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Under the Red Hood

Article récapitulatif de cette saga (sans spoilers)
/!\ Il est fortement conseillé de connaître le début
de cette histoire
avant de lire cette suite /!\

Under the Red Hood est le nom du tome américain recueillant les chapitres Batman #635 à #641 (à découvrir dans cet article), mais également les Batman #645 à #650 ainsi que le Batman Annual #25. En France, ce volume n’existe pas mais son contenu a été publié dans les magazines Batman #11 à #23 par Panini Comics fin 2006/début 2007.

Les chapitres #635 à #641 sont devenus les deux histoires Sous le masque et Réunion de famille (dans cet article donc) et les chapitres suivants sont encore plus « divisés ». Il y a en effet #645 : Pour affronter le présent, il faut comprendre le passé, #646-647 : Jeux de vilains, #648-650 : Course contre la mort et enfin Batman Annual #25 : Le retour de Jason Todd. C’est pourquoi tous ces chapitres sont rassemblés dans ce même article, sous l’appelation Under the Red Hood. De plus, le chapitre #642 : Percer la carapace (se déroulant donc en premier mais pas intégré -à juste titre- à la version américaine) est également inclus.

Batman Red Hood

[Histoire — Percer la carapace]
Black Mask s’associe au Chapelier Fou et les deux tentent de contrôler Killer Croc. Mais Batman veille…

Batman Percer la carapace[Histoire — Pour affronter le présent, il faut connaître le passé]
Alfred fait sortir le cercueil de la tombe de Jason Todd et Bruce passe ses journées à l’examiner pour comprendre comment son ancien équipier a pu s’en extraire. Il se remémore également sa première rencontre avec Todd et leur duo quand il est devenu Robin.

Batman Cercueil Jason Todd[Histoire — Jeux de vilains]
Batman trouve une bombe dans un entrepôt destiné au trafic de drogue de Black Mask. Red Hood l’avait posé et n’hésite pas à la faire exploser, dans la foulée il tue la plupart des hommes de Black Mask, avant d’attaquer son bureau directement au bazooka ! Le caïd de Gotham est fou de rage mais se voit offrir une invitation de la part de Deathstroke au sein d’une mystérieuse Société.

Red Hood Moto[Histoire — Course contre la mort]
Black Mask tue ses derniers lieutenants pour s’associer à Red Hood, à la demande de ce dernier. Mais il s’agissait d’un piège et les deux s’entretuent. En même temps, Alfred reçoit un paquet contenant une mèche de cheveux verts ; appartenant au Joker bien sûr. Lui et Batman comprennent que Todd a kidnappé le Clown du Crime et le retient quelque-part…

Batman Red Hood VS Black Mask[Histoire — Le retour de Jason Todd]
Comment Jason Todd est sorti de son cercueil dans un état végétatif avant d’être recueilli par Talia As Ghul, de recouvrer sa mémoire et enfin de devenir Red Hood.

Le Retour de Jason Todd[Critique de l’ensemble]
Excepté le premier chapitre plutôt anecdotique et passable (publié en France dans les magazines mais pas dans le tome américain, qui en plus appelle à une suite), l’ensemble se lit très bien et comporte les mêmes qualités (et défauts mineurs) que Réunion de famille et Sous le masque : de l’humour (toujours avec Black Mask et Red Hood principalement), de jolies planches assez « colorées » (contrastant avec le côté noir de l’histoire) qui n’ont parfois pas de réel second plan (des fonds unis peu esthétiques) et un scénario prenant avec une bonne conclusion.

Là aussi, les chapitres ne se cantonnent pas uniquement à l’univers de Batman mais vont explorer un petit côté plus méconnu pour les néophytes, avec Deathstroke et la Société. Une idée qui tombera un peu à plat puisque les autres personnages qui interviendront dans Jeux de Vilains sont un nazi aveugle et une hyène (!), puis le Comte Vertigo (issu de la série Flash) qui est déjà plus prometteur. Malgré cet écart, qui apporte un peu d’humour en échange d’une véritable menace, la suite devient plus violente, avec un Red Hood impitoyable qui n’hésite pas à massacrer bon nombre de malfrats. C’est ainsi que le classique débat sur la nécessité de tuer ou non un ennemi, et la moralité qui en découle, est plutôt bien amené et ne tombe pas dans les clichés éculés ; notamment lors des « retrouvailles » entre Batman, le Joker et Jason Todd, point d’orgue de la conclusion du récit (juste avant les explications sur la résurrection de l’ancien Robin, qui auraient méritées d’être publiées avant pour que la tension entre le trio soit vraiment la fin de cet arc).

