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Nightwing – Tome 04 : Sweet Home Chicago

Après les terribles évènements survenus dans Hécatombe, ce nouveau tome composé de six chapitres livre une histoire complète, plus ou moins indépendante et entièrement scénarisé par Kyle Higgins, et sans aucune doute l’un des meilleurs volumes de la série.

Nightwing 4 Home Sweet Chicago[Histoire]
Dick se rend à Chicago, où se cache apparemment Tony Zucco, l’homme qui a tué ses parents. Chicago est une ville où les justiciers ne sont pas très appréciés, tous ont d’ailleurs été tués il y a des années. L’ancien coéquipier de Batman emménage dans un appartement avec deux colocataires, dont Michael, un jeune photo-journaliste.

Avant de poursuivre plus en détails ses investigations sur Zucco, Nightwing doit affronter le Prankster, un homme masqué dont les victimes sont responsables, volontairement mais indirectement, de la mort de plusieurs personnes. Paradoxalement, Nightwing se voit obligé de lui demander son aide pour identifier l’origine d’un mail qui pourrait localiser Zucco…

Nightwing Tome 04[Critique — contient quelques révélations]
Voilà un excellent ouvrage à tout point de vue qui mérite clairement le détour. Tout d’abord ce Nightwing a un côté très « indépendant » puisque Gotham City n’apparaît pas, ni certains protagonistes classiques de l’univers de Batman. De quoi redonner un élan de fraîcheur pour la série. C’est ce qui est également fait grâce à de nombreux nouveaux personnages qui, logiquement, devraient continuer d’apparaître dans la série et d’évoluer. Notamment Michael, le colocataire, mais aussi le maire Wallace, le fameux Prankster et surtout le détective Morgan. Des individus secondaires, pourront aussi être de la partie. Bref il y a un côté nouveau départ plutôt plaisant.

Le cadre de la nouvelle ville ne change concrètement pas grand chose en terme d’utilisation graphique des lieux mais ce n’est pas problématique. Un des points forts du récit se situe dans son scénario et l’évolution intelligente de celui-ci. Kyle Higgins fournit un très bon travail. En effet, l’ennemi peut sembler quelconque au début avant de se révéler plus tard totalement fou et encore plus dangereux. De même pour Zucco, son évolution, peut-être convenue mais en même temps très logique par rapport à ce que l’on nous montre, détonne par rapport aux autres comics. Il y a une grande maturité dans ce récit, pas forcément surprenante ou originale certes, mais extrêmement plaisante. L’histoire amorce en subtilité d’autres éléments qui serviront pour la suite à priori. Ce côté maîtrisé est lui aussi pertinent. Par ailleurs, les dialogues entre Dick et ses interlocuteurs ne manquent pas d’humour et c’est ce côté amuseur, taquin (proche de Spider-Man, avec qui il partage le même goût pour les acrobaties) qui fait mouche !

Nightwing PranksterLes dessins des chapitres sont assurés par Brett Booth pour les trois premiers (#19-#21) puis par Will Conrad (#22-#24). La colorisation est effectuée par Andrew Dalhouse (Pete Pantazis pour le #24). Globalement l’ensemble reste très homogène et convaincant en terme de cohérence visuelle (la série Nightwing souffre de ce soucis : plusieurs dessinateurs interviennent dessus à tour de rôle pour de courtes périodes). Les deux artistes de ce tome offrent un très beau rendu, les planches sont belles, pleines de détails et avec parfois un découpage original et dynamique. C’est là encore un autre atout de Sweet Home Chicago : le rythme s’enchaîne graphiquement et scénaristiquement avec brio, pas de temps mort, pas de longueurs, une parfaite maîtrise de l’équilibre idéale pour une bande dessinée de ce genre. Seul regret : certains visages et corps peints par Dalhouse avec son petit côté trois dimensions.

Cela faisait longtemps qu’un comic de l’univers de Batman n’avait pas remporté l’adhésion à tout point de vue : histoire captivante, intelligente, retournements de situations, surprises, dessins sublimes, nouveaux personnages, etc. C’est donc une lecture fortement conseillée voire indispensable ! Pour les plus amateurs, ce tome ne nécessite pas forcément la lecture des précédents (même si c’est mieux évidemment) ce qui lui vaut un autre avantage. À noter : le prochain volume sera le dernier de la série, celle-ci redémarrant sous le titre Grayson juste après. L’ouvrage propose quelques couvertures originales en noir et blanc.

Nightwing Sweet Home Chicago[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 22 août 2014.

