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Dark Knight III – Tome 03

Dark Knight III (en quatre tomes) est le troisième volet du « Dark Knight Universe de Frank Miller », débuté en 1986 avec The Dark Knight Returns et poursuivi avec The Dark Knight Strikes Again.
Page récapitulative | Critique de Dark Knight III – Tome 01 | Tome 02

MàJ : suite à la publication en format intégrale de Dark Knight III en 2020, l’entièreté de la série a bénéficié d’une critique mise à jour sous un prisme de lecture « à la suite ». C’est à découvrir sur cet article.

Batman Dark Knight III Tome 03

[Histoire]
Après l’invasion sur Terre de Quar, le leader sectaire radical de Kantor, qui a mis à genoux Superman, Batman somme Carrie Kelley, sous le costume de Batgril, d’aller chercher Aquaman

Le Roi des Océans et Batgirl (Carrie Kelley) vont essayer de ranimer Superman, immobilisé dans de la matière noire depuis son dernier combat contre sa fille Lara. Celle-ci a rejoint Quar et tous deux, ainsi que leurs soldats Kandoriens, assistent à la chute de Gotham.

De son côté Flash (dont les jambes ont été broyées) demande à Batman s’il peut les « réparer ». Le Chevalier Noir, avec son armée de Bat-Boys, va également tenter de protéger sa ville, en proie aux flammes et au chaos…

DKIII Aquaman

[Critique]
Un troisième tome plus plaisant que les deux précédents, sans temps mort et avec une certaine réussite graphique, malgré les chapitres dessinés par Miller (plus de détails plus loin dans l’article) et une armure de Superman qui prête à sourire de prime abord (cf. l’illustration en fin de cet article).

On retient surtout de cette suite un combat plutôt épique et habilement gagné par Batman (mais un poil « trop facile » — grâce à une pluie de kryptonite synthétique — après la forte menace de Quar) qui sonne presque comme la fin de cette nouvelle histoire du « Dark Knight Universe » mais qui retrouve finalement un second souffle plutôt bien vu par l’intermédiaire de Lara (même si c’était prévisible depuis le premier tome) . Le Chevalier Noir et l’Homme d’Acier reforment un duo efficace et doté d’armures gigantesques, sonnant comme un « on prend les mêmes et on recommence, en beaucoup plus gros ». Scénaristiquement il y a donc un pan assez faible mais le rythme et l’action priment avant tout. En résulte un livre agréable, bien que très court et à la lecture rapide.

DK III

À nouveau, ce format de publication (seulement deux chapitres, les #5 et #6 en l’occurence) est le problème récurrent de Dark Knight III. Bien difficile d’apprécier chaque tome séparément, là où une lecture intégrale (ou de moitié) permettrait non seulement une immersion plus poussée, mais aussi un avis plus général. Il faudra donc attendre le quatrième et dernier volume, prévu pour début décembre 2017, pour dresser un réel bilan critique. Pour l’instant ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas non plus extraordinaire (la toute fin du chapitre #6 inaugure un élan inéluctable vers une conclusion tragique même si, une fois encore, cela semble un peu trop « gros/simpliste»). Ce n’est pas solide mais ce n’est pas non plus trop léger. On est loin d’atteindre la qualité de The Dark Knight Returns mais, heureusement, on n’est pas non plus dans le médiocre The Dark Knight Strikes Again. Bref, une fois de plus c’est une impression mitigée.

Toutefois, et cela devient une habitude,  les « faux » back-ups, des courts chapitres centrés sur un personnage en particulier et dessinés par Miller himself sont les points faibles du tome. Ils sont sur Lara, qui vit une courte relation d’amour-haine avec Baal, fils de Quar, et dont la majorité des cases ont un simple fond coloré, en plus des nombreux plans « fessiers » de l’héroïne. Sans réel intérêt si ce n’est pour l’ambigüité présente chez la fille de Superman et Wonder Woman (entre l’amour pour les Terriens et celui de ses ancêtres originels, donc les kryptoniens et les amazones) et l’introduction de son compagnon, plutôt discret jusqu’ici…

DKIII Lara Frank Miller

À l’instar du tome précédent, Trump apparaît brièvement, mais avec une résonance nettement plus gênante, l’homme d’affaire étant devenu le Président des États-Unis entre temps (et son bilan politique à peine une semaine après sa prise de fonction est effrayant). Une foule de planches noir et blanc et encrés concluent l’ouvrage en guise de bonus.

