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Batman & Robin – Tome 06 : À la recherche de Robin

Un avant-propos informe que l’histoire se déroule peu après Le Règne du Mal. Les conséquences notables étaient l’ajout de Lex Luthor et Shazam à la Ligue de Justice et la divulgation de l’identité de Nightwing et son « exil » (en réalité devenu agent pour Spyral). La fin du tome précédent, avec Double-Face, est aussi rappelée.

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[Histoire]
Batman, accompagné du chien Titus, retrouve trace des corps disparus de Talia et Damian dans l’océan. Ra’s Al Ghul avait en effet récupéré la dépouille de sa fille et son petit-fils pour les ramener à la vie. Aquaman vient en aide au Chevalier Noir mais Ra’s parvient à s’échapper. Le Chevalier Noir requiert alors l’aide de Wonder Woman car sur l’Île du Paradis (des Amazones) se trouve un puits de Lazare que l’immortel ennemi peut utiliser. Particularité : il redonne vie mais efface toute la mémoire de ceux qui y sont ranimés. Une occasion en or pour Ra’s Al Ghul qui pourrait ainsi remodeler à sa façon sa double descendance.

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Dans sa croisade pour « retrouver » son fils, Batman fera à nouveau équipe avec Frankenstein (qui a quitté la Ligue des Ténèbres) sur le site de Nanda Parbat, une ville cachée au cœur des montagnes du Tibet. Il croisera également la Justice League, venue lui prêter main forte face à un ennemi arrivant d’Apokolips !

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[Critique]
Poursuivant son concept de « Batman &… », la série force un peu le Chevalier Noir à enchaîner les alliances (avec Aquaman, Wonder Woman, Frankenstein puis contre et avec Ra’s Al Ghul), créant pour l’occasion deux mini-histoires (les deux premiers chapitres), presque indépendantes même si elles se suivent, ce qui est un peu dommage. En toute logique, Batman se serait directement rendu dans l’Himalaya. Peu importe, ce tome se scinde clairement en trois parties, interrompu par un agréable interlude. La première étant donc les chapitres d’ouvertures, clairement les plus faibles de l’ouvrage (et les moins bien dessinés). La deuxième étant ceux avec Frankenstein puis Ra’s Al Ghul, les plus réussis : à la fois touchant, drôle (le monstre et l’homme chauve-souris forment un bon duo), prenant et original. Survient ensuite un chapitre un peu particulier, officiant comme récapitulatif et relançant complètement la série avec un levier narratif maladroit et pas terrible, à savoir un ennemi venu d’Apokolips et l’intervention de la Ligue de Justice. Enfin la troisième partie, concluant ce sixième tome, voit Batman « contre » la Ligue de Justice mais poursuivre son plan avec ses alliés plus proches, c’est à dire la Bat-Family. Une fin extrêmement intéressante.

Batman à Ra’s Al Ghul :
— La fièvre de Lazare, les complications physiques et émotionnelles… Vous risquez de créer des monstres !
[…]
— Sans vouloir te vexer, Frankenstein.
— Ce n’est rien.

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L’ensemble paraît donc inégal, à juste titre. Le début très moyen et la soudaine venue de Glorius Godfrey d’Apokolips (sic) gâche un peu la tension et le duel critique qui s’instauraient avec brio jusqu’ici (Batman était à deux doigts de tuer littéralement son immortel ennemi). Tout tombe un peu à plat, survenant de nul part. Cet aspect scénaristique digéré, force est de constater que la suite (et conclusion de l’ouvrage) rebondit efficacement dessus : Batman est face aux membres de la Justice League (se découvrant un allié en la personne de Lex Luthor) et les conflits internes de la Bat-Family (suite au Deuil de la Famille) refont légèrement surface, ce qui est plaisant. Les clones de Damian sont également de la partie avec, une fois de plus, une touche d’humanisme rare qui fait mouche.

