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Batman – Shadow War

Si le titre est vendu comme récit complet, il poursuit en fait les deux premiers tomes de la série Robin Infinite (cf. critique 1 puis 2), l’équivalent du premier opus de Deathstroke Inc. – surtout son septième chapitre – (disponible dans Batman Infinite Bimestriel #2) et brièvement Batman Infinite Tome 4 (Abyss). Shadow War est-il malgré tout accessible ? Contextualisation, découverte et critique.

[Introduction par Urban Comics – issu du livre et disponible sur leur site]

Batman Shadow War est un crossover événement entre Batman, Robin, Deathstroke et Talia Al Ghul. C’est un récit chorale mettant en scène la suite des séries Batman Infinite, Robin Infinite et Deathtroke Inc. (publié dans la Batman Infinite Bimestriel #2).

Dans la série Robin Infinite, Damian Wayne décide de participer à un tournoi à mort sur l’île de Lazare, dotée de propriétés magiques semblant ramener à la vie à deux reprises quiconque y meurt, et où les meilleurs combattants du monde s’affrontent pour gagner l’immortalité. Sous l’œil de l’organisatrice, une certaine Mère Soul, Damian doit affronter des adversaires redoutables tels que Ravager, la fille de Deathstroke, le mystérieux Respawn et Flatline, la jeune pupille de Lord Death Man dont il tombe amoureux. En enquêtant sur l’île, Robin se rend compte que Mère Soul n’est autre que Rúh al Ghul, la mère de Ra’s et par conséquent sa propre arrière grand-mère. Il découvre alors qu’elle se sert du tournoi pour offrir des sacrifices à l’île, qui cache en son cœur un puits de Lazare. Une fois la victoire remportée par Hawke et le puits chargé, elle en libère un démon, avec pour objectif de purger la Terre des êtres humains afin que la nature reprenne ses droits. Ensemble, les participants du tournoi parviennent à le vaincre. C’est à ce moment que Ra’s arrive sur l’île au côté de Talia, décidé à contrecarrer les plans de sa mère et à la tuer une bonne fois pour toutes, avant d’être stoppé par Robin. C’est enfin l’occasion pour Damian et sa mère de se rapprocher, mais l’avenir de leur famille est incertain. Ra’s est en effet mourant, et ne peut plus utiliser les puits de Lazare…

De son côté, Deathstroke est lui aussi bien occupé. Sous les ordres du T.R.U.S.T. et de sa directrice, Juliette Ballantine, il doit faire équipe avec Black Canary pour affronter les « vilains » de ce monde. Pour Slade Wilson, il s’agit de savoir une bonne fois pour toutes s’il compte se ranger dans le camp des criminels ou dans celui des héros. Pour Dinah Lance, il s’agit d’une mission d’infiltration pour le compte d’Oracle afin de découvrir ce que le groupe manigance. En effet, il est découvert que le T.R.U.S.T. ne cherche pas à arrêter les vilains mais à les recruter, les neutralisant en cas de refus. Ce groupe n’est autre que la Société Secrète, dont l’objectif est de rallier héros et criminels pour lutter contre les plus grandes menaces et protéger le Multivers – ainsi que leurs propres intérêts. Deathstroke décide de tuer et de remplacer leur chef, fondant ainsi Deathstroke Inc., qui est à ses yeux un rempart contre le mal. Dinah, qui refuse de collaborer avec lui, n’est pas la seule à désapprouver sa conduite puisque Ravager et Respawn décident de le stopper. Deathstroke découvre alors que Respawn est en réalité une clone de lui-même et de Talia al Ghul, formé par Ra’s dans le but de servir de réserve d’organes pour le jeune Damian Wayne. L’acceptant comme son fils, Deathstroke le prend sous son aile et décide de l’entraîner afin qu’il prenne part à son grand projet.

