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Icare

Icare est le nom d’un arc de la série Detective Comics, publié dans Batman Saga #32 à #37 (janvier à juin 2015). Cette mini-série est abordable par tous car les deux auteurs derrière Icare sont de nouveaux venus dans l’univers du Chevalier Noir. En effet, Brian Buccellato et Francis Manapul travaillaient avant sur la série Flash. Le vingt-cinquième chapitre du Coureur Écarlate se déroulait d’ailleurs durant le black-out de L’An Zéro et dévoilait les prémices d’Icare. Explications.

Batman Saga 32 Icare[Histoire]
Une drogue nommée Icare refait surface dans Gotham City : elle tue ses consommateurs d’une combustion spontanée. Elena Aguila en meurt d’overdose sur le perron du Manoir Wayne, peu de temps après que cette dernière ait confirmé être en pourparler Wayne pour financer une entreprise sociale dans les quartiers défavorisés de la ville.

Batman enquête sur cette étrange mort en même temps qu’Harvey Bullock, qui a eu affaire à l’Icare des années auparavant.

Entre les trafics de drogue et d’enfants au sein des gangs de Gotham City, la suspicion de Bruce Wayne dans la mort d’Aguila, et un certain Calmar qui règnerait dans l’ombre, le Chevalier Noir se concentre comme il peut pour découvrir qui est derrière Icare et pourquoi.

Batman Detective Comics Icare Icarus Bullock[Critique]
Icare reprend les principaux axes de base de Batman : une enquête policière à l’ancienne, une ville nocturne corrompue, le Chevalier Noir agissant en solo, etc. Bref on retrouve une veine polar, devenue assez rare depuis l’extension de la Bat-Family et la succession d’auteurs cherchant une originalité à tout prix (même si c’est une bonne chose). On y retrouve un personnage (Le Calmar), créée en 1940 par Gerry Conway et Don Newton dans Detective Comics #497

Le gros point fort de cette mini-série est son aspect graphique, visuellement impeccable et offrant une ambiance atypique. Le duo d’auteurs travaille réellement à quatre mains pour cette partie : Francis Manapul dessine et Brian Buccellato colorie (les deux écrivent en binôme leur histoire). En plus des dessins plutôt réalistes, ce sont les couleurs qui apportent vraiment la signature des artistes : entre les nombreux jeux d’ombre et de lumière, les tons pastels, à l’aquarelle flirtant même avec une impression de crayons de couleur et les ambiances chaudes finement travaillées, le lecteur en prend plein les yeux ! Il suffit de voir les illustrations de cet article pour avoir un aperçu du travail effectué (les deux dessins d’ouverture de chapitres, ne comportent aucun texte dans la version française, ils sont donc plus jolis). Autre qualité : le découpage des planches, parfois s’étalant horizontalement sur deux pages et souvent sous forme de puzzle ou de construction un peu hors-norme.

Batman Detective Comics Icare Icarus ActionIl est suffisamment rare que la partie dessin soit aussi aboutie et prévaut presque sur le scénario pour être signalée en priorité. L’histoire, quant à elle, n’est pas la plus originale en soi, mais elle offre donc à Batman une aventure presque en solitaire, partiellement « épaulé » par Harvey Bullock, policier rarement mis en avant. Peu de gadgets hyper technologiques, beaucoup d’action pure et dure, Icare propose donc un divertissement de très bonne qualité. Cinq chapitres ne permettent pas, hélas, dans le cas présent, de générer plus d’empathie pour Elana Aguila et sa fille, idem pour le gang des motards, apparemment rencontré avant dans la série, ce qui n’empêche pas la compréhension du récit. Celui-ci se situe à priori pendant Batman : Eternal car Gordon est toujours arrêté (et Damian Wayne déjà mort) ; mais là aussi cette temporalité n’est pas un frein pour un lecteur novice. La conclusion, un peu confuse, donne envie de relire Icare en entier, ce qui est finalement une bonne chose.