Aux dessins on retrouve Patrick Gleason sur quatre chapitres avec, hélas, encore et toujours ce même style assez hideux sur les visages aux grosses mâchoires. C’est étonnant car le précédent volume, l’agréable La Brûlure, était prometteur quant à l’évolution de l’aspect graphique. La faute, très certainement, à deux chapitres dessiné par Doug Mahnke qui se rapproche plus ou moins de la patte de Gleason (en pire, c’est possible…) avec une étrange approche Millerienne, ou alors surfant sur les travaux de Chris Burnham (Grant Morrison présente Batman), déjà plus convaincant. Heureusement Andy Kubert revient le temps du cinquième chapitre plus long (en réalité le Robin Rises : Omega #1) et permet d’apprécier des traits nettement plus fins, détaillés et coloriés différemment. Le changement est radical et superbe. Les élégantes planches de Kubert sont un point fort de ce tome.

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Batman à Wonder Woman :
— De qui était-ce la statue ?
— Ce n’est pas une statue. C’est ma mère. Elle a été transformée en pierre par la déesse Héra quand cette dernière a appris que ma mère avait couché avec Zeus, son mari, et m’avait engendrée.
— Zeus de l’Olympe ? Le père spirituel des Dieux et des héros de la mythologie grecque ?
— Oui.
— Hmm.
— L’univers est grand, étrange, et empli de merveilles, Bruce.
— Pffff… Plus étrange de jour en jour, même. Mais ça ne veut pas dire que ça doive me plaire.

La bande dessinée se réfère lors d’un bref passage à DC Saga présente #4 (et même du #2 à #4 lors des résumés dans les magazines avant cette version reliée), un moment qui intervenait alors juste à la fin de Forever Evil (publié à l’époque dans plusieurs mensuels en kiosque). Rien de bien méchant pour la compréhension. Autre mention : Grant Morrisson présente Batman – Tome 02 : Batman R.I.P.. En effet, lorsque le Chevalier Noir est à Nanda Parbat (sur le « toit du monde », là où il retrouve Frankenstein dans cette aventure), il explique y avoir passé sept semaines dans une grotte, pour subir une expérience de simulation de la mort et la renaissance (en détail : le stade Yangti du rituel de méditation Thôgal). On retrouve ensuite, dans le cinquième chapitre (Robin Rises : Omega #1), un excellent rappel de la « création de Damian » jusqu’à la situation actuelle (un rapide résumé de l’intégrale de Grant Morrison présente Batman en somme, puis de la série Batman & Robin en passant par l’évènement Le Deuil de la Famille).

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La venue de Glorius Godfrey d’Apokolips se solde par un autre renvoi, aux quatre premiers numéros du magazine Superman Saga cette fois. Ceux-ci mettaient en scène des versions « jeunes » des justiciers via un une divinité démoniaque, Kaiyo, et le cristal de chaos, que recherche ledit Godfrey. À nouveau, cela n’est pas gênant à la compréhension globale, même si ça commence à faire beaucoup. Enfin, avec l’intervention de la Ligue de Justice, le rappel éditorial en ouverture prend sens : Luthor et Shazam sont de la partie (pour savoir pourquoi, il faut donc lire la série Justice League). Pas désagréable à la lecture, mais sans doute un peu bizarre pour le novice. Nulle autre mention de Double-Face et d’Erin, ce que laissait suggérer la fin de La Brûlure et le tout début du livre, en espérant qu’ils ne soient pas mis de côté définitivement (MàJ : ce sera finalement le cas). Autre étrangeté : Batman clame tout au long de son périple qu’il veut retrouver le corps de son fils pour l’enterrer et que celui-ci soit en paix ainsi que lui-même, puis il confirme ensuite vouloir le ressusciter…

À la recherche de Robin est donc un tome inégal mais globalement de qualité, on déplore son début, un changement soudain dans l’histoire, ses nombreuses connexions, même indirectes, à d’autres séries mais on apprécie grandement le scénario, les dialogues, le développement de Batman et l’humour (avec Frankenstein notamment). Attention à ce que la suite ne parte pas trop dans différentes directions trop ubuesques. Côté graphique, le style de Gleason est assez décevant mais celui de Kubert hisse le titre en qualité visuelle.

