Archives par mot-clé : Brian Azzarello

Dark Knight III – Tome 01

Dark Knight III (en quatre tome) est le troisième volet du « Dark Knight Universe de Frank Miller », débuté en 1986 avec The Dark Knight Returns et poursuivi avec The Dark Knight Strikes Again.
Page récapitulative

MàJ : suite à la publication en format intégrale de Dark Knight III en 2020, l’entièreté de la série a bénéficié d’une critique mise à jour sous un prisme de lecture « à la suite ». C’est à découvrir sur cet article.

DK3 tome 1 4 mars

[Histoire]
Six ans après la mort supposée de Batman/Bruce Wayne (son identité avait été révélée au monde entier), les choses n’évoluent guère à Gotham City. C’est justement un « nouveau » Batman (à moins que ce ne soit l’ancien, ou son acolyte Carrie Kelley qui fut respectivement Robin puis Catgirl) revient poursuivre sa croisade de justice, trois années après sa dernière apparition publique.

De son côté, le premier enfant de Superman et Wonder Woman, Lara, se recueille devant son père, figé dans la glace avant de secourir la petite cité de Kandor (qui tient dans une petite cloche en verre). Cette ville provient de Krypton, la planète d’origine de l’Homme d’Acier, et a été miniaturisée peu avant l’explosion de l’astre (par un être qui allait par la suite devenir un ennemi de Superman). À l’intérieur se trouvent donc les derniers kryptoniens en vie. Pour venir en aide à ce peuple, Lara rejoint Atom, alias Ray Palmer, scientifique émérite et spécialiste des nanotechnologies.

DK3 Batman

[Critique]
Très attendue depuis son annonce, cette suite d’un futur hypothétique de Batman, imaginé il y a plus de trente ans par Frank Miller laisse dubitatif dans un premier temps. Il est bien difficile de juger ce début d’œuvre qui met en place des éléments (personnages anciens et nouveaux, lieux, menaces…) et en annoncent d’autres. C’est plutôt faible et se laissera très certainement mieux lire « à la suite » une fois les autres tomes publiés.

Quelques précisions s’imposent : il est recommandé d’avoir lu évidemment The Dark Knight Returns mais aussi The Dark Knight Strikes Again avant ce DKIII. Cela peut paraître logique, mais la suite ayant été tant décriée, elle aurait pu être mise de côté sans avoir pris en compte certains de ses éléments. En effet, la romance très prononcée dans TDKSA entre Superman et Wonder Woman trouve un écho important ici, puisque leur fille Lara est très présente, en instance de devenir un personnage principal à part entière (avec Carrie Kelley) et une autre progéniture est apparue ; le statu quo de la fin de TDKSA apporte un nouvel enjeu (en plus de celui de Batman/Bruce Wayne), ainsi Superman est littéralement figé dans de la glace, s’impose-t-il une punition suite à son rôle, « misérable », quelques années plus tôt ?

« Pourquoi as-tu laissé les fourmis te faire tomber du ciel ? »
Lara, fille de Superman et Wonder Woman, à son père, figé dans la glace

Atom, qui était également très présent dans TDKSA, joue ici une pièce maîtresse dans l’intrigue, élément déclencheur « d’un futur évènement important ». Enfin, la nécessité d’avoir un « vrai » président en chair et en os (par contrôle ADN régulier) est un rappel à TDKSA, dans lequel Jimmy Olsen découvrait que leur leader politique n’était qu’une simple image hologramme. Il n’est évidemment pas impossible de comprendre DK3 sans passer par la case lecture obligatoire de TDKSA, mais mine de rien, un « saut » entre TDKR et ce DK3 n’est peut-être pas idéal.

