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Justice League – Tome 8 : La Ligue d’Injustice

Ligue Justice Tome 8 Ligue d'Injustice

[Histoire]
Après les évènements survenus durant Le Règne du Mal, la Ligue de Justice intègre Shazam dans ses rangs, qui se lie d’amitié avec Cyborg. Considéré comme le sauveur de la Terre, Lex Luthor, souhaite lui aussi rejoindre l’équipe mais ses membres sont réticents.

Luthor a déduit l’identité de Batman et se rend au Manoir Wayne pour en informer le principal intéressé. Il souhaite avoir l’avantage sur une proposition de partenariat économique avec les entreprises Wayne (quitte à faire du chantage). Le terrible homme d’affaires recrute également Captain Cold (ennemi de Flash normalement) pour assurer sa sécurité.

Par ailleurs, l’anneau de Power Ring a pris possession de l’esprit de Jessica, une « simple » citoyenne. Véritable entité maléfique, l’artefact contrôle directement la jeune femme qui commet des actes de destruction à son insu. Pour l’aider, c’est la Doom Patrol qui doit intervenir, petite équipe hétéroclite dont les membres sont rejetés par la société à cause de leurs « gueules cassées ».

Enfin, Superwoman, une des trois survivantes du Syndicat du Crima est emprisonnée et… enceinte !

Injustice League

[Critique]
Transition obligatoire, les chapitres de l’après Règne du Mal sont davantage contemplatifs et (un peu) moins portés vers l’action (surtout dans sa moitié initiale). Cela n’est pas une mauvaise chose, mais l’on y découvre un fourre-tout pas forcément très bien équilibré. Les membres de la Ligue de Justice se résument au trio emblématique (Superman, Batman et Wonder Woman) gravitant autour de Lex Luthor. Les autres (Flash, Aquaman…) font office de figuration. Cette façon de faire n’est pas forcément déplaisante mais on se sent un peu lésé par rapport aux autres protagonistes (un « défaut » par ailleurs récurrent sur l’ensemble de la série). Les quelques échanges entre Shazam et Cyborg fonctionnent bien et apportent une touche d’humour non négligeable.

Shazam à Cyborg :
– Qu’est-ce que vous faîtes pour vous amuser, par ici ? Parce que là, bonjour l’ambiance ! On doit bien pouvoir faire autre chose que de surveiller, non ? Il n’y avait pas de table de ping-pong dans l’ancienne tour de garde ?

– Non.
– Il vous en faut une. Sérieux. Et une piscine, aussi.
– Aquaman en voulait une.
– Tu as déjà remarqué qu’il dégageait comme un léger parfum de poissonnerie ? Ne lui dis pas que j’ai dit ça, hein ?
– T’inquiète.
– Bon. Vous avez au moins une XBox, quand même ?
– Moi, ouais. Dans mon épaule gauche.
– Sérieux ?! On se fait une partie ?

Bruce Wayne Luthor

L’ouvrage contient deux arcs : La Ligue d’Injustice (curieuse appellation) et Le Virus Amazo. Si la première est plutôt « originale » sur son histoire (centrée sur Luthor donc), elle oscille entre l’agréable et le moyen (qu’advient-il de la Doom Patrol, soudainement survenue ?). Constat surtout imputable à cause des planches de Doug Mahnke, qui manquent clairement de « style », c’est très banal, pas forcément esthétique ni extraordinaire. Les visages sonnent « faux ». La seconde est plus efficace grâce aux dessins de Jason Fabok. Ses traits sont somptueux, détaillés et léchés, se rapprochant de ceux de David Finch et de Jim Lee ; ces trois artistes ayant un style assez similaires et très efficaces. Les scènes d’action sont d’une fluidité exemplaire. Visuellement sublime.