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[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 21 octobre 2016.
Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Patrick Gleason, Doug Mahnke (Batman & Wonder Woman / & Frankenstein), Andy Kubert (Robin Rises Omega #1)
Encrage : Mick Gray et collectif, Jonathan Glapion (Robin Rises Omega #1)
Couleur : John Kalisz, Brad Anderson (Robin Rises Omega #1)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch

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Justice League – Tome 8 : La Ligue d’Injustice

Ligue Justice Tome 8 Ligue d'Injustice

[Histoire]
Après les évènements survenus durant Le Règne du Mal, la Ligue de Justice intègre Shazam dans ses rangs, qui se lie d’amitié avec Cyborg. Considéré comme le sauveur de la Terre, Lex Luthor, souhaite lui aussi rejoindre l’équipe mais ses membres sont réticents.

Luthor a déduit l’identité de Batman et se rend au Manoir Wayne pour en informer le principal intéressé. Il souhaite avoir l’avantage sur une proposition de partenariat économique avec les entreprises Wayne (quitte à faire du chantage). Le terrible homme d’affaires recrute également Captain Cold (ennemi de Flash normalement) pour assurer sa sécurité.

Par ailleurs, l’anneau de Power Ring a pris possession de l’esprit de Jessica, une « simple » citoyenne. Véritable entité maléfique, l’artefact contrôle directement la jeune femme qui commet des actes de destruction à son insu. Pour l’aider, c’est la Doom Patrol qui doit intervenir, petite équipe hétéroclite dont les membres sont rejetés par la société à cause de leurs « gueules cassées ».

Enfin, Superwoman, une des trois survivantes du Syndicat du Crima est emprisonnée et… enceinte !

Injustice League

[Critique]
Transition obligatoire, les chapitres de l’après Règne du Mal sont davantage contemplatifs et (un peu) moins portés vers l’action (surtout dans sa moitié initiale). Cela n’est pas une mauvaise chose, mais l’on y découvre un fourre-tout pas forcément très bien équilibré. Les membres de la Ligue de Justice se résument au trio emblématique (Superman, Batman et Wonder Woman) gravitant autour de Lex Luthor. Les autres (Flash, Aquaman…) font office de figuration. Cette façon de faire n’est pas forcément déplaisante mais on se sent un peu lésé par rapport aux autres protagonistes (un « défaut » par ailleurs récurrent sur l’ensemble de la série). Les quelques échanges entre Shazam et Cyborg fonctionnent bien et apportent une touche d’humour non négligeable.

Shazam à Cyborg :
– Qu’est-ce que vous faîtes pour vous amuser, par ici ? Parce que là, bonjour l’ambiance ! On doit bien pouvoir faire autre chose que de surveiller, non ? Il n’y avait pas de table de ping-pong dans l’ancienne tour de garde ?

– Non.
– Il vous en faut une. Sérieux. Et une piscine, aussi.
– Aquaman en voulait une.
– Tu as déjà remarqué qu’il dégageait comme un léger parfum de poissonnerie ? Ne lui dis pas que j’ai dit ça, hein ?
– T’inquiète.
– Bon. Vous avez au moins une XBox, quand même ?
– Moi, ouais. Dans mon épaule gauche.
– Sérieux ?! On se fait une partie ?

Bruce Wayne Luthor

L’ouvrage contient deux arcs : La Ligue d’Injustice (curieuse appellation) et Le Virus Amazo. Si la première est plutôt « originale » sur son histoire (centrée sur Luthor donc), elle oscille entre l’agréable et le moyen (qu’advient-il de la Doom Patrol, soudainement survenue ?). Constat surtout imputable à cause des planches de Doug Mahnke, qui manquent clairement de « style », c’est très banal, pas forcément esthétique ni extraordinaire. Les visages sonnent « faux ». La seconde est plus efficace grâce aux dessins de Jason Fabok. Ses traits sont somptueux, détaillés et léchés, se rapprochant de ceux de David Finch et de Jim Lee ; ces trois artistes ayant un style assez similaires et très efficaces. Les scènes d’action sont d’une fluidité exemplaire. Visuellement sublime.