Ces cinq chapitres auraient gagnés d’être étirés pour aborder plus de détails et de personnages. C’est quasi-chose faite avec l’introduction de la drogue Icare dans Flash #25 (à lire dans Justice League #10 et, sans doute, dans le quatrième tome de la série, quand il sortira) qui est une belle entrée en matière, même si le Dark Knight n’y est pas présent (ce chapitre mériterait d’être dans une éventuelle publication en librairie, voir ci-après). À Central City, Harvey Bullock y cotoyait Barry Allen, alors simple policier scientifique, et tous deux découvraient les premières victimes d’Icare. Pareillement, l’Annual qui clôt l’arc revient sur un ennemi de seconde zone, Julian Day, alias Calendar Man, et la relation entre Annie Aguila et son petit ami, avant la mort d’Elana, quand tous les deux étaient drogués. Ce bon complément souffre d’un manque de cohérence graphique car trois dessinateurs officient dessus au lieu du tandem habituel. Ce n’est pas gênant mais tranche trop avec la beauté des planches précédentes.

Batman Detective Comics Icare Icarus

Icare n’est pas le récit indispensable et inoubliable promis mais il a le mérite de lancer Batman dans un très bel univers visuel et avec une nouvelle approche. Espérons que les auteurs continuent sur cette lancée et trouvent une histoire pouvant rapidement devenir culte, ce qui est à leur portée.

► Vers une publication en librairie ?
Le récit a été salué par la critique et le public, les couvertures attirent immédiatement l’œil, l’histoire change un peu des éternels affrontements entre les ennemis classiques et la mise à feu et à sang de la ville, etc. bref les qualités ne manquent pas pour bénéficier d’une publication en volume unique en librairie. Celle-ci pourrait tout à fait inclure Flash #25, Detective Comics #32-37 et Detective Comics Annual #3 pour avoir l’intégralité d’Icare. Et pourquoi pas lancer carrément la série (donc avec un numéro #1) en librairie puisque le duo d’auteurs continue d’officier dessus ?
La question a été posée sur la page Facebook de l’éditeur. L’article sera actualisé en fonction de leur réponse.

Batman Detective Comics Icare Icarus New StartBatman Detective Comics Icare Icarus Part Three[À propos]
Publié en France dans Batman Saga (Urban Comics) #32 (janvier 2015) à #37 (juin 2015).

Scénario : Francis Manapul et Brian Buccellato
Dessin : Francis Manapul
Couleur : Brian Buccellato
Traduction : Thomas Davier
Lettrage : Stephan Boschat (studio Makma)

Première publication originale dans Detective Comics #30 à #35 (juin à décembre 2014), sous le titre Icarus.

Detective Comics 33 Icare Icarus

Batman – Tome 07 : Mascarade

Cette histoire se déroule principalement après Batman – Tome 03 : Le Deuil de la Famille et la série Batman – Eternal (plus de détails dans le premier paragraphe de la critique — sans spoilers).

Batman Mascarade Endgame Fini de Jouer Tome 7


[Histoire]

Un affrontement titanesque a lieu au cœur de Gotham City entre Batman, équipé d’une armure high-tech, et… Wonder Woman ! D’autres membres de la Justice League vont venir en découdre avec le Dark Knight : Flash, Aquaman et même Superman.

Derrière cette attaque commune se cache en fait le Joker. En effet, celui-ci a conçu une toxine rendant les gens hilares et s’attaquant entre eux et, surtout, contre le Chevalier Noir.

Très vite, Batman, aidé d’Alfred et sa fille, Julia, doit trouver un remède et se confronter une ultime fois à son éternel rival.

