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Batman Arkham – Poison Ivy

Pamela Isley, alias Poison Ivy est à l’honneur dans le deuxième opus de la collection Batman Arkham ! La célèbre empoisonneuse (ou éco-terroriste selon les périodes éditoriales) est au centre de onze récits (ainsi qu’une double page et des « fiches signalétiques »), majoritairement issus des années 1990 et 2000 (à l’exception de sa première apparition dans un épisode de 1966), incluant un très long chapitre de soixante-dix pages environ (L’ombre d’un doute). De quoi offrir un bel éventail d’histoires pour cette antagoniste charismatique trop souvent reléguée au second plan. La sélection propose du beau monde côté artistes avec quelques scénaristes connus, comme Neil Gaiman et Paul Dini, mais aussi des dessinateurs de renom comme Guillem March (Catwoman) et Stjepan Šejić (Harleen).

Prenez garde à Poison Ivy !Batman #181 (1966)
Scénario : Robert Kanigher | Dessin : Sheldon Moldoff

Une mystérieuse nouvelle ennemie apparaît à Gotham : Poison Ivy ! Séduisant tous les hommes et usant de produits chimiques pour aveugler ses victimes, elle partage un double objectif. D’un côté, elle veut devenir la criminelle numéro de la ville, pour cela elle doit prendre la place des trois femmes les plus belles et dangereuses du moment : Libellule, Aranéide et Halisidote. D’un autre côté, elle veut « simplement » partager sa vie avec un homme la méritant : elle hésite entre Batman et… Bruce Wayne !

Personnage immédiatement charismatique, Poison Ivy a plus ou moins « mal vieilli » en relisant sa première apparition. Pour coller à l’époque, la bande dessinée est très bavarde, justifiant chaque action de tous les protagonistes, aussi bien en bulle de narration qu’en paroles et dialogues explicites – ce qui est toujours un peu pénible mais conserve tout de même un certain charme. Le propos un brin sexiste fait un peu tâche aujourd’hui… mais les dessins sauvent l’ensemble et puis, c’est historique, c’est la première fois qu’on voit Ivy ! Encore mal définie, il n’est pas question de manipuler la flore pour l’Empoisonneuse – qui mettra des décennies avant d’être entièrement caractérisée, cf. conclusion générale en fin de critique – mais son look « chlorophylle » est déjà présent. On apprécie l’effort de langage soutenu habilement traduit, délicieusement vintage… L’histoire, quant à elle, n’est pas très passionnante mais divertit ; c’est déjà ça.

 

PavaneSecret Origins V2 #36 (1989)
Scénario : Neil Gaiman | Dessin : Mark Buckingham

Un inspecteur doit interroger Poison Ivy, enfermée en prison. Objectif : comprendre qui est l’Empoisonneuse, quelle est sa véritable identité, ses missions, etc. Tous les rapports d’enquête (FBI, CIA, GCPD…) ont des informations contradictoires. Mais l’homme va-t-il résister aux charmes d’Ivy ?

Nettement plus moderne (forcément vu l’année de publication), on se surprend à « suivre » Ivy dans ses récits : sont-ils fictifs ? réels ? exagérés ? Difficile de savoir et c’est ce qui donne un certain charme à cette petite bande dessinée qui tente élégamment de caractérisée Pamela, en proie à une certaine folie. Graphiquement, on n’a pas forcément l’impression de lire un comic book mais presque une œuvre indépendante, on ne croise d’ailleurs aucun super-héros, ni Batman et Robin (seulement le temps de deux ou trois cases en flash-back qui fait écho au segment précédent) ni Green Lantern qui est en couverture avec Ivy pourtant (la première partie de ce Secret Origins #36 lui était consacrée). Bref une seconde entrée en matière efficace.

Effet de SerreLegends of the Dark Knight #42-43 (1993)
Scénario : John Francis Moore | Dessin : P. Craig Russell

Un homme se suicide lors d’une soirée de charité où Bruce Wayne est présent. En enquêtant sur les raisons qui ont poussé la victime à se donner la mort, Batman comprend que Poison Ivy est probablement derrière cet acte. Pourtant, Pamela Isley se déclarait guérie et, malgré, son ancienne idylle avec le Chevalier Noir, elle est peut-être elle aussi manipulée…

Deux chapitres plutôt bien écrits et dessinés servent une histoire un brin convenu, dont les prénoms franco-français de certains personnages (Dominique, Victor…) sonnent un peu « faux » mais on apprécie énormément l’emprise d’Ivy sur Batman, tout en finesse, ajoutant des nuances d’empathie envers l’Empoisonneuse, ou plutôt l’Ensorceleuse, fragile et un peu perdue elle aussi. On regrette juste qu’elle reste en costume civil tout au long des épisodes (à de rares exceptions près sur la fin). Sa relation avec Batman et les tourments de ce derniers sont la force de ce récit, qui prennent le dessus sur les quelques clichés ambulants liés au côté séduction féminine/emprise masculine.