Quant à Batman, il a réussi à mettre fin à l’État de Terreur de Gotham orchestré par l’Épouvantail via le programme sécuritaire Magistrat. Si la ville semble panser ses plaies, le crime ne dort jamais, et Batman non plus. Il apprend que d’anciens membre de Batman Incorporated ont été arrêtés suite à l’assassinat d’un criminel nommé Abyss. Le programme Batman Inc. avait pourtant été abandonné, mais il semblerait que Lex Luthor ait décidé de le financer dans le but de se servir de ses membres. Batman se rend rapidement compte qu’Abyss, qui a simulé sa mort, est un héros créé puis abandonné par Lex, ce dernier souhaitant former une légion de Batman à ses ordres. En réalité, les membres de Batman Inc. étaient en mission sous couverture et ont contribué à neutraliser Abyss et Luthor… serait-ce l’occasion de relancer le programme ? Gotham est déjà protégée par de nombreux alliés tels que Ghost Maker, qui s’occupe activement de former un jeune homme déterminé à se venger des sbires du Joker pour le compte de Batman, Clownhunter. Mais il est tout de même temps pour Batman de retourner à Gotham… ce que Deathstroke semble attendre de pied ferme.

En synthèse, il faut donc avoir lu idéalement Robin Infinite (Contre le monde ! puis Le démon intérieur), éventuellement Deathstroke Inc. (ou uniquement son septième chapitre, le seul réellement connecté à Shadow War) et facultativement Batman Infinite Tome 4 (Abyss). Le novice risque d’être perdu et seul l’extrême complétiste y trouvera son compte (et encore… d’autres récits sont reliés à Shadow War, comme on le verra en fin de critique). Malgré tout, même si on n’a pas tout lu en amont, on peut apprécier l’ensemble mais, évidemment, ça perdra de sa saveur !

[Résumé de l’éditeur]
Avec l’assassinat présumé de Ra’s Al Ghul par Deathstroke, c’est une véritable guerre que le mercenaire semble avoir déclenché. Talia, héritière du Démon, est bien décidée à venger son père et envoie aux trousses du meurtrier sa Ligue des Ombres pour l’éliminer. De leurs côtés, Batman et Damian Wayne, Robin et petit-fils du Démon, doivent s’associer pour amener Deathstroke devant la justice avant que Talia ne le tue. Et si l’assassinat de Ra’s Al Ghul n’était pas ce qu’il semblait… ?

Inutile de détailler le début de l’histoire, le résumé officiel de l’éditeur suffit.

[Critique]
Shadow War comporte de nombreux points forts qui permettent de conseiller le titre mais « malheureusement » son parti pris de crossover est aussi son point faible. On explique. Tout d’abord, les deux tiers du titre fonctionnent à merveille (et rien que pour cela on le conseille) : on s’interroge sur l’identité de l’usurpateur de Deathstroke, on suit avec engouement le fameux mercenaire et son « fils » dans une étrange fuite, couplée à la fois à la vengeance de Talia et ses Ligues mais aussi à la quête de justice (et de vérité) de Bruce/Batman accompagné de Damian.

Tout est très, très efficace : le rythme sans temps mort, la relation entre Bruce et Damian, celle entre Deathstroke et Unspawn, le terrain de jeu de l’ensemble, la dimension un brin « politique » (on insiste sur les guillemets), les connexions diverses et variées, plus ou moins facultatives, qui donnent corps au récit endiablé de Joshua Williamson, grand architecte de toute cette mini saga !

Ensuite, arrivé au dernier tiers, un épisode inédit revenant sur quelques têtes secondaires (Black Canary, Harley Quinn, Ghost-Maker, Clown Hunter…) vient complètement casser le rythme et apporter des informations sans grand intérêt. Dans son ultime ligne droite, Shadow War révèle qui tirait les ficelles dans l’ombre – son nom ne sera pas dévoilé ici, on peut d’ailleurs l’anticiper en début d’ouvrage en étant attentif. Mais… pour pleinement apprécier ce twist final, il faudrait avoir lu – Leviathan (disponible en deux tomes en France).

