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Batman & Robin Eternal – Tome 02

Suite directe du premier tome de Batman & Robin Eternal qui conclut la série.

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[Histoire]
Cassandra Cain
retourne à La Nurserie, lieu secret où « Maman » élevait et façonnait ses orphelins à sa guise. Elle y affronte David, son père (aka « L’Orphelin »), le soldat d’élite très puissant qui seconde « Maman ». Grayson et Harper Row, alias Agent 37 (ex-Nightwing) et Sialia (Bluebird en VO) la rejoignent.

De leur côté, Red Robin et Red Hood sont à Gnose, la cité secrète de l’ordre de Saint Dumas. Red Robin décrète vouloir les rejoindre et a capturé Red Hood en guise de bonne foi. Azrael est méfiant mais son supérieur, se disant héritier de Saint Dumas l’accepte. L’occasion de découvrir le projet Ichtys, qui permettait d’améliorer le processus de « Maman » : une toxine de l’Épouvantail faisant vivre un trauma à un enfant orphelin, et Ichtys l’accentuant et le rendant plus fort encore. Un baptême violent que va inaugurer Jason Todd malgré lui, retrouvant le Joker peu avant la scène de sa mort.

Enfin, dans le passé, Batman et Robin continuent de traquer l’Épouvantail et Bruce Wayne semble avoir demander un terrible service à « Maman »…

Batman & Robin Eternal Mother Maman

[Critique]
Comme dans le tome précédent, autant le duo Red Robin/Red Hood fonctionne bien en terme d’alchimie et d’humour, autant leur arc avec Jean-Paul Valley/Azraël n’apporte pas grand chose, il apparaît même inutile (juste « sauvé » de justesse sur la toute fin avec le retour d’Azraël mais c’est un peu maigre).

La capture de Cain amènera à un premier retournement de situation, plutôt bien vu (peut-être anticipé par Scott Snyder dès la création du personnage de Harper Row). Les parents de celle-ci ont été attaqués par Cassandra, qui a tué sa mère, et Batman le savait et devait la prendre sous son aile… Difficile de savoir si le scénariste savait où il est allait dès les prémices du personnage de Harper dans sa série Batman, mais ça fonctionne bien et offre un bon enrichissement à la jeune femme ainsi qu’une évolution importante et complète.

Batman & Robin Eternal Red Robin Red Hood Azrael

Les dessins sont une fois de plus assurés par tout un bataillon d’artistes, peu ou prou les mêmes qui sont intervenus dans le premier tome, avec globalement une bonne cohérence et de jolis traits (pas partout mais l’ensemble, comme le précédent volume, tient bien la route, sauf lors de la « grande bataille finale »).

Justement, la dernière moitié de l’ouvrage est une suite d’invraisemblances dans cet affrontement : des enfants du monde entier se mettent à scander « Maman » et à s’en prendre à un membre de la Bat-Family (grâce à l’hypnose/lavage de cerveau — sic). Ainsi « Batman » (Gordon et son Bat-Robot) et « Robin » (le jeune Duke) sont à Gotham, Damian (qui est soudainement revenu sans explications ou note éditoriale — il faut se référer, une fois de plus, à un autre ouvrage, à savoir Batman & Robin : Tome 07 – Le Retour de Robin — qui chevauche Goliath, une chauve-souris géante — re-sic) est à Londres, Red Hood à Toronto, la Matrone (Héléna Bertinelli) à Bologne, Black Canary à Mexico, Katana à Kuala Lumpur, Red Robin à Moscou, Batwoman à Dubaï, Batgirl à Paris (à la Tour Eiffel, forcément…), l’ergot (des Hiboux) à Shangai, Catwoman à Sydney et des agents de Spyral à Tokyo.