Année UnBatman : Shadow of the Bat Annual #3 (1995)
Scénario : Alan Grant | Dessin : Brian Apthorp

Depuis un an, Bruce Wayne arpente les rues de Gotham City la nuit en tant que Batman. Il commence à bâtir une réputation de justicier dans la ville. Sa route croise celle de Poison Ivy, envoûtante jeune femme à laquelle le milliardaire n’est pas insensible. Qui est-elle ? Comment les hommes tombent-ils, littéralement, sous son charme ?

Probablement LE titre le plus intéressant (jusqu’ici) qui alterne habilement les premiers pas du Chevalier Noir et ceux de l’Empoisonneuse, il manque encore « l’origine de ses pouvoirs », rapidement esquissée le temps d’une ou deux cases mais on la voit (enfin !) en pleine capacité de contrôler les plantes et d’injecter du poison (des champignons poussent sur ses victimes). L’ensemble est brillamment dessinée, explosant parfois en pleine page ou double pages (dont une verticale, cf. illustration en fin de la critique) quelques séquences d’action ou d’intimité. Clairement un titre important qui n’a pas pris une ride ! On apprécie aussi l’humour d’Alfred, l’enthousiasme d’un Bruce Wayne pas encore abîmé ou lassé et quelques allusions sympathiques à Batman, la série animée ou d’autres clins d’œil à la mythologie d’Ivy, comme le trio d’ennemies féminines de sa première apparition réincarné ici en groupe de rock.

La loi de la jungleBatman : Poison Ivy #1 (1997)
Scénario : John Francis Moore | Dessin : Brian Apthorp

Réfugiée sur une île avec la faune et la flore, Poison Ivy jure de se venger quand des mercenaires incendient la nature… À Gotham, Bruce échange avec un de ses amis entrepreneurs créateur de parfum…

Un récit assez long comportant les qualités et défauts de son époque. La proposition graphique peine à satisfaire, faute à une colorisation numérique semi-réussie et des traits assez quelconque. Le titre est très convenu et prévisible – ça fonctionne rarement un « nouveau collègue » de Wayne… – , néanmoins il apporte une évolution non négligeable pour Ivy (sexualisée comme jamais ici) : on se prend d’empathie pour elle puisque ses desseins ne sont pas foncièrement « mauvais », Batman lui-même échange sur le sujet avec sa rivale. Une parenthèse avec Killer Croc, lui aussi sensible à la verdure, se révèle intelligente. L’Empoisonneuse amorce le tournant qui la nuancera davantage que les sempiternelles crimes pour se faire de l’argent, l’approche écologique commence ici. Un chapitre important donc, malgré ses défauts.


Fruit de la PassionThe Batman Chronicles #14 (1997)
Scénario : Andrew Helfer | Dessin : Cully Hamner

Enfermée à Arkham, Ivy conçoit d’étranges créatures mi-animales, mi-florales : des petits rongeurs ressemblant fortement à des plantes… Un des gardiens de l’asile décide d’en offrir à sa fille.

Sans aucune doute l’épisode le moins passionnant, très court (neuf pages) aux dessins un peu « brouillon » et à l’histoire vite expédiée voire confuse… On peut clairement faire l’impasse dessus même si les fans d’Ivy (qui sont là pour lire tout ce qui tourne autour d’elle) seront peut-être satisfaits.

Le PariBatman : Gotham Knights #14 (2001)
Scénario : Paul Dini | Dessin : Ronnie Del Carmen

Enfermées à Arkham, Harley et Poison Ivy se lancent un pari amusement mais un peu risqué : l’empoisonneuse estime que chaque homme du pénitencier peut tomber sous son charme et l’embrasser !

