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Batman & Robin – Tome 05 : La Brûlure

Après un excellent quatrième tome, la série Batman & Robin se poursuit sans Damian. Ce nouvel opus est d’ailleurs totalement abordable comme s’il s’agissait d’un volume unique.

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[Histoire – La Brûlure]
Erin McKillen est une amie d’enfance de Bruce Wayne. Il lui avait confié la recherche de l’auteur de la mort de ses parents. Mais McKillen est aussi une terrible chef de gang irlandaise responsable de la blessure faciale du procureur Harvey Dent et de la mort de sa femme Gilda. De retour à Gotham City et recherchée par plusieurs malfrats, à commencer évidemment par Double-Face, elle se retrouve rapidement en prison. Malone l’allumette va lui venir en aide…

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[Histoire – Semaine Un]
Bruce Wayne retrouve un petit coffret qui était à son fils Damian et destiné à Richark « Dick » Grayson. Le milliardaire convie son ancien coéquipier à lui expliquer pourquoi Damian lui a caché cela et dans quelles circonstances. L’occasion pour le premier Robin d’évoquer sa « semaine un » avec Batman, durant laquelle il a déçu son mentor.

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[Critique]
La Brûlure propose de nouvelles origines pour Double-Face, qui étaient quasiment immortalisées dans Un Long Halloween (et dans une moindre mesure dans le très bon Les Tourments de Double-Face). En cinq chapitres reprenant le titre du livre, qui s’appelaient dans les versions kiosques Le Grand Réveil, cet ouvrage offre un divertissement plus que conséquent. C’est très bien rythmé et original pour passionner le lecteur. Une seule erreur notable côté scénario : le personnage féminin antagoniste est nullement empathique (pour un « méchant » ce n’est pas forcément grave, même si très manichéen, mais pour une antagoniste, c’est tout de même dommage). La fin (McKillen en prison qui prépare une vendetta et Dent présumé mort) aurait méritée d’être davantage fermée et statuer définitivement sur le sort de Dent. Ce n’est pas forcément un défaut en soi, mais pour une si courte histoire, cela apparait nécessaire. (MàJ : la suite et fin de la série ne revient ni sur McKillen, ni sur Double-Face. Cette perception première confirme hélas cet autre petit défaut.)

Batman à Double-Face :
— Nous étions en mission tous les trois, bon sang ! Toi, Gordon et moi !
— Ouais… Des croisés… Une sainte trinité de la loi et de l’ordre… sauf que tu as laissé McKillen détruire ma vie !
— Comment as-tu pu tomber aussi bas ? Pourquoi n’as-tu pas su t’endurcir… Canaliser ta souffrance… En faire quelque chose de bon ?
— Comme toi, Bruce ?

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Du reste, on navigue (très) fluidement entre passé et présent autour de McKillen et sa sœur (jumelle, forcément), Harvey et sa femme Gilda, Wayne et Gordon. Une narration qui passe aussi par des jeux de couleurs. Graphiquement, c’est nettement mieux que les quatre tomes précédents. Les traits de Patrick Gleason gagnent en détails, les visages sont plus humanisés. Peut-être aussi que l’encrage de Mick Gray et les couleurs, gérées par John Kalisz, sont plus travaillées. Avec les doubles planches et dessins symétriques volontaires ou en mode miroir, s’en dégagent une certaine élégance et une maîtrise qui élèvent le titre.

« Maintenant, Gotham pourra voir à quel point tu es une ordure à double face ! »
Erin McKillen après avoir versé de l’acide sur le visage de Harvey Dent