Batman Mascarade Superman

[Critique]
Nouvel arc du duo Snyder et Capullo, Mascarade contient les qualités et les défauts de toutes les autres œuvres du scénariste. Tout d’abord, il est conseiller de lire ce tome après Batman – Eternal puisque des personnages (Julia Pennyworth et BlueBlird) y jouent un rôle plus ou moins important et que l’Asile d’Arkham est désormais au Manoir Wayne (un statu quo inédit), mais aussi, de façon plus anecdotique, après la série Nightwing (et par conséquent Forever Evil puis Grayson) ; enfin, cet arc s’inscrit naturellement dans la continuité de La Cour des Hiboux, Le Deuil de la Famille et L’An Zéro. Difficile donc pour un nouveau lecteur de prendre cette lecture en cours, même si le plaisir sera là, il n’est pas évidemment de s’y retrouver. Découpé en deux actes : Fini de jouer (le principal, reprenant les six chapitres du duo d’artistes, du #35 au #40) et L’homme pâle (les back-up accompagnant les chapitres). Mon Meilleur Ami, le Batman Annual #3, vient clore l’ouvrage et s’inscrit parfaitement en conclusion du second acte.

Comme toujours avec Scott Snyder, l’idée de départ est assez réjouissante : Batman seul contre la Justice League sans connaître les raisons de cet affrontement. Ce concept, passionnant de prime abord, s’essouffle très rapidement (en un chapitre et demi à peine, trop expéditif) pour dévoiler quelque chose de plus convenu : une attaque du Joker. À partir de là, l’histoire s’emmêle un peu : la création de la toxine (et toute la confusion qui va avec) avec une cellule biologique issue du Clown du Crime lui-même (!), ce dernier présent depuis des siècles dans Gotham City (une idée inachevée, ou plutôt facilement balayée dans l’acte principal, qui trouve un nouvel essor dans les back-up, autour d’une éventuelle immortalité de cet homme pâle), les incontournables Hiboux (qui ne servent finalement pas à grand-chose), etc. Mais d’autres éléments sont plus palpitants : une alliance avec les autres ennemis du Dark Knight, un petit retournement de situation peu prévisible, la confirmation que le Joker sait que Batman est Bruce Wayne —question laissée plus ou moins en suspens depuis Le Deuil dans la Famille, dont Mascarade propose parfois de jolis échos ici—, un duel final extrêmement violent, un Alfred désormais manchot (on sent que sa fille va le remplacer définitivement sous peu) et une fin à priori osée.

Batman Joker EndGame

Snyder devait normalement achever son travail sur le Chevalier Noir à la fin de cette histoire, mais il a entre-temps signé un nouveau contrat pour continuer à écrire la série. Cela se ressent tant ce volume aurait pu terminer son run. Il aurait donc officié depuis Sombre Reflet jusqu’à Mascarade, en remodelant Gotham City entre temps (à travers sa série Batman mais aussi ses autres travaux) et en perturbant l’alliance, fragile, entre les alliés du Dark Knight. Depuis quatre ans maintenant, son travail est à la fois acclamé et très décrié (y compris sur ce site) mais l’auteur ne laisse personne indifférent. C’est là la force de Snyder, de penser peut-être sur la durée, à défaut donc de proposer des récits « parfaits » s’ils ne s’inscrivent pas dans son run. Celui-ci aura le mérite d’être parfaitement cohérent tout du long, et d’apporter un nouveau jugement, après-coup. En ce sens, on pourrait presque considérer que Le Deuil de la Famille n’est finalement que l’équivalent de la première partie de Mascarade. Lire ces deux tomes (le troisième et le septième de la série Batman donc) à la suite permet d’apprécier davantage son premier jet sur le Joker, dont la fin était clairement décevante.

Il y a donc du très bon dans le scénario de cette Mascarade, comme son introduction, sa conclusion et certains passages (cités ci-dessus), mais l’ensemble comporte aussi des scènes plus mitigées. Globalement, ça reste plus que convenable. Notamment grâce aux dessins de Greg Capullo, toujours encrés par Jonathan Glapion et colorisés par Fco Plascencia. Les planches sont superbes et les découpages aussi. À l’instar de L’An Zéro, quelques scènes prennent une tournure « psychédélique » (l’agression par Joe Chill, la parade du Joker), rendant à la fois hommage aux anciens comics mais offrant aussi un aspect visuel détonnant et très plaisant.