Batman Joker Red HoodJason n’en veut pas à Batman de ne pas l’avoir sauvé mais il ne lui pardonne pas que le Chevalier Noir n’ait pas tenté de le venger et de tuer le Joker.
Si c’était toi qu’il avait réduit en bouillie… Si c’était toi qu’il avait torturé… Si c’était toi qu’il avait tué… J’aurais remué ciel et terre pour retrouver cet immonde tas de merde et je l’aurais expédié en enfer.
Tu ne comprends pas. Tu n’as jamais compris.
Quoi ? Ta fameuse morale ne t’y autorise pas ? C’est trop dur de « franchir la ligne » ?
Oh, mon Dieu, non… Ce serait tellement facile. J’ai toujours rêvé de le tuer. Il ne se passe pas un jour sans que j’aie envie de le capturer et ensuite de passer un mois entier à lui faire subir les pires tortures qu’on puisse imaginer. Je voudrais le voir en sang, brisé… me supplier… hurler sa souffrance alors qu’il est en train de mourir d’une mort atroce.
Le Joker intervient : Les grands esprits se rencontrent… Batman poursuit :
Je voudrais le voir mort… Je le veux de toutes mes forces. Mais si je fais ça… Si je descends dans cet enfer… Jamais je n’en reviendrai.

La renaissance de Jason Todd trouve donc une double explication, premièrement il est ressuscité suite à une altération du continuum temporel par Superboy-Prime (difficilement compréhensible dans la bande dessinée, surtout quand on connaît peu l’univers de Superman, on se contentera donc de ça, en lien avec Infinite Crisis selon l’article récapitulatif d’Urban), c’est un peu maigre comme justification. Le jeune homme s’est donc réveillé de son cercueil, s’en est extirpé et est sorti sous terre. On apprendra plus tard qu’il a fait concevoir le même cercueil pour remplacer le sien et ainsi en laisser un « propre » pour brouiller les pistes. Deuxièmement, Jason Todd, alors dans un état végétatif, est recueilli par Talia As Ghul. L’ancien Robin est amnésique, bien qu’il ait conservé tous ses réflexes de combat, il reste « perdu ». C’est en le jetant dans un puits de Lazare que Todd recouvrera la mémoire et fomentera son retour à Gotham City sous l’alias Red Hood.

Toutes ces étapes durent plusieurs années et sont à la fois décevantes et satisfaisantes. Décevantes car l’éternel « altération du continuum temporel » est la solution de facilité dans tous les comics (il s’est produit à peu près la même chose par Flash pour la création des New 52) pour faire renaître des personnages. Par ailleurs, ce sont toujours des héros externes à Gotham et à l’univers de Batman qui en sont les causes (forcément, car il s’agit souvent de pouvoirs « fantastiques » ou de méta-humains, donc moins plausibles/rationnels chez le Dark Knight). Mais il était difficile de concevoir autrement une résurrection tout en voulant rester crédible. La suite est par contre satisfaisante, le coma d’un an, les Ghul qui prennent soin de Jason, etc. Todd lui-même confirme qu’il a combattu Batman (durant Silence) avant d’être remplacé par Gueule d’Argile. C’est en constatant, durant cet échange, que Batman ne l’avait pas vengé que Todd choisira d’adopter les traits de Red Hood. Cela était-il prévu dès l’élaboration de l’œuvre culte de Jeph Loeb ? Aucune idée, mais sur le principe ça « fonctionne » et ne fausse pas les deux histoires, au contraire, elles se complètent parfaitement.

Red Hood MasqueAu-delà de cet ultime chapitre, apportant donc des explications attendues depuis plusieurs mois, l’ensemble est tout de même de très bonne facture. C’est un chouilla en dessous que la première partie, pour les diverses raisons évoquées plus haut, mais reste extrêmement satisfaisant pour une courte saga très importante pour la mythologie de Batman. L’hétérogénéité du côté des dessins n’est pas gênante car l’ensemble reste visuellement très cohérent.

[À propos]
Publiée en France dans le magazine Batman #18 en novembre 2006 chez Panini Comics, jusqu’au Batman #23 en avril 2007. Premières publications originales dans Batman #642, #645 à #650, de septembre 2005 à avril 2006.