Doug Mahnke (avec Pat Gleason) dessine Semaine Un : l’ensemble est correct, son style est « passe-partout ». L’histoire, toujours scénarisée par Peter J. Tomasi, revient sur les débuts de Grayson, en reprenant le concept des Année Un (celle de Robin est ici — un récit où Double-Face occupait une importante place d’ailleurs) et en prétextant une accroche avec Damian Wayne, le dernier Robin en date dans cette série. Attention justement pour les non-connaisseurs : le Robin du titre n’est plus. Aussi bien dans la peau de Damian qu’un autre. Il faut se tourner vers les titres VO (ou les anciens du kiosque) pour comprendre. Jusqu’à la mort de Damian Wayne,  la série s’appelait Batman & Robin. Puis, avec le début du deuil de Batman (et d’Alfred), elle se nomme « Batman &… », suivi du nom d’un allié (Nightwing, Batgirl…), d’un antagoniste (Red Hood, Catwoman…) ou d’un ennemi. Pour ce cinquième volume, il s’agissait de Batman & Two-Faces. Une appellation qui s’est modifiée en toute logique pour la version reliée en librairie et a donc conservé « Batman & Robin ». Un élément qui peut être préjudiciable pour ceux s’attendant aux aventures du duo dynamique — on s’étonnera aussi de « l’absence » de Carrie Kelley, protagoniste prometteur. L’alias de Malone l’allumette pour la version prisonnière de Wayne est un bon rappel de ce « personnage » (vu dans Batman Eternal et qui sera le nom de code de Batman dans la série Grayson).

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Un cinquième tome de très bonne facture, surtout pour l’histoire principale (La Brûlure) mais un peu moins pour le complément (Semaine Un), dont l’aspect graphique est de mieux en mieux. Belle évolution. Curieusement, ce livre peut même se lire comme un one-shot, c’est à dire sans connaissances en amont ou en ayant lu les quatre volumes précédents. Une bonne chose donc, d’autant plus que rarissime dans la production actuelle.

Batman à Double-Face :
— Chaque fois que tu t’apprêteras à lancer cette pièce, regarde sa troisième face, Harvey.
— Il n’y a que deux côtés sur une pièce.
— Il y a la tranche. Cette ligne tout autour sur laquelle se rejoignent tes deux faces. C’est la meilleure, parce qu’elle soude les opposés… et tu dois trouver un moyen de l’embrasser.

Ceux qui aiment déjà cette série ne seront donc pas en terrain inconnu et continueront d’y prendre du plaisir. Les autres devraient apprécier cet aparté mettant Double-Face en avant.

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[À propos]
Publié en France chez Urban Comics le 26 août 2016.
Scénario : Peter J. Tomasi
Dessin : Patrick Gleason, Doug Mahnke et Pat Gleason (Semaine Un)
Encrage : Mick Gray, collectif (Semaine Un)
Couleur : John Kalisz, Tony Avina (Semaine Un)
Lettrage : Stephan Boschat — Studio Makma
Traduction : Alex Nikolavitch

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Robin – Année Un

Cet ouvrage est composé de deux histoires qui se suivent. L’Épreuve de Force (Batman Chronicles : The Gauntlet en version originale), déjà publiée dans un hors-série paru chez Semic en août 1999, sous le titre Le Défi ; puis les quatre chapitres de Robin : Année Un (Robin : Year One) qui s’ajustent parfaitement dans la continuité.

Robin Annee Un[Histoire — L’Épreuve de Force]
Batman pense que Robin peut enfin l’accompagner dans ses sorties nocturnes pour combattre le crime. Pour cela, il lui impose un dernier et ultime test : le jeune rouge-gorge doit passer une nuit seul dans Gotham City, face à quelques criminels locaux.

[Histoire — Robin : Année Un]
Les premiers faits d’armes du Dynamique Duo ! Dick Grayson jongle entre son école le jour et son costume la nuit mais Alfred désapprouve la décision d’inclure un adolescent dans la croisade de son maître. Un avis partagé par Gordon qui souhaite protéger un enfant de tous les dangers qu’il s’apprête à affronter.

En ville, plusieurs jeunes filles sont enlevées par Le Chevalier Fou. Les raisons semblent impliquer un homme politique, connaissance de Bruce Wayne. Par ailleurs, Double Face comprend que le nouvel allié de Batman peut également être son talon d’Achille…

Robin Annee Un Epreuve de Force[Critique]
En voilà une bonne surprise ! Un récit presque indispensable en termes « d’origines » de l’univers du Dark Knight. En effet, il y avait d’abord Batman – Année Un, qui avait imposé une nouvelle mythologie, un côté sombre et torturé dans une ambiance polar. Les auteurs de Robin – Année Un ont repris cette idée. Le premier récit, L’Épreuve de Force (voir tout en bas la couverture originale avec un léger changement), plonge en effet le lecteur dans un univers très proche de l’œuvre de Miller, aussi bien graphiquement que scénaristiquement. Évidemment, Robin en slip prête à sourire, une photo de femme nue définie comme étant de la pornographie aussi, mais tout ceci donne l’illusion (volontaire ?) que la bande dessinée est sortie dans la foulée de Batman – Année Un, soit en 1987. Hors, elle a été publiée dix ans après : en 1997 !