Ennemys Endgame

Le deuxième acte, L’homme pâle, s’attarde sur plusieurs patients fous et un de leur médecin, plus ou moins pris en otage. Chacun délivre son passif avec le Joker, prouvant que le Clown du Crime existe depuis des lustres. À moins que chaque histoire soit fausse, exceptée une seule, que validera le Joker ? Plusieurs dessinateurs officient pour ce supplément plutôt pertinent : Kelley Jones, Graham Nolan (Knightfall), John McCrea, Sam Kieth (dont on retrouve la patte inimitable qui faisait le charme de Secrets) et Dustin Nguyen (Futures End : Batman & Robin #1 – Frères d’Armes et Le Vol du Corbeau). Roge Antonio s’occupe du troisième Annual de Batman : Mon Meilleur Ami, narrant l’improbable amitié entre le Joker et un journaliste. Tout est scénarisé par James Tynion IV, fidèle acolyte de Snyder, tête pensante numéro deux de son univers. Quelques couvertures alternatifs servent de bonus complémentaires.

Mascarade est donc un nouvel arc qui continuera de marquer Batman et ses alliés. Tout n’est pas parfait, Scott Snyder utilise encore le même schéma que sur ses précédentes réalisations (on se demande pourquoi il y a encore des habitants dans Gotham City !), son Batman est toujours immortel (un obus de char d’assaut et pas une égratignure) et des choses sont un peu tirées par les cheveux. Il faut fermer les yeux sur certains de ces éléments pour apprécier la série et cela commence à faire un peu beaucoup. Mais le divertissement est là, l’audace aussi, ainsi que la beauté graphique, ce qui permet à Mascarade d’être plutôt agréable à lire, malgré sa rapidité d’exécution (on a l’impression qu’il manque un ou deux chapitres pour comprendre tous les tenants et aboutissants de l’ensemble, en plus de la « fin » de certains combats bien trop rapide, notamment le premier contre la Justice League).

Batman Mascarade Joker Endgame

Comme précisé en début du livre par l’éditeur, « ce nouveau départ, multipliant les coups de théâtre et les rebondissements, n’est que la première étape d’une véritable révolution pour le héros, qui s’opérera dès le prochain album ». Album intitulé La Relève qui sera publié en deux parties en France, la première est prévu pour fin mai 2016. Une fois encore, Scott Snyder se réapproprie tout un univers et en casse les codes. La série arrive vers sa fin (elle est toujours publiée dans le magazine mensuel Batman Univers) mais Snyder prolongera (une ultime fois ?) sa plongée dans Gotham avec All-Star Batman, dont le premier chapitre devrait arriver pour le second semestre 2016 : après le nouveau relaunch de DC Comics : Rebirth.

NB : Un bandeau promotionnel, apposé sur la couverture du livre, informe que 150.000 exemplaires de la série ont été vendus. Il s’agit très certainement des premières éditions et réimpressions des six premiers tomes de la série Batman. Un très beau chiffre dont peut se féliciter Urban Comics.

Batman Joker Parade

[À propos]

Publié en France chez Urban Comics le 13 novembre 2015.
Scénario : Scott Snyder (Fini de Jouer) et James Tynion IV (L’Homme Pâle & Mon meilleur ami)
Dessin : Greg Capullo et collectif (voir article)
Encrage : Danny Miki (+ collectif)
Couleur : Fco Plascencia (+ collectif)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Jérôme Wicky

BatFamily Endgame

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Batman Ergot Hiboux Batman Joker Capullo

Batman Saga – Hors-série #7 : Futures End ! Le Batman de demain !