On replonge dans l’univers du dessin animé de Batman puisque Paul Dine signe le scénario, Bruce Timm l’illustration de couverture – les dessins de la bande dessinée sont assurées par Ronnie Del Carmen, qui s’efforce d’approcher du style de Timm avec une certaine réussite. Initialement, ce court récit (huit pages seulement) est paru en noir et blanc dans Batman Black & White mais a été mis en couleur pour l’occasion (on ignore par qui en revanche). L’histoire se déroule quand Harley est encore férocement amoureuse de son poussin. Pour cause, le titre est sorti en avril 2001, bien loin de l’émancipation actuelle de l’ancienne docteur… mais l’histoire est autant centrée sur elle qu’Ivy qui trouve ici une amorce humoristique très bienvenue. À noter qu’Urban avait déjà publié ce segment dans un hors-série de Batman Univers consacré à Harley Quinn.

Entre l’arbre et l’écorceBatman : Gotham Knights #15 (2001)
Scénario : Devin K. Grayson | Dessin : Roger Robinson

Poison Ivy contrôle plusieurs personnes présentes lors d’une soirée caritative visant à préserver les forêts. Parmi les invités : le père de Timothy Drake et sa nouvelle compagne. Batman et Robin arrivent sur les lieux…

Autant tourné vers le troisième Robin – encore à ses débuts visiblement même si le personnage existait depuis une douzaine d’années – que sur l’Empoisonneuse, on retrouve ce qui fonctionne « bien » : Ivy y apparaît radical dans son combat écologique (elle n’hésite pas à tuer) mais ce qu’elle tente de sauver est tout à fait respectable. Son échange avec un Robin jeune mais déjà mature conclut bien cet épisode, visuellement très agréable avec quelques découpages bien sentis et des teintes émeraudes efficaces.

L’ombre d’un douteBatman/Poison Ivy : Cast Shadows #1 (2004)
Scénario : Ann Nocenti | Dessin : John Van Fleet

Tandis qu’Ivy tente une guérison à Arkham, un riche homme d’affaires est en train de faire construire le plus haut gratte-ciel de Gotham City. De quoi masquer le soleil et la lumière… si précieux pour les citoyens et bien sûr pour Pamela.

Épisode très long (près de soixante dix pages), volubile (inutilement au début) mais très prenant, doublé d’une proposition graphique très séduisante et une lisibilité de l’ensemble très « cinématographique ». L’histoire est un peu convenue de prime abord mais bénéficie du capital sympathie d’Isley/Ivy puis de sa relation avec Batman : le duo est efficace et sert le récit avec une certaine pointe de mélancolie (une fois de plus, on comprend les intentions de l’Empoisonneuse, son combat est louable). Les teintes sépias tout le long confèrent une atmosphère anxiogène qui épouse à merveille la fiction, épique quand elle se lâche dans des scènes d’exposition ou d’action, magistralement servie à la fois par des décors proche du photo-réalisme et de la colorisation (a priori effectuée par le dessinateur Van Fleet même si ce n’est pas confirmé). Seuls quelques visages aux traits anguleux et gras cassent un peu « l’ambiance » mais l’identité visuelle de l’ensemble reste un régal.

DéfloréeJoker’s Asylum : Poison Ivy #1 (2008)
Scénario : J. T. Krul| Dessin : Guillem March

Depuis Arkham, le Joker conte une histoire, intitulée Déflorée, revenant sur Poison Ivy : ses origines et son combat actuel.

Rien de neuf sous le soleil de Gotham ici, un condensé de ce qu’on connaît déjà sur Ivy servi par les dessins de Guillem March (la série Catwoman (Renaissance)), donc avec forcément plein de belles jeunes femmes – même si on a connu l’artiste plus inspiré dans le même registre –, les amateurs de jolies courbes seront séduits, les autres y verront un énième sexisme maladroit qui s’était pourtant éloigné de la caractérisation du personnage (est-on obligé de dessiner Pamela/Ivy nue quasiment tout au long de la bande dessinée ?). Reste quelques échanges amusants et un Batman moins habile que d’habitude.