Batman & Robin Eternal Spoiler

C’est le Midnighter (déjà intervenu dans le premier tome de Grayson) antagoniste charismatique et drôle, qui coordonne les combats à distance pour aider toute la Bat-Army. Problème : la plupart durent une case ou deux pour les héros les moins notables, les autres s’en sortent grâce à une « porte magique », c’est à la fois confus, facile et dommage. Plus tôt dans l’ouvrage, c’était une situation similaire qui avait lieu au pensionnat St Hadrian, bien connu des lecteurs de Grayson (les autres ne vont pas trop comprendre).

Bruce à Damian Wayne :
« Dick est une vision plus claire de ce que Batman était censé être.
Jason est prêt à faire ce que Batman refuse, quand le monde le réclame.
J’envie à Tim son esprit de stratège. Il n’agit jamais trop tôt.
Toi, si, parfois. Mais il se peut que ça te sauve, un jour.
Je veux que vous décidiez par vous-mêmes de vos destins… de vos vies. »

Batman & Robin Eternal Bruce Damian

Toute cette fin, hyper prévisible (de même que celle du passé avec Batman) n’apporte finalement pas de nouvelles choses surprenantes. Seule la relation entre Harper Row et Cassandra évolue d’une tournure intéressante, ce sont deux protagonistes qui ont davantage été au cœur du récit que d’autres, plus connus de prime abord. Grayson est par exemple plus en retrait dans celui-ci. Pas un défaut en soi, au contraire, un des bons points du livre.

Dans le lot des incohérences (ou invraisemblances, c’est selon) : difficile d’imaginer que Batman n’avait pas réussi à venir à bout de « Maman », encore plus de voir que les Robin abandonnent et pensent ne pas être de taille non plus… Le pire étant, comme évoqué brièvement, cette facilité scénaristique du lavage de cerveaux sur des gamins un peu partout dans le monde (avec des antennes sur des bâtiments en hauteur pour les activer). Ce n’est absolument pas crédible.

Batman & Robin Eternal Red Robin Dick

L’hypnose et l’endoctrinement sont deux éléments très difficile à rendre plausible par le biais d’une œuvre. Sur un petit nombre de personnages, cela peut fonctionner, lorsque c’est sur une multitude de sujets, comme ici, dans ce contexte si particulier, de façon internationale et sur des orphelins, c’est très risqué voire ridicule. Ça ne prend pas vraiment.

De même, le terrible Épouvantail est relégué à un ennemi craintif qui ne fait pas honneur à ce qui était annoncé avant. Le nouveau vilain, « Maman » donc, arbore un nom ridicule mais a un véritable but et sert un dessein auquel elle croit fermement (même si celui-ci n’a rien d’original : créer un nouveau monde plus fort avec des gens qui n’auraient aucune peur).

Batman & Robin Eternal Azrael

C’est donc clairement une déception… Si le premier tome était parfois un chouilla bancal côté scénario, l’ensemble restait sympathique et très prenant. Hélas, ce second tome —qui fonctionne bien sur un bon tiers (avec toujours un bon rythme et de l’humour)— accumule les maladresses et un final certes explosif côté forme mais hyper convenu côté fond. L’achat des deux tomes est surtout conseillé pour les amoureux de Grayson et de Harper Row. Il y a de bonnes choses attention, de très bonnes même, mais la fin manque cruellement de surprise, de finesse et d’enjeux. Faute à une faible originalité et des situations assez ubuesques.

Autant relire Batman & Robin Eternal, qui était très long et s’éparpillait un peu trop dans différentes situations mais avait le mérite d’être davantage épique, en faisait intervenir toute une galerie de personnages avec de bonnes trouvailles scénaristiques.