Fabok Wonder Woman

Scénaristiquement plus faible (et très prévisible), l’aspect graphique prime quand même avant tout et relance l’intérêt de la série, qui avait tendance à se centrer beaucoup trop autour de Lex Luthor. Ce parti pris (discutable) s’avère toutefois payant puisqu’en un volume on assiste à l’ascension puis la chute de l’éternel ennemi de Superman ; bien que son sort (au sein de la Justice League) ne soit pas définitivement statué à la fin. Fin qui annonce d’ailleurs le retour de Green Lantern, dans l’apprentissage du Power Ring pour Jessica (à lire dans la série de Green Lantern à priori). L’ensemble du récit est toujours écrit par Geoff Johns (depuis le tout début de la série). L’auteur soigne son histoire et sait où il va, il est par contre dommage que certains passages lui échappent ou ne soient qu’éphémères (la Doom Patrol en est le parfait exemple, on pourrait en rajouter beaucoup d’autres, la plupart étant à suivre dans les séries d’autres super-héros, ce qui est parfois agaçant). Le fil rouge narratif principal est, en tout cas, toujours solide et passionnant, c’est l’essentiel.

« Ma Doom Patrol est un groupe de soutien pour méta-humains
incapables de devenir les dieux et les déesses qui constituent la ligue de justice. »
Niles Caulder, chef de la Doom Patrol

Le chef antipathique Niles Caulder de l’équipe des Doom Patrol n’aide pas à générer de la sympathie pour lui, voire pour ses membres, peu fouillés et débarquant un peu brusquement (Element Woman servant de lien avec les anciens chapitres puisqu’elle apparaissait en amont dans la série mais aussi dans Flashpoint et dans La Ligue de Justice d’Amérique).

Doom Patrol

Un chapitre un peu particulier vient clore ce huitième tome, il s’agit de Compte Rendu qui achevait Justice League of America, courte série conçue uniquement pour faire le lien avec la Guerre des Ligues. En quatorze chapitres (dont presque la moitié ont été publiés dans le tome 4 de Justice League pour une meilleure cohérence en France), cette ligue particulière n’a pas été bien exploitée (elle n’était qu’un prétexte à être une troisième équipe qui prendrait part à un event) et s’est terminée en se scindant en plusieurs mini-séries. Une de ses « suites » est Justice League United (inédite chez nous) se concentrant sur Le Limier Martien et Stargirl qui prennent la tête de leur nouvelle league.

Ces deux personnages sont justement au cœur de cet ultime chapitre, servant de conclusion à la fois au livre, mais aussi à la série éponyme (et qui fait donc suite au quatrième tome). Saluons le choix d’Urban de le placer ici. D’autant plus que cette « fin » n’est pas spécialement épique. Se succèdent ainsi bon nombre de dessinateurs pour dévoiler un Limier Martien bien trop impulsif et colérique qui rejoint une jolie et maline Stargirl, avant de devenir un duo s’éloignant de la Terre. Entre-temps, le lecteur découvre ce qu’il est advenu de chaque ancien membre (Katana, Green Arrow, Catwoman…).

Stargirl

La Ligue d’Injustice sonne donc comme une transition post-Forever Evil (ce qui est logique), beaucoup trop orienté sur Lex Luthor (cela peut déplaire), ne mettant pas assez en avant des membres de la Ligue de Justice et contenant trop d’annonces laissées en suspens : Owl Man, Superwoman, la Doom Patrol, les futurs métahumains (et quid de Metal Men et des autres ligues des volumes précédents ?)… Néanmoins, l’ensemble fonctionne et se lit très bien. Il devrait déboucher sur quelque-chose de plus grand, comme le prouve le dernier chapitre du Virus Amazo. Il tend vers une épopée plus cosmique (La Guerre de Darkseid — qui sera en effet le titre des deux derniers tomes de la série) et dirige vers Convergence, un nouvel évènement massif qui impactera toutes les séries (oui, encore) et pourrait même causer un relaunch (MàJ mai 2016 : c’est effectivement le cas avec Rebirth). Du côté de Batman : du mal à anticiper la suite puisque Luthor, clairement en mauvaise posture au sein de la Ligue, connaît son identité. Entre cette information et les nouvelles, découvertes dans l’œuvre, on espère que la suite et fin de la série les utilisera à bon escient.

Malgré les défauts évoqués, la série, injustement qualifiée de mainstream et/ou « destinée au grand public » (pourquoi serait-ce un défaut ? pourquoi penser que, par conséquent, ce n’est « pas bien » ? la qualité peut être au rendez-vous également, c’est le cas depuis le début de toute façon), gagne en profondeur et assure une lecture divertissante et agréable.