NB : Le chapitre #7 a été publié aux États-Unis fin décembre 2016, le #8 est prévu fin mars 2017. Un ultime chapitre (le #9) est prévu pour clore l’histoire mais n’a pas de date annoncé (probablement été 2017). Urban Comics inclura certainement les trois derniers chapitres dans le quatrième et dernier tome. MàJ : Cet ultime tome comporte bien les trois derniers chapitres et sera en vente le 1er décembre 2017 pour 15€

DK III Batgirl Carrie Kelley

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 24 mars 2017.
Titre original : The Dark Knight III – The Master Race & Dark Knight Universe Presents : Lara / World’s Finest
Scénario : Frank Miller et Brian Azzarello
Dessin : Andy Kubert et Frank Miller (DKUP : Lara #1  et World’s Finest #1)
Encrage additionnel : Klaus Janson
Couleur : Brad Anderson et Alex Sinclair (DKUP : Lara #1 et World’s Finest #1)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky

DK III Batman Fight

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Dark Knight III – Tome 01

DKIII Batman Superman

 

Dark Knight III – Tome 02

Dark Knight III (en quatre tomes) est le troisième volet du « Dark Knight Universe de Frank Miller », débuté en 1986 avec The Dark Knight Returns et poursuivi avec The Dark Knight Strikes Again.
Page récapitulative | Critique de Dark Knight III – Tome 01

MàJ : suite à la publication en format intégrale de Dark Knight III en 2020, l’entièreté de la série a bénéficié d’une critique mise à jour sous un prisme de lecture « à la suite ». C’est à découvrir sur cet article.

Dark Knight III Tome 2

[Histoire]
Les kryptoniens de Kantor ont retrouvé leur taille humaine grâce à Atom, qui fut rétréci à l’infini par Quar, leur terrible leader despotique. Celui-ci s’en prend désormais aux Terriens et exige leur soumission. Ses « enfants » l’adulent et sont même kamikazes pour le bien commun de Quar et leur peuple.

De son côté, Carrie Kelley, après son évasion lors de son extraction vers la prison Blackgate, retrouve Bruce Wayne. Suite aux menaces de Quar, le binôme décide d’aller « réveiller » Superman (dans sa forteresse de glace), seule force restante pouvant les aider.

Lara, la fille de Wonder Woman et l’Homme d’Acier, n’est pas spécialement enclin à défendre les Terriens, elle se sent plus proche des… kryptoniens.

Dark Knight III Superman

[Critique]
Après un premier tome mitigé, l’histoire est cette fois bien lancée et davantage prenante. On ne peut pas vraiment blâmer les auteurs (pour une fois), mais plutôt (et là aussi c’est rare) l’éditeur. En effet, si Dark Knight III avait été publié en France en deux tomes seulement (deux fois quatre chapitres), l’on aurait eu une première salve nettement plus efficace que le volume précédent, plutôt faible et introductif. Mais peu importe.

Dark Knight III Quar

Ici donc, la menace Kantorienne (la fameuse Master Race du titre originel, la « race maîtresse ») est enfin concrète. Le retour de Superman est l’un des points forts de l’ouvrage ; même si sa défaite face à sa fille peut laisser dubitatif. On s’étonnera de la non participation au conflit de Wonder Woman (tout du moins pour cette première bataille).

Du reste, l’accent est cette fois mis en avant sur Batman, plus remonté que jamais mais conscient d’être devenu « un boulet » (de son propre aveu) dans sa croisade. Mais le Chevalier Noir ne perd pas de sa superbe pour autant, bien au contraire, les planches finales du premier chapitre sont, à ce titre, excellentes et rappellent les meilleures heures du Caped Crusader sous la houlette de Frank Miller.

Dark Knight III Bruce Wayne Carrie Kelly

Frank Miller, toujours scénariste/consultant/conseiller (on ne sait pas vraiment, même si, à nouveau, son « univers » est toujours très présent, narrativement bien sûr mais aussi graphiquement) officie comme dessinateur des deux backs-up. Ces mini-chapitres sont consacrés à un héros spécifique, se situant légèrement en marge de l’histoire principale tout en y restant ancrés (logiquement pour préparer la suite, quand tout va conjecturer).