La justicière verteSecret Origins V3 #10 (2015)
Scénario : Christy Marx | Dessin : Stjepan Šejić

Pamela Isley rend visite à une cultivatrice de maïs, voisine malgré elle d’une entreprise versant des produits nocifs sur les récoltes…

Encore une fois un récit « origine » sur Ivy, il y en a clairement un peu trop dans l’ouvrage (on y reviendra en conclusion). Néanmoins, il permet d’apprécier le superbe style de Stjepan Šejić, qu’on retrouvera quelques années plus tard sur le titre Harleen (qu’on recommande), dans lequel intervenait déjà Ivy avec ce nouveau look, encore plus abouti – il est étonnant de ne pas avoir inclut ce segment dans Harleen justement, peut-être parce que le dessinateur-auteur avait prévu toute une histoire sur Ivy avant de l’abandonner…

Les origines de Poison IvyCountdown #37 (2007)
Scénario : Scott Beatty | Dessin : Stéphane Roux

Une ultime double page sur… les origines et l’histoire de Poison Ivy, décidément ! L’intérêt se situe dans les dessins du Français Stéphane Roux et des sagas essentielles conseillées pour explorer d’autres récits sur l’Empoisonneuse (presque identiques entre la VO et la VF). Les archives de la Suicide Squad (vol. 3), Batman – No Man’s Land puis New Gotham, Gotham Girls et Harley & Ivy sont ainsi cités (Paul Dini Présente Batman – Tome 1 également mais en mention par rapport à une connexion textuelle), tous disponibles chez Urban Comics.

Deux « fiches signalétiques » concluent l’ouvrage, chacune composée d’un dessin d’un long texte biographique.

Conclusion générale :

L’avant-propos d’Urban Comics retrace le parcours éditorial d’une figure féminine mal définie durant des années. Créée tardivement (juin 1966, au moment de la diffusion de la série TV à succès), Poison Ivy est assimilée à une séductrice fatale, intelligente et armée d’un « stimulateur de plantes ». C’est durant les années 1980 qu’elle obtient l’identité de Pamela Lillian Isley, dotée de pouvoirs (« phéromones agressives et immunité totale ») avant d’être enfin « réellement » caractérisée dans Batman, la série animée, soit dans les années 1990.

L’approche éco-terroriste misanthrope influence les auteurs de comics tout en nuançant la personnalité d’Ivy : elle aide et sauve certains habitants de Gotham (on pense à la saga No Man’s Land par exemple) ou rejoint Harley Quinn et Catwoman dans diverses aventures. Elle noue une relation tantôt amicale, tantôt amoureuse avec l’ancienne compagne du Joker (on recommande d’ailleurs la série d’animation Harley Quinn pour l’efficacité du duo Ivy/Quinn). Uma Thurman l’a interprétée dans Batman & Robin en 1997 – en allumeuse ridicule.

L’Empoisonneuse mériterait aussi bien une nouvelle adaptation moderne au cinéma (dans une des suites de The Batman ?) qu’une histoire en comics qui « ferait date ». En effet, le combat radical écologique (et féministe) d’Ivy est un puissant écho à l’actualité, on pourrait aisément s’y projeter. Le personnage serait légitime d’avoir ces honneurs et serait redoutablement plausible et fascinant avec cette approche réaliste, surfant sur les enjeux de notre monde moderne et en adéquation avec notre temps. Qui s’y collera ?

À l’instar de Selina Kyle/Catwoman, Pamela Isley/Poison Ivy est donc souvent croquée comme le cliché de « la femme fatale », une séductrice mortelle. L’évolution du personnage est en ce sens passionnante. Subsiste une frustration : ce qu’il s’est déroulé avec le Dr. Woodrue, responsable (tour à tour) de sa peau verdâtre, de son contrôle de la flore, de son immunité au poison tout en pouvant en prodiguer elle-même, etc. Cet évènement est relaté uniquement lors d’une ou deux cases en flash-back sans que l’on voit (et donc sache) vraiment ce qu’il s’est produit…

Par rapport au contenu VO, Urban Comics fait l’impasse sur deux épisodes de 1978, A Kiss of Death Times Three et A Poison of the Heart (World’s Finest Comics #251-252) ainsi qu’un de 1981, A Sweet Kiss of Poison (Batman #1981). Idem pour deux segments plus récents, un sans titre issu de Gotham City Sirens (#8 en 2010) et l’évident The Green Kingdom (Detective Comics #23.1 en 2013, déjà publié en kiosque). Un choix étonnant donc mais qui permet d’être remplacé par cinq autres titres (toute la seconde moitié de l’ouvrage presque) qui sont clairement dans le haut du panier.

En synthèse et sans surprise, Batman Arkham – Poison Ivy est un incontournable pour les amoureux de l’Empoisonneuse. On aimerait encore d’autres titres, plus longs et aboutis, dans d’autres collections (seul un hors-série de l’époque kiosque lui fut consacré). Pour ceux qui n’accrochent pas plus que ça à cette ennemie, il n’est évidemment pas utile de lire cet ouvrage, d’autant qu’on y trouve peu le Chevalier Noir.