DK3 Lara

Chose primordiale, aussi bien sur la forme que le fond, le « Dark Knight Universe de Miller » est méthodiquement conservé. On retrouve la narration plus ou moins « journalistique » : ces informations commentées en direct par des médias, augmentées ici par des échanges très simplistes via smartphones avec photos et langages SMS en supplément (un peu lourd de commencer par ça cela dit). Ainsi, DK3 se modernise gentiment tout en restant proche de ses deux prédécesseurs. Brian Azzarello écrit l’histoire, supervisé (ou conseillé) par Miller lui-même. Une fois encore, difficile de distinguer les travaux des deux tant on reconnaît la patte de l’auteur initial (sans pour autant lui trouver une folle originalité), qui ne serait probablement pas atteinte par Azzarello seul.

Cette fidélité s’accompagne également du point de vue graphique, puisque Andy Kubert s’efforce de dessiner en ressemblance avec les traits de son aîné. C’est globalement réussi (Klaus Johnson rempile pour l’encrage) mais pas sur toutes les cases. De la même façon, la colorisation ne rend pas hommage aux volumes précédents. Beaucoup plus convenue et « classique », exceptée à de rares moments, souvent en pleine page et parfois même à la limite de l’hommage à Sin City, elle ne permet pas à DKIII d’avoir le style bien hors-norme qui définissait TDKR (et TDKSA).

DK3 Carrie

Cette identité graphique propre à l’œuvre de Miller se retrouve éphémèrement dans le mini-comic consacré à Atom qui clôt le premier chapitre, comme un « back-up » (un est prévu à la fin de chaque chapitre, se déroulant dans le Dark Knight Universe – ils seront renommés « appendice » pour la version intégrale). Pour cause : celui-ci est dessiné par Frank Miller lui-même. L’artiste a perdu de sa superbe, indéniablement. Il y a quand même un certain plaisir à le « revoir » à l’œuvre mais cela reste mi-gênant, mi-nostalgique. Le deuxième chapitre sera, lui, suivi de quelques planches sur la Reine des Amazones et sa fille. Dessinée par Eduardo Risso (Cité Brisée…) en très petite forme (certaines cases ressemblent à des brouillons, la pauvreté des décors, des finitions et de la colorisation piquent les yeux, mais serait-ce… volontaire ? Pour se rapprocher du « style » millerien en fin de carrière ?). Cette courte bande dessinée est très moyenne à tous point de vue ; on insiste juste sur l’importance de Lara et son caractère.

« Comment avons-nous pu laisser faire ça ?
Comment nos distractions ont-elles pu supplanter le principal ?
Quand nous sommes-nous arrêtés de penser ? »
Commissaire Yindel, peu avant l’arrestation de Batman

L’initiative de retrouver l’univers, à la fois visuel et cynique, de TDKR (et TDKSA dans une moindre mesure) est tout à fait louable, l’ensemble est relativement fidèle, bien que moins politisé et violent (pour l’instant tout du moins), un brin énervé (pas encore assez non plus, mais ce n’est pas plus mal) mais le rendu final reste encore nébuleux sur son histoire ; ce n’est donc pas forcément passionnant, pas non plus inintéressant. Certains y dresseront des métaphores entre les personnages disparus, les Dieux au-dessus des hommes, les mythes qui s’effondrent, les légendes qui se meurent avec évidemment les artistes qui officient sur le titre (la chute de Miller, voire sa fin, la passation de l’œuvre puis la relève).

DK3 Atom

On attend donc la véritable suite, où l’on retrouvera logiquement Bruce Wayne et Superman, en suivant l’évolution du duo féminin Carrie et Lara, tout en contemplant la nouvelle menace de Kandor, la fameuse « race maîtresse » du titre de la version originale (The Master Race). Plus introductif qu’autre chose, ce court premier tome (à peine 100 pages de lecture, aucun bonus alors qu’il y a eu pléthore de couvertures inédites et signées par de prestigieux artistes !) n’en dévoile pas assez pour être addictif, mais suffisamment pour espérer une suite à la hauteur ; attention, pas le droit à l’erreur.