Après Atom et Wonder Woman/Lara dans le tome précédent, ce sont Green Lantern puis Batgirl — nouvelle « identité » de Carrie Kelley (et brièvement Aquaman) qui y ont droit cette fois. Deux courts récits peu exceptionnels, aussi bien sur la forme que le fond, surtout celui sur le Justicier d’Émeraude, irrespectueux du personnage. Il est agréable de retrouver Miller aux dessins sauf que l’artiste est toujours sur sa lancée type The Dark Knight Strikes Again, autrement dit : très brouillon et assez hideux.

Dark Knight III Green Lantern Miller

Dark Knight III Batgirl

Sur les deux chapitres principaux, qui forment donc le cœur du livre, le dessinateur Andy Kubert s’émancipe peu à peu de son illustre modèle (tout en lui restant vaguement fidèle, mais d’une façon moins prononcée, ce qui n’est pas plus mal) et livre de très belles versions et découpages, notamment sur les retours de Superman et Batman (le « Go to Hell / Va au diable » est puissant et survient brillamment, cela aurait pu conclure le chapitre d’ailleurs).

Dark Knight III Lara

Au scénario, on retrouve les sujets favoris de Miller : fondamentalisme religieux (le gourou kryptonien a plusieurs femmes, ses fidèles sont des kamikazes), anti-conservatisme (Trump apparaît brièvement, au même titre que Obama et Hollande à priori), critique aussi (de façon primaire certes), du langage SMS des « jeunes », de Twitter et YouTube (donc des réseaux sociaux)… Difficile de dissocier désormais l’artiste de l’homme, aussi bien à travers ses œuvres (si on les connaît) que ses déclarations « hors bande dessinée ».

Quand bien même, l’ensemble se lit « bien », à défaut d’être réellement surprenant ou original. Une suite plus efficace donc, qui retrouve (en moins subtil) ce qui faisait le sel de la première œuvre d’il y a trente ans (à la demande/pression de l’éditeur ?). La sensation de remake déguisé se fait sentir, mais ça fonctionne tout de même, en tout cas pour l’instant et, surtout, si on enlève les backs-up plutôt ratés. On aimerait bien savoir dans quelle mesure Miller épaule Brian Azzarello, à moins que ce ne soit l’inverse ? Tant rien ne semble réellement de la patte du second cette fois.

          Dark Knight III Yindel Batman

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 2 septembre 2016.
Titre original : The Dark Knight III – The Master Race & Dark Knight Universe Presents : Green Lantern / Batgirl
Scénario : Frank Miller et Brian Azzarello
Dessin : Andy Kubert, Frank Miller (DKUP : Green Lantern #1 (« Finitions ») et Batgirl #1) et John Romita Jr. (« Découpage » sur DKUP : Green Lantern #1)
Encrage additionnel : Klaus Janson
Couleur : Brad Anderson et Alex Sinclair (DKUP : Green Lantern #1 et Batgirl #1)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky
Première publication originale en novembre et décembre 2015.

Dark Knight III Wonder Woman

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Dark Knight III – Tome 01

Dark Knight III Go to Hell

 

 

 

Batman – Tome 08 : La Relève (1ère partie)

Avant-dernier tome de la série scénarisée par Scott Snyder, l’artiste va encore plus loin que d’habitude pour casser les codes de la mythologie du Chevalier Noir. Audacieux ou ridicule ? Dans les deux cas, c’est osé et ne laisse pas indifférent. Plongée dans la suite de Mascarade, qui dévoile un nouveau Batman, au sens littéral comme au figuré.

batman-tome-8-la-releve

[Histoire]
Cinq ans avant l’attaque du Joker sur Gotham City, un cadavre était retrouvé par Batman dans les marécages en amont de la ville. Ce dernier aurait un lien avec… Le Pingouin.

De nos jours, alors que Batman est considéré comme mort, c’est l’ancien commissaire Gordon qui est désigné par la puissante compagnie Powers International pour remplacer le Chevalier Noir ! Mais celui-ci travaillera avec la police et n’agira pas en totale indépendance. L’évolution du symbole du justicier s’illustre également à travers un costume radicalement modifié puisque « Batman » est aux commandes, la majeure partie du temps, d’une armure géante/combinaison robotique. Celle-ci ne sera pas de trop pour venir à bout d’ennemis composés d’énergie et aux super-pouvoirs divers.