Scénario : Kyle Higgins
Dessin : Brett Booth (#19-#21) et Will Conrad (#22-#24)
Couleur : Andrew Dalhouse (#19-#23), Rod Reis et Peter Pantazis (#24)
Encrage : Norm Rapmund (#19-#21) Carlos M. Mangual (#22-#24)
Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Christophe Semal & Laurence Hingray (Studio Myrtille)

Publication originale dans Nightwing Vol. 4: Second City (The New 52) en juillet 2014.

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• Tome 04 : Sweet Home Chicago
• Tome 03 : Hécatombe
• Tome 02 : La République de Demain
• Tome 01 : Pièges et Trapèzes

Justice League – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique

Batman fait partie de La Ligue de Justice (Justice League), il est parfois mis en avant dans leurs histoires (comme dans La Tour de Babel).
Mais une autre ligue existe : La Ligue de Justice d’Amérique (Justice League of America). Dans la version New 52 (la Renaissance de DC Comics), c’est Catwoman qui intègre leur équipe dans un but bien précis. La féline a un rôle plus important que les autres membres (comme c’est souvent le cas pour le Chevalier Noir dans sa propre ligue) c’est pour cela qu’on en parle ici.
De plus il est conseillé d’avoir lu cette série avant d’entamer Trinity War.

justice league of america[Histoire]
Le gouvernement a conçu l’A.R.G.U.S. (Agence de Recherche sur les Groupes Unissant des Surhumains), dirigé par la très sévère Amanda Waller. Celle-ci remplace Steeve Trevor, ancien agent de liaison qui gérait comme il le pouvait La Ligue de Justice et ex petit-ami de Wonder Woman. Steeve est convoqué par Amanda pour s’occuper d’une nouvelle équipe : La Ligue de Justice d’Amérique.
En effet, afin de contrer La Ligue de Justice, si celle-ci devient incontrôlable, une autre Ligue doit être capable de les arrêter, de les affronter et d’être aussi puissant qu’eux. Il ne faut donc pas n’importe quels super-héros, il faut… les plus dangereux !
De plus, la popularité de La Ligue de Justice est en baisse et les citoyens n’ont plus vraiment confiance en eux (suite, notamment, aux derniers évènements survenus dans l’attaquedes Atlantes — Justice League : Tome 3 – Le Trône d’Atlantide).

La Ligue de Justice d’Amérique se compose de l’extra-terrestre invincible, invisible et capable de lire les pensées, Le Limier Martien (pour contrer Superman), de la grosse brute Hawkman (pour affronter Aquaman), de la redoutable tueuse à gages Katana, qui manie le sabre avec brio (pour faire face à Wonder Woman), le jeune Vibe, qui découvre ses pouvoirs de vibrations (capables de stopper Flash), un nouveau Green Lantern, recherché par la justice (qui pourra donc se dresser contre l’autre Green Lantern), la belle et populaire Star Girl (qui devrait facilement venir à bout de Cyborg), et enfin, pour se dresser contre Batman, c’est dans un premier temps Green Arrow qui est envisagé, mais c’est finalement Catwoman qui rejoindra les rangs, seule personne, selon Trevor, à connaître réellement le Dark Knight.

Une fois l’équipe au complet, à qui on cache évidemment toutes ces basses intentions (seul Le Limier Martien en a conscience) celle-ci est dévoilée au grand jour pour rassurer la population. Elle enquête ensuite sur la Société Secrète. Green Arrow s’était infiltré dans cette mystérieuse organisation dont l’inconnu à sa tête a engagé le Professeur Ivo pour créer de nouveaux êtres surpuissants. D’autres ennemis de seconde zone ont rejoint cette Societé Secrète dont L’Épouvantail. C’est Catwoman qui est chargée, à son tour, de s’infiltrer et jouer les agents double. Pour cela elle se fait volontairement enfermer dans l’Asile d’Arkham.

La Ligue de Justice d'Amerique[Critique]
Ce récit est totalement abordable par un novice et ravira les fans qui connaissent déjà l’univers. Beaucoup plus sombre que La Ligue de Justice, celle-ci se veut de toute façon plus dangereuse, on y découvre chaque héros grâce à une courte présentation mais très efficace. Sur les huit personnages de cette équipe atypique, une moitié est en retrait (Green Lantern, Vibe, Star Girl et Katana) et l’autre plus en avant. C’est ce qui nous intéresse ici. Le Limier Martien a beau être un extra-terrestre, il n’en demeure pas moins une figure puissante pleine d’humanité et d’abnégation. Les trois back-up qui lui sont consacrés sont une excellente idée et permettent de mieux cerner cet héros.