Batman & Robin Eternal Cassandra Cain Sialia Bluebird Spoiler

[À propos]
Histoire : Scott Snyder, James Tynion IV
Scénario : James Tynion IV (chap. 13-14-21-conclusion), Jackson Lanzing (chap. 15-16), Collin Kelly (chap. 15-16), Ed Brisson (chap. 17-18), Tim Seeley (chap. 19-20), Geneviève Valentine (chap. 22-23), Steve Orlando (chap. 24-25).
Dessin : Marcio Takara (chap. 13), Fernando Blanco (chap. 14-22), Roge Antonio (chap. 14-20), Christian Duce (chap. 15-23), Andrea Mutti (chap. 16), Roger Robinson (chap. 16), Goran Sudzuka (chap. 16-25), Scott Eaton (chap. 17-18-conclusion), Paul Pelletier (chap. 19), Geraldo Borges (chap. 20-conclusion), Tony Daniel (chap. 21), Alvaro Martinez (chap. 24), Javi Pina (chap. 25), Carlo Pergulayan (conclusion), Igor Vitorino (conclusion).
Encrage : Wayne Faucher (chap. 17-conclusion), Tony Kordos (chap. 19), Sandy Florea (chap. 21), Raul Fernandez (chap. 24), Jason Paz (conclusion), Marc Deering (conclusion), Gerlado Borges (conclusion).
Couleur : Dean White (chap. 13-14), Gabe Eltaeb (chap. 15-16-18-23-conclusion), Allen Pasalaqua (chap. 17-18-20-conclusion), Rain Beredo (chap. 19), Tomeu Morey (chap. 21), John Rauch (chap. 22), Chris Sotomayor (chap. 25).

Traduction : Jérôme Wicky
Lettrage : Stephen Boschat (Studio MAKMA)

Contient : Batman & Robin Eternal #13-26

Batman & Robin Eternal Robins
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Batman & Robin Eternal – Tome 01

Batman & Robin Eternal Cain

Bonus : la critique des deux volumes en une seule fois sur UMAC
(Reprise de mes deux articles sur ce site et ajouts des points positifs et négatifs)

Batman & Robin – Tome 7 : Le Retour de Robin

Dernier tome d’une série souvent acclamée (une situation « père-fils » originale et deux tomes particulièrement bons —le quatrième et le cinquième—) mais aussi surestimée — l’ensemble reste inégal et la partie graphique très loin d’être parfaite. Comment se conclut la recherche de Robin ?

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[Histoire]
Batman arrive sur Apokolips et en profite pour libérer quelques esclaves. Il retrouve Godfrey et le somme de lui dire où se trouve le corps de son défunt fils. Kalibak, fils de Darkseid, s’apprête à utiliser le cristal du chaos lié au sarcophage de Damian pour détruire des planètes.

Restés à Gotham pour assurer la sécurité de la ville, Batgirl, Red Hood et Red Robin se retrouvent dans la Bat-Cave avec la complicité d’Alfred pour rejoindre leur mentor sur Apokolips. Dans un premier temps, ils doivent demander à Batwoman (et Batwing) de veiller sur Gotham en leur absence. Dans un second temps, ils vont devoir manipuler Cyborg pour l’utiliser afin de se rendre sur la planète de Darkseid. Mais ce dernier, accompagné du chien Titus, va les suivre malgré eux.

Attention, révélations sur la suite de l’histoire, arrivant à la moitié du tome environ.

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Sans surprise, Damian est ramené à la vie et possède même des super-pouvoirs, il vole, a une force exceptionnel et semble immortel.

[Critique]
On a du mal à croire que Batman et ses quatre équipiers —tous sont de simples humains— s’en sortent sans trop de difficulté sur la planète de Darkseid (à la rigueur Cyborg, pourquoi pas). De même, ce virage opéré laissant place à de l’action et à un registre nettement plus orienté « fantastique / science-fiction » dénature quelque peu le support de base de la série, plus ancré dans « le réel » avec une certaine émotion et humanité (qu’on retrouve tout de même à plusieurs reprises).