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 3 décembre 2021.

Scénarios et dessins : collectif (voir critique)
Traduction : Thomas Davier, Xavier Hanart et Jérôme Wicky
Lettrage : Moscow Eye et Makma

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Page de la collection Batman Arkham sur le site.

 

 

 

Batman Saga Hors-Série #05 / Villains Month

Batman Vilains MonthComme expliqué dans cet article récapitulatif, seize ennemis de Batman ont eu droit à un chapitre spécial, la plupart se situant entre la fin de La Guerre des Ligues (Trinity War) et juste après le premier chapitre de Forever Evil (dans lequel Le Syndicat du Crime libère tous les détenus des prisonniers et asiles, et Ultraman déplace la lune devant le soleil, plongeant le monde dans l’obscurité permanente). À ce moment là Batman a disparu et ses ennemis sont en liberté et déambulent dans Gotham, où règnent l’anarchie, le chaos et la peur.

Rapide retour sur le cinquième hors-série de Batman Saga qui proposait six histoires, ainsi que plusieurs autres, publiées dans d’autres magazines ou uniquement disponibles en version originale (voir plus bas).

Batman Saga HS5 Double FaceBatman & Robin #23.1 : Double-Face dans : un conte à deux visages
L’Épouvantail propose à Double-Face d’intégrer La Société Secrète des Super-Vilains. Ce dernier accepte seulement s’il règle à sa façon, donc avec sa pièce, les sentences et meurtres prochains. Il retourne au tribunal et tue la plupart de ceux qui se dressent sur son passage.
► Au top niveau dessin mais histoire un peu étrange, il n’y a pas de réel but ou de motivations compréhensibles. Néanmoins cela permet de montrer toute la folie de Double-Face.
■ Scénario : Peter J. Tomasi / Dessin : Guillem March / Couleur : Tomey Morey

Batman Saga HS5 Killer CrocBatman & Robin #23.4 : Killer Croc dans : du sang dans l’eau
Une équipe de police parcourt les égouts de Gotham City. Killer Croc leur a demandé de venir, on découvre par ailleurs plusieurs pans de son passé. L’homme-reptile est également à la tête d’un vaste réseau sous-terrain.
► Un des rares récits à pointer l’aspect humain de Killer Croc, à travers sa jeunesse, son évolution et son rôle actuel. Au top graphiquement et très agréable à lire. Belle découverte !
■ Scénario : Tim Seeley / Dessin : Francis Portela / Couleur : Tomey Morey

Batman Saga HS5 Poison Ivy

Detective Comics #23.1 : Poison Ivy dans : le royaume vert
La femme fatale arpente les rues de Gotham City, emplie de chaos, tout en défendant des victimes d’hommes violents, ce qui lui rappelle son enfance avec son père. On découvre également son premier entretien avec Bruce Wayne.
► Les flash-backs sont magnifiques, à la limite du conte pour enfant au niveau des dessins ! Le reste est plutôt convenu et déjà-vu mais se lit bien.
■ Scénario : Derek Fridolfs / Dessin : Javier Pina / Couleur : John Kalisz

Batman Saga HS5 Man BatDetective Comics #23.4 : Man-Bat dans : descente
Kirk Langstrom découvre que sa femme Francine utilise son sérum qui le transforme en chauve-souris géante. Il va tenter de la stopper, quitte à lui-même sombrer à nouveau dans la folie…
► Une histoire qui s’inscrit dans la suite de Batman Incorporated (Talia al Ghul avait conçu son armée de Man-Bat) et de Detective Comics (Batman Saga #23 et #24 avec Le Pingouin et Francine). La descente aux enfers d’un homme. Peut-être moins accrocheur si on ne connaît pas les autres récits.
■ Scénario : Frank Tieri / Dessin : Scot Eaton / Couleur : Jeromy Cox

Batman Saga HS5 Gueule d'ArgileBatman : Dark Knight #23.1 : Gueule d’Argile dans : qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Gueule d’Argile sait que son caractère impulsif est un gros défaut. Mais il ne peut s’empêcher de tuer ceux qui le vexent. Il va alors tenter de faire des efforts pour intégrer Le Syndicat du Crime en prenant une initiative.
► Montré comme une grosse brute, Gueule d’Argile ne brille pas particulièrement par son charisme ou son intelligence. Le récit n’a ici d’intérêt que pour sa brève connexion avec Le Syndicat du Crime, et donc les prémices de Forever Evil.
■ Scénario : John Layman / Dessin : Cliff Richards / Couleur : Matt Yackey