Explications nécessaires avant d’entamer la lecture.
Ce septième hors-série du magazine Batman Saga propose six chapitres one-shot, dits Futures End #1, de séries en lien avec le Dark Knight comme les classiques Detective Comics, Batman & Robin, Batgirl, etc.

Ces courts récits s’inscrivent cinq ans dans le futur et donnent un aperçu du monde (possible) qui attend les héros. Futures End (Fin des Futures) est également le nom de la série principale dont sont inspirées ces anticipations. En effet, dans le premier tome (sur quatre) de Futures End (prévu le 26 juin 2015 — preview sur le site à venir), Terry Mc Ginnis, le dernier protégé de Bruce Wayne et nouveau Batman, est chargé de revenir trente-cinq années dans le passé, c’est à dire « de nos jours », afin d’éviter la création du satellite Œil. Cette intelligence artificielle, conçue par Mr Terrific et Batman lui-même, a transformé tous les super-héros en cyborg et contrôle presque le monde entier. Seulement, le voyage dans le temps ne se déroule pas comme convenu et Terry/Batman atterri… cinq ans plus tard que prévu.

Batman Saga Hors Serie 7 Futures EndC’est suite à cet évènement que l’éditeur DC Comics a proposé à toutes ces séries un chapitre unique Futures End, se raccrochant directement à la série mère (comme c’est le cas ici avec Batman & Superman et Batman), ou bien proposant une aventure « hors-norme » (Detective Comics) ou encore en respectant également la continuité conçue avec la série de base (Batman & Robin, Batgirl, Grayson).

Ce contexte, très particulier, est résumé en ouverture du magazine. Peut-on lire avant la « vraie » série Futures End cet hors-série ? Oui c’est possible, cela annonce le ton que qu’elle devrait avoir. On peut également le lire après, donc plus de deux mois après sa sortie. Ce premier aperçu de la fin des futures est censé donner envie de découvrir la série Futures End. Est-ce le cas ? Pas sûr… Résumés et critiques.

Futures End 01 Batman SupermanFutures End : Batman / Superman #1 – Inachevé
Après une guerre (dont on ne sait rien), Bruce Wayne fait le deuil de son ami Clark Kent, alias Superman. Ce dernier est apparemment mort. Bruce culpabilise et déprime. Il décide d’affronter Metallo, ennemi qui a survécu à une attaque nucléaire.
Un très bon chapitre qui annonce indéniablement des conséquences « épiques » d’une bataille sans précédent. Hélas, on en apprend peu mais on a réellement envie de savoir ce qu’il s’est concrètement passé et ce qu’il va se dérouler ensuite !
[Scénario : Greg Pak / Dessin : Diogenes Neves (p. 5 à 14), Jack Herbert et Vicente Cifuentes (p. 15 à 24) / Couleur : Hi-Fi]

Futures End : Batman #1 – Reste
Batman cherche inlassablement le moyen de conserver son « héritage ». Il ne veut pas que ses compagnons continuent d’être des super-héros défendeurs de Gotham City, il souhaite qu’il y ait un Batman pour toujours… Pour cela il s’infiltre dans l’entreprise de Lex Luthor afin de lui voler un projet secret.
L’histoire, et sa révélation en dernière page, promettent un concept très intéressant et excitant, s’il est respecté bien sûr. Ce chapitre fait écho à l’un des quatre back-up de Detective Comics #27, déjà scénarisé par Scott Snyder (à lire dans Batman Saga #28). Dans celui-ci, intitulé Vingt-Sept, on découvrait dans un futur proche une sorte de boucle temporelle dans laquelle Batman apprenait de son « moi futur » l’infinité de Batman qui sont efficaces pendant vingt-sept ans, avant de devoir en créer de nouveaux. Cet excellent chapitre qui avait un aspect graphique assez original, est donc plus ou moins prolongé dans cette courte histoire. C’est efficace et donne aussi envie d’en savoir plus !
[Scénario : Greg Pak (Intrigue avec Scott Snyder) / Dessin : Aco / Couleur : Fco Plascencia]