Percer la carapace
Titre original : Breaking the Skin
Scénario : Andersen Gabrych
Dessin : Chris Marrinan
Encrage : Andrew Pepoy
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Pour affronter le présent, il faut connaître le passé
Titre original : Show me Yesterday, for I can find Today
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke
Encrage : Tom Nguyen
Couleurs : Jason Wright
Traduction : Sophie Viévard

Jeux de vilains
Titre original : Franchise
Scénario : Judd Winick
Dessin : Shane Davis
Encrage : Collectif
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Course contre la mort
Titre original : All They Do is Watch Us Kill
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke
Encrage : Tom Nguyen
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Le retour de Jason Todd
Titre original : Under the Hood
Scénario : Judd Winick
Dessin : Shane Davis
Encrage : Mark Morales
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

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Batman – L’énigme de Red Hood
Batman : Under the Red Hood [en anglais] (contient Sous le masque et Réunion de famille ainsi que la suite (à découvrir dans cet article))
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Justice League – Tome 5 : La Guerre des Ligues (Trinity War)

Mise à jour : le recueil librairie sort le 19 septembre.

Justice League La Guerre des LiguesCette histoire est actuellement publiée dans le mensuel Justice League Saga (numéros #6 et #7, soit avril et mai 2014) et fera l’objet d’un tome en librairie en septembre prochain.
Batman joue un rôle plutôt important tandis que Catwoman est relativement en retrait. Il n’y a de toute façon pas de personnage principal puisqu’ils sont tous mis sur le même pied d’égalité, sauf peut-être, comme toujours, le trio Superman, Batman et Wonder Woman. Si vous ne lisez QUE du Batman et uniquement cela, alors vous pouvez faire l’impasse sur La Guerre des Ligues.

Trinity War CoversAborder cette (grande) histoire en ne connaissant donc que Batman et « un peu » La Ligue de Justice n’est pas suffisant. Dans l’idéal il faut avoir lu les séries Justice League et Justice League of America (via les magazines DC Saga puis Justice League Saga ou les quatre premiers tomes de la série), mais également Justice League Dark (La Ligue de Justice des Ténèbres, dont la série a commencé dans DS Saga #13 (à partir du chapitre #9, les précédents n’étaient absolument pas obligatoires)). Enfin, connaître la série Shazam s’avère être un gros plus. Elle est à découvrir dans les back-up de la série Justice League (DC Saga #8 à #18 et Justice League Saga #1 à #5), sachant que le chapitre #0 de Justice League est la naissance de Shazam, et que le chapitre #21 en est la conclusion. Shazam s’interfère donc au delà des simples histoires de complément, mais carrément au sein dans la série !
Mis à jour : Shazam sera édité en recueil, en vente dès le 14 novembre.

Avant de faire quelques présentations et évidemment le résumé puis la critique, voici l’ordre de lecture en version originale (en bleu, les chapitres qui sont dans les magazines et le futur tome relié) :
Trinity of Sin : Pandora #01
Justice League #22
Justice League of America #6
Justice League Dark #22
Constantine #05
Trinity of Sin : Phantom Stranger #11

Justice League of America #7
Trinity of Sin : Pandora #02
Justice League Dark #23
Justice League #23

Il y a donc le cinquième chapitre de la série Constantine qui restera inédit en VF, ainsi que le second de la série Pandora. Pas d’inquiétude, ils sont totalement dispensables, peut-être moins celui sur Pandora mais rien de bien méchant.

► Cet ordre de lecture est parfaitement cohérent, uniquement SI on a déjà lu TOUS les chapitres précédents des trois séries de Ligues de Justice (ainsi que les back-up). Sinon le lecteur sera complètement perdu.
Shazam et Justice League Dark ne sont disponibles que dans les magazines, c’est dommage car le lecteur non-connaisseur ne peut plus trouver de support pour se familiariser avec ces personnages, chose plutôt essentielle afin de mieux saisir toute la cohésion du récit.
Mis à jour : Shazam sortira bien en librairie (cf. plus haut). Le tome 5 de la Justice League comprend finalement, en plus des chapitres ci-dessus, les #18-21 de Justice League, qui ne sont pas en lien avec la suite.