Batman Saga HS5 SphinxBatman #23.2 : Le Sphinx dans : solitaire
Edward Nygma infiltre les Entreprises Wayne, profitant du chaos régnant dans la ville, afin d’assouvir une vieille vengeance de l’époque où il était enfermé à l’Asile d’Arkham.
Joli écho à L’An Zéro, cette courte histoire a des planches très soignées. Comme d’habitude, les devinettes sont présentes et Le Sphinx est bel et bien un ennemi à ne pas prendre à la légère, même s’il ne faut pas chercher une complexité ici.
■ Scénario : Ray Fawkes (Histoire avec Scott Snyder) / Dessin : Jeremy Haun / Couleur : John Raush

Un magazine plutôt inégal donc, côtoyant du très bon (Killer Croc) et du moins bon (Gueule d’Argile). On ne sait pas pourquoi Batman a disparu et on sent bien que ces courtes histoires sont intercalées entre d’autres pans narratifs beaucoup plus importants. Il est donc conseillé de tout lire (La Guerre des Ligues puis Forever Evil) pour mieux apprécier ce hors-saga. Par ailleurs, selon les coups de cœur pour les ennemis du Dark Knight les avis peuvent varier.

– BONUS 1 –

• À lire dans Justice League Saga #08

Batman DeadshotJustice League of America #7.1 : Deadshot dans : Tu pointes et tu tires
Deadshot est contacté pour une mission : tuer quelqu’un à Gotham City. Parallèlement il se rappelle son enfance dans la même ville. La mort de sa famille et ses débuts en tant que tueur à gages.
Cet antagoniste du Dark Knight (à découvrir aussi dans La Cible de Deadshot) n’a de rapport avec lui que la ville (Gotham)/ Ce chapitre est à suivre directement avec celui d’Harley Quinn. Les dessins de la période passé sont largement mieux que ceux du présent et l’histoire retrace de nouvelles origines pour cet ennemi emblématique.
■ Scénario : Matt Kindt / Dessin : Sami Basri & Carmen Carnero / Couleur : Matt Milla & Jeromy Cox

Batman Harley QuinnDetective Comics #23.2 : Harley Quinn dans : Harley Couine
Au-dessus de Gotham, Harley prépare une opération secrète. Elle se rémémore son enfance puis ses premiers pas dans l’étude de la psychiatrie. Son arrivée à Arkham et sa lente descente vers la folie, tout en ayant conscience de garder une part de rationalité en elle.
Brèves origines de l’assistante démoniaque du Joker. Extrêmement plaisant à lire ! L’oscillement entre raison et folie est bien mis en avant, ainsi que la « conception » de son look. Le titre original était Harley lives (vit), moins drôle peut-être mais plus élégant que celui retenu, surtout avec le texte de la planche finale jouant l’ambigüité entre une arme et le sexe (Tire-moi !).
■ Scénario : Matt Kindt / Dessin : Neil Googe / Couleur : Will Quintana

Ces deux histoires servent d’introduction à la série Suicide Squad, dont le chapitre #24 commence dans Justice League Saga #09. Une équipe dirigée par Amanda Waller (qui dirige également La Ligue de Justice d’Amérique) et composée notamment de Deadshot et Harley Quinn, deux ennemis du Chevalier Noir. La suite de la série montrera leur point de vue pendant Forever Evil.