La suite de l’ouvrage qui compose le plus gros du volume, à savoir les quatre chapitres de Robin : Year One, sont dessinées de façon plus « cartoon », ce qui peut clairement rebuter un lecteur. N’hésitez pas à feuilleter l’ouvrage avant pour vous donner une idée. Ce style rappelle un peu celui de Darwyn Cooke (Before Watchmen : Minutemen). Mais pour autant, l’écriture n’en est pas moins sombre : enlèvement de jeunes filles, meurtres, scènes « parfois insoutenables »… le contraste est saisissant et le rendu global original. Léger reproche : Urban Comics a choisi une police de caractère pas forcément lisible pour les textes du narrateur (Batman puis Alfred), notamment pour la lettre E, voir ci-dessous (cliquez pour agrandir).

Robin Anne Un BatmanSelon l’introduction, l’affrontement entre Robin et Double-Face est un souvenir qui hantera longtemps le jeune sidekick, notamment dans Le Fils Prodigue, quand Dick endossera le costume de Batman. Raison de plus pour découvrir ce comic. Néanmoins il n’est pas sans quelques légers défauts : outre l’aspect graphique évoqué qui peut décontenancer, on peut trouver dommage l’utilisation du Chapelier Fou et de Mister Freeze. L’un est dans son éternel délire d’Alice au Pays des Merveilles, en transformant les jeunes filles enlevées pour lesquelles il touche de l’argent, et l’autre réclame une rançon contre des poches de sang. Bref, on sent une sous-exploitation des personnages, un peu trop cliché et œuvrant uniquement dans un but vénal, c’est dommage. À l’inverse, Double-Face est effrayant tout le long de l’histoire. C’est sans doute un des meilleurs ouvrages qui lui rend hommage. Toute sa folie explose et c’est… glaçant.

Autre bon point : la narration omni-présente d’Alfred. Le célèbre majordome tient en effet un journal dans lequel il fait part de ses doutes et inquiétudes. On y découvre de jolies tournures : « Monsieur Richard porte un bien lourd fardeau sur ses jeunes épaules : les soucis de l’adolescence associés à ceux de la croisade de Monsieur Bruce. Je me demande s’il se rend compte de la nonchalance avec laquelle il abandonne sa jeunesse. Et si, au bout du compte, il estimera que ça en valait la peine. » La relation entre Alfred et ses deux « enfants » et le rapport entre Bruce et Dick sont très émouvants, chose rare dans les comics consacrés à Batman ! Le récit revient souvent sur l’optimisme du rouge-gorge et ce que cela implique : Bruce Wayne qui sourit, un côté plus « léger » (en apparence) et cela fait vraiment du bien, cette fraîcheur naïve est la bienvenue dans le monde toujours très sombre de l’homme chauve-souris.

Robin Annee  Un Two FaceLes histoires ne mettent pas en scène l’accident qui tua les parents de Dick, elles commencent quand Bruce l’a déjà adopté. Ce n’est pas plus mal, ça permet d’enchaîner rapidement avec du concret – malgré la confusion des noms des truands et leurs buts qui parsème le comic. On retrouve, entre autre, Chuck Dixon au scénario, qui avait participé à la saga Knightfall. Certes son récit est moins percutant que le Batman – Année Un, sans doute aussi à cause du style de dessin choisi, mais cette histoire du Jeune Prodige n’en demeure pas moins des plus intéressantes.