Trinity War La Guerre des Ligues[Introduction]
L’histoire de Pandora est distillée depuis le début du Relaunch DC. En effet, la belle est apparue dans tous les premiers chapitres des 52 séries ! Un petit jeu de cache-cache que de nombreux fans avaient bien entendu découvert. C’est ensuite par back-up qu’elle est apparue de façon plus significatif. À ce propos il est conseillé de relire l’épilogue du premier tome de Justice League (Aux Origines), présentant un court combat entre Pandora et le Phantom Stranger. C’est ensuite le Free Comics Book Day 2012, intitulé Visions du Futur et disponible en fin de second volume de Justice League toujours (L’Odyssée du Mal) qu’il faut avoir en tête : le jugement de la Trinité du Pêché sur le Rocher de l’Éternité. On y découvre la naissance du Phantom Stranger, accusé de cupidité et condamné à errer sur terre, mais étranger à l’homme, et voir les ravages de l’avidité et celle de La Question, dont l’arrogance devient vite muette lorsqu’il perd son visage et son identité, qui restera une éternelle question dont il ne trouvera jamais la réponse. Enfin Pandora, condamnée pour sa curiosité (elle a ouvert la fameuse boîte de pandore) à une éternité de solitude, de douleur. On la voit, des siècles plus tard, récupérer dans la Chambre Noire de l’A.R.G.U.S. sa propre boîte, bien destinée à prendre en main son destin. Toujours dans ce même tome, la back-up #0 de Justice League : Pandora et Le Sorcier (également republié dans Justice League Saga #1). Ce dernier s’excuse et explique qu’il reste un grand pouvoir à l’intérieur de la boîte que seul le cœur le plus fort, ou le plus noir, peut revendiquer…

Pandora est donc une jeune femme qui fait partie de La Trinité du Pêché, avec Le Phantom Stranger et La Question. Tous trois ont été punis et maudits il y a des années par des sages, présidé par Le Sorcier, le même qui, des années plus tard, donnera au petit garçon Billy les super-pouvoirs qui feront de lui l’invincible adulte Shazam (anciennement appelé Captain Marvel chez DC Comics).

Pandora a été punie car elle a ouvert la boîte de Pandore : un crâne humain avec trois lumières rouges à l’intérieur (deux au niveau des yeux et une sur le front). Celle-ci a permit aux Sept Péchés Capitaux de s’échapper, tous représentés sous forme de monstres. Pendant plusieurs siècles, Pandora assista à la corruption des êtres humains par ces ennemis redoutables et invulnérables. Telle était donc sa punition. Mais la jeune femme en décida autrement et appris par Le Sorcier que le Mal serait vaincu si la boîte était à nouveau ouverte, mais par quelqu’un au cœur pur. Il lui confie aussi que sa punition n’était pas méritée et qu’il y a eu une erreur. Pandora décide donc d’amener la boîte à… Superman.

Trinity War Constantine[Histoire]
Malheureusement, l’Homme d’Acier a du mal à se contenir et il s’avère qu’il n’a finalement pas assez de bonté en lui pour être digne d’ouvrir la boîte. Entre-temps, Shazam a décidé d’aller répandre les cendres de son défunt adversaire, Black Adam, sur les lieux de son enfance : le Kahndak. Mais ce pays est en guerre, et le sauvetage de deux otages par Superman et Wonder Woman quelques semaines plutôt a laissé planer une grande tension entre les États. Hélas, les soldats font feu sur Shazam qui riposte aussitôt avant d’être violemment stoppé par Superman. Les deux surhommes commencent à se battre avant d’être rejoint par le reste de la Ligue de Justice pour les séparer.

Au même moment, La Ligue de Justice d’Amérique se dresse face à eux afin de les presser de quitter le territoire et d’éviter tout incident diplomatique entre les nations. C’est aussi l’occasion rêvée pour Amanda Waller de montrer au monde entier que La Ligue de Justice est incontrôlable, et que La Ligue de Justice d’Amérique est bien plus efficace. Un premier combat s’engage alors. Pendant celui-ci, Superman devient fou de rage et tue un membre de la JLA : le Dr Light, récemment intégré dans l’équipe. Il avait acquis ses pouvoirs lorsque La Ligue de Justice d’Amérique enquêtait sur La Société Secrète (voir La Ligue de Justice – Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique). Après un nouveau combat, Superman requiert son propre enfermement afin de ne plus causer la mort de qui que ce soit. C’est son fidèle ami Batman qui va l’interroger et commencer ses investigations pour comprendre ce qu’il s’est passé.

Parallèlement, Madame Xanadu, membre de La Ligue de Justice des Ténèbres, est kidnappée par le mystérieux homme à la tête de La Société Secrète. Ses compagnons se lancent à sa recherche. Wonder Woman part enquêter sur l’origine de la boîte de Pandore et comprend qu’elle n’est ne provient ni des Dieux, ni de la Science mais… de la magie. Elle va donc demander à Constantine et son équipe, La Ligue de Justice des Ténèbres, son aide pour la retrouver. Mais les trois Ligues vont se croiser, se déchirer, se reconstruire, s’unir, se battre… avant de comprendre toutes les raisons de ces mystères dans un final explosif !