Même si ce Dark Knight III raisonne comme une grosse opération commerciale et que ce début n’est pas spécialement alléchant, la curiosité titille l’envie de connaître la suite et enfin « la fin » de ce fameux futur noir du Caped Crusader. Nul doute que si les prochains chapitres s’avèrent convaincants, une publication en deux volumes, voire un seul, aurait été plus appréciable d’un point de vue qualitatif et économique. Hélas, le choix discutable de publication d’Urban Comics sur ce titre ne permettra pas cette opportunité. Attention donc à ne pas se retrouver avec trop d’invendus des tomes suivantes.

DK3 Wonder Woman Lara

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 4 mars 2016.
Titre original : The Dark Knight III – The Master Race & Dark Knight Universe Presents : The Atom / Wonder Woman
Scénario : Frank Miller et Brian Azzarello
Dessin : Andy Kubert, Frank Miller (DKUP : Atom #1) et Eduardo Risso (DKUP : WW #1)
Encrage : Eduardo Risso et Klaus Janson
Couleur : Brad Anderson, Alex Sinclair et Trish Mulvihill
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky
Première publication originale en novembre et décembre 2015.

Dark Knight III - The Master Race

► Acheter sur amazon.fr :
Dark Knight III – Tome 01
Dark Knight III – Tome 02

Le point sur « Dark Knight III – The Master Race » de Frank Miller

► Mise à jour février 2016 : une page récapitulative est en ligne !

Le 25 novembre prochain, le premier chapitre de The Dark Knight III – The Master Race sera publié aux États-Unis. Il s’agit du début de la troisième (et dernière) histoire se déroulant dans le futur hypothétique instauré par Frank Miller après l’incontournable The Dark Knight Returs et sa suite directe, moins appréciée, The Dark Knight Strikes Again.

DKIII - The Race MasterThe Master Race est toujours écrit par Frank Miller (Année Un et les TDK donc) mais il sera assisté de Brian Azzarello (La Cité Brisée, Joker). Cette fois-ci, le comic est dessiné par Andy Kubert (Grant Morrison présente Batman) et encré par Klaus Janson (qui avait opéré sur le premier opus et avait dessiné certains chapitre du deuxième volet de Knightfall : Le Défi). L’histoire devrait narrer l’ultime combat entre Batman et Superman, devenu dictateur.

À priori, The Dark Knight III sera composé de huit chapitres, d’un one-shot prequel de 48 pages dessiné par John Romita Jr. (qui sera publié après le troisième chapitre — peut-être qu’il remplacera carrément le quatrième, l’information est encore floue), d’une histoire centrée sur Atom et de plusieurs courtes histoires de 8 pages se déroulant dans ce qui est désormais appelé de Dark Knight Universe (DKU), dont les auteurs seraient de « grands noms » de l’industrie.

Anniversaire oblige (on fêtera les trente ans de TDKR en 2016) et évènement de taille dans le monde des comics (il y a un avant et un après TDKR, qui a révolutionné le genre en imposant sa patte sombre et certaines nouveautés graphiques), de nombreuses variant covers (couvertures alternatives pour les versions collector aux États-Unis) ont été dévoilées (déjà 26 sur 35 de prévues au total !). Elles sont à découvrir sur l’album photo public de la page Facebook. Ci-dessous, quelques planches du premier chapitre (cliquez pour agrandir).

DKIII - The Race Master 01 DKIII - The Race Master 03 DKIII - The Race Master 04

Un premier tome sera publié en France le 4 mars 2016 comprenant les deux premiers chapitres et quelques bonus, pour 14€. Un prix qui peut paraître bas en apparence, mais si l’on extrapole qu’Urban Comics éditera un volume tous les deux chapitres, cela fera donc quatre comics à 14€ pour couvrir toute l’histoire, soit un total de 56€. Aucune idée si un intégrale est prévu une fois The Master Race terminé, la question a été posée sur la page Facebook de l’éditeur.