La colorisation accentue les tons pastels, proches d’un dessin animé, pour Robin : Year One. Le premier récit est plus dans le traditionnel old-school avec des couleurs moins vives mais tout aussi efficaces pour représenter une ambiance. Les nombreuses scènes de nuit ou d’intérieur sont ainsi extrêmement bien rendues, notamment dans la Bat-Cave ou lors d’un cambriolage. Il y a par ailleurs quelques jeux d’ombres et des planches successives sans texte, qui permettent d’admirer le dynamisme réalisé. Peu de bonus pour clore le livre : deux pages de croquis. Un grand format agréable à prendre en main, une lecture passionnante et le début du fameux duo, que demander de plus ?

Robin Annee Un Alfie[À propos]
Publiée en France chez Urban Comics le 5 septembre 2014.
Titre original : Batman Chronicles : The Gauntlet et Robin : Year One
Scénario : Bruce Canwall (L’Épreuve de Force), Scott Beatty et Chuck Dixon (Robin : Année Un #1)
Dessin : Lee Weeks (L’Épreuve de Force), Javier Pulido (Robin : Année Un #1-4), Marcos Martin (Robin : Année Un #4)
Couleur : Matt Hollingsworth (L’Épreuve de Force), Lee Loughridge (Robin : Année Un #1-4)
Encrage : Robert Campanella (Robin : Année Un #1-4)
Lettrage : Calix-Ltée
Traduction : Mathieu Auverdin

L’Épreuve de Force avait déjà été édité par Semic, dans le dixième hors-série du magazine Batman en août 1999, sous le titre Batman – The Gauntlet – Le Défi.

Première publication originale : Batman Chronicles : The Gauntlet (1997) et Batgirl/Robin Year One (Robin : Year One #1-4 — 2000-01).

Robin Annee Un Gauntlet DefiDe gauche à droite : la couverture originale, celle de Semic et enfin celle d’Urban Comics. On remarquera que les yeux de Batman ont été supprimés pour faire une immense ombre du Dark Knight ( et ainsi enlever, peut-être, le côté trop menaçant que cela imposait ?).

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Batman Saga Hors-Série #05 / Villains Month

Batman Vilains MonthComme expliqué dans cet article récapitulatif, seize ennemis de Batman ont eu droit à un chapitre spécial, la plupart se situant entre la fin de La Guerre des Ligues (Trinity War) et juste après le premier chapitre de Forever Evil (dans lequel Le Syndicat du Crime libère tous les détenus des prisonniers et asiles, et Ultraman déplace la lune devant le soleil, plongeant le monde dans l’obscurité permanente). À ce moment là Batman a disparu et ses ennemis sont en liberté et déambulent dans Gotham, où règnent l’anarchie, le chaos et la peur.

Rapide retour sur le cinquième hors-série de Batman Saga qui proposait six histoires, ainsi que plusieurs autres, publiées dans d’autres magazines ou uniquement disponibles en version originale (voir plus bas).

Batman Saga HS5 Double FaceBatman & Robin #23.1 : Double-Face dans : un conte à deux visages
L’Épouvantail propose à Double-Face d’intégrer La Société Secrète des Super-Vilains. Ce dernier accepte seulement s’il règle à sa façon, donc avec sa pièce, les sentences et meurtres prochains. Il retourne au tribunal et tue la plupart de ceux qui se dressent sur son passage.
► Au top niveau dessin mais histoire un peu étrange, il n’y a pas de réel but ou de motivations compréhensibles. Néanmoins cela permet de montrer toute la folie de Double-Face.
■ Scénario : Peter J. Tomasi / Dessin : Guillem March / Couleur : Tomey Morey

Batman Saga HS5 Killer CrocBatman & Robin #23.4 : Killer Croc dans : du sang dans l’eau
Une équipe de police parcourt les égouts de Gotham City. Killer Croc leur a demandé de venir, on découvre par ailleurs plusieurs pans de son passé. L’homme-reptile est également à la tête d’un vaste réseau sous-terrain.
► Un des rares récits à pointer l’aspect humain de Killer Croc, à travers sa jeunesse, son évolution et son rôle actuel. Au top graphiquement et très agréable à lire. Belle découverte !
■ Scénario : Tim Seeley / Dessin : Francis Portela / Couleur : Tomey Morey