Justice League Trinity War[Critique]
La Guerre des Ligues a bien lieu et sa justification est plutôt cohérente. L’histoire peut paraître complexe mais si l’on est habitué aux trois séries elle est extraordinairement fluide. Les nombreux protagonistes changent de camp un peu trop facilement et la notion de guerres entre ligues est plus un prétexte qu’autre chose. On a du mal à croire aux premiers combats, où personne ne prend la peine de « réfléchir », où des super-héros, comme le Martien Limier ou bien Flash, et même Batman évidemment, ne poussent pas davantage à la réflexion. Cela peut agacer et décevoir certains, à mettre de côté pour apprécier plutôt un côté action et jeu vidéo sans prise de tête s’avère indispensable.

Geoff Johns et Jeff Lemire sont les deux architectes de ce cross-over. L’ensemble tient parfaitement la route et chaque super-héros suit sa voie de façon logique d’une série à une autre, même si c’est parfois pas forcément en raccord avec sa personnalité. La première partie de l’histoire est très excitante et haletante, la seconde est malheureusement moins prenante, à commencer par le chapitre où la boîte passe de mains en mains, comme un jeu. La conclusion n’est pas forcément mauvaise, bien que finalement un peu « facile » et —surtout— Trinity s’avère être, en fait, une grande introduction vers l’arc Forever Evil.

Trinity War Phantom StrangerDu côté des dessins, Ivan Reis s’occupe de La Ligue de Justice et tout est très détaillé et beau, proche du travail de Jim Lee (qui signait le début de la série). Les planches de Doug Mahnke (La Ligue de Justice d’Amérique) et Mikel Janin (La Ligue de justice des Ténèbres) sont moins bonnes mais relativement proches des traits de Reis. La cohérence graphique est donc bien respectée, même si forcément inégale, mais au moins on ne s’y perd pas et c’est le plus important.

Cette Guerre des Ligues s’intercale efficacement entre certaines séries majeures de l’éditeur DC Comics. Malheureusement, Trinity War demeure bancale, faute d’être à la fois une suite de ces séries mais également une introduction à quelque-chose de plus grand encore (Forever Evil). Impossible donc de lire cette histoire comme un one-shot ou à part, il faut une connaissance totale du sujet, des personnages et des autres récits. Elle s’adresse donc directement aux lecteurs (très) initiés, ce qui un cadeau pour eux, mais un gros point noir pour les autres. Même si l’histoire ne leur sera pas inaccessible, il y aura évidement moins de plaisir et plus d’incompréhensions pour eux.

Pour le fan, Trinity War offre un beau mix des trois grandes équipes de super-héros actuelles avec des scènes épiques et mémorables (cf. les dessins illustrant cet article). Même si les guerres entre elles ne sont finalement pas aussi puissantes que prévues (en peu de temps chacun change de camp ou bien combat contre son gré) et servent plus ou moins d’excuses à l’arrivée de Forever Evil, le plaisir est quand même présent. À noter également, l’escapade onirique de la série Phantom Stranger relativement plaisante, dommage de ne pas avoir le début et la suite de cette découverte.

Trinity War jim LeeLa bataille finale entre les trois ligues : en haut par Ivan Reis, en bas la preview de la même scène par Jim Lee (Justice League – Tome 2 : L’Odyssée du Mal / Cliquez pour agrandir).

[À propos]
Justice League [La Ligue de Justice]
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Ivan Reis
Couleur : Rod Reis
Justice League of America [La Ligue de Justice d’Amérique]
Scénario : Geoff Johns et Jeff Lemire
Dessin : Doug Mahnke
Couleur : Gabe Eltaeb et Nathan Eyring
Justice League Dark [La Ligue de Justice des Ténèbres/des Ombres]
Scénario : Jeff Lemire
Dessin : Mikel Janin
Couleur : Jeromy Cox

Publié dans Justice League Saga #6 et #7 (mai et juin 2014) et dans Justice League – Tome 5 : La Guerre des Ligues, paru le 19 septembre 2014.

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Tome 5 : La Guerre des Ligues
Tome 4 : La Ligue de Justice d’Amérique[critique]
Tome 3 : Le Trône d’Atlantide
Tome 2 : L’Odyssée du Mal
Tome 1 : Aux Origines

Trinity War Societe Secrete[Bonus]
Voici les trois triptyques des couvertures originales réalisées pour l’occasion. Vous pouvez (comme toutes les images de cet article d’ailleurs) les ouvrir en plus grand en cliquant dessus, et évidemment les enregistrer pour faire de beaux fonds d’écran !

Trinity War 01

Trinity War 02

Trinity War 03