Le colonel Steeve Trevor, Green Arrow et Catwoman sont humains et ne sont pas dotés de super-pouvoirs (comme Batman donc). Green Arrow est le pendant plus joyeux du Dark Knight (de l’aveu même de son créateur) : un homme riche qui combat avec plein de gadgets, à commencer par son arc et ses nombreuses flèches différentes. Steeve Trevor, quant à lui, doit gérer cette nouvelle Ligue, c’est un militaire intelligent, intègre, une pièce maîtresse de l’histoire. En effet, c’est lui qui va recruter personnellement Catwoman, lui qui est ami avec Green Arrow (qui est un peu l’outsider de Ligue de Justice d’Amérique) et lui qui est dans les confidences du Limier Martien.

Justice League CatwomanCatwoman intègre donc cette nouvelle Ligue mais pas aux yeux du public, son personnage étant clairement une criminelle et ne devant pas être associée à l’image des nouveaux super-héros défendant l’Amérique. Elle va donc jouer double-jeu afin d’intégrer La Société Secrète. C’est pour toutes ces raisons qu’on va suivre davantage la féline dans une petite partie de l’histoire, ainsi que son étrange lien avec Le Limier Martien dans les back-up.

Retrouver Catwoman dans ce contexte si particulier, une voleuse de Gotham dans un univers plus vaste face à des ennemis surpuissants, est réjouissant et évidemment, des allusions à Batman parsèment le récit. L’évasion de l’asile d’Arkham est détaillé dans Catwoman #19, un chapitre pour l’instant inédit en France mais qui sera sans doute publié dans le troisième ou quatrième volume de la série Catwoman. Une fois incarcérée, c’est Black Mask (voir Dans l’abîme) et Vortex qui l’aideront à organiser sa fuite. La facilité d’évasion est plutôt décevante : l’héroïne est enfermée avec son costume, donc ses griffes aux diamants permettant de couper du verre, Black Mask lui dévoile un passage secret (sic) et Vortex la remercie de lui avoir indiqué de ne plus prendre ses médicaments afin de retrouver sa force (re-sic). Malgré cela, ce chapitre s’intercalerait bien dans ce tome.

Justice League of AmericaCette nouvelle ligue fonctionne donc très bien, dommage qu’une partie soit un peu en retrait, mais en cinq chapitres il est difficile de traiter tout le monde à égalité. En tout cas il y a de l’action, des rebondissements, de superbes planches et un scénario qui tient la route et dont on veut connaître la suite, bref un bon comic !

David Finch s’occupe des dessins des trois premiers chapitres, son style est parfait et le rendu final nickel. Cet artiste a œuvré sur la série Batman – Le Chevalier Noir et le one-shot (décevant) La Nouvelle Aube. Il est d’ailleurs meilleur dessinateur que scénariste, poste occupé ici par par Geoff Johns (Batman : Terre-Un), qui assure également l’écriture de la série Justice League depuis son relaunch. Il sait donc où il va, en ayant notamment indiqué des éléments annonçant Trinity War (La Guerre des Ligues) et Forever Evil, à la fois dans sa série La Ligue de Justice mais également dans celle-ci : La Ligue de Justice d’Amérique. Brett Booth dessine les deux derniers chapitres, c’est un peu moins beau que Finch mais reste largement agréable quand même.

Justice League Amerique Scarecrow Epouvantail

Pour l’anecdote, le premier chapitre s’est écoulé à plus de 300.000 exemplaires aux États-Unis (avec une couverture différente pour chaque état), un record qui n’avait pas été égalé depuis 1996 !
À noter également, le « prologue » de cette série était le back-up du chapitre #13 de Justice League (En Froid) dans DC Saga #15, montrant Trevor et Green Arrow discuter dans un bar.

Hawkman[À propos]
Publié en France par Urban Comics le 13 juin 2014 et dans Justice League Saga #1 à #5 (novembre 2013 à mars 2014).

Scénario : Geoff Johns
Dessin : David Finch (#1-3) Brett Booth (#4-5)
Encrage : Sonia Oback (#1-#2) avec Jeromy Cox (#1) Richard Friend et David Finch (#3) Norm Rapmund (#4-5)
Couleur : Rod Reis (#1-3) avec Nathan Eyring (#1) Andrew Dalhouse (#4-#5)

Titre original : Justice League of America : World’s most dangerous
Titres des chapitres  : Les plus dangereux du monde (chap. #1 à #5).

Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Edmond Tourriol

Première publication originale dans Justice League of America #1 à #5 (avril à août 2013).

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