Batman Superman Virus Amazo

« Vois-tu, chère sœur, les criminels méta-humains tuent des centaines de personnes, chaque année.
Aucune prison sur Terre n’est en mesure de les retenir bien longtemps.
Plus de 87% des méta-humains violents s’évadent moins de trois mois après leur incarcération.
En moins d’un mois à Arkham.
Après avoir rencontré les familles des victimes, je leur ai juré que je trouverais un meilleur moyen de neutraliser ces terribles criminels.
J’ai alors cherché comment bloquer les pouvoirs méta-humains.
Le Virus Amazo a été conçu pour les inhiber temporairement.
»
Lex Luthor

Luthor

 

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 23 octobre 2015
Scénario : Geoff Johns + Matt Kindt (Compte Rendu)
Dessin : Doug Mahnke (La Ligue d’Injustice #1-4 + Le Virus Amazo Prologue), Ivan Reis (La Ligue d’Injustice #1 + Le Virus Amazo Prologue), Jason Fabok (Le Virus Amazo #1-5), Scott Kolins (épilogue La Ligue d’Injustice) et collectif (Compte Rendu)
Encrage : Scott Hanna (La Ligue d’Injustice), Christian Alamy (La Ligue d’Injustice + Le Virus Amazo Prologue) et Keith Champagne (La Ligue d’Injustice #2-4 + Le Virus Amazo Prologue) et collectif ( Le Virus Amazo Prologue et Compte Rendu)
Couleur : Rod Reis (La Ligue d’Injustice #1-2), Andrew Dalhouse (La Ligue d’Injustice #3-4-ép.), Brad Anderson ( Le Virus Amazo), Brian Miller (Hi-Fi) (pour Compte Rendu)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Edmond Tourriol — Studio Makma

(Contient : JL #30-39 + JLA #14)
La Ligue d’Injustice (JL#30-34 + ép.) / Le Virus Amazo (prologue + JL#35-39) / Compte Rendu (JLA#14)

Power Ring Jessica

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Lex Luthor Alfred

Sous le masque & Réunion de famille

Article récapitulatif de cette saga (sans spoilers)
/!\ Si vous n’êtes pas du tout familier avec l’univers de Batman,
il est conseillé de ne pas lire la critique mais juste le premier résumé /!\

Sous le masque, et sa suite directe Réunion de Famille, sont deux histoires rapidement devenues « cultes », aussi bien pour leur « qualité » (discutable, évidemment) mais surtout pour leur importance dans la mythologie de Batman. Retour sur cet évènement dix ans après sa publication (en France, dans les magazines Batman #11 à #17 de Panini Comics, d’avril à octobre 2006).

Red Hood Batman[Histoire — Sous le masque]
Batman
affronte un homme portant un masque rouge : ce dernier connaît les techniques de combat qu’utilise le Dark Knight et l’attaque même avec une lame capable de le blesser. Ce Red Hood (littéralement capuche rouge) prend le dessus et enlève le masque du Chevalier Noir ! Le mystérieux homme retire aussi le sien pour dévoiler son identité à Bruce…

Flash-back, cinq semaines plus tôt : Lucius Fox annonce à Bruce Wayne qu’il ne fait plus partie du conseil d’administration de la branche de Recherche & Développement (R&D) de Wayne Industries, suite à un rachat par une holding allemande. Bruce, déjà meurtri par les évènements survenus plus tôt (dans Jeux de Guerre), est encore plus pessimiste qu’à l’accoutumée.

Pendant ce temps dans Gotham, Red Hood propose aux dealers de les protéger contre Black Mask et Batman en échange de 40% de leur chiffre d’affaires, c’est à dire moins que ce que prenait Black Mask. Il ordonne également de ne pas vendre de drogue aux enfants et près des écoles sinon il les tuera. Pour prouver sa bonne foi il montre un sac contenant les têtes décapitées des anciens lieutenants de ces dealers. Black Mask, l’actuel caïd de Gotham City, recrute alors Mr. Freeze

Batman vs Red Hood[Histoire — Réunion de famille]
Batman
échange avec Zatanna sur un puits de Lazare pour savoir si celui-ci peut ressusciter un individu ou juste le régénérer. Il consulte aussi Jason Blood, spécialiste des sciences occultes, Green Arrow, qui est revenu d’entre les morts, et même Superman, ayant connu lui aussi un destin funeste avant de réapparaître. Le Chevalier Noir s’interroge sur la possibilité de renaître après la mort, tout en reconnaissant ne pas trop savoir ce qu’il se passe.