• À lire dans Forever Evil #01

Batman epouvantailDetective Comics #23.3 : L’Épouvantail dans : La Cité de la Peur
L’Épouvantail arpente les quartiers de Gotham City, ceux-ci sont plongés dans le noir et le chaos, Batman ayant déserté à priori la ville. La ville a été divisée en plusieurs territoires géré par un ancien interné d’Arkham, une idée du nouveau maire : Le Pingouin. Ainsi, le professeur Crane va croiser tour à tout mister Freeze, Le Sphinx (ayant pris résidence dans la bibliothèque, comme vu dans son propre récit), Poison Ivy (idem avec son nouveau territoire), Killer Croc, etc. Il propose à chacun d’eux de rejoindre La Société Secrète des Super-Vilains et prévient que le pénitencier de Blackgate a désormais ses portes ouvertes aussi et que Bane pourrait être un problème…
Sans aucun doute le meilleur chapitre de toute cette thématique. Répondant pertinemment aux autres par des échos subtiles (à Double-Face ou Le Pingouin) ou directement par les rencontres. L’atmosphère est glauque et le rendu graphique extrêmement bien soignée.
■ Scénario : Peter J. Tomasi / Dessin : Szymon Kudranski / Couleur : John Kalish
Batman BaneBatman #23.4 : Bane dans : Sombre Destin
À Santa Prisca, Bane tue plusieurs personnes avant d’entreprendre un voyage pour Gotham City. Ses contacts alliés ont libéré deux mille prisonniers de Blackgate et il déverse son venin à ses propres soldats. Il sait que les habitants n’ont plus de protecteurs et que la ville est désormais aux mains des fous d’Arkham. Ceux qu’il devra donc… combattre !
Les références à Knightfall sont nombreuses, le dessinateur de l’époque, Graham Nolan, rempile d’ailleurs pour l’occasion, ce qui est dommage, rien d’extra-ordinaire dans les dessins. Le récit est en revanche très alléchant sur ce qui se prépare.
■ Scénario : Peter J. Tomasi / Dessin : Graham Nolan / Couleur : John Kalish

Ces deux histoires servent d’introduction à la série Arkham War, ils ne sont pas du tout indépendants, à l’inverse des autres qui l’étaient plus ou moins. On comprend donc qu’il va y avoir d’un côté les prisonniers de Blackgate, avec Bane à leur tête, face aux anciens fous de l’Asile d’Arkham, qui règnent désormais sur Gotham City et dont l’Épouvantail est un peu l’apôtre de ses ex-compagnons de cellule. Un projet et une idée très… excitants !

• À lire dans Joker Anthologie

Batman JokerBatman #23.1 : Le Joker dans : l’Heure des Singeries
Le Joker capture un bébé gorille dans un zoo et va l’élever avec l’éducation qu’il aurait aimé avoir reçu. Lui qui n’a connu que la torture de sa tante…
Aucun rapport avec La Guerre des Ligues ou Forever Evil pour cette histoire consacré au Joker. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est publiée dans son recueil anthologique. Les planches du passé du Joker (qui peuvent tout à fait être crédibles en tant que « biographie ») sont sublimes. Celles du présent un peu moins. Mais surtout, cette étrange histoire de relation avec le singe est trop étrange pour qu’on y croit… Il y avait matière à renouer avec une facette d’humanité du Joker à travers un animal par contre, dommage.
■ Scénario : Andy Kubert / Dessin : Andy Clarke

– BONUS 2 –

Les publications de six chapitres (consacrés au Pingouin, à la Cour des Hiboux, à Ra’s al Ghul & La Ligue des Assassins, au Ventriloque, à Mister Freeze et à La Fille du Joker) ne seront à priori pas disponibles en France. Voici un bref résumé pour chacun d’entre eux.

Mise à jour 03.10.14 : le chapitre sur Mister Freeze sera publié dans le magazine Forever Evil #6, qui sortira le 14 novembre !

• Le Pingouin tue trois escrocs dans son Iceberg Casino et renoue ainsi avec ses anciennes habitudes. Il décide de reprendre le pouvoir sur Gotham City.
• La Cour des Hiboux jongle entre des récits passés dans Gotham avec l’emprise des Hiboux sur la ville et au présent, pendant Forever Evil, avec un père et sa fille, tous deux membres de la Cour qui se cachent. Cette histoire trouvera son dénouement dans la série Talon, inédite en France.
• Ra’s Al Ghul reçoit la visite d’un jeune homme lui proposant d’intégrer La Société Secrète des Super-Vilains. L’immortel refuse et commence un duel sur fond de sa vie, ses origines et bien sûr les quelques évènements survenus dans Batman Incorporated. Cette histoire continue dans la série Red Hood & the Outlaws, inédite en France sauf quelques épisodes publiés dans Batman Saga parfois.
• Le Ventriloque, ou plutôt Shauna la ventriloque et Ferdie son étrange pantin propose un spectacle à Gotham, dans un des rares lieux avec de l’électricité. Confus et très étrange, ce chapitre se poursuit dans la série Batgirl, disponible dans Batman Saga tous les mois.
• Mister Freeze profite du chaos régnant à Gotham pour régler de vieux comptes avec un ancien docteur d’Arkham. Son passé et ses motivations sont également évoqués, faisant écho au récit Batman : Annual #1 – Premières Neiges, publié dans Batman Saga #10.
• La Fille de Joker ne l’est pas vraiment, elle a juste récupéré son fameux masque de visage (voir Le Deuil de la Famille) et l’a endossé. Ancienne adolescente aux goûts morbides, elle sombre davantage dans la folie avec ce visage. Elle trouve refuge dans une grotte et va essayer de se l’approprier car de nombreux habitants sont descendus y vivre vu le chaos dans Gotham. Malheureusement il y a une hiérarchie machiste qui y règne. Cette « Fille du Joker » reviendra dans le chapitre #24 de la série Catwoman.