De son côté, Bruce Wayne est sorti vivant de son combat contre le Joker mais est devenu amnésique. Il est en couple et s’occupe de jeunes enfants dans un refuge de Lucius Fox. Alfred lui a rappelé une partie de son passé mais lui a caché son ancienne identité secrète, afin que son maître continue de vivre heureux et apaisé.

Dans les ruelles de Gotham, un nouveau mal rôde : Mister Bloom, créature longiforme qui a l’air indestructible…

Batman Bunny

[Critique]
Voici une histoire atypique dans l’univers de Batman. Si le chapitre qui ouvre le comic-book (le #44, Un cas comme un autre, sorte de flash-back placé en début d’intrigue pour cette version reliée en librairie) est de facture classique, écrit par Scott Snyder et Brian Azzarello (Dark Knight III, La Cité Brisée), élégamment dessiné par Jock (Sombre Reflet) qui signe aussi la couverture choisie pour cette édition française, les suivants (du #41 au #43 puis le #45) du tandem Snyder-Capullo offrent un renouveau faussement polémique. Tout d’abord, Bruce Wayne écarté de son rôle de justicier a déjà été vu, aussi bien dans le run de Morrison (lorsque Batman était « mort » et remplacé par Dick Grayson) mais également dans la saga Knightfall, où Jean-Paul Valley lui succédait le temps que le milliardaire se remette de sa blessure. Ce fameux « Azraël » évoluait d’ailleurs vers un costume de plus en plus robotique, comme ici et à l’instar de l’armure qu’endosse Batman dans The Dark Knight Returns de Frank Miller (et dans une moindre mesure dans Kingdom Come). Bref, rien de réellement novateur sur ce plan là ; seule l’amnésie de Wayne est « originale ». Plus anecdotique : ce principe de relève (comme le titre du livre) se rapproche de la vision de Christopher Nolan dans son film The Dark Knight Rises, qui concluait sa trilogie.

Par ailleurs, l’idée que Batman soit financé (et « contrôlé ») par une organisation rappelle à nouveau Morrison avec Batman Incorporated (la notion de contrôle en moins, évidemment). Finalement, outre le look d’une armure tourné vers les « mechas » (issus des animes et mangas, donc de la culture japonaise) et plutôt calqué sur un lapin qu’une chauve-souris, c’est surtout que Gordon soit affilié à cette position qui est surprenant. C’est éventuellement réprobateur : le policier, quarante-six ans dans la série, suit un entraînement intensif, se rase le crâne, enchaîne les vannes et les punchlines… En somme, ce Gordon 2.0 devient « cool » et totalement différent du personnage classique. C’est ce parti pris, trahison suprême ou intéressante initiative, qui mérite un débat. Dans l’évolution du travail de Scott Snyder, ça ne choque pas tant que cela mais pour un respect de cohérence, il aurait été plus judicieux de choisir un autre protagoniste pour incarner cette mouture. Pourquoi pas Harper Row, alias Bluebird ? Une jeune fille démunie et un brin punk : une image totalement contrastée avec celle de Bruce Wayne. Introduite dès le début de la série et occupant une place de plus en plus importante (notamment dans Batman Eternal), cela aurait été un choix certainement plus judicieux (mais toujours délicat par rapport au reste).

Bruce Wayne Gordon New Batman

Scott Snyder, très lucide, a anticipé les critiques négatives (une fois de plus) en établissant plusieurs mises en abîme dans sa bande dessinée pour montrer à son lectorat qu’il a bien conscience du traitement totalement hors-norme qu’il fait subir à Batman. Ainsi, l’on découvre en dessin deux enfants qui tiennent chacun une figurine du Chevalier Noir : l’un a celle du Batman « classique », l’autre celle du nouveau (c’est à dire de l’armure/du robot).

« Tu peux raconter ce que tu veux, mais Batman, c’est celui-ci. C’est lui, le vrai.
Ton machin là ? Même s’il a toute une collec’ de jouets assortis, c’est pas Batman.
Et puis, sérieux, il a même pas de Batmobile ! »

Même chose plus loin, avec Gordon qui explique que sa combinaison hight-tech, ressemblant plus à un lapin qu’à une chauve-souris, n’est pas non plus ce qu’est censée représenter le Chevalier Noir. Sans parler de la Batmobile devenue un énorme camion blindé…

« Parce que pour moi, non, hein, c’est pas Batman, ça. […]
On dirait… Un Bat-Lapin. Un Robot-Bat-Lapin ? »
[Gordon lorsqu’il découvre sa future armure.]