À Gotham City, Onyx (une jeune héroïne, tueuse à gages repentie, qui travaillait avec Batman durant Jeux de Guerre) rencontre Red Hood et combat avec lui des malfrats.

Batman Red Hood Superman[Critique]
Lors de sa publication, en 2005, cela fait plus un peu plus de quinze ans que Jason Todd est mort (dans Un Deuil dans la Famille, en 1989) et il n’était pas forcément aisé d’anticiper l’identité de ce mystérieux Red Hood : d’autant plus que Red Hood était devenu l’alias des premiers fait d’armes du Joker (en 1988, dans Killing Joke). Aujourd’hui, entre la suite des aventures du personnage, puis son retour en 2011 parmi les « alliés » (et non en tant qu’antagoniste) à partir du relaunch DC Comics (les New 52) fait qu’il est bien difficile de découvrir Sous le masque avec un œil surpris. Red Hood s’est inscrit très rapidement dans la mythologie de Batman, voire de la culture populaire, si bien que ces sept chapitres n’offrent pas un suspense insoutenable certes, mais ils restent tout de même très plaisants.

En effet, outre les dessins de bonne facture, l’œuvre fait la part belle à un univers à la fois sombre (classique chez Batman) mais aussi « coloré », au sens littéral et figuré. Les planches usent de couleurs vives régulièrement, les visites externes à Gotham permettent de voir Green Arrow et Superman par exemple (la kryptonite occupe une place importante dans le récit) et par conséquent de retrouver des panels plus colorés et sortir un peu du côté « dark ». Les traits parfois gras et certains fonds vides gâchent parfois la possibilité d’avoir un rendu artistique amélioré.

Batman Red Hood NightwingEn complément du style visuel, l’histoire laisse une place très importante à l’humour, il y a les habituels dialogues entre Batman et Nightwing (éternel vent de fraîcheur), mais surtout les confrontations verbales entre Black Mask et Red Hood, et même avec Mr. Freeze (qui passe ici pour un abruti).

L’ensemble est donc de grande qualité et n’a pas perdu de son charme, la dernière case est particulièrement annonciatrice et percutante. On pourrait déplore, en lisant tout cela « hors-contexte », la nécessité de connaître, au moins dans les grandes lignes, la saga Jeux de Guerre (pour bien assimiler certains détails), éventuellement le récit Un deuil dans la famille, ainsi que « l’extension » au DC Universe au lieu de se cantonner à celui Batman et Gotham (ce qui peut apparaître plaisant ou non, selon l’exigence du lecteur).

Batman Red Hood Black MaskLa fin de Sous le masque se conclut par le tabassage du Joker avec une barre à mine (de la même façon que le Clown du Crime avait tué Robin des années avant) et la révélation de l’identité de Red Hood. Cette scène se déroule peu après Vengeance : le Joker s’est exilé, après sa défaite contre Silence, dans un parc d’attractions abandonné (il signera son « vrai » retour dans La Revanche). Dans Réunion de Famille, on apprend que lors d’un premier combat dans un cimetière Batman s’est bien battu contre Jason Todd/Red Hood avant que Gueule d’Argile ne prenne sa place (durant Silence). Ce premier « indice » s’ajoute à ceux survenus, plus rapprochés, dans les petites histoires précédents Sous le masque qui étaient annonciateurs du retour du personnage : Le Vol du Corbeau (Batman voit Todd sous forme d’hallucination mais le doute plane), Enfers Artificiels (Batman et Batgirl vont se recueillir sur la tombe de Todd pour son dix-huitième anniversaire), etc.