Bigre ! Comme si les séries mère ne suffisaient pas… Attention, Shadow War ne sera pas incompris ou « moins bon » si on n’a pas lu ces autres titres, mais, une fois de plus, il perd de sa saveur initial. C’est l’aboutissement agréable (et une sorte de récompense) pour le lecteur qui aurait tout suivi – avec une remarquable cohérence – mais ça perd en chemin les autres (probablement plus nombreux).

C’est donc ce point faible de la fiction – qui en aussi son point fort – qui le rend si paradoxal. Heureusement, entre l’écriture ciselée, les quelques émotions, l’investigation et les beaux dessins de l’ensemble (on y vient après), Shadow War demeure tout de même bien au-dessus de la moyenne de ce genre de productions (encore plus quand il s’agit d’une histoire entremêlée). Même si Batman est en retrait, le récit est (très) riche en action et devrait satisfaire les habitués du genre (on pense au plaisant Justice League vs Suicide Squad par exemple). C’est donc un « petit » évènement qui ne fera peut-être pas date dans la chronologie de Batman et/ou de DC Comics mais qui assure ce qu’il faut.

Il y a toutefois des questions en suspens. Si la mort d’un personnage secondaire ne fait pas trop de doute (révélée dans le paragraphe suivant pour les plus curieux), celle de Ra’s al Ghul semble elle aussi « définitive » (il a carrément été décapité !). Si cela est conservé à terme, alors Shadow War deviendra (peut-être) un peu plus « culte » et mémorable. C’était une réflexion abordée lors de la mort d’Alfred dans la fin de Batman Rebirthon n’y croyait pas vraiment tant les protagonistes de comics meurent et ressuscitent sans cesse – mais il semblerait bien qu’on se soit trompé car le célèbre majordome n’est toujours pas revenu presque quatre ans plus tard.  Ici, on parle d’un éco-terroriste-ninja quasiment immortel, ce serait étrange de ne jamais le revoir mais ce sera donc « à suivre » dans les prochaines publications DC.

De la même manière (cette fois-ci, attention aux spoilers) le retour à la vie de Deathstroke était très prévisible (à l’inverse de son fils/clone de Damian – lui bel et bien mort dans l’immédiat – avant d’être plongé dans un puits de Lazare ?). Sauf que… le célèbre mercenaire ne compte pas en rester là et pour découvrir ses futurs desseins, il ne faut pas se tourner vers sa série Deathstroke Inc. (les derniers épisodes de celle-ci sont un immense flash-back intitulé Year One – non prévu en France pour l’instant). Il faut livre… Dark Crisis on Infinite Earths, comme annoncé dans la dernière planche ! Quoi ? Encore un autre titre relié à tout ça ? Et oui… Shadow War s’en veut même être une sorte d’introduction luxueuse. Alors certes ce n’est pas essentiel « à ce stade » mais tout de même, on reste sur notre faim/fin et savoir qu’on doit découvrir cette « crise » (cf. index) peut également en laisser plus d’uns sur la touche (au-delà d’avoir un sentiment déceptif en fin d’ouvrage). Pire la suite de l’épopée de Robin trouvera une semi conclusion dans Robin Infinite – Tome 3 qui se poursuit « réellement » dans… Planète Lazarus ; quel enfer.

Shadow War a donc ce tort d’être connecté à des séries avant et après, des évidentes (Robin Infinite, Deathstroke Inc.…) et d’autres facultatives mais tout autant pertinentes pour un plaisir complet (Batman Infinite – avec une reprise de figures provenant de toute la saga Joker War même s’ils n’apportent pas grand chose de pertinent –, Leviathan…). Une fois tous ces éléments sus, à voir si on passe à la caisse : on le redit, sur ce site on trouve malgré tout que le récit est passionnant et « suffit » pour une lecture divertissante et, peut-être, « importante » vu les destins funestes engendrés. Inutile de rappeler que les fans de Damian Wayne, Deathstroke et de la famille Ghul y trouveront leur compte quoiqu’il arrive.