Batman Saga HS5 Poison Ivy

Detective Comics #23.1 : Poison Ivy dans : le royaume vert
La femme fatale arpente les rues de Gotham City, emplie de chaos, tout en défendant des victimes d’hommes violents, ce qui lui rappelle son enfance avec son père. On découvre également son premier entretien avec Bruce Wayne.
► Les flash-backs sont magnifiques, à la limite du conte pour enfant au niveau des dessins ! Le reste est plutôt convenu et déjà-vu mais se lit bien.
■ Scénario : Derek Fridolfs / Dessin : Javier Pina / Couleur : John Kalisz

Batman Saga HS5 Man BatDetective Comics #23.4 : Man-Bat dans : descente
Kirk Langstrom découvre que sa femme Francine utilise son sérum qui le transforme en chauve-souris géante. Il va tenter de la stopper, quitte à lui-même sombrer à nouveau dans la folie…
► Une histoire qui s’inscrit dans la suite de Batman Incorporated (Talia al Ghul avait conçu son armée de Man-Bat) et de Detective Comics (Batman Saga #23 et #24 avec Le Pingouin et Francine). La descente aux enfers d’un homme. Peut-être moins accrocheur si on ne connaît pas les autres récits.
■ Scénario : Frank Tieri / Dessin : Scot Eaton / Couleur : Jeromy Cox

Batman Saga HS5 Gueule d'ArgileBatman : Dark Knight #23.1 : Gueule d’Argile dans : qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Gueule d’Argile sait que son caractère impulsif est un gros défaut. Mais il ne peut s’empêcher de tuer ceux qui le vexent. Il va alors tenter de faire des efforts pour intégrer Le Syndicat du Crime en prenant une initiative.
► Montré comme une grosse brute, Gueule d’Argile ne brille pas particulièrement par son charisme ou son intelligence. Le récit n’a ici d’intérêt que pour sa brève connexion avec Le Syndicat du Crime, et donc les prémices de Forever Evil.
■ Scénario : John Layman / Dessin : Cliff Richards / Couleur : Matt Yackey

Batman Saga HS5 SphinxBatman #23.2 : Le Sphinx dans : solitaire
Edward Nygma infiltre les Entreprises Wayne, profitant du chaos régnant dans la ville, afin d’assouvir une vieille vengeance de l’époque où il était enfermé à l’Asile d’Arkham.
Joli écho à L’An Zéro, cette courte histoire a des planches très soignées. Comme d’habitude, les devinettes sont présentes et Le Sphinx est bel et bien un ennemi à ne pas prendre à la légère, même s’il ne faut pas chercher une complexité ici.
■ Scénario : Ray Fawkes (Histoire avec Scott Snyder) / Dessin : Jeremy Haun / Couleur : John Raush

Un magazine plutôt inégal donc, côtoyant du très bon (Killer Croc) et du moins bon (Gueule d’Argile). On ne sait pas pourquoi Batman a disparu et on sent bien que ces courtes histoires sont intercalées entre d’autres pans narratifs beaucoup plus importants. Il est donc conseillé de tout lire (La Guerre des Ligues puis Forever Evil) pour mieux apprécier ce hors-saga. Par ailleurs, selon les coups de cœur pour les ennemis du Dark Knight les avis peuvent varier.

– BONUS 1 –

• À lire dans Justice League Saga #08

Batman DeadshotJustice League of America #7.1 : Deadshot dans : Tu pointes et tu tires
Deadshot est contacté pour une mission : tuer quelqu’un à Gotham City. Parallèlement il se rappelle son enfance dans la même ville. La mort de sa famille et ses débuts en tant que tueur à gages.
Cet antagoniste du Dark Knight (à découvrir aussi dans La Cible de Deadshot) n’a de rapport avec lui que la ville (Gotham)/ Ce chapitre est à suivre directement avec celui d’Harley Quinn. Les dessins de la période passé sont largement mieux que ceux du présent et l’histoire retrace de nouvelles origines pour cet ennemi emblématique.
■ Scénario : Matt Kindt / Dessin : Sami Basri & Carmen Carnero / Couleur : Matt Milla & Jeromy Cox