La moitié du récit se déroule sur Apokolips, l’autre à Gotham. Ces deux parties se complètent efficacement, après un voyage sous adrénaline et un retour nettement plus « en douceur ». Les retrouvailles entre le père et le fils (mais aussi les proches) sont émouvantes. Qu’on lise tous les tomes à la suite ou au fur et à mesure des publications par chapitre, le résultat est là. Cela aurait pu être davantage intense. Des planches muettes, contributrices à la renommée du titre et dont l’équipe artistique a le secret, auraient été appréciées. Mais globalement ça fonctionne bien quand même.

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À défaut de cela, on retrouve bien vite le Damian à la fois touchant et insupportable. On ignore si ses super-pouvoirs (qu’il perd à la fin de l’histoire) n’étaient qu’une impasse scénaristique le temps de conclure en deux ou trois chapitres ou bien s’il y a un réel enjeu et une « suite » derrière (qu’on ignore pour l’instant). Ce tome étant le dernier de la série, il faudra se pencher vers la suite qui a été publiée en kiosque pour le savoir (la nouvelle série Robin : Son of Batman).

En somme : une lecture rapide avec un Batman plus déchaîné que jamais face à Darkseid (ce qui créé une connexion avec les débuts de la série Justice League mais également sa fin en deux tomes) puis le renouveau du célèbre duo dynamique. Une belle complicité au sein de la Bat-Family et de bonnes séquences d’action, voire d’émotions lorsque Damian libère ses clones (presque plus touchant que lorsque qu’il retrouve son père). Bref, une fin plus que correcte pour une chouette série. L’aventure se poursuit avec Vieille Lune, qui clôt l’ouvrage. C’est le Batman & Robin Annual #3 qui narre l’exploration lunaire du Chevalier Noir et de son fils à la poursuite de parasites métamorphes… C’est (vite) oublié mais les dessins de Juan José Ryp (connu en France pour Black Summer et No Hero) sont somptueux. À lire pour le côté très décalé, mais après les précédents chapitres ça passe bizarrement.

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Robin Rises (titre VO) confirme le talent de Peter J. Tomasi, davantage tourner vers « l’humain » que l’action durant toute sa série. Ce dernier tome est plaisant à lire, un peu émouvant (moins que Requiem, qui avait placé la barre très haute) et offre une belle porte de sortie (même si les chapitres sur les super-pouvoirs auraient pu avoir un sujet de fond un chouilla plus passionnant — on aurait aussi aimé revoir Carrie Kelley, Ra’s et Talia Al Ghul).

Le scénariste a assuré une excellente suite au travail de Grant Morrison tout en devant garder une certaine continuité avec ce qu’imposait Scott Snyder dans sa série mère. C’est finalement Tomasi qui a su le mieux reprendre le concept de Deuil de la Famille et de la confiance brisée au sein de l’entourage de Batman. Le seul (gros) point noir de l’ensemble de Batman & Robin est son aspect visuel, parfois clairement hideux, parfois plus abouti et original. Nul doute qu’avec un autre dessinateur que Patrick Gleason la série aurait pu frôler la perfection par moment. Ne boudons pas notre plaisir de lecteur et de fan : Batman & Robin a apporté un peu de sang neuf à un univers (trop) connu.

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[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 24 février 2017.
Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Patrick Gleason, Juan José Ryp (Vieille Lune)
Encrage : Mick Gray, Juan José Ryp et Jordi Tarragona (Vieille Lune)
Couleur : John Kalisz, Sonia Oback (Vieille Lune)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch

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Batman & Robin – Tome 06 : À la recherche de Robin

Un avant-propos informe que l’histoire se déroule peu après Le Règne du Mal. Les conséquences notables étaient l’ajout de Lex Luthor et Shazam à la Ligue de Justice et la divulgation de l’identité de Nightwing et son « exil » (en réalité devenu agent pour Spyral). La fin du tome précédent, avec Double-Face, est aussi rappelée.