Batman La Releve Figurines

À côté de cette version plus ou moins novatrice de Batman, le lecteur découvre un ennemi végétal, créature hybride particulièrement menaçante, encore un peu mystérieuse. Poison Ivy aurait-elle été plus appropriée ? Très certainement. Elle aurait gagée aussi à parfaire un angle « réaliste » plausible qui était sensiblement instauré depuis le premier tome. Le Caped Crusader affronte en plus d’autre étrangetés, monstres organiques et/ou composés d’énergie (!). Ces combats ne transportent pas vraiment le lecteur (d’autant plus qu’on ne comprend pas spécialement leurs enjeux), ils servent surtout à se familiariser avec Gordon/Batman.

Les quatre chapitres de Snyder/Capullo sont encore trop « maigres » pour plonger avec fascination dans ce nouvel arc. Comme pour La Cour/Nuit des Hiboux et L’An Zéro, Snyder préfère étaler (à raison) son histoire sur l’équivalent de deux volumes. Ce n’est pas plus mal car ses « one-shot » (Le Deuil de la Famille et Mascarade) se lisent trop rapidement, confèrent un sentiment de bâclage voire de chapitres expéditifs. Il faudra donc attendre la suite (et fin) de cette relève pour construire un avis définitif, aussi bien sur ce segment que sur son travail global sur la série.

Comme toujours, côté graphique, le triptyque de choc excelle : Greg Capullo et son trait fin, détaillé et fluide, encré par Danny Miki puis colorisé avec brio par Fco Plascencia. Ce dernier procure, depuis L’An Zéro, un rendu visuel parfois « psychédélique », avec de nombreuses couleurs vives : en résultent d’agréables planches. Pour la partie scénaristique, cela devient une habitude : Snyder enchaîne bonnes et mauvaises idées et citent beaucoup ses anciennes et annexes productions (agréable pour le fin connaisseur, déstabilisant pour le néophyte). Par exemple le jeune Duke aperçu enfant dans L’An Zéro est ici adolescent et les connexions avec Batman Eternal et Mascarade sont nombreuses. Mais on navigue entre flashbacks et flashforwards avec une étonnante fluidité (les prémices du nouveau Batman, l’acceptation puis le changement de Gordon, ses affrontements, etc.).

Batman Gordon Suit Costume

Batman Annual #4, Maison de Fous, clôt l’ouvrage. Écrit par James Tynion IV (fidèle compagnon de plume de Snyder, comme le #3 publié dans Mascarade), on y suit Bruce Wayne (qui ignore toujours son ancienne double-identité), sa compagne Julie, mademoiselle Powers (à la tête de la compagnie éponyme qui a recruté Gordon en nouveau Batman) et Alfred dans le manoir familial (qui était devenu provisoirement le lieu d’hébergements des fous de l’asile d’Arkham, suite à son effondrement dans Batman Eternal). Le petit groupe sera confronté à l’Homme-Mystère, Mister Freeze et Gueule d’Argile. Un bon complément, dessiné par Roge Antonio, qui poursuit le statu quo inédit du lieu. La Relève est donc à découvrir, principalement pour son originalité (qui divisera, comme toujours), mais il est nécessaire de prévoir l’achat de la suite, faute de ne pas être totalement satisfait cette fois-ci.

Batman Releve

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 27 mai 2016.
Scénario : Scott Snyder, Brian Azzarello (Un cas comme un autre) et James Tynion IV (Maison de fous)
Dessin : Greg Capullo, Jock (Un cas comme un autre) et Roge Antonio (Maison de fous)
Encrage : Danny Miki
Couleur : Fco Plascencia, Lee Loughridge (Un cas comme un autre) et Dave McCaig (Maison de fous)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky

Contient : Batman #41-45 and Free Comic Book Day 2015: DC Comics Divergence #1 + Batman Annual #4

Batman Jock

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Batman – Tome 07 : Mascarade

Mister Bloom