Futures End 02 Detective Comics Batman & RobinFutures End : Detective Comics #1 – Anniversaire
Batman fait équipe avec le Riddler pour entrer dans… l’Asile d’Arkham. L’Almanach menace de tuer des otages si on ne lui livre pas la personne qui est responsable de la mort de sa famille.
Un récit atypique, sans relation avec Futures End, dans la droite lignée d’un épilogue de L’An Zéro. Rien d’exceptionnel en soi, le Riddler ne correspond pas vraiment au redoutable ennemi intelligent auquel on est habitué, mais le chapitre offre un twist agréable, bien qu’assez prévisible.
[Scénario : Brian Buccellato / Dessin : Scott Hepburn (p. 49 à 54, 56 à 59), Cliff Richards (p. 60 à 68), Fabrizio Fiorentino (p. 55) / Couleur : Brian Buccellato (p. 49 à 59), Lee Loughridge (p. 60 à 68)]

Futures End : Batman & Robin #1 – Frères d’Armes
Batman affronte l’Hérétique, celui-là même qui avait tué Damian Wayne. Il impose à Alfred de ne surtout pas demander de l’aide à nouveau Robin, c’est à dire Duke, le jeune black de banlieue de Gotham City aperçu dans L’An Zéro lorsqu’il était enfant.
Là aussi un chapitre sans réel lien avec Futures End, qui se veut à la fois prolongement du run de Morrison, de L’An Zéro, mais aussi de la série classique Batman & Robin. Mis à part ces connexions, l’ensemble est plus que convenu et prévisible.
[Scénario : Ray Fawkes / Dessin : Dustin Nguyen / Couleur : John Kalisz]

Futures End 03 Batgirl GraysonFutures End : Batgirl #1 – Une âme plus noire
James Gordon Jr. « force à se suicider » le compagnon de sa sœur, Barbara, le jour de son mariage avec celle-ci ! Folle de rage, elle s’isole et renonce à être Batgirl. Elle préfère infiltrer les réseaux de Bane, se rapprocher de lui aussi physiquement parlant, pour enfin l’affronter. Trois de ses amies sont devenues de nouvelles Batgirl à Gotham City.
Une histoire peu convaincante, servie par des dessins grossiers. C’est clairement n’importe quoi et déshonneur complètement le personnage. À noter qu’il s’agit de la dernière prestation de l’auteure Gail Simone sur Batgirl. Difficile de faire pire pour une séparation…
[Scénario : Gail Simone / Dessin : Javier Garron / Couleur : Romulo Fajardo Jr.]

Futures End : Grayson #1 – Un lieu unique pour mourir
L’histoire narrée à l’envers de Grayson, de sa probable mort par pendaison à ses acrobaties accompagnées de ses parents, en passant par l’assassinat d’un criminel après des années d’infiltration dans Spyral.
Prolongement de la série éponyme toute récente (et à découvrir dans Batman Saga), ce Grayson est extrêmement osé. Par sa forme tout d’abord, avec une chronologie inversée, mais aussi par sa double conclusion (le début du chapitre donc). En effet, Dick tue volontairement un ennemi avant d’être lui-même pendu (même si le récit sous-entendu qu’il connaît une astuce pour s’en sortir vivant). Une histoire originale donc, qui a le mérite de proposer quelque-chose de neuf mais qui pourra déplaire aux fans du personnage et à ceux qui respectent l’éternel « moral » des super-héros et sa loi numéro un : on ne tue pas.
[Scénario : Tom King (Intrigue avec Tim Seeley) / Dessin : Stephen Mooney / Couleur : Jeromy Cox]

Futures End(Couverture originale de Futures End #0, l’introduction à la série
—qui aurait méritée d’être présente dans le magazine—
et qui servira de couverture pour le premier tome,
en vente dès le 26 juin prochaine.
)