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[Histoire]
Batman, accompagné du chien Titus, retrouve trace des corps disparus de Talia et Damian dans l’océan. Ra’s Al Ghul avait en effet récupéré la dépouille de sa fille et son petit-fils pour les ramener à la vie. Aquaman vient en aide au Chevalier Noir mais Ra’s parvient à s’échapper. Le Chevalier Noir requiert alors l’aide de Wonder Woman car sur l’Île du Paradis (des Amazones) se trouve un puits de Lazare que l’immortel ennemi peut utiliser. Particularité : il redonne vie mais efface toute la mémoire de ceux qui y sont ranimés. Une occasion en or pour Ra’s Al Ghul qui pourrait ainsi remodeler à sa façon sa double descendance.

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Dans sa croisade pour « retrouver » son fils, Batman fera à nouveau équipe avec Frankenstein (qui a quitté la Ligue des Ténèbres) sur le site de Nanda Parbat, une ville cachée au cœur des montagnes du Tibet. Il croisera également la Justice League, venue lui prêter main forte face à un ennemi arrivant d’Apokolips !

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[Critique]
Poursuivant son concept de « Batman &… », la série force un peu le Chevalier Noir à enchaîner les alliances (avec Aquaman, Wonder Woman, Frankenstein puis contre et avec Ra’s Al Ghul), créant pour l’occasion deux mini-histoires (les deux premiers chapitres), presque indépendantes même si elles se suivent, ce qui est un peu dommage. En toute logique, Batman se serait directement rendu dans l’Himalaya. Peu importe, ce tome se scinde clairement en trois parties, interrompu par un agréable interlude. La première étant donc les chapitres d’ouvertures, clairement les plus faibles de l’ouvrage (et les moins bien dessinés). La deuxième étant ceux avec Frankenstein puis Ra’s Al Ghul, les plus réussis : à la fois touchant, drôle (le monstre et l’homme chauve-souris forment un bon duo), prenant et original. Survient ensuite un chapitre un peu particulier, officiant comme récapitulatif et relançant complètement la série avec un levier narratif maladroit et pas terrible, à savoir un ennemi venu d’Apokolips et l’intervention de la Ligue de Justice. Enfin la troisième partie, concluant ce sixième tome, voit Batman « contre » la Ligue de Justice mais poursuivre son plan avec ses alliés plus proches, c’est à dire la Bat-Family. Une fin extrêmement intéressante.

Batman à Ra’s Al Ghul :
— La fièvre de Lazare, les complications physiques et émotionnelles… Vous risquez de créer des monstres !
[…]
— Sans vouloir te vexer, Frankenstein.
— Ce n’est rien.

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L’ensemble paraît donc inégal, à juste titre. Le début très moyen et la soudaine venue de Glorius Godfrey d’Apokolips (sic) gâche un peu la tension et le duel critique qui s’instauraient avec brio jusqu’ici (Batman était à deux doigts de tuer littéralement son immortel ennemi). Tout tombe un peu à plat, survenant de nul part. Cet aspect scénaristique digéré, force est de constater que la suite (et conclusion de l’ouvrage) rebondit efficacement dessus : Batman est face aux membres de la Justice League (se découvrant un allié en la personne de Lex Luthor) et les conflits internes de la Bat-Family (suite au Deuil de la Famille) refont légèrement surface, ce qui est plaisant. Les clones de Damian sont également de la partie avec, une fois de plus, une touche d’humanisme rare qui fait mouche.

Aux dessins on retrouve Patrick Gleason sur quatre chapitres avec, hélas, encore et toujours ce même style assez hideux sur les visages aux grosses mâchoires. C’est étonnant car le précédent volume, l’agréable La Brûlure, était prometteur quant à l’évolution de l’aspect graphique. La faute, très certainement, à deux chapitres dessiné par Doug Mahnke qui se rapproche plus ou moins de la patte de Gleason (en pire, c’est possible…) avec une étrange approche Millerienne, ou alors surfant sur les travaux de Chris Burnham (Grant Morrison présente Batman), déjà plus convaincant. Heureusement Andy Kubert revient le temps du cinquième chapitre plus long (en réalité le Robin Rises : Omega #1) et permet d’apprécier des traits nettement plus fins, détaillés et coloriés différemment. Le changement est radical et superbe. Les élégantes planches de Kubert sont un point fort de ce tome.