Fabok Wonder Woman

Scénaristiquement plus faible (et très prévisible), l’aspect graphique prime quand même avant tout et relance l’intérêt de la série, qui avait tendance à se centrer beaucoup trop autour de Lex Luthor. Ce parti pris (discutable) s’avère toutefois payant puisqu’en un volume on assiste à l’ascension puis la chute de l’éternel ennemi de Superman ; bien que son sort (au sein de la Justice League) ne soit pas définitivement statué à la fin. Fin qui annonce d’ailleurs le retour de Green Lantern, dans l’apprentissage du Power Ring pour Jessica (à lire dans la série de Green Lantern à priori). L’ensemble du récit est toujours écrit par Geoff Johns (depuis le tout début de la série). L’auteur soigne son histoire et sait où il va, il est par contre dommage que certains passages lui échappent ou ne soient qu’éphémères (la Doom Patrol en est le parfait exemple, on pourrait en rajouter beaucoup d’autres, la plupart étant à suivre dans les séries d’autres super-héros, ce qui est parfois agaçant). Le fil rouge narratif principal est, en tout cas, toujours solide et passionnant, c’est l’essentiel.

« Ma Doom Patrol est un groupe de soutien pour méta-humains
incapables de devenir les dieux et les déesses qui constituent la ligue de justice. »
Niles Caulder, chef de la Doom Patrol

Le chef antipathique Niles Caulder de l’équipe des Doom Patrol n’aide pas à générer de la sympathie pour lui, voire pour ses membres, peu fouillés et débarquant un peu brusquement (Element Woman servant de lien avec les anciens chapitres puisqu’elle apparaissait en amont dans la série mais aussi dans Flashpoint et dans La Ligue de Justice d’Amérique).

Doom Patrol

Un chapitre un peu particulier vient clore ce huitième tome, il s’agit de Compte Rendu qui achevait Justice League of America, courte série conçue uniquement pour faire le lien avec la Guerre des Ligues. En quatorze chapitres (dont presque la moitié ont été publiés dans le tome 4 de Justice League pour une meilleure cohérence en France), cette ligue particulière n’a pas été bien exploitée (elle n’était qu’un prétexte à être une troisième équipe qui prendrait part à un event) et s’est terminée en se scindant en plusieurs mini-séries. Une de ses « suites » est Justice League United (inédite chez nous) se concentrant sur Le Limier Martien et Stargirl qui prennent la tête de leur nouvelle league.

Ces deux personnages sont justement au cœur de cet ultime chapitre, servant de conclusion à la fois au livre, mais aussi à la série éponyme (et qui fait donc suite au quatrième tome). Saluons le choix d’Urban de le placer ici. D’autant plus que cette « fin » n’est pas spécialement épique. Se succèdent ainsi bon nombre de dessinateurs pour dévoiler un Limier Martien bien trop impulsif et colérique qui rejoint une jolie et maline Stargirl, avant de devenir un duo s’éloignant de la Terre. Entre-temps, le lecteur découvre ce qu’il est advenu de chaque ancien membre (Katana, Green Arrow, Catwoman…).

Stargirl

La Ligue d’Injustice sonne donc comme une transition post-Forever Evil (ce qui est logique), beaucoup trop orienté sur Lex Luthor (cela peut déplaire), ne mettant pas assez en avant des membres de la Ligue de Justice et contenant trop d’annonces laissées en suspens : Owl Man, Superwoman, la Doom Patrol, les futurs métahumains (et quid de Metal Men et des autres ligues des volumes précédents ?)… Néanmoins, l’ensemble fonctionne et se lit très bien. Il devrait déboucher sur quelque-chose de plus grand, comme le prouve le dernier chapitre du Virus Amazo. Il tend vers une épopée plus cosmique (La Guerre de Darkseid — qui sera en effet le titre des deux derniers tomes de la série) et dirige vers Convergence, un nouvel évènement massif qui impactera toutes les séries (oui, encore) et pourrait même causer un relaunch (MàJ mai 2016 : c’est effectivement le cas avec Rebirth). Du côté de Batman : du mal à anticiper la suite puisque Luthor, clairement en mauvaise posture au sein de la Ligue, connaît son identité. Entre cette information et les nouvelles, découvertes dans l’œuvre, on espère que la suite et fin de la série les utilisera à bon escient.