Batman Harley QuinnDetective Comics #23.2 : Harley Quinn dans : Harley Couine
Au-dessus de Gotham, Harley prépare une opération secrète. Elle se rémémore son enfance puis ses premiers pas dans l’étude de la psychiatrie. Son arrivée à Arkham et sa lente descente vers la folie, tout en ayant conscience de garder une part de rationalité en elle.
Brèves origines de l’assistante démoniaque du Joker. Extrêmement plaisant à lire ! L’oscillement entre raison et folie est bien mis en avant, ainsi que la « conception » de son look. Le titre original était Harley lives (vit), moins drôle peut-être mais plus élégant que celui retenu, surtout avec le texte de la planche finale jouant l’ambigüité entre une arme et le sexe (Tire-moi !).
■ Scénario : Matt Kindt / Dessin : Neil Googe / Couleur : Will Quintana

Ces deux histoires servent d’introduction à la série Suicide Squad, dont le chapitre #24 commence dans Justice League Saga #09. Une équipe dirigée par Amanda Waller (qui dirige également La Ligue de Justice d’Amérique) et composée notamment de Deadshot et Harley Quinn, deux ennemis du Chevalier Noir. La suite de la série montrera leur point de vue pendant Forever Evil.

• À lire dans Forever Evil #01

Batman epouvantailDetective Comics #23.3 : L’Épouvantail dans : La Cité de la Peur
L’Épouvantail arpente les quartiers de Gotham City, ceux-ci sont plongés dans le noir et le chaos, Batman ayant déserté à priori la ville. La ville a été divisée en plusieurs territoires géré par un ancien interné d’Arkham, une idée du nouveau maire : Le Pingouin. Ainsi, le professeur Crane va croiser tour à tout mister Freeze, Le Sphinx (ayant pris résidence dans la bibliothèque, comme vu dans son propre récit), Poison Ivy (idem avec son nouveau territoire), Killer Croc, etc. Il propose à chacun d’eux de rejoindre La Société Secrète des Super-Vilains et prévient que le pénitencier de Blackgate a désormais ses portes ouvertes aussi et que Bane pourrait être un problème…
Sans aucun doute le meilleur chapitre de toute cette thématique. Répondant pertinemment aux autres par des échos subtiles (à Double-Face ou Le Pingouin) ou directement par les rencontres. L’atmosphère est glauque et le rendu graphique extrêmement bien soignée.
■ Scénario : Peter J. Tomasi / Dessin : Szymon Kudranski / Couleur : John Kalish
Batman BaneBatman #23.4 : Bane dans : Sombre Destin
À Santa Prisca, Bane tue plusieurs personnes avant d’entreprendre un voyage pour Gotham City. Ses contacts alliés ont libéré deux mille prisonniers de Blackgate et il déverse son venin à ses propres soldats. Il sait que les habitants n’ont plus de protecteurs et que la ville est désormais aux mains des fous d’Arkham. Ceux qu’il devra donc… combattre !
Les références à Knightfall sont nombreuses, le dessinateur de l’époque, Graham Nolan, rempile d’ailleurs pour l’occasion, ce qui est dommage, rien d’extra-ordinaire dans les dessins. Le récit est en revanche très alléchant sur ce qui se prépare.
■ Scénario : Peter J. Tomasi / Dessin : Graham Nolan / Couleur : John Kalish

Ces deux histoires servent d’introduction à la série Arkham War, ils ne sont pas du tout indépendants, à l’inverse des autres qui l’étaient plus ou moins. On comprend donc qu’il va y avoir d’un côté les prisonniers de Blackgate, avec Bane à leur tête, face aux anciens fous de l’Asile d’Arkham, qui règnent désormais sur Gotham City et dont l’Épouvantail est un peu l’apôtre de ses ex-compagnons de cellule. Un projet et une idée très… excitants !

• À lire dans Joker Anthologie

Batman JokerBatman #23.1 : Le Joker dans : l’Heure des Singeries
Le Joker capture un bébé gorille dans un zoo et va l’élever avec l’éducation qu’il aurait aimé avoir reçu. Lui qui n’a connu que la torture de sa tante…
Aucun rapport avec La Guerre des Ligues ou Forever Evil pour cette histoire consacré au Joker. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est publiée dans son recueil anthologique. Les planches du passé du Joker (qui peuvent tout à fait être crédibles en tant que « biographie ») sont sublimes. Celles du présent un peu moins. Mais surtout, cette étrange histoire de relation avec le singe est trop étrange pour qu’on y croit… Il y avait matière à renouer avec une facette d’humanité du Joker à travers un animal par contre, dommage.
■ Scénario : Andy Kubert / Dessin : Andy Clarke

– BONUS 2 –

Les publications de six chapitres (consacrés au Pingouin, à la Cour des Hiboux, à Ra’s al Ghul & La Ligue des Assassins, au Ventriloque, à Mister Freeze et à La Fille du Joker) ne seront à priori pas disponibles en France. Voici un bref résumé pour chacun d’entre eux.