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Batman à Wonder Woman :
— De qui était-ce la statue ?
— Ce n’est pas une statue. C’est ma mère. Elle a été transformée en pierre par la déesse Héra quand cette dernière a appris que ma mère avait couché avec Zeus, son mari, et m’avait engendrée.
— Zeus de l’Olympe ? Le père spirituel des Dieux et des héros de la mythologie grecque ?
— Oui.
— Hmm.
— L’univers est grand, étrange, et empli de merveilles, Bruce.
— Pffff… Plus étrange de jour en jour, même. Mais ça ne veut pas dire que ça doive me plaire.

La bande dessinée se réfère lors d’un bref passage à DC Saga présente #4 (et même du #2 à #4 lors des résumés dans les magazines avant cette version reliée), un moment qui intervenait alors juste à la fin de Forever Evil (publié à l’époque dans plusieurs mensuels en kiosque). Rien de bien méchant pour la compréhension. Autre mention : Grant Morrisson présente Batman – Tome 02 : Batman R.I.P.. En effet, lorsque le Chevalier Noir est à Nanda Parbat (sur le « toit du monde », là où il retrouve Frankenstein dans cette aventure), il explique y avoir passé sept semaines dans une grotte, pour subir une expérience de simulation de la mort et la renaissance (en détail : le stade Yangti du rituel de méditation Thôgal). On retrouve ensuite, dans le cinquième chapitre (Robin Rises : Omega #1), un excellent rappel de la « création de Damian » jusqu’à la situation actuelle (un rapide résumé de l’intégrale de Grant Morrison présente Batman en somme, puis de la série Batman & Robin en passant par l’évènement Le Deuil de la Famille).

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La venue de Glorius Godfrey d’Apokolips se solde par un autre renvoi, aux quatre premiers numéros du magazine Superman Saga cette fois. Ceux-ci mettaient en scène des versions « jeunes » des justiciers via un une divinité démoniaque, Kaiyo, et le cristal de chaos, que recherche ledit Godfrey. À nouveau, cela n’est pas gênant à la compréhension globale, même si ça commence à faire beaucoup. Enfin, avec l’intervention de la Ligue de Justice, le rappel éditorial en ouverture prend sens : Luthor et Shazam sont de la partie (pour savoir pourquoi, il faut donc lire la série Justice League). Pas désagréable à la lecture, mais sans doute un peu bizarre pour le novice. Nulle autre mention de Double-Face et d’Erin, ce que laissait suggérer la fin de La Brûlure et le tout début du livre, en espérant qu’ils ne soient pas mis de côté définitivement (MàJ : ce sera finalement le cas). Autre étrangeté : Batman clame tout au long de son périple qu’il veut retrouver le corps de son fils pour l’enterrer et que celui-ci soit en paix ainsi que lui-même, puis il confirme ensuite vouloir le ressusciter…

À la recherche de Robin est donc un tome inégal mais globalement de qualité, on déplore son début, un changement soudain dans l’histoire, ses nombreuses connexions, même indirectes, à d’autres séries mais on apprécie grandement le scénario, les dialogues, le développement de Batman et l’humour (avec Frankenstein notamment). Attention à ce que la suite ne parte pas trop dans différentes directions trop ubuesques. Côté graphique, le style de Gleason est assez décevant mais celui de Kubert hisse le titre en qualité visuelle.

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[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 21 octobre 2016.
Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Patrick Gleason, Doug Mahnke (Batman & Wonder Woman / & Frankenstein), Andy Kubert (Robin Rises Omega #1)
Encrage : Mick Gray et collectif, Jonathan Glapion (Robin Rises Omega #1)
Couleur : John Kalisz, Brad Anderson (Robin Rises Omega #1)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch

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