Malgré les défauts évoqués, la série, injustement qualifiée de mainstream et/ou « destinée au grand public » (pourquoi serait-ce un défaut ? pourquoi penser que, par conséquent, ce n’est « pas bien » ? la qualité peut être au rendez-vous également, c’est le cas depuis le début de toute façon), gagne en profondeur et assure une lecture divertissante et agréable.

Batman Superman Virus Amazo

« Vois-tu, chère sœur, les criminels méta-humains tuent des centaines de personnes, chaque année.
Aucune prison sur Terre n’est en mesure de les retenir bien longtemps.
Plus de 87% des méta-humains violents s’évadent moins de trois mois après leur incarcération.
En moins d’un mois à Arkham.
Après avoir rencontré les familles des victimes, je leur ai juré que je trouverais un meilleur moyen de neutraliser ces terribles criminels.
J’ai alors cherché comment bloquer les pouvoirs méta-humains.
Le Virus Amazo a été conçu pour les inhiber temporairement.
»
Lex Luthor

Luthor

 

[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 23 octobre 2015
Scénario : Geoff Johns + Matt Kindt (Compte Rendu)
Dessin : Doug Mahnke (La Ligue d’Injustice #1-4 + Le Virus Amazo Prologue), Ivan Reis (La Ligue d’Injustice #1 + Le Virus Amazo Prologue), Jason Fabok (Le Virus Amazo #1-5), Scott Kolins (épilogue La Ligue d’Injustice) et collectif (Compte Rendu)
Encrage : Scott Hanna (La Ligue d’Injustice), Christian Alamy (La Ligue d’Injustice + Le Virus Amazo Prologue) et Keith Champagne (La Ligue d’Injustice #2-4 + Le Virus Amazo Prologue) et collectif ( Le Virus Amazo Prologue et Compte Rendu)
Couleur : Rod Reis (La Ligue d’Injustice #1-2), Andrew Dalhouse (La Ligue d’Injustice #3-4-ép.), Brad Anderson ( Le Virus Amazo), Brian Miller (Hi-Fi) (pour Compte Rendu)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Edmond Tourriol — Studio Makma

(Contient : JL #30-39 + JLA #14)
La Ligue d’Injustice (JL#30-34 + ép.) / Le Virus Amazo (prologue + JL#35-39) / Compte Rendu (JLA#14)

Power Ring Jessica

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Lex Luthor Alfred

Sous le masque & Réunion de famille

Article récapitulatif de cette saga (sans spoilers)
/!\ Si vous n’êtes pas du tout familier avec l’univers de Batman,
il est conseillé de ne pas lire la critique mais juste le premier résumé /!\

Sous le masque, et sa suite directe Réunion de Famille, sont deux histoires rapidement devenues « cultes », aussi bien pour leur « qualité » (discutable, évidemment) mais surtout pour leur importance dans la mythologie de Batman. Retour sur cet évènement dix ans après sa publication (en France, dans les magazines Batman #11 à #17 de Panini Comics, d’avril à octobre 2006).

Red Hood Batman[Histoire — Sous le masque]
Batman
affronte un homme portant un masque rouge : ce dernier connaît les techniques de combat qu’utilise le Dark Knight et l’attaque même avec une lame capable de le blesser. Ce Red Hood (littéralement capuche rouge) prend le dessus et enlève le masque du Chevalier Noir ! Le mystérieux homme retire aussi le sien pour dévoiler son identité à Bruce…

Flash-back, cinq semaines plus tôt : Lucius Fox annonce à Bruce Wayne qu’il ne fait plus partie du conseil d’administration de la branche de Recherche & Développement (R&D) de Wayne Industries, suite à un rachat par une holding allemande. Bruce, déjà meurtri par les évènements survenus plus tôt (dans Jeux de Guerre), est encore plus pessimiste qu’à l’accoutumée.