À noter que le jour même, une nouvelle édition de The Dark Knight Strikes Again sera en vente pour 22,50€ (la même que la précédente sans le DVD et le Blu-Ray de la seconde partie de l’adaptation animé de The Dark Knight Returs). Tout ceci sortira donc deux semaines avant le film Batman v Superman : L’Aube de la Justice, dans lequel la nouvelle mouture de Batman, interprété par Ben Affleck, est fortement inspirée par la version qu’a proposé Frank Miller il y a déjà trente ans.

► Mise à jour février 2016 : une page récapitulative est en ligne !

Cité Brisée (et autres histoires…)

Batman Cité Brisée

Cité Brisée et autres histoires… reprend l’intégralité des récits consacrés à Batman réalisés par Brian Azzarello (scénario) et Eduardo Risso (dessin et encrage) — le tandem de l’excellente série 100 Bullets — de 2000 à 2011 (il n’y en a pas eu d’autres depuis). Ce volume unique est constitué (dans l’ordre) de Cicatrices, Cité Brisée, Haute Pègre et Flashpoint : Batman, Chevalier Vengeur.

Cicatrices est une histoire courte en noir et blanc déjà parue dans Batman Black & White vol. 1. Cité Brisée avait été publiée il y a plusieurs années dans des magazines Batman de Semic et avait fait l’objet d’un article (celui-ci, qui est donc actualisée). Haute Pègre est une histoire courte inédite. Enfin, la mini-série Flashpoint : Batman, Chevalier Vengeur pouvait être lue dans le deuxième numéro kiosque (sur trois) de Flashpoint en mars 2012, édité par Urban Comics. Ces quatre histoires (sans lien entre elles) sont chroniquées séparément ci-dessous.

Cicatrices
(Batman : Gotham Knights #81 chapitre)

[Histoire]
Sur une scène de crime aux multiples cadavres, Batman demande à Zsasz pourquoi il a tué des inconnus. Ce dernier lui explique la jouissance procurée par « l’intimité », ce dernier moment où la vérité éclate dans le regard d’une victime, à l’instant où elle comprend qu’elle va mourir…

Batman Cicatrices

[Critique]
Huit pages en noir et blanc simples et efficaces. Proche d’un mini-épisode de Sin City de Frank Miller, tant par le fond (l’approche sombre et violente), que par la forme (les jeux de lumière, le découpage et le côté noir et blanc évidemment). Bonne entrée en matière de l’ouvrage

Citée Brisée
(Batman #620 à #6256 chapitres)

Batman Broken City(La couverture américaine.)

Citée Brisée (Broken City) est un arc narratif en six chapitres (les Batman #620 à #625, situés juste après Silence — sans être une suite directe ou en lien avec). Il a été publié en France par Semic dans leurs magazines Batman #9 à #12, de juin 2004 à janvier 2005, sous le titre La Citée Brisée. Urban Comics le republie le 5 mai 2017.

Magazines Batman(Les couvertures des quatre magazines français qui ont publié Broken City à l’époque.
Aucune ne correspond ou reprend un visuel de la série…)

[Histoire]
Batman interroge Killer Croc : il le suspecte d’avoir sauvagement tué une femme, qui a été dévorée. L’homme-crocodile nie farouchement et c’est le frère de la victime, Angel Lupo, qui est alors désigné comme coupable et activement recherché. Mais cet homme mystérieux a disparu et il semblerait qu’il ait de nombreux liens avec la pègre de Gotham City

Après une course-poursuite dans une ruelle, le Dark Knight découvre un couple tué devant son enfant, unique survivant. Cette scène lui rappelle évidemment son propre traumatisme et le perturbe.

Son enquête le conduit aussi sur les chemins du Pingouin et du Ventriloque

Batman Margo Broken City Cite Brisee

[Critique]
Totalement accessible, Cité Brisée offre une vision extrêmement noire de l’homme chauve-souris. Toute l’histoire se déroule de nuit, accentuant cette approche sombre visuellement, en plus de celle, psychologique, du « héros ». En effet, les deux auteurs dressent le portrait d’un Batman violent, presque sadique. Ce parti pris ressemble étrangement à la vision de Frank Miller, notamment dans le culte The Dark Knight Returns. On peut même y déceler les premiers membres du Gang des Mutants. Hommage ou continuité ? Peu importe, l’ensemble est tout bonnement excellent.