Sous le masque et Réunion de famille (à lire à la suite) se (re)découvre toujours aussi bien, l’ensemble n’a pas trop vieilli, joliment dessiné et encré. On apprécie aussi des combats longs (Batman et Nightwing contre un robot notamment), qui ne sont pas expéditifs comme c’est trop souvent le cas dans les comics. Cette première partie du retour de Jason Todd est donc devenue culte et indispensable à l’univers de Batman, sa suite directe est à découvrir dans cet article.

Batman Under the Red Hood FilmEn 2010, le film d’animation Batman : Under the Red Hood reprend cette histoire avec des éléments d’Un Deuil dans la Famille. Le titre français devient Batman et Red Hood : Sous le masque rouge, ce qui gâche un peu le suspense pour peu qu’on ne soit pas forcément au courant de l’identité de Red Hood (l’adaptation montre un peu trop rapidement qui peut bien être Red Hood puisqu’elle évoque rapidement Jason Todd et sa mort). Néanmoins le film est de bonne facture, le DVD collector offre même le premier chapitre de Sous le masque en mini-comic et c’est, à ce jour, la seule façon de le (re)découvrir sans passer par le marché de l’occasion en attendant une éventuelle réédition par Urban Comics (la question a été posée sur leur mur Facebook). Voir les liens en fin d’article pour se le procurer.

Red Hood DVD

À noter également l’ouvrage américain Batman : Under the Red Hood reprenant Sous le masque, Réunion de Famille ainsi que les chapitres suivants qui complètent l’histoire (à découvrir dans cet article). Un excellent album complet qui, espérons-le, verra le jour en France dans les prochains mois (toujours voir les liens en fin d’article pour se le procurer). Enfin, dernier complément, un article-synthèse sur le site d’Urban Comics qui revient sur le personnage : à découvrir ici.

Batman Under The Red Hood[À propos]
Publiée en France dans le magazine Batman #11 en avril 2006 chez Panini Comics, jusqu’au Batman #17 en octobre 2006

Sous le masque
Titre original : Under the Hood
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke
Encrage : Tom Nguyen
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Titres des chapitres :
1 – O.P.A. Hostile (New Business)
2 – Nostalgie (First Strike)
3 – Livraison Spéciale (Overnight Deliveries)
4 – Déclaration de guerre (Bidding War)

Première publication originale dans Batman #635 à #638, de février à mai 2005

Réunion de famille
Titre original : Family Reunion
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke (ch. 1 et 3) – Paul Lee (ch. 2)
Encrage : Tom Nguyen (ch. 1 et 3) – Cam Smith (ch. 2)
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Titres des chapitres :
1 – Occultismes (The Word on the Street)
2 – Quand le chat n’est pas là… (While the Cat’s away)
3 – Face à face (Face to Face)

Première publication originale dans Batman #639 à #641, de juin à août 2005

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Batman Robin Jason Todd

Under the Red Hood

Article récapitulatif de cette saga (sans spoilers)
/!\ Il est fortement conseillé de connaître le début
de cette histoire
avant de lire cette suite /!\

Under the Red Hood est le nom du tome américain recueillant les chapitres Batman #635 à #641 (à découvrir dans cet article), mais également les Batman #645 à #650 ainsi que le Batman Annual #25. En France, ce volume n’existe pas mais son contenu a été publié dans les magazines Batman #11 à #23 par Panini Comics fin 2006/début 2007.

Les chapitres #635 à #641 sont devenus les deux histoires Sous le masque et Réunion de famille (dans cet article donc) et les chapitres suivants sont encore plus « divisés ». Il y a en effet #645 : Pour affronter le présent, il faut comprendre le passé, #646-647 : Jeux de vilains, #648-650 : Course contre la mort et enfin Batman Annual #25 : Le retour de Jason Todd. C’est pourquoi tous ces chapitres sont rassemblés dans ce même article, sous l’appelation Under the Red Hood. De plus, le chapitre #642 : Percer la carapace (se déroulant donc en premier mais pas intégré -à juste titre- à la version américaine) est également inclus.