Visuellement, l’ensemble du titre est de bonne facture, croisant de nombreux artistes qui œuvraient sur les séries mères. On retrouve donc, pêle-mêle, Victor Bogdanovic, Howard Porter, Paolo Pantalena, Roger Cruz et six autres dessinateurs ! Un collectif impressionnant au total (dix dessinateurs donc mais aussi neuf coloristes et onze encreurs !) en plus de quatre scénaristes. Malgré tout, il en résulte une qualité graphique bien élaborée même si très hétérogène ; dans le genre « mainstream » on va dire que ça reste convenable.

Batman – Shadow War vient donc conclure une ère (Infinite) et presque trois séries (Batman Infinite, Deathstroke Inc. et Robin Infinite – ce dernier aura néanmoins un troisième tome qui sera davantage un épilogue (mais aussi un prologue – encore !) qu’autre chose). Sans être révolutionnaire (à date, à voir sur le long terme concernant Ra’s al Ghul), le crossover remplit efficacement sa notion de « divertissement » (la fameuse…) bien qu’il souffre d’être connecté à trop de séries. À lire (ou acheter) en toute connaissance de cause et en fonction de son exigence sur ce genre de proposition (qui – on le rappelle – fonctionne tout à fait pour une lecture limpide, rythmée et sans prise de tête).

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 18 novembre 2022.
Contient : Batman #122-123 + Robin #13-14 + Deathstroke Inc. #8-9 + Shadow War Alpha #1 + Shadow War Omega #1 + Shadow War Zone #1
Nombre de pages : 280

Scénario : Joshua Williamson, Nadia Shammas, Ed Brisson, Stephanie Phillips
Dessin : Victor Bogdanovic, Howard Porter, Paolo Pantalena, Roger Cruz + collectif
Encrage : Collectif
Couleur : Collectif

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : Moscow Eye

Acheter sur amazon.frBatman – Shadow War (24 €)






Batman Detective Infinite – Tome 02 : Le cauchemar de Nakano

Après un premier tome prometteur mais comportant quelques défauts évidents, que vaut ce deuxième volume (sur quatre) de la série Batman Detective Infinite ?

[Résumé de l’éditeur]
Alors que l’État de terreur paralyse la cité de Gotham, de ses habitants à ses institutions, le maire Christopher Nakano doit se résoudre à faire appel à Batman pour faire toute la lumière sur la tentative de prise de la mairie par un groupe terroriste, mais également pour découvrir l’obscur vérité sur la prolifération d’un parasite dans les égouts de sa ville.

[Début de l’histoire]
Nakano est agressé par un certain Nero XIX dans sa mairie et parvient de justesse à s’échapper. Quand Batman vient à sa rescousse, les deux hommes se retrouvent coincés sous la Terre, proche des restes du parasite qui avait causé plusieurs victimes plus tôt (cf. Visions de violence).

[Critique]
Le premier volume s’étalait sur près de 300 pages, celui-ci est quasiment réduit de moitié avec seulement quatre chapitres et un annual. Les quatre chapitres sont la suite directe des deux derniers du précédent (qui auraient dû être dans ce second opus pour un meilleur équilibre) et commencent plutôt bien : le fameux parasite est une menace encore plus dangereuse avant d’être balayée/résolue de façon expéditive (néanmoins à peu près « plausible ») et d’enchaîner sur une sorte d’introduction au prochain tome (La Tour d’Arkham – dont la couverture est carrément une image présent dans ce second opus !).