Graphiquement, en plus des ambiances sombres, les traits ressemblent justement à ceux de Miller, principalement ceux de Sin City (à l’instar de Cicatrices) ; certains découpages sont aussi dans la veine de The Dark Knight Returns (l’aspect gaufrier le temps d’une planche par exemple, ainsi que les nombreux jeux de lumière et les contrastes récurrents). Si ce style visuel atypique séduit d’emblée, la pauvreté des décors (souvent un fond uni ou un dégradé de couleurs) jure malheureusement avec le reste. C’est clairement le seul point négatif de l’œuvre. La version très gangster de Killer Croc change par rapport à celle qu’on a l’habitude de voir, c’est d’ailleurs étonnant que celle-ci ne soit pas davantage reprise dans d’autres histoires pour coller à un cadre plus réaliste.

Batman Killer Croc Broken City Cite Brisee

Côté scénario, il s’agit d’un polar baladant le lecteur sur des fausses pistes, tout en préservant plusieurs surprises. La psyché de Batman est omniprésente, sous forme de narration par le Chevalier Noir lui-même, ressassant ses souvenirs, ses doutes, ses peurs, ses craintes, son éternel croisade. Déjà-vu ? Oui et non, la version violente et noire de ce Batman détonne alors qu’on pensait y être habitué. C’est très bien écrit, avec une certaine poésie nihiliste, plutôt hors-norme.

« Hé… Tu te bats selon tes règles… mais tu pourrais nous les expliquer, merde ! »
[Killer Croc à Batman après que ce dernier l’ait tabassé de façon « non loyale ».]

Brian Azzarello manie avec brio sa plume pour cette aventure de l’homme chauve-souris. On y décèle parfois quelques pointes d’humour — noir, évidemment — et même plusieurs sous-entendus sexuels (très rare dans le milieu et vraiment bienvenu). Le parrallèle entre l’enfance de Bruce Wayne, l’assassinat de ses parents et la scène similaire qui s’est produite sous ses yeux (il est arrivé trop tard et était donc impuissant), rend l’histoire encore plus poignante. On pourrait déplorer l’absence, curieuse, d’Alfred et éventuellement d’autres alliés mais c’est une excellente chose, car cela met en avant la solitude extrême d’un « simple » homme.

Batman City Cite Brisee

Haute Pègre
(Wednesday Comics #1-1212 mini-chapitres)

[Histoire]
Franklin Glass, un vieil homme riche, a été kidnappé et tué, aucune rançon n’avait été réclamée. Durant son enterrement, sa veuve, la très jeune et jolie Luna, est victime d’un attentat. Bruce Wayne la sauve et découvre une rivalité entre elle et le fils de Franklin : Carlton.

Batman Haute Pegre

[Critique]
Courte histoire assez prévisible mais dont le format de publication et la conclusion apportent une certaine originalité. Chaque planche avait été publiée de façon hebdomadaire entre juillet et septembre 2009 en fin d’un magazine. (Clem) Robins & (Patricia Trish) Mulvihill sont crédités, pour l’encrage et la couleur (ce n’est pas précisé distinctement mais c’est la même équipe que pour Cité Brisée), ce qui change drastiquement le style de Risso par rapport aux deux récits précédents. La moins bonne histoire jusqu’ici mais l’occasion de voir enfin Alfred et de retrouver un Bruce Wayne en proie à la séduction du cliché de la femme fatale.