Batman Red Hood

[Histoire — Percer la carapace]
Black Mask s’associe au Chapelier Fou et les deux tentent de contrôler Killer Croc. Mais Batman veille…

Batman Percer la carapace[Histoire — Pour affronter le présent, il faut connaître le passé]
Alfred fait sortir le cercueil de la tombe de Jason Todd et Bruce passe ses journées à l’examiner pour comprendre comment son ancien équipier a pu s’en extraire. Il se remémore également sa première rencontre avec Todd et leur duo quand il est devenu Robin.

Batman Cercueil Jason Todd[Histoire — Jeux de vilains]
Batman trouve une bombe dans un entrepôt destiné au trafic de drogue de Black Mask. Red Hood l’avait posé et n’hésite pas à la faire exploser, dans la foulée il tue la plupart des hommes de Black Mask, avant d’attaquer son bureau directement au bazooka ! Le caïd de Gotham est fou de rage mais se voit offrir une invitation de la part de Deathstroke au sein d’une mystérieuse Société.

Red Hood Moto[Histoire — Course contre la mort]
Black Mask tue ses derniers lieutenants pour s’associer à Red Hood, à la demande de ce dernier. Mais il s’agissait d’un piège et les deux s’entretuent. En même temps, Alfred reçoit un paquet contenant une mèche de cheveux verts ; appartenant au Joker bien sûr. Lui et Batman comprennent que Todd a kidnappé le Clown du Crime et le retient quelque-part…

Batman Red Hood VS Black Mask[Histoire — Le retour de Jason Todd]
Comment Jason Todd est sorti de son cercueil dans un état végétatif avant d’être recueilli par Talia As Ghul, de recouvrer sa mémoire et enfin de devenir Red Hood.

Le Retour de Jason Todd[Critique de l’ensemble]
Excepté le premier chapitre plutôt anecdotique et passable (publié en France dans les magazines mais pas dans le tome américain, qui en plus appelle à une suite), l’ensemble se lit très bien et comporte les mêmes qualités (et défauts mineurs) que Réunion de famille et Sous le masque : de l’humour (toujours avec Black Mask et Red Hood principalement), de jolies planches assez « colorées » (contrastant avec le côté noir de l’histoire) qui n’ont parfois pas de réel second plan (des fonds unis peu esthétiques) et un scénario prenant avec une bonne conclusion.

Là aussi, les chapitres ne se cantonnent pas uniquement à l’univers de Batman mais vont explorer un petit côté plus méconnu pour les néophytes, avec Deathstroke et la Société. Une idée qui tombera un peu à plat puisque les autres personnages qui interviendront dans Jeux de Vilains sont un nazi aveugle et une hyène (!), puis le Comte Vertigo (issu de la série Flash) qui est déjà plus prometteur. Malgré cet écart, qui apporte un peu d’humour en échange d’une véritable menace, la suite devient plus violente, avec un Red Hood impitoyable qui n’hésite pas à massacrer bon nombre de malfrats. C’est ainsi que le classique débat sur la nécessité de tuer ou non un ennemi, et la moralité qui en découle, est plutôt bien amené et ne tombe pas dans les clichés éculés ; notamment lors des « retrouvailles » entre Batman, le Joker et Jason Todd, point d’orgue de la conclusion du récit (juste avant les explications sur la résurrection de l’ancien Robin, qui auraient méritées d’être publiées avant pour que la tension entre le trio soit vraiment la fin de cet arc).

Batman Joker Red HoodJason n’en veut pas à Batman de ne pas l’avoir sauvé mais il ne lui pardonne pas que le Chevalier Noir n’ait pas tenté de le venger et de tuer le Joker.
Si c’était toi qu’il avait réduit en bouillie… Si c’était toi qu’il avait torturé… Si c’était toi qu’il avait tué… J’aurais remué ciel et terre pour retrouver cet immonde tas de merde et je l’aurais expédié en enfer.
Tu ne comprends pas. Tu n’as jamais compris.
Quoi ? Ta fameuse morale ne t’y autorise pas ? C’est trop dur de « franchir la ligne » ?
Oh, mon Dieu, non… Ce serait tellement facile. J’ai toujours rêvé de le tuer. Il ne se passe pas un jour sans que j’aie envie de le capturer et ensuite de passer un mois entier à lui faire subir les pires tortures qu’on puisse imaginer. Je voudrais le voir en sang, brisé… me supplier… hurler sa souffrance alors qu’il est en train de mourir d’une mort atroce.
Le Joker intervient : Les grands esprits se rencontrent… Batman poursuit :
Je voudrais le voir mort… Je le veux de toutes mes forces. Mais si je fais ça… Si je descends dans cet enfer… Jamais je n’en reviendrai.