Pendant ce temps dans Gotham, Red Hood propose aux dealers de les protéger contre Black Mask et Batman en échange de 40% de leur chiffre d’affaires, c’est à dire moins que ce que prenait Black Mask. Il ordonne également de ne pas vendre de drogue aux enfants et près des écoles sinon il les tuera. Pour prouver sa bonne foi il montre un sac contenant les têtes décapitées des anciens lieutenants de ces dealers. Black Mask, l’actuel caïd de Gotham City, recrute alors Mr. Freeze

Batman vs Red Hood[Histoire — Réunion de famille]
Batman
échange avec Zatanna sur un puits de Lazare pour savoir si celui-ci peut ressusciter un individu ou juste le régénérer. Il consulte aussi Jason Blood, spécialiste des sciences occultes, Green Arrow, qui est revenu d’entre les morts, et même Superman, ayant connu lui aussi un destin funeste avant de réapparaître. Le Chevalier Noir s’interroge sur la possibilité de renaître après la mort, tout en reconnaissant ne pas trop savoir ce qu’il se passe.

À Gotham City, Onyx (une jeune héroïne, tueuse à gages repentie, qui travaillait avec Batman durant Jeux de Guerre) rencontre Red Hood et combat avec lui des malfrats.

Batman Red Hood Superman[Critique]
Lors de sa publication, en 2005, cela fait plus un peu plus de quinze ans que Jason Todd est mort (dans Un Deuil dans la Famille, en 1989) et il n’était pas forcément aisé d’anticiper l’identité de ce mystérieux Red Hood : d’autant plus que Red Hood était devenu l’alias des premiers fait d’armes du Joker (en 1988, dans Killing Joke). Aujourd’hui, entre la suite des aventures du personnage, puis son retour en 2011 parmi les « alliés » (et non en tant qu’antagoniste) à partir du relaunch DC Comics (les New 52) fait qu’il est bien difficile de découvrir Sous le masque avec un œil surpris. Red Hood s’est inscrit très rapidement dans la mythologie de Batman, voire de la culture populaire, si bien que ces sept chapitres n’offrent pas un suspense insoutenable certes, mais ils restent tout de même très plaisants.

En effet, outre les dessins de bonne facture, l’œuvre fait la part belle à un univers à la fois sombre (classique chez Batman) mais aussi « coloré », au sens littéral et figuré. Les planches usent de couleurs vives régulièrement, les visites externes à Gotham permettent de voir Green Arrow et Superman par exemple (la kryptonite occupe une place importante dans le récit) et par conséquent de retrouver des panels plus colorés et sortir un peu du côté « dark ». Les traits parfois gras et certains fonds vides gâchent parfois la possibilité d’avoir un rendu artistique amélioré.

Batman Red Hood NightwingEn complément du style visuel, l’histoire laisse une place très importante à l’humour, il y a les habituels dialogues entre Batman et Nightwing (éternel vent de fraîcheur), mais surtout les confrontations verbales entre Black Mask et Red Hood, et même avec Mr. Freeze (qui passe ici pour un abruti).

L’ensemble est donc de grande qualité et n’a pas perdu de son charme, la dernière case est particulièrement annonciatrice et percutante. On pourrait déplore, en lisant tout cela « hors-contexte », la nécessité de connaître, au moins dans les grandes lignes, la saga Jeux de Guerre (pour bien assimiler certains détails), éventuellement le récit Un deuil dans la famille, ainsi que « l’extension » au DC Universe au lieu de se cantonner à celui Batman et Gotham (ce qui peut apparaître plaisant ou non, selon l’exigence du lecteur).

