Tandis que je considérais que notre travail
était de révéler la beauté inhérente à notre ville…

Bradley pensait que nous camouflions son visage hideux. »

Les Portes de Gotham 02

[À Propos]
Publié en France dans Batman Saga Hors Série #01 à #06 chez Urban Comics en novembre 2012.
Histoire : Scott Snyder & Kyle Higins
Dialogues : Kyle Higgins (+ Ryan Parrott ch.3/4)
Dessin & Encrage : Trevor McCarthy
Découpage : Graham Nolan (ch.3/4)
Couleur : Guy Major
Lettrage : Laurence Hingray & Christophe Semal (Studio Myrtille)
Traduction : Jérôme Wicky
Titres des chapitres :
01 – Un Pont vers le Passé (A Bridge to the Past)
02 – Les Quatre Clans de Gotham (The Four Families of Gotham)
03 – Les Clés de la Ville (The Key to the City)
04 – La Chute de Gotham (The Gotham City Massacre)
05 – Bienvenue dans l’avenir (Welcome to the Future)
Première publication originale dans Batman : Gates of Gotham #01 à #06 (juillet 2011 à novembre 2011).

Les Portes de Gotham 03

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Les Portes de Gotham 04 Les Portes de Gotham 05

 

Nightwing – Tome 1 : Pièges et Trapèzes

Nightwing

[Histoire]
Après avoir endossé le costume de Batman pendant un an (lorsque Bruce Wayne était apparemment mort, puis lorsque celui-ci faisait son tour du monde pour recruter son armée de Batman Inc.), Dick Grayson est enfin de retour dans son costume de Nightwing (qui est passé de bleu à rouge à l’occasion du Relaunch DC). Pour rappel pour les nouveaux lecteurs, Dick Grayson est le premier Robin qui a épaulé Batman durant quelques années avant de prendre son envol pour devenir un super-héros indépendant.

Dick Grayson hérite du cirque Haly dans lequel il a grandit (et où ses parents ont trouvé la mort), suite au décès de son directeur. C’est l’occasion pour Dick de renouer avec ses anciens proches, attisant évidemment la jalousie de certains. La situation est donc délicate. Idem avec son alter ego Nightwing puisqu’un tueur, nommé Saiko, souhaite sa mort et l’accuse d’être « le plus grand tueur de Gotham City ».

En plus de cela, Dick entamme une relation ambigüe avec Raya, une artiste du cirque… Il revoit également Barbara Gordon, son ancien amour, alias Batgirl, le temps d’une enquête.

Nightwing Pièges et Trapèzes

[Critique]
Urban Comics a répondu à l’appel des fans et a décidé de publier les sept premiers chapitres de Nigthwing, nom sans doute méconnu du « grand public » mais évidemment familier des connaisseurs du Dark Knight.

C’est la première fois que le « rouge-gorge » a droit à une telle publication en France ! L’ensemble est très bien mais loin d’être parfait. Côté défauts, le manque de cohérence graphique : quatre dessinateurs travaillent, ensemble ou séparément, sur le titre : Eddy Barrows, Eduardo Pansica, Trevor McCarthy et Geraldo Borges. Barrows est le plus présent et c’est tant mieux, ses traits sont réalistes, son découpage dynamique (les différentes acrobaties de Nightwing sur la même case peuvent décevoir par contre), son Dick Grayson est adulte et la colorisation parfaite, là-dessus rien à dire. En revanche lorsqu’on passe à un style radicalement différent, celui de Trevor McCarthy (qui a signé le hors-série Les Portes de Gotham, avec Scott Snyder), cela casse grandement l’univers auquel on s’était habitué. Le style de McCarthy est très intéressant mais uniquement lorsqu’il fait parti d’une histoire confinée par le dessinateur (comme sur Les Portes de Gotham). Ici Dick paraît ado, on a l’impression d’être vraiment dans un autre livre. C’est d’ailleurs dans ce même chapitre, le quatrième, qu’on ressent une baisse de rythme de l’intrigue, l’histoire se focalisant à ce moment là sur Batgirl qui retrouve Nightwing (après des séparations vues dans le Batman Saga #04). Le chapitre suivant, le cinquième, inclut carrément un monstre issu d’une invocation maléfique… C’est là encore le passage de trop. Si celui avec Batgirl pouvait passer, celui-ci fait tâche. Toutefois ces deux chapitres offrent de beaux retournements de situation sur leur dernières planches. Le récit principal revient ensuite sur le devant pour se conclure en beauté avec cette fois un écho à Batman : La Cour des Hiboux. Et c’est là toute la force du récit de Kyle Higgins : la découverte de Nightwing, beaucoup plus « cool » que son ancien mentor, son humour, ses doutes, son passé, mais aussi son lien avec la Cour des Hiboux, qui permet de comprendre certains éléments abordés chez Batman. La suite dans le tome 2 est donc très attendue puisqu’il s’agira, comme dans Batman, de la confrontation.

Piège et Trapèzes méritait-il une publication ? Oui indéniablement. Mais peut-être en kiosque à cause de deux chapitres inégaux et une cohésion bancale ? À débattre… On sourit aussi lorsqu’une personne est face à Dick et que peu après c’est Nightwing quidébarque : ils ne le reconnaissent pas, vraiment ? Il a juste un petit masque sur le visage enfin !

Quoiqu’il en soit l’ensemble est très bien, exceptés les deux chapitres évoqués, et il serait dommage de passer à côté !

Nightwing Pièges et Trapèzes

[À Propos]
Publié en France chez Urban Comics le 2 novembre 2012.
Histoire : Kyle Higins
Dessin : Eddy Barrows (sauf le ch. 4), Eduardo Pansica (ch. 3), Trevor McCarthy (ch. 4) et Geraldo Borges (ch. 6 et 7)
Encrage : Eber Ferreira (ch. 3, 5, 6 et 7), Ruy Jose (ch. 6), Paulo Siqueira (sauf ch. 4 et 6), Trevor McCarthy (ch. 4), J. P. Mayer (ch. 1 à 3)
Couleur : Rod Reis (sauf ch. 4), Gut Major (ch. 4), Allen Passalaqua (ch. 3)
Lettrage : Laurence Hingray & Christophe Semal (Studio Myrtille)
Traduction : Thomas Davier
Première publication originale dans Nightwing #01 à #07 (septembre 2011 à avril 2012).

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