Flashpoint : Batman, Chevalier Vengeur (Flashpoint : Batman Knight of Vengeance #1-33 chapitres)

Cette histoire se déroule dans un univers alternatif, durant la saga Flashpoint (un excellent one-shot disponible en librairie et l’évènement qui a donné lieu au Relaunch New 52). Batman n’est pas Bruce Wayne mais… Thomas Wayne !

flashpoint 2(Couverture du deuxième magazine Flashpoint publié en mars 2012 qui comprenait ce récit.)

[Histoire]
À la tête des Wayne Casino, Thomas Wayne, patibulaire et guère sympathique, traite avec Le Pingouin pour mieux contrôler la finance du crime. Accompagné de Jim Gordon, il rend visite au juge Harvey Dent, dont les enfants jumeaux ont été kidnappés par le Joker. Dent ne comprend pas pourquoi Le Joker est inlassablement enfermé à Arkham puisque l’asile est une passoire. Il mentionne les cas de Silence, l’Épouvantail et Poison Ivy, des menaces qui sont mortes.

Thomas Wayne endosse sa cape de Batman et suit une piste le menant face à Killer Croc. Gordon rend visite à Oracle, alias Selina Kyle, tétraplégique…

Batman Joker Flashpoint

[Critique]
L’avantage des univers alternatifs est qu’on peut proposer plein de nouveaux concepts ou des changements drastiquement différents de la mythologie déjà établie d’un super-héros, en l’occurrence ici Batman. Pourquoi Thomas Wayne est le Chevalier Noir ? Qui est le Joker ? Il serait dommage de répondre à ces interrogations et gâcher le plaisir de lecture et donc de découverte. On notera un look du Clown du Crime assez proche de celui du film The Dark Knight.

L’idée extrêmement originale d’Azzarello mériterait d’être poursuivi sur plusieurs chapitres. La fin, peut-être trop abrupte, intervient trop rapidement. Les solides bases narratives (re)créées spécialement pour l’occasion de Flashpoint séduisent à nouveau par leur noirceur, le sort funeste de certains protagonistes et le bousculement de ce qu’on pensait connaître. Trois chapitres, c’est court et on espère sincèrement que l’idée de cet elseworld sera reprise une prochaine fois. Quoiqu’il en soit, les dessins de Risso reprennent ce qui faisait sa force dans Citée Brisée : un style proche de celui de Miller mais cette fois plus détaillé. Le troisième chapitre est d’une rare fluidité dramatique tout en révélant les pans du passé des personnages, le tout dans un esthétisme particulièrement soigné. Une mini-série parfaite pour clore un ouvrage quasiment indispensable.

Batman Joker Flashpoint

Conclusion

Quatre histoires à l’ambiance particulièrement sombre, dont deux qui sont quasiment cultes. L’équipe artistique revisite le mythe de Batman tout en rendant hommage à Frank Miller. Ce recueil est idéal pour les néophytes comme pour les fans les plus fidèles. Les quelques faiblesses de dessins (les fonds vides) et parfois d’écriture (un côté un peu prévisible pour de rares passages) n’entachent absolument pas la qualité globale de l’œuvre.

En bonus, une introduction de Bob Schreck (scénariste et responsable éditorial de DC Comics, entre autres) écrite en 2004, ouvre le tome et une galerie des couvertures de Dave Johnson le conclut, dont celles de Citée Brisée visibles à la fin de cet article.

[À propos]
Scénario : Brian Azzarello
Dessin et encrage : Eduardo Risso
Couleur : Patricia Trish Mulvihill
Traduction : Jérôme Wicky, Edmond Tourriol, Thomas Davier et Alex Nikolavitch
Lettrage : Christophe Semal et Laurence Hingray (studio Myrtille) et Stephan Boschat (Studio Makma)

Batman Ventriloque Scarface Broken City Cite Brisee
Acheter sur amazon.fr :
Batman – Cité Brisée et autres histoires…
Batman – Broken City (en anglais)

Acheter via bubble : Batman – Cité Brisée et autres histoires…

Batman Broken City Cite Brisee(Les couvertures des six chapitres originels.)