Conclusion
Cet hors-série est donc de qualité inégale et suscite davantage d’interrogations —notamment à travers les séries Batman/Superman et Batman— qu’autre chose. Ce qui, commercialement parlant, est une réussite puisqu’elle donne envie de découvrir la série Futures End.
La version abîmée de Batman et le look d’Alfred, barbichette et style moins coincé, offrent des perspectives judicieuses, aussi bien en terme de graphisme évidemment, mais surtout de scénario, mais seront-elles respectées ? Ces innovations ne servent pour l’instant pas à grand chose. Les aperçus du futur sont assez pessimistes, l’univers du Dark Knight est par conséquent relativement cohérent.
Toutefois, exceptés les deux premiers récits, et éventuellement le dernier, l’ensemble reste assez anecdotique et plutôt convenu (soit plus de la moitié du magazine quand même). Faut-il pour autant passer à côté ? À priori non, ne serait-ce pour les deux premiers chapitres comme déjà dit. Seulement, si la série Futures End n’y renvoie pas de façon intelligente ou si celle-ci est plus que moyenne, cet hors-série n’aura guère d’intérêt.
Une preview du premier tome de Futures End, va être prochainement mise en ligne, ce qui permettra d’avoir un autre œil sur ce Batman Saga HS #7 ; qui sera donc mis à jour dans la foulée.

Aller plus loin
• Si cet aperçu du « futur » vous a convaincu, il est évidemment conseillé de lire la série Futures End, dont le premier tome (sur quatre), sortira fin juin (voir ci-dessous).
• Pour se familiariser avec le principal héros de Futures End, Terry Mc Ginnis, on peut le découvrir dans le premier tome de Batman Beyond, Le Retour de Silence, en vente depuis début mai. Suite à la création de ce personnage un dessin animé (Batman : La Relève), le héros bénéficia de plusieurs séries en comics dès 1999. Chacune s’intitulant Batman Beyond vol. 1 à 6. Ce sont les « vol. 3 et 4 » qui sont proposés dans le premier tome en France (qui offrent un ton plus adulte que les précédents).
Tout ceci est parfaitement résumé dans un article sur le site de l’éditeur. La critique sera en ligne prochainement.

Les autres one-shot Futures End et la série éponyme en France
L’éditeur Urban Comics a peu communiqué, pour l’instant, sur le reste des publications. Ce qui est sûr :
– La série Futures End sera publié en quatre tomes. Le premier sort le 26 juin 2015. Il comprendra les douze premiers chapitres (la série en aura quarante-huit au total), précédé par le chapitre zéro, qui sert d’introduction.
– Sur les trente-neuf séries de DC Comics ayant eu droit à un chapitre one-shot Futures End #1, six d’entre elles ont été publiées en France dans ce septième hors-série de Batman.
Futures End : Catwoman #1 sera dans le cinquième tome de la série Catwoman, qui sortira le 3 juillet 2015.
Futures End : Green Arrow #1 sera dans le troisième tome de la série Green Arrow, qui sortira le 16 octobre 2015.
– Aucune autre information sur d’éventuelles publications. On peut supposer que celles d’Aquaman ou la Justice League par exemple seront dans les tomes de leurs séries respectives (comme c’est le cas pour Catwoman et Green Arrow).
– Concernant l’univers de Batman, quatre autres séries ont eu droit à un chapitre : Batwoman, Harley Queen, Batwing et Red Hood & the Outlaws. Les deux premières seront certainement dans les tomes de leurs séries respectives, les deux dernières ne seront sans doute pas publié en France.

En savoir plus
Bien que chaque chapitre porte l’appellation #1, il s’agit bien de chapitres uniques qui n’auront pas de suite directe (mais indirectement à découvrir dans la série principale Futures End très certainement). Aux États-Unis, chaque couverture (cf. les illustrations de cet article) comportaient la mention one-shot avec le #1. Elles étaient également en 3D.