La renaissance de Jason Todd trouve donc une double explication, premièrement il est ressuscité suite à une altération du continuum temporel par Superboy-Prime (difficilement compréhensible dans la bande dessinée, surtout quand on connaît peu l’univers de Superman, on se contentera donc de ça, en lien avec Infinite Crisis selon l’article récapitulatif d’Urban), c’est un peu maigre comme justification. Le jeune homme s’est donc réveillé de son cercueil, s’en est extirpé et est sorti sous terre. On apprendra plus tard qu’il a fait concevoir le même cercueil pour remplacer le sien et ainsi en laisser un « propre » pour brouiller les pistes. Deuxièmement, Jason Todd, alors dans un état végétatif, est recueilli par Talia As Ghul. L’ancien Robin est amnésique, bien qu’il ait conservé tous ses réflexes de combat, il reste « perdu ». C’est en le jetant dans un puits de Lazare que Todd recouvrera la mémoire et fomentera son retour à Gotham City sous l’alias Red Hood.

Toutes ces étapes durent plusieurs années et sont à la fois décevantes et satisfaisantes. Décevantes car l’éternel « altération du continuum temporel » est la solution de facilité dans tous les comics (il s’est produit à peu près la même chose par Flash pour la création des New 52) pour faire renaître des personnages. Par ailleurs, ce sont toujours des héros externes à Gotham et à l’univers de Batman qui en sont les causes (forcément, car il s’agit souvent de pouvoirs « fantastiques » ou de méta-humains, donc moins plausibles/rationnels chez le Dark Knight). Mais il était difficile de concevoir autrement une résurrection tout en voulant rester crédible. La suite est par contre satisfaisante, le coma d’un an, les Ghul qui prennent soin de Jason, etc. Todd lui-même confirme qu’il a combattu Batman (durant Silence) avant d’être remplacé par Gueule d’Argile. C’est en constatant, durant cet échange, que Batman ne l’avait pas vengé que Todd choisira d’adopter les traits de Red Hood. Cela était-il prévu dès l’élaboration de l’œuvre culte de Jeph Loeb ? Aucune idée, mais sur le principe ça « fonctionne » et ne fausse pas les deux histoires, au contraire, elles se complètent parfaitement.

Red Hood MasqueAu-delà de cet ultime chapitre, apportant donc des explications attendues depuis plusieurs mois, l’ensemble est tout de même de très bonne facture. C’est un chouilla en dessous que la première partie, pour les diverses raisons évoquées plus haut, mais reste extrêmement satisfaisant pour une courte saga très importante pour la mythologie de Batman. L’hétérogénéité du côté des dessins n’est pas gênante car l’ensemble reste visuellement très cohérent.

[À propos]
Publiée en France dans le magazine Batman #18 en novembre 2006 chez Panini Comics, jusqu’au Batman #23 en avril 2007. Premières publications originales dans Batman #642, #645 à #650, de septembre 2005 à avril 2006.

Percer la carapace
Titre original : Breaking the Skin
Scénario : Andersen Gabrych
Dessin : Chris Marrinan
Encrage : Andrew Pepoy
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Pour affronter le présent, il faut connaître le passé
Titre original : Show me Yesterday, for I can find Today
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke
Encrage : Tom Nguyen
Couleurs : Jason Wright
Traduction : Sophie Viévard

Jeux de vilains
Titre original : Franchise
Scénario : Judd Winick
Dessin : Shane Davis
Encrage : Collectif
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Course contre la mort
Titre original : All They Do is Watch Us Kill
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke
Encrage : Tom Nguyen
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Le retour de Jason Todd
Titre original : Under the Hood
Scénario : Judd Winick
Dessin : Shane Davis
Encrage : Mark Morales
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

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