Batman Red Hood Black MaskLa fin de Sous le masque se conclut par le tabassage du Joker avec une barre à mine (de la même façon que le Clown du Crime avait tué Robin des années avant) et la révélation de l’identité de Red Hood. Cette scène se déroule peu après Vengeance : le Joker s’est exilé, après sa défaite contre Silence, dans un parc d’attractions abandonné (il signera son « vrai » retour dans La Revanche). Dans Réunion de Famille, on apprend que lors d’un premier combat dans un cimetière Batman s’est bien battu contre Jason Todd/Red Hood avant que Gueule d’Argile ne prenne sa place (durant Silence). Ce premier « indice » s’ajoute à ceux survenus, plus rapprochés, dans les petites histoires précédents Sous le masque qui étaient annonciateurs du retour du personnage : Le Vol du Corbeau (Batman voit Todd sous forme d’hallucination mais le doute plane), Enfers Artificiels (Batman et Batgirl vont se recueillir sur la tombe de Todd pour son dix-huitième anniversaire), etc.

Sous le masque et Réunion de famille (à lire à la suite) se (re)découvre toujours aussi bien, l’ensemble n’a pas trop vieilli, joliment dessiné et encré. On apprécie aussi des combats longs (Batman et Nightwing contre un robot notamment), qui ne sont pas expéditifs comme c’est trop souvent le cas dans les comics. Cette première partie du retour de Jason Todd est donc devenue culte et indispensable à l’univers de Batman, sa suite directe est à découvrir dans cet article.

Batman Under the Red Hood FilmEn 2010, le film d’animation Batman : Under the Red Hood reprend cette histoire avec des éléments d’Un Deuil dans la Famille. Le titre français devient Batman et Red Hood : Sous le masque rouge, ce qui gâche un peu le suspense pour peu qu’on ne soit pas forcément au courant de l’identité de Red Hood (l’adaptation montre un peu trop rapidement qui peut bien être Red Hood puisqu’elle évoque rapidement Jason Todd et sa mort). Néanmoins le film est de bonne facture, le DVD collector offre même le premier chapitre de Sous le masque en mini-comic et c’est, à ce jour, la seule façon de le (re)découvrir sans passer par le marché de l’occasion en attendant une éventuelle réédition par Urban Comics (la question a été posée sur leur mur Facebook). Voir les liens en fin d’article pour se le procurer.

Red Hood DVD

À noter également l’ouvrage américain Batman : Under the Red Hood reprenant Sous le masque, Réunion de Famille ainsi que les chapitres suivants qui complètent l’histoire (à découvrir dans cet article). Un excellent album complet qui, espérons-le, verra le jour en France dans les prochains mois (toujours voir les liens en fin d’article pour se le procurer). Enfin, dernier complément, un article-synthèse sur le site d’Urban Comics qui revient sur le personnage : à découvrir ici.

Batman Under The Red Hood[À propos]
Publiée en France dans le magazine Batman #11 en avril 2006 chez Panini Comics, jusqu’au Batman #17 en octobre 2006

Sous le masque
Titre original : Under the Hood
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke
Encrage : Tom Nguyen
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Titres des chapitres :
1 – O.P.A. Hostile (New Business)
2 – Nostalgie (First Strike)
3 – Livraison Spéciale (Overnight Deliveries)
4 – Déclaration de guerre (Bidding War)

Première publication originale dans Batman #635 à #638, de février à mai 2005

Réunion de famille
Titre original : Family Reunion
Scénario : Judd Winick
Dessin : Doug Mahnke (ch. 1 et 3) – Paul Lee (ch. 2)
Encrage : Tom Nguyen (ch. 1 et 3) – Cam Smith (ch. 2)
Couleurs : Alex Sinclair
Traduction : Sophie Viévard

Titres des chapitres :
1 – Occultismes (The Word on the Street)
2 – Quand le chat n’est pas là… (While the Cat’s away)
3 – Face à face (Face to Face)

Première publication originale dans Batman #639 à #641, de juin à août 2005

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Batman – L’énigme de Red Hood
Batman : Under the Red Hood [en anglais] (contient Sous le masque et Réunion de famille ainsi que la suite (à découvrir dans cet article))
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Coffret 7 films DC Anthologie (incluant celui sur Red Hood)

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