En somme, Le cauchemar de Nakano apparaît comme un volume de transition un peu étrange, faute à un découpage singulier. On retient principalement l’échange vif entre Batman et Nakano, piégés sous terre avec une obligation pour le maire de collaborer avec son ennemi le Chevalier Noir. Encore une fois, il y a une dimension (dans un second temps) davantage « urbain/citoyenne » plaisante mais qu’on sent toujours effleurée (ladite création de la Tour d’Arkham). On apprécie revoir la plupart des alliés (Huntress est toujours présente mais Nightwing, Batwoman et quelques autres sont de la partie) même si le néophyte pourrait être un peu paumé.

En effet, ce deuxième volet multiplie les références à tout un tas de séries ; ce n’est pas gênant pour la compréhension mais de nouveaux éléments semblent un peu abrupt (Batman désire prendre du recul et quitter Gotham sans qu’on ne sache pas très bien pourquoi). À noter que Worth et Le Pingouin ont visiblement disparu et que l’aventure s’est recentrée uniquement sur Batman et un peu Nakano (ce n’est pas plus mal). La scénariste Mariko Tamako poursuit son travail avec ce déséquilibre narratif un peu dommage mais ajoute une certaine empathie envers Nakano qui est nettement plus mis en avant que dans le volume précédent.

Encore une fois, ce sont surtout les dessins de Dan Mora qui tire le titre vers le haut. Impossible de ne pas être séduit par ses traits fins, élégants et le dynamisme de son découpage lors des scènes d’action, toujours parfaitement mis en couleur par Jordie Bellaire (bien plus agréable que sur celle de Batman/Superman World’s Finest – davantage axée « comic book »).  Admirez toutes les illustrations de cette critique, un régal ! L’annual (Le décharné) dénote en revanche, dessiné par David Lapham mais ce segment ajoute de beaux moments (écrits par Tamako et Matthew Rosenberg) sur Thomas Wayne et sa complicité avec Bruce enfant puis envers Nightwing.

Le style de Lapham ne rend pas hommage à l’écriture avec son encrage très gras et l’ensemble assez statique (voire franchement hideux parfois, cf. image ci-dessous et les deux dernières de cette critique). Il signe également un interlude (Fondations) sur sur la construction de la Tour d’Arkham (encore…) – sorte de prologue justement au futur récit conclusif (encore un découpage étonnant de la part de l’éditeur), rédigé par Stephanie Phillips. Au total, les deux récits complémentaires occupent presque la moitié du livre, dommage donc de ne pas avoir eu intégralement Mora dans une œuvre consacrée uniquement à son art.

Davantage un tome « 1.5 » qu’un réelle « 2 », Le Cauchemar de Nakano poursuit un récit assez passionnant même s’il lui manque encore de nombreux éléments (d’écriture et d’intrigue) qui hisseraient davantage la fiction pour être un coup de cœur (on en est encore loin même si on ne veut pas être trop sévère non plus). Tout va se jouer dans la dernière ligne droite, c’est à dire les deux derniers tomes qui donneront l’avis final afin de savoir si l’achat vaut le coup ou si on est davantage face à un pétard mouillé… Comme pour le volet précédent, les superbes couvertures alternatives de Lee Bermejo sont proposées en fin d’ouvrage, un vrai régal pour les amoureux de l’artiste qui signent systématiquement les dessins de cette série Detective Comics de l’ère Infinite même si elles n’ont rien à voir avec les épisodes qu’elles illustrent !

[À propos]
Publié chez Urban Comics le 04 mars 2022.
Également publié dans Batman Infinite Bimestriel #4 et #5.
Contient : Detective Comics # #1043-1046 + Annual #1

Scénario : Mariko Tamaki, Stephanie Phillips, Matthew Rosenberg
Dessin & encrage : Dan Mora, David Lapham
Couleur : Jordie Bellaire, Trish Mulvihill, Lee Loughridge

Traduction : Thomas Davier
Lettrage : MAKMA (Michaël Boschat et Gaël Legeard)

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