– CONCLUSION –

Seize histoires inégales, se déroulant plus ou moins à Gotham City pendant que Batman n’y est pas et que l’anarchie est le maître mot. Il aurait été bien d’avoir un chapitre d’introduction (#0) pour expliquer cet état des lieux et faire croiser plus intelligemment certains personnages. On comprend en filigrane que Le Pingouin est devenu le maire et a divisé la ville en zones attribuées à chaque ancien aliéné d’Arkham. À moins que ce soit plus explicite dans la série Forever Evil, il est dommage de ne pas avoir montré cela (dans un hypothétique chapitre d’introduction justement). Chaque chapitre permet toutefois de retracer un peu les origines de son personnage, notamment pour les moins connus.

Ces pièces d’un grand puzzle issu de Gotham City, et d’une manière plus étendue de l’univers DC Comics, s’emboîtent plus ou moins efficacement. Le côté trop indépendant de chacune des histoires est à la fois leur force et leur atout mais vu l’ampleur de l’opération il aurait peut-être été plus intéressant de concevoir un fil narratif axé davantage sur la ville et son contrôle par zone. Ce qui a été admirablement bien fait dans L’Épouvantail et un peu dans d’autres histoires mais l’ensemble est toutefois un peu bancal. Saluons l’initiative, plutôt inédite et risquée, et continuons surtout la lecture vers Forever Evil et, pour les fans de Batman surtout : Arkham War !

Nature Humaine

NH00 [Histoire]
D’anciens enfants « élevés » par Poison Ivy deviennent violents, tueurs et/ou suicidaires. Culpabilisant et cherchant à comprendre pourquoi, L’Empoisonneuse enquête…

Silence tombe amoureux d’elle à ce moment là, elle lui explique que c’est un de ses envoûtements mais il jure que non et peut le prouver.

Énervée, déprimée et frustrée, Poison Ivy s’interroge et se demande si elle ne veut pas redevenir « normale ». Pour cela, elle requiert l’aide de Bruce Wayne.

NH05

[Critique]
Courte série se situant après Vengeance mais pouvant se lire comme un one-shot, Nature humaine est un bel hommage à Poison Ivy. La femme fatale est rarement au centre d’une histoire, ici elle tient la première place et a le mérite d’être rendue encore plus humaine que d’habitude, au sens propre comme au figuré. Les dessins sont relativement beaux mais ce sont surtout les quelques flash-backs en aquarelle qui ajoutent une réelle plus-value au récit.

Hélas l’histoire n’est guère captivante. La romance avec Silence n’est pas très crédible, celle avec Bruce Wayne déjà plus « logique ». Même si l’ensemble se lit bien, on a beaucoup de mal à avoir de l’empathie pour l’ancienne botaniste. Le côté manipulation (en amont par le Sphinx dans Silence) puis par Silence lui-même dans l’histoire aurait dû être accentué. Ivy est à priori morte à la fin de Nature Humaine, mais elle reviendra ensuite (avant de « renaître » à nouveau dans le Relaunch DC de 2011).

NH04

[À Propos]
Publiée en France dans le magazine Batman #16 (Nature Humaine) jusqu’au Batman #20 (L’expérience) de septembre 2006 à janvier 2007 chez Panini Comics.

Titre original : Human Nature
Scénario : A. J. Lieberman
Dessin : Al Barrionuevo
Encrage : Bit
Couleurs : Brad Anderson
Lettrage : Christophe Semal
Traduction : Sophie Viévard
Titres des chapitres : Parts 1, 2, 3, 4 et 5 (id.)
Première publication originale dans Batman : Gotham Knights 61 à 65, de mars 2005 à juillet 2005

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