Mise à jour 03.10.14 : le chapitre sur Mister Freeze sera publié dans le magazine Forever Evil #6, qui sortira le 14 novembre !

• Le Pingouin tue trois escrocs dans son Iceberg Casino et renoue ainsi avec ses anciennes habitudes. Il décide de reprendre le pouvoir sur Gotham City.
• La Cour des Hiboux jongle entre des récits passés dans Gotham avec l’emprise des Hiboux sur la ville et au présent, pendant Forever Evil, avec un père et sa fille, tous deux membres de la Cour qui se cachent. Cette histoire trouvera son dénouement dans la série Talon, inédite en France.
• Ra’s Al Ghul reçoit la visite d’un jeune homme lui proposant d’intégrer La Société Secrète des Super-Vilains. L’immortel refuse et commence un duel sur fond de sa vie, ses origines et bien sûr les quelques évènements survenus dans Batman Incorporated. Cette histoire continue dans la série Red Hood & the Outlaws, inédite en France sauf quelques épisodes publiés dans Batman Saga parfois.
• Le Ventriloque, ou plutôt Shauna la ventriloque et Ferdie son étrange pantin propose un spectacle à Gotham, dans un des rares lieux avec de l’électricité. Confus et très étrange, ce chapitre se poursuit dans la série Batgirl, disponible dans Batman Saga tous les mois.
• Mister Freeze profite du chaos régnant à Gotham pour régler de vieux comptes avec un ancien docteur d’Arkham. Son passé et ses motivations sont également évoqués, faisant écho au récit Batman : Annual #1 – Premières Neiges, publié dans Batman Saga #10.
• La Fille de Joker ne l’est pas vraiment, elle a juste récupéré son fameux masque de visage (voir Le Deuil de la Famille) et l’a endossé. Ancienne adolescente aux goûts morbides, elle sombre davantage dans la folie avec ce visage. Elle trouve refuge dans une grotte et va essayer de se l’approprier car de nombreux habitants sont descendus y vivre vu le chaos dans Gotham. Malheureusement il y a une hiérarchie machiste qui y règne. Cette « Fille du Joker » reviendra dans le chapitre #24 de la série Catwoman.

– CONCLUSION –

Seize histoires inégales, se déroulant plus ou moins à Gotham City pendant que Batman n’y est pas et que l’anarchie est le maître mot. Il aurait été bien d’avoir un chapitre d’introduction (#0) pour expliquer cet état des lieux et faire croiser plus intelligemment certains personnages. On comprend en filigrane que Le Pingouin est devenu le maire et a divisé la ville en zones attribuées à chaque ancien aliéné d’Arkham. À moins que ce soit plus explicite dans la série Forever Evil, il est dommage de ne pas avoir montré cela (dans un hypothétique chapitre d’introduction justement). Chaque chapitre permet toutefois de retracer un peu les origines de son personnage, notamment pour les moins connus.

Ces pièces d’un grand puzzle issu de Gotham City, et d’une manière plus étendue de l’univers DC Comics, s’emboîtent plus ou moins efficacement. Le côté trop indépendant de chacune des histoires est à la fois leur force et leur atout mais vu l’ampleur de l’opération il aurait peut-être été plus intéressant de concevoir un fil narratif axé davantage sur la ville et son contrôle par zone. Ce qui a été admirablement bien fait dans L’Épouvantail et un peu dans d’autres histoires mais l’ensemble est toutefois un peu bancal. Saluons l’initiative, plutôt inédite et risquée, et continuons surtout la lecture vers Forever Evil et, pour les fans de Batman surtout : Arkham War !